je ne sais plus ღ Chrome

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je ne sais plus

Peur paroxystique. Regrets profonds. Mais qui se cherchent, se trouvent, se malaxent.

Narcisse est dans le bus pour la ville. Bientôt il arrivera, retrouvera – ou plutôt attendra – Chrome. C’est la deuxième fois en peu de temps que les deux garçons se retrouvent. La deuxième fois qu’ils vont directement s’adresser la parole après des années de silence. De mépris et de moquerie dans le cas du châtain.

S’il avait su.

Ils n’avaient pas eu de chance pour le coup. Tout aurait pu demeurer en l’état si les professeurs ne s’en étaient pas mêlés. Bien sûr, ils ignoraient tout des idylles passées des uns et des autres, mais la bonne fortune les avait définitivement quittés.

Ils s’étaient retrouvés. Ils s’étaient à nouveau disputé. Narcisse-Ange avait à nouveau agi de façon disproportionnée, seulement mû par son propre désir, son propre égoïsme, sans demander ce que souhaitait son partenaire de galère. Sans même chercher à comprendre, à penser un peu à ce que lui voulait, ou plutôt ce qu’il ne voulait pas.

Le revoir, premièrement. Lui parler, deuxièmement. Le laisser l’embrasser à plusieurs reprises, troisièmement.

Il avait agi avec tant de stupidité qu’il se surprenait lui-même. Il ne comprenait toujours pas ce qui l’avait tant que ça motivé à faire du mal à Chrome. Ces baisers n’étaient pas nécessaires, et s’il y avait pris goût sur le moment, le non-partage lui laissait un goût amer sur la langue.

Ils avaient échangé une poignée infimes de messages. Il le faisait rarement, mais le Suisse lui avait confié ce qu’il avait sur le cœur dans de longues tirages pleines d’incertitudes. Il avait eu ce besoin de se libérer d’un poids.

Sauf que Chrome n’en avait rien eu à faire.

Et sa haine lui faisait mal.

Il aurait dû laisser tomber. Rien ne bien ne pouvait leur arriver tant qu’ils se côtoyaient. Il blessait Chrome sans s’en rendre compte, et le jeune homme lui rendait la pareille. Il l’ébranlait.

Et il ne le pensait pas capable de lui planter un tel pieu dans la poitrine, lui qui se vante de ses sentiments absents, de son cœur de pierre, de ses problèmes relationnels mais qui ne devaient pas lui pourrir la vie.

Amplement mérité.

Il soupire. Il ne sait pas s’il brûle de le voir. Il le craint autant qu’il a envie de passer un moment avec lui pour voir s’il y a encore de l’espoir. L’espoir de quoi ? De se glisser dans ses draps pour la première fois ? Sûrement. Parce que Narcisse il a besoin de la chaleur des autres pour se sentir vivant. Parce que quand le masque tombe, il n’est plus personne. Mais surtout… de comprendre ce qui se passe. Chez lui et chez son vis-à-vis.

Ce n’est pas la priorité ; ils doivent travailler, mener à bien ce projet qui leur apportera d’excellents résultats compte tenu de leur talent. Toutefois, Alba sait qu’il ne pourra pas se concentrer pleinement sur la tâche à effectuer. Que l’ombre de Chrome planera trop souvent au-dessus de lui, plombant son moral qu’il aurait voulu voir étincelant. Comme tous les autres jours.

Aujourd’hui, Narcisse il ne sourit pas trop. Il est arrivé au lieu de rendez-vous. Il ne mangera pas avec son ex-copain, parce qu’il ne veut pas se retrouver trop longtemps en sa présence. C’est simplement dommage, mais il en a fini de le forcer. Ça ne l’aide pas. Et il passe pour un enfoiré.

Il est immonde.

Ces mots trotteront longtemps dans son esprit.

Il le dégoûte.

Son visage s’enfonce davantage dans son écharpe moelleuse. Le temps passe et les minutes avant leur rencontre s’amenuisent. Il regarde sa montre. Plus que cinq avant de logiquement voir la frimousse de Chrome apparaître devant lui. Sa voix est enrouée, éteinte car ils ont passé trop de temps dehors la fois passée. Son corps semble plus frêle, mais son dos reste bien droit.

Car ses réserves de dignité ne sont pas encore définitivement épuisées.

Halloween

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allez, on va le finir ce truc. grouille.

Rien, absolument rien. Chrome n’attendait rien de son ex. Pourtant le fait qu’il est reçu de longs sms l’a… chamboulé ? Narcisse n’est pas comme ça de base. Ses sentiments restent pour lui-même. Oui, Chromatique fût surprit. Vraiment surpris… Ça l’a touché mais… Sûrement pas dans le sens que son ex attendait.
Pour lui, c’était clair. Rien ne pouvait les faire revenir ensembles. Chrome ne voulait pas. Pas maintenant, sûrement jamais. Il ne cherche rien ni personne. Et surtout pas lui. Mais pour aujourd’hui, il fallait qu’ils se côtoient…. Ce travail obligatoire à deux n’allait pas se faire tout seul. Dommage. Si seulement ça pouvait être le cas.
Le dernier sms de la veille, il l’a relu plusieurs fois… Sûrement pour être sûr de l’heure. Ouais, ça ira… Ça lui laisse le temps de se préparer. De se coiffer. Mais ce matin, les cheveux de Chrome ne voulaient rien savoir.... “ merde “. Alors dernière solution, les mettres en arrière. Et cette fois ce n’était pas la faute de l’eau froide mordante d’il y a quelques jours. Des petits cheveux ici et là qui tombent sur son front. Bizarrement ça lui va plutôt bien.

Donner une chance. Vraiment ? Non… Pas envie. Chrome ne veut pas s’embêter à ça.
Mais au fond, à quoi il pense le bicolore ? Il en pense quoi de son ex.
Seulement qu’il lui a fait trop du mal. Et qu’importe les sentiments que l’autre peut avoir maintenant : c’est terminé. Chrome ne reviendra pas en arrière.
Mais est-ce qu’au fond, ce serait pas plus simple de…
Oui, donner une nouvelle chance… Seulement… En amitié ? Pas besoin d’aller jusqu’à s’embrasser ou même.
Chrome secoue la tête. “ à quoi je pense là ?”. Il est en retard, le bus va arriver bientôt.
Alors, ce n’est que 6 minutes après l’heure de rendez-vous officiel que Chrome arriva à quelques mètres du garçon aux cheveux roses dans une grosse écharpe.
Oui, oui, Sparta a mit des gants, un colle roulé… Car lui aussi a bien morflé à cause de la pluie qui lui a rongé la peau et les os.

▬ Pardon pour le retard. Le bus a eu... Quelques soucis.

Menteur.

kaspbarks

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je ne sais plus

La dernière fois, il ne s’était pas inquiété de l’infime retard de Chrome. Cette fois, tout est différent. Parce qu’il n’est pas sûr qu’il viendra. Parce qu’il pourrait être en ce moment en train de faire tout autre chose sans penser à lui, qui attend, seul.

Ce serait la suite logique des choses, mais ça ne lui plaît pas.

L’humeur obcordée, les pensées qui vont, qui viennent. Il les sent passer dans les différentes parties de son cerveau, et il aimerait qu’elles le laissent en paix. Qu’elles lui laissent son honneur pour aujourd’hui, bien entaché par la dispute, par les sentiments perdus au fond, par sa voix qui peine à sortir.

L’inquiétude monte d’un cran, et les secondes défilent lentement.

Mais Chrome arrive. C’est un soulagement, et le cœur de Narcisse-Ange tombe dans sa poitrine. Il a des difficultés à reprendre cette assurance qui le caractérise, à lui sourire largement, même derrière son écharpe toute douce. Ses yeux bleus comme la mer sont grands ouverts, enfant égaré dans les méandres de l’ignorance. L’ignorance de savoir quoi faire, quoi dire.

Il aimerait lui faire savoir ce qu’il pense de sa nouvelle façon de coiffer sa chevelure, mais son commentaire reste lové dans sa gorge douloureuse.

– Pas de problème, ça arrive parfois.

Mais avec le bruit de la circulation alentour, on ne l’entend presque pas.

Lui, il ne sait pas que ce n’est pas la vérité. Il a fait exprès de prendre le bus d’avant, pour maximiser les chances de ne pas être avec lui, à l’arrêt ou même dedans. Aurait-il dû l’approcher ? L’ignorer pour venir lui parler à l’heure pile de rendez-vous ?

Situation absurde qu’il ne démêlait pas.

– J’ai refait des questions.

Il sort sans attendre son cahier. Aujourd’hui, il ne pleut pas. Narcisse a rempli une feuille recto-verso de ses petites inscriptions rondes mais claires. Des questions, des pistes, une marche à suivre. Il a bien avancé, mais il reste les réponses des principaux intéressés. Heureusement, ces deux pages seront elles aussi à rendre car ils seront également jugés sur leur réflexion.

Il la lui donne pour qu’il puisse en prendre connaissance. Il ignore si le jeune homme a pensé à leur projet, s’il a avancé ou juste laissé tomber. En fait, ça lui est égal, car il aura fait sa partie.

– J’ai mon téléphone pour enregistrer les réponses. Comme ça, on sera à notre aise pour renoter et pour trouver dans les différents discours les éléments qui nous intéressent le plus.

Il se doutait qu’il se chargerait de cette masse de travail seul. Il n’imaginait pas passer plusieurs heures, assis avec Chrome, à l’Académie à discuter et à bosser, même consciencieusement. Pas grave. Il lui fera la fleur de ne pas le dénoncer.

– Je pense qu’on peut faire un tour des commerces. On a besoin de trois types de locuteurs : des jeunes, mais tout de même un peu plus âgés que nous, des personnes dans la fleur de l’âge, et des personnes âgées. Il est intéressant de connaître les transformations architecturales qu’a connu la ville, et...

Il tousse. Il a trop parlé.

Halloween

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allez, on va le finir ce truc. grouille.

Evidemment qu’il entend. Mais est-ce qu’au moins Chrome écoute. C’est un peu le tumulte dans son cerveau. Pourquoi il a peur ? Pourquoi il a un truc dans son coeur qui lui fait mal. La gorge nouée, ou quelque chose de coincé à l’intérieur.
N’a même pas entendu les premiers mots du garçon. S’en fiche un peu. Parce qu’actuellement il essaye de se calmer. Histoire de ne pas s’énerver. Ni hausser la voix. Chrome a bien trop réfléchi ces derniers jours. Violent, ennuyeux ? C’était ce qu’il était peut-être. Non, si… Ses amis qui l’aident, lui disent le contraire. Mais pourquoi les mots de Narcisse ont eu du poids. Peut-être parce qu’ils sont sortis ensemble par le passé, la parole d’un être auparavant aimé aurait plus de conséquence ? Comme le jour de leur rupture, les mots durs qui ont pesés pendant un moment.
L’élève aux deux étoiles ne pensait pas qu’on pouvait autant lui retourner le cerveau avec de simples mots. Lui qui faisait son maximum pour se remplir l’esprit avec des choses positives. Il faisait de son mieux. Pourtant entre les deux garçons ce n’est pas lui à qui il manque une étoile.
Pendant un instant, Chrome se sentait inférieur. Juste un instant. Avant de reprendre son souffle, relever le menton. Il y avait beaucoup de lui-même qui voulait que l’après-midi se passe tranquillement sans problème. Sérieusement, pour un simple devoir.

Alors il écoute Narcisse-Ange de ses deux oreilles. Même si certains mots et certaines phrases rentraient et sortaient de son esprit. Perdu entre deux pensées dérisoires et le regard sur le visage de l’autre. L’espace de quelques secondes il s’était souvenu d’eux quand ils étaient ensemble. C’était bien. Bien ouais.
Chrome était bien trop amoureux à l’époque pour voir qu’en fait : on s’ennuyait de lui. Qu’on le maltraitait, qu’on le faisait languir. Finalement, comme à chaque fois qu’il y repense : ça devient désagréable.

Sourcils froncés, l’air sérieux. Hochant la tête à ce qu’on lui disait, montrait... La feuille dans les mains, il lu rapidement ce que le garçon à l’écharpe de coton avait écrit. Se sent coupable d’avoir fait moins… Mais lui aussi avait, fait un peu de travail tout de même de son côté. Alors, toujours avec la feuille recto-verso de l’Alba dans une main, son autre main s’occupa de sortir le même carnet d’il y a quelques jours. Avait l’aspect d’un carnet qui avait prit l’eau et qu’on avait posé sur un radiateur pour qu’il sèche (c’était complètement ça au final).
Il l’entend tousser.
Chrome ne dit rien quelques secondes, et souffle du nez.

▬ … Bon, on va faire ce que tu as proposé. Ça m’a l’air pas mal. Bon, juste ça et ça mm… À changer mm…

Il marmonne des trucs à lui-même, gribouillant sur la feuille de Narcisse des corrections. Change une ou deux questions. Esprit occupé entièrement au travail, aux lettres sur le papier. Sérieux sur son visage. L’expression qui lui va le mieux.
Compare ses quelques recherches et questions avec ceux de Narcisse. Moitié de la page de recherche, l’autre de gribouillis architecturales qu’il a dû dessiner dans le bus en passant. C’était pas génial, de toute façon Chrome n’a pas l’âme d’un dessinateur.

▬ Ça te va comme ça ?

Il lui retend la feuille qui avait un peu changée depuis quelques minutes.

▬ Si c'est ok on va pouvoir commencer...... Mais évitons le vendeur de donuts, pas besoin qu'on nous regarde bizarrement à cause de la dernière fois.

kaspbarks

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je ne sais plus

Son regard scrute curieusement le visage de son ex alors qu’il lit la feuille qu’il a préparée longuement pendant son temps libre. Il attend son verdict, ne sait pas si son travail lui plaira. Ils n’ont jamais travaillé ensemble précédemment, il ne sait pas comment Chrome fonctionne. Sûrement pas très différemment de lui. Ses résultats parlent. Il a une belle méthode de travail. À moins qu’il soit naturellement très doué. Et ces gens-là, Narcisse, il ne les aime pas.

Le jeune homme semble convaincu par ce qu’il a fait, et c’est déjà un infini soulagement qui réchauffe la poitrine du châtain. Il n’a pas travaillé pour rien, et l’ensemble des deux pages plaisent à Chrome. Juste un ou deux petits détails à modifier, mais tout est bon. Ils vont pouvoir commencer leur enquête, la terminer le plus tôt possible pour pouvoir retravailler dessus quelques fois avant le rendu définitif à l’enseignant. Et le couperet des vingt sur vingt.

– Je suis prêt.

Pas totalement, pour être honnête. Il n’est pas prêt à parcourir pendant quelques heures les rues de la ville avec Chrome. Il n’est pas prêt de passer un long moment avec lui, même si ce n’est que pour un stupide travail scolaire. Parce qu’ils vont devoir partager, discuter, peut-être même se frôler. Et que l’envie assouvie à plusieurs reprises la dernière fois par l’Alba est revenue. Ce foutu gamin lui donne des désirs inavouables.

Purement physiques.

Enfin, il préfère s’en convaincre.

Il acquiesce simplement lorsque Chrome lui signale qu’ils n’iront pas chercher des donuts. Cela va de soi. Heureusement, il y a bien d’autres boutiques dans la petite ville, plein d’endroits à découvrir, et qui leur apporteront le lot d’informations dont ils ont besoin.

– Nous avons besoin de minimum six témoins. Deux par catégorie d’âge. Je ne sais pas si on aura le temps de tout faire, mais ce n’est pas grave. J’ai un peu de temps demain, alors je reviendrai s’il faut.

Parce qu’il a donné rendez-vous à Chrome assez tard. Parce que lui-même a désiré écourter cette rencontre qu’il craignait cauchemardesque, pire que la dernière fois, où il l’avait giflé, où il l’avait repoussé en lui bousillant le cœur.

Ce qu’il n’avouera jamais. Parce qu’il n’a pas de cœur. Parce que c’est juste artificiel, et que ça ne doit pas l’atteindre.

Il se met en marche, se dirige directement vers la boutique de bonbons. Premièrement parce qu’il connaît assez bien le gérant, très charmant. Deuxièmement parce qu’il n’a presque plus rien à grignoter dans sa chambre et qu’il a un peu d’argent à y dépenser. Troisièmement, parce qu’il sera ainsi forcé de reprendre son masque impénétrable et faux.

Masque qu’il a perdu à cause de Chrome. C’est pour cela qu’il cache son visage adroitement sous cette écharpe qui lui tient chaud.

Il tient la porte au jeune homme par politesse pour entrer et se libère du tissu. Il peut respirer correctement, mais l’intensité des odeurs de sucreries ne l’atteint pas comme d’habitude. Son nez est bouché, et il est perturbé.

Ses yeux volent un peu partout, comme une fée qui choisit quelle fleur va être à la source de sa prochaine recette. Il ne prévient pas Chrome, mais il fait ses emplettes. Rapide et efficace par habitude, il arrive au comptoir pour payer les bras remplis.

Et là, métamorphose.

Son visage un peu terne s’illumine, un sourire apparaît enfin, et sa voix change. Elle est certes encore un peu faible, parce qu’il est malade, mais elle a repris de l’assurance, de la joie.

Mais tout cela est feint.

Parce qu’au fond, ici, rien ne le rend particulièrement heureux.

Ses achats sont payés et disposés dans un sac qu’il se trimballera toute la journée. Il fait signe à Chrome d’approcher et explique au vendeur pourquoi ils sont ici.

Halloween

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allez, on va le finir ce truc. grouille.

Hochement de tête. Préfère ça aux mots… Actuellement. Sinon Chrome sait parler. Aime parler, s’occuper la voix c’est s’occuper l’esprit. Chercher le mot, le verbe, l’adjectif qui suivra. Ce n’est pas quelque chose que son bip pourrait trouver matériellement sous un banc. Mais là, il ne voulait pas parler. Le moins possible.
Le choix de la première boutique est fait. C’est l’autre garçon qui a fait son choix. Et Chrome savait pertinemment pourquoi. Il le connaissait tout de même un peu. Lâche un vague “merci” quand on lui tient la porte. Entre et… Comme Chrome l’imaginait : le trois étoiles faisait ses petites courses de sucreries. Souvenir qu’il en a partagé un dans la chambre de Narcisse un jour, ou était-ce un soir. Bref, pour faire passer ce souvenir, une de ses mains vint se poser sur sa nuque froide.
Comme d’habitude, on le dévisage. Et comme depuis quelques années, il ne s’en occupe plus. C’est comme ça, on le dévisagera jusqu’à sa mort. C’est comme ça. Comme comme comme, tu te répètes un peu non ?
Le bicolore ne faisait pas attention à ce que l’autre achetait, il préférait relire ses notes. Choisir une nouvelle page pour y noter quelques mots. Bien que le téléphone de Narcisse serait là pour enregistrer les échanges avec les personnes interviewées.

L’autre lui fait signe de s’approcher. Alors il obéit, plus vite les choses seront faites et plus vites la journée… Soirée, sera terminée. Car de toute manière, comme l’a dit plutôt Narcisse, ils n’auront pas tout fini ce soir. Mais ça l’embêtait que ce dernier revienne demain pour finir. Chrome peut le faire lui aussi, peut travailler… Il aime bien travailler, se donner à la tâche. Mais ça tourne toujours autour du même problème. bip.
Varg vint expliquer avec son ex’ les besoins, les attentes qu’ils avaient pour cet interview surprise. Pas beaucoup de client actuellement. Alors c’était parfait. Le vendeur accepta donc.

Enfin quelque chose qui se passa bien, le premier interview. Quelqu’un qui aimait répondre même. Pendant une fraction de seconde, Chrome se demandait si c’était l’ambiance du magasin qui permettait au vendeur d’être aussi gentil. Des idées mielleuses pour quelqu’un qui aimait plus ou moins ce genre de nourritures. Grâce au téléphone posé sur le comptoir de l’Alba, le duo ne perdit pas une miette de l’interview. Et même si Chrome prenait des notes ici et là, ça ne servait pas à grand chose… Ou simplement les petits gribouillis de quelques descriptions que leur faisait le vendeur de bonbons. Est-ce que cela allait être intéressant pour le dossier à rendre…
Chrome se disait que oui.

Au bout d’une quinzaine de minutes, le duo avait “enfin” terminé. Pleins de questions dans la tête du garçon : c’était assez long ? On a eu ce qu’il fallait ? Les questions étaient assez clairs ? Et les réponses alors…?
Après un “merci beaucoup pour votre temps”, un “au revoir, bonne journée”, le duo était à l’extérieur du magasin, sur le trottoir.

Pendant tout l’interview, Chrome n’était focaliser que sur son travail, sur le vendeur. Sérieux tout du long. Et ce n’était que dehors, sous le soleil qui était déjà bien bas, que CVS fit attention à son ex petit ami. Posa son regard dessus. Sans colère, juste comme camarade de classe avec qui il devait travailler.

▬ … J’espère que c’était assez long comme interview. Tu penses que l’on devrait changer quelque chose ? On garde les mêmes questions ? Mm….. On devrait réfléchir à ça le temps qu’on trouve quelqu’un d’autre… Mm… Un jeune cette fois, non ?

Un doigt plié sous le menton, l’air réfléchit. Toujours avec le même sérieux qu’il y a quelques minutes. Comme s’il avait oublié qu’il détestait son camarade l’espace d’un instant.

kaspbarks

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je ne sais plus

À sa grande joie, et peut-être parce qu’il est un habitué – les relations, ça joue mine de rien dans la décision des gens de leur accorder ou pas un peu de leur temps – le vendeur accepte de répondre à leurs quelques questions. Bien sûr, ils ne vont pas être trop longs, parce qu’il y aura peut-être des personnes qui vont entrer, acheter, et qui ne vont pas attendre pendant des heures que cet étrange duo termine sa petite affaire.

Il a sorti son téléphone et l’enregistrement est prêt à être utilisé. Il se réfère à sa feuille plutôt qu’à celle de son ami, précisant bien que chaque détail avait son importance – parce qu’ils pourront ainsi gagner plus de points, simple comme bonjour, mais ça, il n’a pas besoin de l’expliquer – et qu’il ne devait pas lésiner. Une quinzaine de minutes plus tard, Alba peut stopper l’application. Une dernière vérification et tout est dans la boîte. Parfait. Ils n’auront plus qu’à retravailler ça au calme une après-midi, si Chrome veut bien pointer le bout de son joli nez.

Il remercie chaleureusement l’homme de leur avoir laissé piquer quelques minutes de son temps et quitte le premier l’établissement sans oublier son sachet plein de sucreries. Il en prend une, d’ailleurs. Pas une sucette, car elle prendrait trop de temps à être terminée avant la prochaine rencontre, mais bien un ourson en gélatine qu’il glisse entre ses dents et mâchonne comme un enfant. Il en propose au passage à Chrome, au cas où il voudrait se rafraîchir la bouche. Parce que c’est plus poli, mais qu’un refus ne sera pas agréable à entendre.

Son sourire s’est à nouveau envolé. Mais est prêt à revenir quand il en aura vraiment besoin.

– Oui. Je crois que c’est bon. Au pire, ce n’est qu’un travail d’adolescents. On fera mieux que tout le monde, et tu le sais.

Ils sont sur la bonne piste pour la perfection, parce que Alba refusera toute autre note qu’un magnifique vingt sur vingt. Qui serait alors à blâmer ? Lui, ou son partenaire ? Il ne sait pas, mais il y aura bien quelqu’un à gifler en cas de piètre résultat.

– On peut entrer ici. Le personnel est plus jeune. Et je le connais bien.

Une boutique de jeux vidéo. Narcisse la connaît bien. Il y passe parfois pour étendre sa bibliothèque et découvrir d’autres plaisirs vidéoludiques. Une nouvelle fois, son regard glisse sur tous les éléments qu’il peut trouver, au cas où il y aura quelques rabbits supplémentaires à dépenser bêtement. Rien du tout cette fois. Il se dirige sans halte vers le comptoir. À mesure qu’il parcourt cette courte distance, son visage se métamorphose encore.

C’est un peu flippant. Il montre là tout son art de l’hypocrisie, de la fausseté. Même si aujourd’hui il n’a aucune mauvaise intention et ne veut pas qu’on demande simplement pourquoi il semble morose. Tel un loup-garou un soir de pleine lune, Narcisse s'habile de ce teint poupon qui le rend si monstrueux.

– Bonjour !

A nouveau, le jeune vendeur accepte de se soumettre à quelques questions. Narcisse peut se détendre, peut sortir à nouveau son appareil à la coque rose. Et il parle plus que nécessaire. Et l’interview dure cette fois trois quart d’heure, mais il y a beaucoup de paroles parasites. Il va falloir trier tout cela.

Il a acheté quelques petites cartes pour son jeu Animal Crossing, aussi. Il a craqué.

Et quand enfin, il juge qu’il est temps de partir, dehors, il fait noir.

Halloween

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il fait nuit, les chats sont sortis

Pourquoi refuser. On lui propose. Et Chrome a besoin d’un truc dans la bouche… Et le bonbon lui donne bien trop envie. Alors oui. Il accepte. Ce n’est pas comme s’il était empoisonné… Et bizarrement, il était bon. Même s’il était proposé par son ex. Mais actuellement camarade. Tout ce passait tranquillement, sans problèmes. “agréable”. Chrome, tu viens vraiment de penser à ce mot pour d’écrire l’instant présent ?
Pourtant il y a quelques jours tu avais vomi tes tripes dans les toilettes après une journée chaotique.
Mieux que les autres. C’est sûr. Ca ira, ils vont y arriver. Même si c’est partis du mauvais pied. Une guerre prête à éclater. Peut-être qu’ils sont simplement en pause, la guerre reprendra après les résultats. Même une apocalypse s’ils n’ont pas une bonne note : Chrome sait que son ex est très exigeant. Vraiment beaucoup trop parfois.
Les notes… Oui, les notes de Chrome sont clairement au dessus de la moyenne, sans problème. Étudier, c’est son truc. Trouver des livres, facile. Les bonnes réponses, un peu plus dur. Mais au moins il y arrive très bien. Mais pour lui, pour ce travail, avoir minimum 17 serait déjà excellent. Mais il fera son maximum pour avoir la note maximum, mais tant pis si ce ne sera pas le cas.
Se remettra en question s’ils ont moins que la note minimum imaginée.

Un magasin de jeux vidéos ? “oui bonne idée” laissa échapper Chrome avec sa voix muée. Tout comme le magasin de bonbons, l’unique fils de la famille Sparta connaissait les goûts de son ex. Pas surpris donc de le voir jeter des regards ici et là.
Non plus surpris par le changement de comportement et d’expression de Narcisse. Il s’y connait trop. Ça s’est même amélioré depuis leur relation. Chrome se surprit à regarder avec trop de concentration le visage de l’autre.
Bref, concentration à 100% pour l’interview……. Bien trop long. Pourquoi autant de temps. Au moins il y aura de la matière. Mais. Il a l’impression que ce sera beaucoup de blabla hors sujet. Merde. Chrome espère que ce ne sera pas inutile. ( heureusement qu’il a tout de même noté certains passages intéressants).

La porte qui s’ouvre, se referment. Les voilà à l’extérieur… Et la nuit est tombée. M-

▬ … Merde. Mm… Allez, il doit bien y avoir des commerces ouverts. On a perdu trop de temps ici. Vous parliez trop de choses sans rapport au travail, pff…

Un peu embarrassé, un souffle par le nez. Comme à son habitude. L’écran de son téléphone qui illumine son visage, un peu plus de mèches étaient retombées sur son visage, ne tenant plus en arrière.

▬ … Soit on continue. Ou on peut faire le reste de notre côté.

Est-ce que ça t’arrangerait Chrome ? Peut-être pas tant que ça finalement.

kaspbarks

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je ne sais plus

Narcisse fait une moue un peu bizarre en constatant l’obscurité extérieure. Zut. Il ne pensait pas avoir parlé autant de temps ! Il jette un regard à Chrome. Bon, déjà, il est toujours là. Il ne l’a pas laissé en plan. Sûr qu’il n’aurait remarqué son absence que longtemps après. Et se serait senti coupable de l’avoir ainsi « rejeté » comme s’il était de trop dans sa conversation passionnée sur Animal Crossing – et un peu de Pokémon. Certes, ils avaient recueilli pas mal d’informations sur le travail qu’ils étaient censés faire, mais des bêtises avaient plus que parasité le message initial.

Et alors qu’ils sortent, Chrome le lui fait savoir.

Et lui, il est déjà de meilleure humeur. Un vestige de sourire reste cette fois sur son visage. Narcisse revient doucement à ce qu’il est.

Mais sans dureté cette fois. Sans fausse hypocrisie.

– Tu aurais pu prendre part à notre conversation ! Mais pour cela faut-il au moins s’y connaître un peu. Tu rates quelque chose !

Ce n’est pas de la moquerie. Pas vraiment. Juste de la taquinerie comme ça arrive trop souvent. Il n’est pas méchant Narcisse, il veut juste l’embêter un peu. Comme s’il dansait à ses côtés et finissait par lui donner un coup de hanche pour le dérouiller.

Mais il a raison. Il fait noir et la plupart des commerces commencent à fermer. Ils n’ont plus le temps d’aller ennuyer qui que ce soit avec leurs questions. Du moins, pas les commerces dans lesquels il projetait d’aller initialement – une petite liste était d’ailleurs indiquée sur sa feuille.

– On n’a interrogé que deux personnes. Ce n’est pas énorme.

Mieux valait continuer. Mais on en revenait au problème auquel il avait fait face en envoyant tous ces messages à Chrome. Oh, rien ne les obligeait à s’attabler, à commander quelque chose, mais… il tenterait.

Parce que Narcisse est plus tenace qu’une tache sur laquelle on n’a pas versé du détergeant solide. Parce que s’il a l’air éteint, sa détermination palpite toujours. Il n’abandonne jamais. Même avec un couteau sous la gorge.

Chrome peut bien le frapper tant qu’il veut.

Il se met à marcher, enroulé jusqu’aux yeux dans son écharpe saumon. Il renifle, regarde autour de lui. Il y a quelques lumières. Ils ne sont pas seuls. Le film n’est pas fini.

– Viens.

Il s’arrête enfin. Pousse une porte qu’il tient suffisamment longtemps pour que Chrome puisse le suivre. La chaleur lui fait du bien, et encore une fois, il retire le tissu gênant – et, ne faisant pas attention, ce dernier finit un court instant dans le visage de son compagnon d’étude. Même si son odorat est altéré, il peut sentir les effluves délicieuses de la nourriture qu’on prépare en cuisine et son ventre gargouille. Il a faim.

Ils sont dans un restaurant chinois. Et une nouvelle fois, le jeune châtain est un habitué des lieux. Il est accueilli avec un grand sourire. Qu’il rend.

– Une table pour deux ?

Heu… pas exactement. Ils avaient des questions à poser, mais la politesse voulait qu’ils consomment quelque chose.

Il inspire. Moment délicat à passer.

Il se tourne vers son ex. Ses mains s’enroulent dans le tissu rosé de l’écharpe qu’il tient sur son bras. Il lui a dit non. Il ne veut pas manger avec lui. Mais la situation est exceptionnelle.

– Écoute, je sais que ça te plaît pas mais… les autres sont attablés en ce moment-même à l’Académie. Même si on court pour le prochain bus, il ne nous restera que les miettes lorsqu’on arrivera. Si on veut manger autre chose que des crasses – et il désigne le sachet plein de friandises – on doit se sustenter en ville.

Il hésite, se gratte la tête.

– Mais si tu veux manger ailleurs, autre chose, ce n’est pas un problème. Tu poseras les questions là-bas et me les enverras. Je ferai de même pour ici.

Halloween

Invité

il fait nuit, les chats sont sortis

Les jeux vidéos… Ce serait, une bonne solution pour Chrome. Non ? Occuper son esprit, penser à aller chercher tel ou tel objet dans un donjon… Est-ce que son bip s’activerait s’il cherchait quelque chose dans un jeu vidéo ? Il se le demande. Pourquoi ne pas essayer un jour.
Encore une fois, Narcisse avait réussi à implanter une idée dans la tête de son ex petit ami.
Les sourcils foncés de Chrome se haussent quand le plus petit recommence à marcher et lui indiquer de “venir”. Mais où, les commerces ferment. N’accepterons jamais d’accepter quelque chose qui va empiéter sur la fermeture de leurs magasins.. Ça bip trop rapidement dans sa tête, ne savait même pas ce que lui-même cherchait. La tête qui tourne l’espace de quelques minutes et puis...
Ah, oui, pas bête. Les restaurants ne ferment pas à cette heure. C’est même la meilleure solution pour avoir une ou deux personnes en plus. Le visage crispé de Chrome se détend rapidement.
Lui aussi est poli, se doit de sourire quand on le salue en arrivant dans un établissement : alors il le fait (évidemment il n’avait pas oublié de remercier Narcisse qui lui avait tenu la porte, même si le merci fût un peu sec).
Oof. Coup d’écharpe, un “putain fais gaffe” qui siffle entre ses dents, doucement. Pas trop fort. De la nourriture. Ça sent vraiment bon. En un instant monsieur bicolore oublia le coup d’écharpe qui sentait un peu trop Narcisse.
De haut, le regard qui se baisse vers ce dernier……. En quelques secondes il avait comprit la situation. Est-ce réellement nécessaire ? Chrome pouvait se retenir de manger un soir. Pas de soucis, il irait directement se coucher. Bon, c’est ce qu’il imagine sur le moment (mais dans les fait, est-ce qu’une fois dans son lit le ventre de Chrome ne crierait pas famine ?). Surtout que le midi, Chrome n’avait pas tellement manqué que cela.

La dernière proposition de Narcisse paraissait : parfaite. Ça ferait gagner du temps. Beaucoup de temps. Ils n’auraient plus que deux personnes à interviewer. Ainsi, Chrome pourrait finir la journée seul. Mais pourquoi actuellement il ne voulait pas : fuir. Narcisse était moins écoeurant qu’il y a quelques jours. Ça s’était bien passé… Même s’il ressentait encore un peu de dégoût. La journée n’allait pas tout pardonner.
Alors il baisse le regard sur son ex.

▬ ……………… Non. Tu as raison. Mangeons ici. Rapidement, on pourra poser quelques questions en même temps.

Se tourne vers le serveur pour indiquer qu’ils vont prendre une table pour deux. Alors ce dernier leur sourit à nouveau et les guides vers une table un peu plus loin, entre deux paravents. Comme quasiment chaque table pour être dans l’intimité.
Chrome ne savait pas s’il appréciait cela… Être dans un endroit cloîtré avec son ex, pas facile. Varg prend place, abandonnant sa veste sur le dossier de la chaise et son sac au pied de cette dernière.
Carte des boissons sur la petite table en bois nacré.

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Il ne l’avait même pas fait exprès. L’inviter à cette heure. Ça aurait pu être une manœuvre intelligente pour obtenir ce qu’il voulait, se présenter aux différents magasins proche de la fermeture, puis se retrouver trop tard pour pouvoir rentrer à temps pour le souper. C’est une démarche que Narcisse aurait pu trouver lui-même et mettre en application. Au final, il avait obtenu ce qu’il voulait. Mais pas par la ruse.

Mais Chrome penserait-il la même chose ? Croirait-il qu’il a été une nouvelle fois trop malin, qu’il a bien calculé son coup, comme un joueur d’échecs pousse l’autre dans ses derniers retranchements pour s’assurer la victoire ?

Peu importe.

C’est une famille de restaurateurs, alors s’ils peuvent leur parler, ne serait-ce que cinq minutes, pour savoir ce qu’ils pensent des changements opérés dans la région, pour gratter leurs souvenirs sûrement enfouis très loin, le travail sera joliment avancé et il pourra rentrer chez lui avec la satisfaction du boulot bien fait.

On les emmène à l’écart. Bien sûr, Narcisse, ce n’est pas première fois qu’il vient. Et il a déjà pointé le bout de son nez avec plus d’un garçon à son bras. Ils sont habitués maintenant aux frasques du jeune Suisse, ils pensent certainement que cet étrange garçon aux cheveux bicolores n’est qu’une nouvelle lubie pour le plus petit.

Pas exactement.

Ils peuvent s’asseoir et on leur donne la carte. Narcisse la connaît bien, mais il relit lentement chaque plat pour se pas accrocher trop longtemps son regard sur Chrome. Il ne veut pas passer pour un garçon louche, qui a d’autres envies derrière la tête. Ou qui le pousse à choisir son repas très vite sous peine de sanction.

Cette fois, il garde ses pieds chez lui Narcisse. Il ne va pas titiller ceux de son vis-à-vis. Sage comme une image.

Son petit jeu s’arrête car il sait définitivement quoi prendre. Sa boisson a été vite commandée – un alcool fort pour se réveiller en guise d’apéro, un jus de fruit à déguster pendant le repas – et il peut maintenant – car il ne peut décidément pas regarder partout sauf Chrome – contempler en silence le garçon qui lui fait face.

Et il remarque un petit détail.

Et hésite.

Ça n’est pas méchant, n’est-ce pas ? Pourquoi se braquerait-il ?

– Attends. Bouge pas.

Ces mèches, elles le gênent. Il était si beau quand son visage était dégagé ! Narcisse aime la perfection.

Il se penche par-dessus la table et ses doigts viennent frôler la figure de son partenaire de devoir. Il hésite, suspend son geste, mais décide de le terminer pour de bon. Délicat comme il l’est souvent, il remet les quelques rebelles là où elles devraient être, sans en faire trop – alors que ses cheveux sont tout doux, il aimerait y plonger la main pour de bon – et se retire un instant plus tard, souriant. Geste tendre de celui qui voudrait donner. Voilà qui est mieux.

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il fait nuit, les chats sont sortis

Lui aussi préférait avoir le regard et l’esprit intéressés par la carte. Narcisse était en face de lui. Proche, respirait le même air condensé. La peur au ventre que ce qui s’est passé quelques jours avant se reproduise. Et cette fois-ci : quel plat allait finir sur le visage du garçon. Bref, les peu de minutes passent avant que l’autre garçon ne fasse son choix… De son côté, monsieur Sparta n’avait pas choisi. Les yeux qui bougent de haut en bas de la carte. C’est compliqué. Chrome avait dû choisir en vitesse une boisson, une bière superdry rien d'extraordinaire vraiment. Au moins leurs boissons allaient arriver en même temps.. Et ça prendrait moins de temps.

Quoi ? Il se passe quoi dans son champ de vision ? Pardon ? Une main ? Chrome se paralyse. Ça allait vraiment recommencer ? Il avait à peine entendu Narcisse (l’esprit occupé par ce qu’il allait choisir… Vraiment Chrome, tu penses plus qu’à la bouffe qu’à ton ex ?). Alors, oui, l’appétit de Chrome s’était ouvert d’un coup quand ils ont prit place à la table.
Il a les doigts serrés sur le menu, le regard fixer sur ce dernier. Le temps que le trois étoile lui remette quelques mèches. Et comme à chaque fois qu’on s’approche de son visage, sa brûlure picote (mais c’est seulement psychologique, ça ne lui fait pas mal… C’est simplement, une sensation).
Allons donc Chrome, ta joue intacte est rouge à présent ? Tu ne détestais pas ton ex il y a quelques jours ? Peut-être que cette journée sans problème t’as montrer que Narcisse pouvait être : vivable.

Vite, vite. Une solution.
Alors Chrome soulève ridiculement son menu devant sa tête. La cachant entièrement.

▬ ……….. Grmf. T’étais pas obligé. Dis-moi juste la prochaine fois. Garde tes mains sur la table.

Son pied se frotte à son autre jambe : réaction de gêne, de déstabilisation.

▬ … C’est bon j’ai choisi. Et toi ?

Ce n’est pas pour autant qu’il enlève le menu de devant son visage. Ridicule Chrome, vraiment. S’intéresse à ce que l’autre prend, histoire de passer à autre chose.

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je ne sais plus

Son ex s’est crispé et Narcisse l’a clairement senti. Toutefois, il n’a pas retiré sa main comme il aurait peut-être dû le faire. Non, il est allé jusqu’au bout, lui prodiguant dans la foulée une très légère caresse sur sa joue blessée. Pas qu’il veuille garder davantage le contact avec la peau du jeune garçon, mais son geste devait être terminé. Gracieux. Bien réalisé.

C’est le geste qu’il aurait pu faire il y a des années. Qu’il a certainement déjà fait, quand tout se passait bien entre eux, quand il pensait qu’il le ferait changer d’avis sur les sentiments.

Son sourire s’élargit lorsqu’il remarque que son visage a pris une teinte écarlate. Premièrement, c’est terriblement mignon. Deuxièmement, il ne peut pas s’empêcher d’avoir envie de faire quelques plaisanteries de mauvais goût ou pas.

Chrome aurait pu se taire, mais il ne le fait pas. Creuse sa propre tombe. Parce que Narcisse-Ange s’est bien tenu toute la journée, mais maintenant que le soleil revient dans son esprit, il peut laisser à nouveau la bonne humeur le gagner un peu plus.

Et il ne lui a pas encore dit qu’il le dégoûtait.

Quelque chose éclate et fond en lui lorsque l’autre jeune homme cache son visage derrière la carte des plats. Parce que c’est adorable, et que le Suisse aime les choses mignonnes.

– Eh Chrome, rougis pas trop d’accord ? Je vais finir par te confondre avec le homard que je vais manger !

Délicate façon de lui faire savoir qu’il est à croquer. Il ne sait pas si c’est joliment dit, va peut-être se ramasser une autre gifle – mais il commence à avoir l’habitude de la violence sur sa personne, il a frôlé la mort plus de fois que nécessaire ces derniers jours – mais les mots sont sortis tout seuls. Il ne lui répond que d'un haussement de sourcils outragés. Déjà, il l'a prévenu ! Et puis il n'est pas un sage garçon. Il ne l'a jamais été. Il appuie son dos contre le dossier de la chaise et un serveur leur apporte leurs boissons. Il leur demande ensuite ce qu’ils ont choisi et Narcisse prend la totale, comme à son habitude : soupe, entrée, plat. Il est affamé, et les restaus chinois lui font un effet étrange, le poussant à davantage manger. Il n’y a même pas de homard dans son choix, au final.

– Tu peux prendre ce que tu veux, je peux payer si tu n’as pas assez, fit-il à Chrome.

L’avantage d’être un triple étoile. Et d’avoir des parents généreux en ressources derrière. Ça ne le dérange pas d’offrir le repas, comme il l’avait proposé la veille. Il veut que son ex passe un bon moment. Il ne veut pas qu’ils se battent comme quelques jours plus tôt. Il ne veut plus perdre ses moyens.

Une légère rougeur apparaît aussi sur ses joues et il avale d’un trait son apéritif. L’alcool lui brûle la gorge mais ça fait du bien. Il ne le tient pas très bien, mais est certain que ça l’aidera à vaincre ce moment qu’il craint terriblement.

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ils ont faim de quoi, de homard vraiment ? Ou...

Ça n’aime pas les choses Narcisses. Non, Chrome est devenu encore plus rouge qu’avant. À confondre sa peau avec sa cicatrice. Bizarrement elle lui brûle un peu. Comme s’il était revenu en arrière quelques années auparavant. Quand ses premières rencontres la lui caressait pour lui dire “c’est joli sur toi”, “je t’aime bien avec”, “ça te donne un petit truc”... Pleins de mots doux pour lui redonner de la confiance. Ça le fait sourire quand c’est des amis, ça engourdit son corps quand c’est son petit ami ou petite amie qui lui dit.
Le homard avait comprit que… Narcisse flirtait. Mais c’était pas amer. Trop bizarre. Vraiment bizarre. Peut-être était-ce juste une façade. Bizarre qu’ils soient dans un restaurant. L’horaire du rendez-vous était bien choisi. Chrome a commencé à se poser des questions.

Les boissons arrivent, la bière est servie dans un grand verre prévu à cet effet. Chrome ne posa pas le menu tout de suite. Pourtant il avait soif. Et voulait vraiment goûter cette bière. Même si elle n’était pas forte. Il lui fallait de quoi dégager sa gorge.
Une main à son col roulé noir. Réfléchit un court instant car on leur demande leur menu. Est-ce que Sparta avait autant faim que son ex…. Peut-être....
Alors enfin il dépose le menu, fermé sur la table. Levant ses yeux hétérochromes vers le serveur. Son visage était redevenu d’une couleur convenable, le visage à nouveau sérieux. Comme tout à l’heure quand il travaillait.
Mais il se stop. Pourtant il allait indiquer ce qu’il voulait. Mais ce qu’avait dit Narcisse l’avait fait grogner intérieurement.

▬ Narcisse. Je ne dépense pas mon argent n’importe où moi. Je peux me payer un restaurant.

Oui, Chrome n’aime pas tellement qu’on lui offre des choses. Les cadeaux, il ne supporte pas tant que ça. Sauf si c’est quelque chose de débile et cheap. Un restaurant ce sera non. Il a dû accepter une ou deux fois dans le passé mais sinon… Il fait attention. Achète très peu de chose. Et quand il dépense de trop, alors il se restrictionne sur le mois suivant.
Alors il relève la tête et indique ce qu’il souhaite au serveur. Ce sera pour lui aussi une entrée, plat et dessert. Celui-ci part ensuite, ayant eu les informations qu’il souhaitait. Reprenant les cartes ( Varg ne pourra pu s’y cacher).
Veut-il au fond de lui montrer qu’il peut se permettre certaines choses ?... Chrome, ce n’est pas une compétition.

D’ailleurs, pourquoi il continue de se frictionner le pied avec son autre ? Encore gêné du geste de tout à l’heure.
Et sans le vouloir, il se passe une main sur sa joue blessée, là où Narcisse avait passé ses doigts.

▬ ………… Mm.. Sinon… Histoire de changer de sujet, j’espère que l’on aura une bonne note. Mm…

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L’embarras se lit sur le visage de Chrome et ça amuse Narcisse. Mais il n’a pas dit que ça le dérangeait tant que cela au final, donc ça signifie que ce n’était pas si grave, ce geste familier qu’il s’est permis, n’est-ce pas ?

Bougrement adorable.

Est-ce que Narcisse a changé depuis la dernière fois qu’ils se sont ainsi retrouvés ? Quand il était certain de ce qui allait se produire dans une poignée d’heures, de jours ? Une rupture difficile, mais juste dans un sens ? Assurément. Et il ne savait pas si c’était en bien ou en mal.

Il avait évolué, comme tout le monde. Il n’était plus un enfant. Son vocabulaire s’était affûté, sa haine des autres et son amour de lui-même s’étaient modifiés pour ne plus rien laisser passer. Pour prendre et jeter. Mais maintenant, il préfère prévenir.

Parce qu’il s’est vraiment comporté comme un salaud, et son petit doigt lui dit que le bonhomme présentement assis en face de lui ne s’en est toujours pas remis.

Au moins, il ne repousse pas sa légèrement drague d’un bloc.

Mais il ne faut pas oublier que Narcisse est avant tout une diva qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui se plaît à avoir le dernier mot. Et Chrome ouvre un peu trop la bouche pour l’instant. Il ressort donc la mine faussement outrée, déjà montrée un peu plus tôt dans la soirée.

– Quoi ? Comment ? Tu oses sous-entendre que j’achète des bêtises ?

L’argent est fait pour être dépensé. Si Chrome est jaloux et en désire davantage, il n’a qu’à se bouger les fesses pour acquérir de nouvelles étoiles. Mais ne jamais dépasser Narcisse, jamais. Il ne le laissera pas faire.

Le meilleur en tous temps. Besoin de dominer.

– Tu es motivé à passer une longue soirée avec moi à table, alors ! sourit-il.

Définitivement redevenu lui-même, ce garçon fripon qui manie les mots pour ébranler le cœur des autres.

– Profites-en, je suis de bonne humeur.

Pas comme lorsqu’il l’avait croisé en fin d’après-midi. Il avait cru que son cœur allait se faire la malle et le laisser démuni, fade, auprès de Chrome.

Ça n’aurait pas été la première fois. N’est-ce pas ça le fond du problème ?

Le serveur s’en va avec la commande – et apporte quelques instants plus tard le nouveau verre d’alcool que réclame le châtain, décidé à se détendre au maximum pour passer un bon moment, la réciproque étant vraie aussi – et Narcisse se repositionne encore une fois sur sa chaise. Il bouge beaucoup ce soir, comme si le bois décoré d’un coussin sous ses fesses était inconfortable et qu’il voulait en changer.

– Une bonne note ? Oh, oui. Sinon…

Il papillonne bêtement des yeux. Pour faire comprendre à Chrome que la moindre note inférieure au très haut pallier qu’il s’est fixé lui vaudra une mort lente et douloureuse. Et qu’il ne pourra pas lui échapper ou se cacher derrière la carte d’un restaurant.

– Si on a moins de dix-neuf, je te donne un gage, promit l’adolescent terrible.

Bientôt, la soupe de Narcisse arrive. Bien piquante, comme il les aime. Pour déboucher le nez et lui donner les larmes aux yeux. Ça, c’est gratuit.

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Varg a toujours pensé que Narcisse dépensait son argent dans un peu trop n’importe quoi. Mais il laissait toujours faire. De toute façon ce n’était pas son problème… Mais il s’imaginait souvent ce que lui-même aurait acheté avec cet argent. Être trois étoiles c’était vraiment pratique… Alors imaginez un Major.
Parfois il s’imagine avec autant d’argent. Pour acheter quoi ? Plus de vêtements oui. Avoir un espace personnel plus grand. Pourquoi pas s’adonner au plaisir des jeux vidéos ou d’un plus grand écran pour regarder des films.
Acheter énormément de livres, une grande étagère… Oui, parfois Chrome rêve un peu trop. Mais ce n’est pas pour autant qu’il va maximiser ses efforts pour avoir une nouvelle étoile. Celle-là arrivera quand elle arrivera. Quand Chrome aura fait un chemin tranquille mais sûrement plus long que quelqu’un qui se donne à fond.
Motivé, oui peut-être… Mais pas positivement. Ce n’est pas parce que le balafré avait décidé de choisir un menu entier qu’il voulait passer des heures en la compagnie de son ex. Toujours cette peur profonde que ça parte en sucette (ou au vinaigre selon le point de vue).

▬ Toi aussi profite.

Ouais,profite, parce que Chrome aurait pu être complètement différent. Heureusement que tu as été sympa aujourd’hui Narcisse. Sinon il t’aurait sûrement appelé à nouveau d’ignoble personnage. À l’en dégoûter. Jusqu’à présent, c’était calme. Mis à part un ou deux trucs… Mais Chrome s’est détendu, et une partie de lui espérait que la soirée n’allait pas s’envenimer.

Et que la nuit allait être : tranquille.

Détournement de regard quand le garçon aux cheveux roses lui fait un regard assez démoniaque. Chrome savait ce que cela voulait dire. Et ce fût confirmée par la dernière phrase du garçon en face.

▬ Un gage… On est pu en classe C Narcisse…

Pour Chrome, son entrée arriva en même temps… Il avait choisi de petites brochettes de crevettes avec du céleri au gingembre. Rien pour ne faire pleurer le bicolore… Au contraire du garçon trois étoiles.
Un sourire, enfin, mais pour un peu se moquer. Voilà le garçon qui a des larmes aux yeux.

▬ … Bah alors, c’est ta soupe ou t'as enfin des sentiments qui te font pleurer ?

Ça aussi c’était gratuit.

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– Je profite de chaque instant, sois en certain !

Ce n’était pas tout à fait vrai. Parce que la situation n’était pas suffisamment limpide entre eux pour qu’il puisse s’amuser, ressentir du plaisir à l’avoir en face de lui. Oh, il ne détestait pas être assis près de ce garçon, sinon il ne lui aurait pas proposé de manger mais l’aurait laissé retourner seul à sa chambre mais… ça pourrait être mieux.

Surtout quand il repensait un instant à ces souvenirs enfouis, quand ils étaient tous les deux. Amours adolescentes, passé différent. Est-ce qu’il était si malheureux d’être avec lui, avant ? Non, juste… il manquait quelque chose.

Mais de l’eau avait passé sous les ponts, et tous les deux avaient changé, avaient mûri, avaient expérimenté de nouvelles choses, de nouvelles saveurs.

Chrome ne semble pas convaincu par l’idée du gage. Pourtant, c’est ce qui se passera si ils n’ont pas la noté désirée. Et tant pis s’il n’est pas content. Mentalité de gamin peut-être, mais ça marche pour motiver les troupes.

Car Narcisse peut être très inventif pour faire souffrir.

– Hm… mais quel gage pourrais-je donc te soumettre pour être sûr de t’embêter ? Qu’est-ce qui t’ennuierait, hein ?

Oh.

– Venir au bal avec moi ! Tu viendras au bal avec moi si ce devoir ne se passe pas bien et me tiendras compagnie. Au minimum, je réclame une danse.

La dernière était déjà promise à Acacia. Du moins, dans sa tête. Il n’avait pas abordé le sujet avec le Marocain, mais il était en première ligne pour recevoir cet honneur.

Mais Chrome aurait aussi sa part du gâteau. S’il ne le giflait pas jusque là.

Manger la soupe. Lentement, difficilement. Ce n’est pas très agréable, et pourtant, il kiffe ça. C’est chaud mais ça pique. Et ses yeux se remplissent de larmes. Situation suffisamment rare pour être remarquée, et Chrome ne se prive pas.

Il fait la moue.

– Peut-être un peu des deux, qui sait ?

Il sourit au milieu de son visage larmoyant et rouge. Parce que les épices, ça donne de jolies couleurs à la peau aussi.

– Ah, tu m’as contaminé, foutu homard gêné ! Profites-en car ça se reproduira pas de sitôt !

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Pas de réponse de suite. Ça se bouscule dans la tête de Chrome. Le bal ? Faut-il vraiment qu’il y aille ?... Et puis, non… Non, Chrome est sérieux, et voudrait aller au bal avec quelqu’un qu’il veut vraiment. Qu’il aurait choisit. Il va falloir qu’il le dise à Narcisse. Va-t-il comprendre ? Hurler ? Pleurer ? Non, l’autre garçon ne pleure pas pour si peu. Il se défendra, en rigolera. Piquera sûrement son inférieur d’étoile avec quelques phrases.
Chrome fut surpris que Narcisse affirme enfin qu’il est un peu d’émotions et de sentiments en lui. C’était… Rare. Ou sinon il faisait sa drama queen. Le bicolore avait souvent levé les yeux au plafond quand l’autre faisait cela.
Un petit “tss” amusé vint prononcer l’amusement que Chrome avait sur le visage en voyant Ange pleurer à côté des épices. Tandis que lui mangeait tranquillement ses petites brochettes.

▬ Ne t’inquiète pas. C’est un plaisir de te voir dans cet état.

Un plaisir ? Chrome, tu es bien méchant sur l’instant. Mais voir Narcisse dans un autre état que lui, ça lui fait remonter un peu d’égo (ce qu’on tous les hommes cis de cette planète, Chrome ne fait pas exception). Un petit rire étouffés. Les minutes passent.
Chrome n’a toujours rien dit par apport au bal, ça arrive, ça arrive…

Enfin ils terminent leurs entrées respectives. Chrome n’en laisse rien. Pas de gachi…. Surtout pour de simples brochettes de crevette. Des serveux arrivent rapidement (pas le temps de dire ouf) pour enlever les assiettes et bols vides. Chrome pose alors ses avant-bras sur la table, croisés. Sérieux.

▬ Mm… Narcisse, désolé mais pour le gage ce sera non. Trouves autre chose. Pour cette année, le bal je veux le passer avec quelqu’un de spécial.

Le visage qui se tourne, regard à travers les paravents. Le couple à côté se bécote.

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Bon, elle est bientôt finie cette soupe ? Elle semble ne pas avoir de fond. Comme l’estomac de Narcisse en ce moment. Mais qui pourtant… n’est pas foncièrement heureux de se faire maltraiter de la sorte. Son autre entrée arrive, quelques raviolis non piquants, et ça, il n’a absolument aucun problème à les finir, gourmand.

– Dommage qu’il n’y ait plus une seule gorgée de potage, sinon je t’en aurai fait boire !

Sourire à la fois angélique et tordu. Il n’est pas compliqué, Narcisse. Il suffit de gratter pour comprendre son langage non-verbal, et ce que signifient chaque sourire qu’il fait. Là, il dévoile son envie de voir Chrome souffrir. Oh, pas réellement, mais la bouche brûlée par le feu du piment. Il aurait pris grand plaisir à le voir galérer à tout finir.

On vient lui retirer le bol du démon et sa petite assiette de raviolis, vide. Le regard de son ex est intense et il craint ce qu’il va lui dire. A-t-il encore prononcé des paroles qu’il ne fallait pas ? Ce n’était pas si rare venant de sa part.

Il aborde le sujet du bal et une pierre tombe dans le ventre de Narcisse. Un voile de tristesse surprise passe comme une étoile filante devant ses yeux, avant que ne s’opère la troisième métamorphose de la journée.

Sourire éclatant, mine réjouie. Narcisse s’envole comme un papillon pour ne pas montrer sa déception.

– Oh ! Je vois ! Tu as sûrement une personne en tête, je suppose ? Quelqu’un a qui je t’arrache pour cette soirée et que tu aimerais retrouver ? Quel garçon cruel je fais !

Et il glousse de ce petit rire derrière sa main, joueur.

Mais il a envie de hurler.

Parce qu’il n’imaginait pas du tout Chrome avoir quelqu’un en vue. Parce qu’il avait envie de crever les yeux de cette personne pour lui faire regretter son comportement.

Et parce qu’il ne comprenait pas pourquoi il ressentait tout ça. Il devait s’en foutre, simplement.

– Mais si jamais tu dis ça de façon plus générale, et que tu n’as pas encore trouvé quelqu’un avec qui partager ce moment… pense à moi ! Tu sais, c’est pas le dernier bal que tu passeras à l’école, logiquement. Il en reste encore d’eux ; alors des personnes « spéciales » tu auras le temps d’en rencontrer !

Il glisse une main dans ses cheveux roses. Il ne veut pas voir le couple à côté. Mais il s’imagine très bien être à leur place et enlacer la personne en face de lui.

– Sois joueur, un peu ! T'as joué, t'as perdu ! Tu passeras peut-être une bonne soirée avec moi, et au pire tu me jettes comme une vieille chaussette !

Comme il l’avait lui-même fait quelques années plus tôt. Ce serait mérité.

– Alors si cette personne, tu ne la connais pas encore, laisse-moi essayer de l’être l’espace d’une soirée ! Tu ne perdras rien, et tu ne resteras pas dans ta chambre à te lamenter d’être tout seul ! C’est mieux que rien, non ?

Même s’il valait mieux être seul que mal accompagné. Il allait sans doute le lui faire remarquer.

Les plats arrivent et Narcisse remercie le serveur. Il souhaite un bon appétit au jeune homme et se met à manger. Ça l’empêche ainsi de sourire stupidement et sans raison aucune, juste pour masquer son affectation.

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Chrome laisse Narcisse déblatérer. Parler de ceci et cela. Mais ça ne change en rien ce que Chrome a prévu… Non, il n’a personne en vu. Pendant une année c’était avec Colline avec qui il aurait pu y aller. Finalement non. Bon, ils en ont bien rigolé et chacun y est allé de son côté. Mais franchement, le bal… C’est le dernier de ces soucis… Mais au moins, cette année il voudrait que ça se passe autrement.
En tout cas, pas avec Narcisse.
Et tout ce que ce dernier lui dit : l’enrage.

Les sourcils qui se froncent petit à petit. C’est quoi cette sensation au coeur. Bizarre, ecoeurant. Comme il y a quelques jours. Le bicolore des yeux et cheveux n’aime pas ça, voir déteste ça. Quelle horreur. Ta gueule Narcisse. Ta gueule.
L’ambiance change. Et le sourire moqueur de Chrome avait entièrement disparu. Visage froid, même glacé.
Chrome ne commence pas à manger, ne souhaite pas bon appétit à son ex petit ami assit en face de lui. La table paraissait tout d’un coup trop petite. Il voudrait plutôt qu’il y ait plusieurs mètres entre eux.

▬ … Arrête de penser qu’à toi l’espace d’un instant. Tu veux que ce bal soit bien POUR toi, mais sinon, t’as pensé à ce que je voulais vraiment ? Non, évidemment… Pourquoi je pose la question.

Les yeux levés, au plafond. Bref, le deux étoiles est exaspéré. Beaucoup trop. La soirée finalement allait être envenimée. Génial, bravo… C’est niqué maintenant.
Pourquoi il fallait toujours que ça dégénère. Ça voulait bien dire qu’aucun des deux n’étaient fait l’un pour l’autre. Chrome en était certain maintenant. Rien ne pouvait bien se passer éternellement entre les deux élèves de la classe F.
Ne touche même pas à son plat. Le repousse même un peu. Hésite entre aller aux toilettes ou simplement se barrer du restaurant.

▬ … Je ferais tout pour qu’on ait 20. Comme ça, j’irais pas avec toi. Et même si on a moins, ne pense même pas que j’accepterais. Narcisse, j’ai dit, quelqu’un de spécial.

Puis finalement, il prend ses couverts pour commencer son porc pané et ses nouilles.

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Il pensait que ses paroles allaient adoucir le jeune homme, retourner la situation à son avantage et le convaincre de venir avec lui. Lui, ça lui aurait fait plaisir de l’avoir à son bras. Malheureusement, leur relation passée n’avait pas tenu suffisamment longtemps pour qu’ils partagent ce moment. Ou plutôt… avait été trop mal située dans l’année pour pouvoir y songer.

Il venait de tout gâcher. Il ne pensait pas que de simples paroles sans mauvaise pensée derrière pourraient finir de façon si dramatiques.

Il ne se rend pas compte tout de suite du monstre qu’il vient de réveiller. Il mange sereinement son riz au bœuf, y rajoute un peu de sauce piquante parce qu’il n’a pas fini de pleurer. Et puis les paroles de Chrome tombent comme une immense pierre dans un lac trop petit. Son mouvement se suspend, il avale difficilement.

Ses yeux remontent jusqu’au visage de son ex qu’il trouve sombre, fâché. Il ne comprend pas, pense qu’une mouche l’a piqué et veut appeler la sécurité pour qu’on les en débarrasse. Sauf que la mouche, c’est lui. Et qu’il l’a mis en colère.

– Ce n’est pas vrai !

Il faut bien qu’il se défende. Il n’est pas doué avec les sentiments Narcisse, il ne comprend pas ceux des autres, n’analyse pas les siens. Il voudrait tellement ne plus rien ressentir.

– Bien sûr que je pense à moi en t’invitant ! Si je n’avais aucun intérêt à le faire, je me serai tu ! Mais… moi aussi je veux que tu passes une bonne soirée ce jour-là. Alors je voulais faire des efforts pour que ça soit le cas, pour que je ne sois pas le seul heureux d’être avec toi.

Mais sa présence devait être trop insupportable pour qu’il accepte. Il s’imaginait quoi ? Que le garçon allait lui tomber dans les bras ?

– Je suis désolé si j’ai paru égoïste en présentant ainsi les choses.

Des excuses. Parce qu’il est trop choqué pour savoir comment réagir. Parce qu’il s’attendait à toute réaction, sauf à celle-là.

Son assiette ne sent plus bon. Il n’a plus faim, et veut vomir.

– Tu sais pourquoi je t’ai dit ces choses, il y a des années, Chrome ?

Allons, il était si bien parti pour foutre la journée qu’ils venaient de passer en l’air, continuons sur ces bonnes bases.

– Tu sais pourquoi je te trouvais ennuyeux ?

Il croise les bras sur son torse. Son sourire a disparu, encore une fois. Il n’arrive plus à faire semblant.

– Parce que c’était exactement ce que j’avais l’impression d’être, pour toi ! J’avais l’impression de t’embêter, d’être peu intéressant ! J’ai la preuve que c’était vrai et que ça n’a pas changé. Tu ne m’as jamais fait me sentir spécial.

Sous ce masque de fausseté, sans doute ne l’était-il pas. Le jeune homme n’avait pas tort. Mais les relations amoureuses, c’était fini. Ça finissait toujours en catastrophe. Il n’était pas fait pour ça, pas fait pour aimer. Les sentiments, c’est pour les faibles.

– Vas-y donc avec ta main droite si ça te chante. Tu sais quoi ? J’en ai rien à faire.

Un peu trop, malheureusement.

La soirée est gâchée, et le coeur de Narcisse troué comme si Chrome lui avait tiré dessus à bout portant. Il n’accepte pas les refus.

Il attrape sa veste qu’il enfile, se cache encore derrière son écharpe. Il a à peine touché à son plat qu’il emporte auprès du serveur pour l’emballer et manger tout cela plus tard. Il règle l’addition en quelques secondes, paie même la part de Chrome car il n’en a plus rien à foutre et quitte l’établissement, les yeux brillants. Il ne s’est pas retourné une seule fois.

Il court vers l’abri de bus qui le ramènera à l’Académie, ses sachets derrière lui. Il se dépêche, car il va bientôt en choper un, sans devoir attendre et craindre de croiser celui qui l’a mis dans cet état.

Mais malheureusement, il démarre sous son nez. Et éreinté, mal et tremblant, il s’installe sur le siège désormais vide, protégé du vent. Il n’aurait pas dû boire ces deux verres. Ça le rend malade, et il a envie de dormir.

Qui sera là pour le voir, de toute manière ?

Il s’allonge à moitié sur le siège. Une demi-heure à attendre. Son écharpe cache son visage.

Halloween

Invité

ils ont faim de quoi, de homard vraiment ? Ou...

À quoi pensait Narcisse en disant ces mots. Le duo a vraiment une vision différente l’un de l’autre. Qui a raison, qui a tord. Chrome ne sait pas. Pour lui, Narcisse était complètement en tort. Était vraiment un garçon odieux.. Mais l’espace d’un instant, il avait vu des sentiments émaner du garçon.
Encore maintenant, le bicolore pense qu’ils sont faux. Que Narcisse ne sait pas réellement se montrer… Mais une chose est sûr, Chrome est borné. Parce qu’il l’a blessé, il pense que Narcisse manipule tout le monde. Quand il veut, où il veut.
Il y a tout de même l’autre moitié de lui-même qui pense que c’était un autre Narcisse qui lui a parlé à coeur ouvert.
Ses brochettes sont lourdes à l’intérieur de son ventre. Ou est-ce autre chose.
C’est chamboulé dans sa tête, son estomac.
Alors comme ça Narcisse sait s’excuser. Une nouvelle. “oui tu es égoïste”, pensa Chrome.
“vas-y dis-moi”, encore une autre pensée.
“ ne retourne pas la situation”
“ tu mens “
“ tu me trouvais ennuyeux un point c’est tout “
Les mots qui lui restent dans la tête, et dans la gorge. Odieux, amer. Monsieur Sparta n’avais même pas envie de faire une scène ici, de lever la main. Car depuis la dernière fois il se sent sale, la main qui le pique quand il y pense. Pas de violence. Non. Pu jamais… Il l’espère.
Narcisse n’aime pas qu’on lui résiste. Son ex l’avait très bien deviné. Savait comment le mettre à bout. Comment le faire arrêter. Même si ça devait mal finir.

Alors pourquoi, pourquoi il a une idée en tête. Un truc horrible. Mais un truc que Narcisse avait pourtant demandé cette semaine. Chrome était furieux, mais pas au point d’en oublier les mauvaises manières.

Ça n’a pas mit longtemps. Chrome n’avait pas ramené le reste, il arriva donc rapidement à l’arrêt de bus. Il faisait froid. Chrome tenait sa veste à son bras. Colle roulé remonté, cheveux complètement en bazard car il a couru.
Son ex petit ami était encore là.

▬ … Quoi ? C’est tout ? Tu demandes rien de plus ?

Se décale, se met en face de lui et lui prend le visage dans les mains.
Il te prend quoi Chrome, pourquoi tu veux l’emmerder à ce point ? Tu veux faire souffrir autant qu’on t’as fait souffrir. Lui montrer c’est quoi un baiser pas voulu, amer ? Écoeurant et sans touche d’amour ? Personne te connais comme ça à l’université. Finalement t’as une touche de cruauté en toi. Tu supportes juste pas quand tu t’en rend compte.
Il embrassa Narcisse. Sans aucune touche d’amour, ni d’envie, juste pour lui donner ce que le plus petit pensait avoir ce soir, un jour, la semaine prochaine ? Au bal sûrement.
Ça n’a pas duré longtemps, et Chrome le lâche rapidement sans aucune douceur. Il espère que ça a été le plus amer des baisers que son ex est eu.

▬ Le dernier que tu auras de ma part.

N’attend aucune réponse, et fait demi-tour à grands pas de géants pour s’infiltrer dans une rue mal éclairée. Histoire qu’on ne le suive pas et que la soirée se finisse plus tard seulement pour lui.

kaspbarks

Invité

je ne sais plus

Il n’a pas mis ses écouteurs Narcisse. Il a juste envie d’écouter le vent qui fait s’envoler les feuilles des arbres. Il a envie d’écouter le calme, parfois la voiture qui passe, qui ne s’arrête pas. C’est calme, c’est agréable, et respirer de l’air, même un peu pollué, ça lui permet de faire le tri dans ses idées.

Eh bien bravo Narcisse ! se dit-il, amer. T’as réussi à foutre en l’air le peu de positif que tu arrivais à recréer avec Chrome. Mais ce n’est pas grave, pas grave du tout. Ce n’est qu’un con en moins dans ta vie. T’en as pas besoin de ce mec, il ne te mérite pas. Il ne sait pas sourire, ne sait pas rigoler, ne sait pas montrer de l’enthousiasme. Il est plat, sans saveur. Comme les derniers grains de riz que tu as mangé quand il t’a fait toutes ces remarques.

Il n’y a pas à être affecté par un individu pareil.

Si seulement c’était aussi simple.

Son moment de solitude est écourté par l’arrivée d’un visiteur indésirable. Le jeune homme l’entend s’approcher et se redresse au cas où cette personne voudrait s’asseoir. Il est pas d’humeur, mais il fait preuve d’un minimum de politesse.

Sauf que c’est Chrome. Qui vient le bousiller un peu plus.

Putain.

Il ne comprend pas ce qu’il dit, le regarde sans rien dire, parce qu’il n’a rien à répondre. Que pourrait-il demander de plus ? Il voulait l’éviter le plus possible.

Mais une aura vengeresse brille dans les yeux de son vis-à-vis.

Il se laisse faire. Entièrement. Il ne bouge pas quand il s’approche de lui. Pas plus quand il pose ses mains sur son visage. Le baiser ne lui plaît pas mais ne le dégoûte pas non plus. Toutefois, il lui fait l’effet d’une gifle.

Chrome aurait, ce soir, put lui faire tout ce qu’il voulait qu’il n’aurait pas bronché. Il ne se serait pas défendu.

Il y avait quelque chose qui s’était éteint en lui. Une lumière sur laquelle il s’acharnait mais qui refusait de se rallumer. Comme si on avait coupé l’électricité pour de bon. Mouillé la mèche de la bougie.

Il recule et lui laisse un grand froid intérieur. Le peu de chaleur qu’il avait ressentie durant ce très court baiser a disparu. Son regard silencieux suit le dos de Chrome qui s’éloigne dans cette ruelle. Il prend quelques secondes pour se lever, pour quitter cet abribus dans lequel il n’est pas bien.

Il ne le suit pas. Il ne lui court pas après. Il n’a rien à lui dire.

– PUTAIN !

Son poing s’écrase sur le premier mur passé à portée. Les phalanges craquent et le sang coule. Pour une fois, Narcisse il n’en a rien à foutre. Il regarde ce liquide qui lui rappelle qu’il est toujours en vie. Et pour longtemps.

Il s’écrase une seconde fois. Encore, et encore. Mais l’intensité des coups s’amenuisent à mesure que le temps passe, qu’il fatigue, que la douleur se fait trop forte.

Il aura besoin d’un bandage. Mais pas aujourd’hui.

Il dormira comme ça, pour se rappeler qu’il a été con une nouvelle fois, et qu’il a perdu la face devant un mec qu’il devrait mépriser.

Il tremble, la colère a disparu. Les larmes ne coulent toujours pas. Il se sent ivre, a mal au cœur, mais c’est la douleur à sa main qui le garde éveillé et le pousse à ne pas s’écrouler sur le sol pour y hurler tout ce qui lui brise l’intérieur.

Il se rassoit dans le calme sous l’abribus. Bientôt, il pourra rentrer à l’Académie. Prendre une douche, se débarrasser du sang. Serrer son oreiller, parler à Acacia. Oublier cette terrible soirée où un homme a réussi à lui éclater le palpitant.

Il est morne Narcisse. Et le temps passe.

Halloween

» pas besoin de toi ღ Chrome
» Downpour // with Chrome
» (fb) watch out ! well... too late » feat chrome
» (fb) je ne suis pas sûr, peut-être que je veux plus ღ Chrome
» Prête moi ce que tu sais - Sybil