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MessageSujet: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyLun 30 Sep - 22:39

CabaneChill in the storm
On avait regardé le ciel dans un froncement de sourcil, le cœur battant à l’énergie de l’effroi. On avait senti dans l’air la lourdeur, l’odeur âcre de la colère du ciel qui s’approchait à petits pas. On avait observé l’horizon bleuté se noircir d’un mal dont personne ne se souciait. On avait passé la journée la tête tournée vers les cieux, l’appréhension de la punition inévitable qui allait tomber toute la nuit durant. Il y aurait de l’orage ce soir, Aglaé.

Il y aurait de l'orage, et le monde entier s'en foutait. Le monde entier ignorait la colère du ciel parce que, de toute façon, on sera bien à l'abri de nos murs quand ça éclatera. Le monde s'en foutait, parce que les éclairs ne frapperaient pas leur sol, la pluie ne pénétrerait pas leur chambre. Tout le monde sera en sécurité, sauf toi, Aglaé.

Parce que la pluie, elle avait toujours pénétrée ta chaire, parce que tu avais vu les éclairs. Les orages, c’était effrayant. Les orages, ça avait des airs de fin du monde qui renversait tout le reste. Il n’y avait ni sommeil, ni rire les soirs d’orage. Il y avait juste la peur, les tremblements et les bruits de pleurs étouffés sous les draps. Véritable petit traumatisme acquis depuis l’enfance, petit traumatisme secret aux origines bien gardés pour ne pas blâmer la mère, pour ne pas mettre de mot sur les manquements familials. Origines qui tu avais tue, gardées au fond de cœur. Cœur naïf et partial de la petite fille qui se répète « C’est de ma faute » pour ne pas dire « Faut pas lui en vouloir, elle est malade maman ». Parce que personne ne te croyait, quand tu disais qu’elle était malade, maman. Que ça justifiait tout. Les coupures sur les doigts, les journées seules, le traumatisme de ce soir-là.

Alors t’avais passé la journée à fixer le ciel, petite Aglaé. Tu t’étais faites grondée par tes camarades pendant la balle aux prisonniers, parce que tu ne regardais jamais la balle et que tu finissais en prison à chaque fois. T’avais énervée les filles de ton équipe d’autant plus que tu n’étais pas excusée, que tu t’étais contentée d’aller en prison pour regarder les nuages s’avancer. L’estomac dans les talons, t’avais avalé un verre d’eau et un guignon de pain sans pouvoir faire plus. T’avais fait les cents pas dans ta chambre et quand tu avais entendu les premières gouttes t’avais tenue deux minutes. Deux minutes à être courageuse, à se dire « Aujourd’hui je ne bouge pas ». Et au premier coup de tonnerre t’avais ouvert ta porte en grand, t’avais courue ventre à terre à l’autre bout du couloir pour tambouriner à sa porte. Au premier coup de tonnerre t’avais cru mourir de peur, t’avais revu la pluie, c’était comme-ci c’était sur toi, t’avais sentie le froid, t’avais revu le noir de la petite rue aux chats et tu t’étais revue pleurer et appeler maman qui dormait déjà, sans avoir conscience que tu étais partie ce soir-là. T’avais frappé à la porte comme on frappe à celles de la cabane magique quand on joue à chat. Tu t’étais engouffré dans la pièce sans demander ton reste, petite rousse prostrée à tenir maladroitement le bout de sa chemise de nuit. T’avais cru tout sentir comme ce-soir là et pourtant t’étais pas trempée, Aglaé.

« C’est l’orage ce soir… »

T'avais bredouillé ça avec un semblant de fierté et de détachement dans la voix, comme-ci il s'agissait d'une justification pour ton entrée affolée, ton corps tendu, ton regard qui fixe le sol. T'avais bredouillé ça comme-ci ça effaçait la bagarre de la veille quand il t'avait tiré les cheveux et que tu lui avais tiré les joues en guise de revanche, comme-ci ça effaçait la dispute quand il avait embêté la petite Zoé et que tu l'avais traité de crétin en lui tirant la langue, deux jours plus tôt, comme-ci ça effaçait quand il avait sauté du muret pour t'impressionner et que tu lui avais dit qu'il était nul parce que les vrais courageux ça sautait du grand arbre et qu'il avait sauté et que tu t'en étais atrocement voulue parce qu'il aurait pu se faire mal. La vérité, c'est que t'avais pas besoin d'un orage pour effacer ces choses-là. La haine avec Felix, elle ne durait jamais bien longtemps. T'as levé les yeux, vu les draps déjà suspendus et les coussins aux sols.

« …. Pourquoi c’est là ? »

 
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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyMer 2 Oct - 4:15

hear me over the thunder
✚ aglaé
le paradoxe des colères des dieux qui apaisent les vôtres ça gronde ça gronde si fort là dans les cœurs miniatures encore qu'il faut du tonnerre et des éclairs pour couvrir la cacophonie des fureurs
c'est étrange
étrange, comme felix a beau crier ton nom à tous les octaves tous les arpèges qu'il connait, il faut attendre des temps de fin du monde pour que ça t'atteigne malgré le crachin et les rafales. lui qui fait si peu attention à la météo des autres, s'attarde à peine sur les cumulus qui envahissent les regards parfois, là
dans tes prunelles comme dans le ciel
ça s'était couvert tout au long de la journée. les yeux à l'opalescence des peurs d'enfant, il les avait vu lever des œillades inquiètes au fil des heures et il avait rien dit, felix
avait besoin de se persuader encore un peu qu'aujourd'hui ça se suffirait pas à le faire ployer. parce qu'il a de la rancœur bien debout, elle, là sur les deux pieds elle campe plus fort à mesure que l'on se pousse que l'on se morde - de la rancœur vraiment ?
ou bien des éclats de sentiments piqués à l'orgueil qu'il rassemble toujours après la casse qui a lieu avec toi, pour se former un semblant d'amulette à laquelle s'accrocher lorsqu'il doute de la pertinence de ses mots de ses gestes. il pense certains jours que tout ça c'est des coups dans l'eau, sans savoir encore qu'il n'y a rien de plus abrasif que le goutte à goutte - ça ronge les murailles les plus solides. un jour il saura, felix
et ce jour là il sera encore plus assoiffé, à genoux à la source claire de la sincérité.

en attendant, c'est l'heure des petits mensonges et des faux-semblants. parce qu'on est pas encore bien grands. qu'on se fait la tête après les misères et là felix a bien envie de continuer
le soir tombé, tandis que ça déchire le ciel, il veut se convaincre qu'il est assez fort pour déjouer les rituels. il t'en veut trop aglaé, quand tu l'engueules quand tu boudes il te trouve pas belle, pas assez belle pour qu'on t'érige des palais. felix tourne en rond et veut se changer les idées, ce soir il n'a qu'à aller attendre le beau temps avec des copains ! et tu ouvriras la porte lorsque l'éther sera noir, tout ça pour trouver sa chambre toute aussi sombre. et tu te mordras les doigts de l'avoir traité d'idiot, d'imbécile fini, hier et le jour d'avant, tu t'en voudras tu diras enfin pardon.

mais felix ne peut pas. incapable de s'y résoudre. pressent tout le jour la peur folle qui te saisira la nuit et devine qu'il sera le seul à bien vouloir lutter contre les monstres ce soir.
les monstres, ça vous connaît. on les a approché de si près qu'on voudrait un peu - rien qu'un peu - s'en épargner d'autres. et il n'aime pas l'orage non plus. ça devenait toujours électrique à la maison, les soirs d'orage, car il n'y a rien de plus affolant qu'un enfant apeuré.
les pires atteintes à l'innocence,
ça tombait souvent les soirs d'orage.

pas la faute au tonnerre s'il sursaute felix
là, alors qu'il se demandait si tu arriverais bientôt, terminant de remplumer les derniers oreillers avec le plat de la paume, il est agenouillé au creux de la cabane lorsque tu entres.
c'est ce soir.

— sans blague. heureusement que je t'attends pas pour savoir quel temps il fait.

et tu oses
tu oses demander pourquoi c'est là ?
il y a passé l'heure avant que tu n'arrives l'air poursuivie par mille malheurs. et il t'observe encore un peu par dessus l'épaule, avant de piquer du nez la seconde d'après comme s'il aurait fait la même chose que tu viennes ou non. il aurait tiré les draps avec autant d'attention, veillé à ce qu'on ait assez de lumière pour se voir, filé en ville après les cours pour vous chercher de quoi grignoter toute la nuit et sélectionné tes films préférés pour s'endormir devant les images que tu aimes.
alors que c'est évident, pourquoi c'est là.

— c'est là parce que t'as beau faire la fière devant tes copines et jamais rater une occaz' de me traiter de sombre idiot -
les soirs d'orage t'as pas de courage.

pourquoi c'est là
pour lui
pour toi
rien que pour vous.



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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyMer 2 Oct - 8:52

CabaneChill in the storm
T'observes la maison nébuleuse, voilée, la lumière douce, le matelas fait de tout petits rien, moelleux et rebondis, cette maison fait de bric et de broc, bien plus accueillante que n'importe quelle chambre, n'importe quel toit qu'on a pu placer au-dessus de ton crâne. Et ça fait boum-boum, Aglaé. Boum-boum de l'intérieur, boum-boum comme quand il a sauté de l'arbre et que tu avais cru hurlée sous la crainte de le voir écorcher par ce que tu pensais être un ego surdimensionné. Ça fait boum-boum de l'intérieur, en voyant le foyer fait main et en se disant « c'est pour moi, c'est pour moi ». Ça fait boum-boum sans que tu comprennes pourquoi. Tu n'es pas joueuse de tambour, pourtant. Faudra attendre de voir la maison s'effondrer, de voir les draps s'échouer sur le sol et les coussins éventré pour accepter que le tambour bat un rythme bien particulier. Faudra attendre de voir Felix bâtir une autre cabane, pour un autre que toi, pour comprendre l'importance du foyer, pour comprendre que tu n'en veux pas d'autre. Mais pour le moment ça fait boum-boum, pour le moment, tu as douze ans et tu ne sais pas jouer du tambour.

« Je te traite d’idiot parce que t’en est un. »

Ça jongle entre la fierté et les tremblements. Entre le combat et l’envie de baisser les armes parce que la guerre est trop effrayante à mener ce soir, que l’ennemi est bien trop puissant pour disperser ses forces dans autre chose que l’appréhension de la foudre, le martèlement de la pluie, comme-ci l’océan se déchaînait au-dehors. Ça bredouille les piques avec peu d’assurance, ça tente de se faire grande quand tout hurle que tu en manques. Et tu ne sais que tu ne trompes personne, en vérité. Felix sait. C’est peut-être bien pour ça que ça hurle et ça se bagarre à longueur de temps. Vous savez. Et si dans la cours et il est toujours l’occasion de chahuter au nom de combats journaliers et sans sens, ici il n’y a qu’un sanctuaire de paix que ni l’un, ni l’autre ne doit souiller. C’est comme ça. Ça a toujours été comme ça. Ça se griffe et se caresse, dualité de l’enfance, duo guerrier mais harmonieux. Alors ça baisse les yeux, d’un air d’excuse parce que c’est seulement pour la forme qu’on bande l’arc et tire.

« … Je peux venir ? »

À l'extérieur il fait froid. À l'extérieur tu ne te sens pas en sécurité, y a tout qui hurle et quand le tonnerre pousse la voix une nouvelle fois c'est un gémissement qui sort de ton petit corps et ton petit corps qui se recroqueville, les mains qui compressent les oreilles comme pour se prémunir du bruit. Ça renifle bruyamment, ça sent déjà la peur nouer ta gorge. Alors ça se faufile déjà les yeux brillants à l'abri des draps et au second coup de tonnerre ça trouve refuge tout contre lui. Tout contre toi, Felix. C'est un réflexe, une impulsion sortie dont ne sait où. Ça cherche la chaleur alors que ça fait boum-boum, ça se tend au troisième coup de foudre dans un nouveau gémissement. C'est terrible l'orage, Felix. Pour tes yeux de petite fille, Aglaé, c'est la fin du monde.

« Pardon, pardon, pardon, pardon. »

Et on en sait plus trop si tu t’excuse de tes peurs ou si tu t’excuses d’être de trop. Face à ce petit garçon qui le jour te tire les cheveux mais le soir te bâtit des palais de tissus rien que pour toi.

« Me lâche pas, me lâche pas. »

 
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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyJeu 10 Oct - 4:19

hear me over the thunder
✚ aglaé
le reste de l'armée encore debout ce sont des petits soldats de mots qui ne font pas bien peur et puis de toute manière il n'y a pas de murailles ce soir pour repousser les assauts
alors tu peux y aller aglaé et le traiter d'idiot encore et encore
lancer des piques pour faire tomber les murs ce sont des faux. ce sont des faux et tu ne le sais peut-être pas encore mais felix ne repousse que les ennemis
c'est pour ça qu'ici l'accueil a des airs
de bras grands ouverts.
et tu demandes encore
si tu peux venir
tu vérifies tellement que felix pousse un soupir.
bah non va-t'en ! trop tard t'as laissé passer ta chance à cracher sur l'hospitalité - ici c'est un repaire rien que pour les idiots tu peux t'en aller maint'nant.
les torrents d'émotions incompréhensibles de quand on a douze ans
on sait si peu quoi en faire qu'on échange contre de l'impétuosité
c'est plus facile de jouer avec ces cartes là
au moins on n'a pas besoin d'avoir recours au bluff
mais il ne fait pas un temps à ouvrir les paris sur qui se couchera le premier.

tonnerre monstre
gronde dehors tandis que les enfants jouent les grands
pour rappeler que, petits, on l'est encore infiniment.

felix avoue qu'il a sursauté aussi
au moment de faire volte-face pour les représentations de petit théâtre, décidé à jouer le rôle de l'antagoniste comme vous en avez l'habitude.
mais sous tes secousses ça s'est à peine senti
il s'est figé
non pas parce que l'extérieur lui faire peur
mais parce qu'en dedans il a mal de voir comme ça te terrifie.
ce sont des échos d'horreur trop familiers pour que ça ne dissone pas lorsqu'il en est spectateur -
il se voit lui
lui qui ne craint pas l'orage mais des hurlements similaires
des immenses cris qui percent les ciels de l'enfance
déchirent si fort qu'on a beau se couvrir les oreilles ça passe quand même.
tu lui ressembles tu lui ressembles tant aglaé
l'effroyable reflet effrayé.

felix n'a pas réfléchit une seconde
une main se tend pour que les drapés de la cabane improvisée cachent le reste de la chambre aux fenêtres derrière lesquelles ça pleure
et il referme les bras sur toi pour dire que c'est pardonné
serre fort pas aussi fort qu'il le voudrait car on est encore frêles mais il l'est si moins que toi il trouve qu'il veut le prouver à cet instant
pose la tête sur la tienne le menton effleure les flammes ébouriffées de chagrin comme pour éteindre l'incendie
et il serre fort
parce que tu demandes et c'est tout ce qu'il peut faire alors c'est comme il faut
du mieux qu'il peut.
... c'est rien. c'est rien du tout.
murmuré, ce sont ses excuses à lui.
de ne pas avoir dit que tu étais à ta place ici dès le départ
de t'avoir fait penser que tu ne méritais pas assez au point de dire pardon. il a du regret lancinant
de ne pas pouvoir prendre les peurs dans le cœur à ta place, si seulement étreindre assez fort ça pouvait faire l'affaire.
alors il essaye autrement
en tailleurs dans l'abri à la lueur des guirlandes il installe sur les jambes croisées pour qu'on puisse se recroqueviller si on le veut
- c'est comme ça qu'il aurait voulu se réfugier, lui, quand il craignait des courroux immenses qui surplombent -
je déconnais -
je déconnais tu sais. tu peux venir tu peux rester autant que tu veux, les soirs d'orage c'est comme ça t'as le droit tu sais bien.
et un bras tient contre soi, tandis que l'autre main vient se mêler aux cheveux
pour qu'on pose la tempe où bat son cœur à lui
peut-être moins vite
(il espère)
(il n'est pas sûr)
mais tu peux caler le rythme du tiens si le tempo te convient
aglaé.



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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyVen 11 Oct - 0:16

CabaneChill in the storm
Tu te laisses bercer comme t'aurais voulu qu'elle te berce, à l'époque. T'aurais voulu qu'elle te serre comme lui le fait, qu'elle caresse tes cheveux comme lui le fait, qu'elle te dise que ce n'est rien comme lui le fait. Pourtant, ce soir-là, il n'y avait pas eu de douceurs, de chaleurs, de murmures ou de caresses. Il n'y avait rien eu, en fait. Rien, si ce n'est son regard vitreux et sa voix sans âme qui lâche « qu'est-ce que tu fais debout ? Va te coucher. ». T'aurais voulu pouvoir l'appeler maman ce soir-là, la vérité, c'est que tu ne l'avais pas appelée du tout. Ce soir-là, c'était un soir où maman n'avait rien d'une mère. Sourire envolé, amour évanoui. Maman assommée par la maladie du cœur qui ne vous fait plus quitter le lit. Maman qui se traîne comme un cadavre ambulant et qui ne s'apaise que quand tu chantes, Aglaé. Ce soir-là, tu n'avais pas chanté. Tu ne chantais que pour maman. Et la femme cadavérique qui s'était tenue dans l'entrée, au cœur de l'orage, n'était pas maman. Sans doute qu'elle, ne te bercera plus jamais, qu'elle te dira plus jamais que ce n'est rien. Mais ce n'est pas grave. Ça ne peut pas être grave, n'est-ce pas ? Y a le reniflement, les larmes qu'on ravale alors qu'on sert un peu plus l'un contre l'autre. Pour tromper la peur. Pour tromper la nuit. Pour tromper tout ce qui secoue l'enfant terrifiée face à ses démons. Alors ça se sert, ça ne le quitte plus Aglaé. T'as la tempe sur son cœur, les yeux fermés. T'essayes de faire comme on t'a appris, on respire fort, on se concentre sur une image qui fait du bien. Tu respires fort alors que tout tremble, tu te concentres sur les doigts de Felix dans tes cheveux, sur les battements de son cœur. C'est vivant ici, alors que ça a toujours été à demi-mort à la maison.

« J’ai peur Felix, j’ai peur, je veux pas partir, me laisse pas partir s’il te plaît. »

Ça supplie au creux de ses bras de rester comme ça, parce que la vérité c’est que tu te sens constamment et affreusement vulnérable et étrangère. La vérité c’est que ça a toujours été comme ça. Là-bas, comme ici, dans cette chambre qu’on t’avait donnée, dans cette école qu’on avait déposée à tes pieds, là dans la cours de recrée, dans la salle classe, au milieu des bancs de la cantine ou sur la pelouse du stade, tu n’étais chez toi nulle part. Mais là, dans le palais de tissu, là dans ses bras, t’as la sensation de saisir un bout de ce que c’est réellement une maison et ça fait du bien. Là t’as pas froid. Là t’as pas peur. Pas comme d’habitude du moins. Alors tu respires, tu respires fort, tes petites mains d’enfant qui agrippe son bras comme pour s’assurer que ça ne se dérobe pas ça aussi.

« Je suis désolée, pardon, pardon, je suis toujours méchante avec toi, pardon, me lâche pas, j’ai peur toute seule Felix, je suis toujours méchante mais je t’aime pourtant, pardon. »

Ça balance la vérité sans filtre, sans sens, ça s’accroche plus fort au nouveau coup de tonnerre, le corps devenu pierre tellement on se tend, comme-ci c’était toi que la foudre venait frapper. Alors ça s’agrippe à son cœur, à son corps, ça respire fort, ça se concentre sur les caresses dans les cheveux, sur les murmures qui disent que tout va bien. Ça essaye de se détendre un peu, là, tout contre toi. Et il semble, Felix, que sentir ton cœur battre comme le sien ça l’apaise plus que tout le reste.

« Je ne veux pas partir… On va se faire gronder mais je veux rester ici… Je peux dormir avec toi ? »

Jusqu’à maintenant t’étais toujours partie avant. Mais ce soir, ça gronde trop fort, ça bat trop fort et tu as le sentiment que tu as mille choses à te faire pardonner, mille chose à lui prouver.

« Je dirais rien aux autres promis… On t’embêtera pas. »

Ça respire fort de nouveau. Ça écoute son cœur un peu plus, ça ferme les yeux.

« T’as jamais peur, toi ? »

 
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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyJeu 17 Oct - 1:21

hear me over the thunder
✚ aglaé
sur les sentiers sensés mener hors des peurs felix s'égare et trébuche, pourtant
les racines noueuses des fureurs d'enfant et de toutes les colères tristes font se sentir si fort de jour - lorsque le soleil est haut dans le ciel ça étincelle comme de l'armure, aiguise les attitudes et les répliques. mais là -
là de nuit sous le palais de coton à redouter le tonnerre, là sous les yeux de personne si ce n'est toi aglaé c'est inutile au possible, si terne felix. désarmé ça ne fait que tituber sur les mots
fourcher d'embarras la langue de felix qui ne sait pas
qui ne sait jamais se délier comme il faudrait. et ça se mure dans un silence immense qui dépasse les enfants recroquevillés
il étreint et serre fort il ne peut faire que ça il croit il n'en sait rien
même ça il a apprit tout seul aglaé si tu savais
comme les effrayés désemparent felix. cette vermine apeurées ça ronge et contamine tout ça se nourrit de petits morceaux d'âme jusqu'à laisser des grands vides dans lesquels tourbillonnent des chaos de folie - ça change les gens
ça a changé papa et maman
échangés les dieux cléments pour des démons tyranniques qui ont glissé du mal tellement de maux sous la peau de felix. tu dis
j'ai peur felix j'ai peur
et il craint d'être la pire des personnes pour toi à cet instant il se dit
que la cabane et les bras ne suffiront pas.

pourtant -
tu es méchante aglaé tu le dis toi-même, une peste si mauvaise parfois
à la hauteur de ce qu'il peut y avoir de vilain chez felix (et ils sont grands ces monstres) tu rivalises en perfidie pour oser se heurter à la sienne tu es la seule qui ne se décourage jamais et on se fait des guerres laides comme tout jour après jour
ça ne l'étonne plus qu'on ait cette habitude avec lui -
pourtant
tu
l'aimes
(il a les yeux qui s'ouvrent grand d'inconnu)
tu dis je t'aime
tu as peur et tu l'aimes
et ça c'est nouveau
c'est inédit au creux des bras. felix on ne lui a jamais dit les deux à la fois. ce soir dans les déluges c'est sûrement la première fois de sa vie que ça se produit ça tient du petit miracle
c'est si joli
si joli ce qu'il tient là il voudrait que ça ne s'en aille jamais il
se surprend à prononcer la prière volatile que l'orage
ne s'arrête pas.

et les cils papillonnent lorsqu'on est frappé par la foudre les ciels en charpie felix a l'impression que l'éclair a déchiré de lourds brouillards
il voit clair tout à coup - douze ans et c'est une illumination
c'est précieux - précieux et effrayé
aglaé torrentielle - comme lui - on était seuls jusque là et on s'est trouvé. bousculé de calamité on a eu de la chance que les bourrasques nous souffle l'un vers l'autre. alors
alors pars pas.
soufflé sans réfléchir
pars pas j'm'en fous que tu sois méchante parfois on s'en fout des autres et du grenier aglaé alors t'en fais pas pour ça reste -
reste là ok.
reste avec moi s'il te plaît. et felix referme un peu mieux les bras
plonge le visage dans le creux du cou d'aglaé et y abandonne une inspiration apaisée
il existe enfin quelqu'un
qui l'aime
les jours d'orage.
tu demandes s'il n'a jamais peur si tu savais - oh
si tu savais comme c'est felix le plus grand des effrayés.
nan jamais.
les doigts qui se referment sur les mèches fauves d'aglaé.
pas souvent.
secoue faiblement la tête pour nier l'évidence avant de rester immobile
juste un peu des fois tout seul aussi
se tait
pour écouter un peu la mélodie des cœurs et de la pluie filante qui bat les carreaux des fenêtres.
mais c'est pas important.
c'est moins pesant qu'avant désormais.



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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptySam 19 Oct - 13:25

CabaneChill in the storm
Alors pars pas.
C’est la demande qui délivre tout le reste, Felix. C’est les trois mots qui brisent les chaînes de la peur. Mieux qu’un je t’aime. Parce que maman aussi elle disait qu’elle aimait. Mais maman, mieux que personne, elle avait laissé l’enfant tremblante dans le couloir sans un regard. Maman elle disait aimer et, c’était peut-être vrai. Peut-être qu’il y avait eu de l’amour avec elle, t’aimes le croire, t’aimes que tout ce que tu portes, pour cette grande dame au corps amaigris par la vie, n’est pas à sens unique. T’aimes croire que le verbe aimer à un sens. Mais aimer, on le sait mieux que personne, Felix, c’est un concept biaisé. C’est forcément un peu flou, un peu moche, un peu fou et surtout mensonger quand on est comme vous. Quand on manipule par la chimie l’attirance et la répulsion, quand l’un par sa simple présence influe sur son image, quand l’autre le fait par sa voix. Et c’est terrible, quand on est enfant, de ne pas savoir compter sur le véritable sens du mot sentiment. C’est terrible, horrible, puant et laid de ressentir. De voir les visages souriants des adultes et la haine des enfants, de voir sous l’impulsion de ses propres sentiments tout changer et voler en éclats sans qu’on ne comprenne réellement pourquoi. Parce qu’au final, il n’y avait peut-être rien à comprendre. On est né comme ça. C’était votre poids, le lot qu’on avait tiré à la loterie de la vie. Y a des gens qui peuvent cramer ici, des gens qui peuvent voler dans les airs, rendre vivant l’inanimé, changer de forme. Vous, vous changiez les cœurs. Ça avait toujours été laid. Ça le serait encore plus dans quelques années quand l’innocence de l’enfance sera passé et qu’on devra endosser les rôles des grands. Mais en cet instant c’est presque beau. Non, ça l’est. C’est tout beau, ça brille, c’est doux. Ça fait boum boum et il semble que la peur elle disparaît, que le bruit du tonnerre et d’un coup moins déchirant et effrayant quand on est là, l’un contre l’autre. Et t’as envie d’appeler ça maison, d’un coup, Aglaé. Parce que même avec maman, y avait la sensation d’être étrangère par moment. Mais là, là si beau, si chaud. Ça ferme les yeux en silence, ça sers de ses petites mains les plis de ton haut, ça respire sur ton épaule plus calmement maintenant, ça a encore les joues trempées de larme mais ce n’est pas grave.

Et on se confient les secrets muets, ceux qu’on ne dit pas parce qu’il fallait être fort dans la cours, quand on jouait avec les autres. Et tu ne le crois pas, Felix, quand il dit qu’il n’a jamais peur. Mais tu le crois quand il dit qu’il a peur des fois, quand il est seul. Ça secoue ta crinière rouge d’un non déterminé, Aglaé.

« C’est toujours important. »

Parce qu’on sait comment c’était terrible de trembler, trempée jusqu’aux os ce soir-là. On sait comment c’était horrible cet estomac qui se tord alors que la voiture noire démarre alors qu’on laisse maman au loin. On sait mieux que personne comment c’est cette froideur qui écorche la peau quand il n’y a personne, quand on se sent si seul qu’on en meurt de l’intérieur, qu’on rêve d’appeler au secours mais que ça se bloque dans la gorge. On sait comment c’est d’avoir honte, de nager dans cet océan noirâtre et d’haïr comme son pire ennemi le reflet qu’on a de soit dans le miroir. On sait ce que c’est cette solitude qui fait oublier les gens autour, qui fait oublier tout ce qu’il y a de beau en nous. Alors ça redresse courageusement le visage, ça fait face, petite bouille de rouquine, les yeux encore rouges, alors que ça fait boum boum partout et que ça décide, juste pour toi, juste cette minute suspendue d’être forte.

« Mais t’es pas tout seul Felix. »

Et ça quitte les plis de tissu pour poser ses mains là, contre tes joues.

« Tu seras plus jamais tout seul parce que je suis là. »

Et ça promet dans le regard qu’il n’y a pas de blague, qu’on ne rigole pas cette fois. Ça promet que même si on se dispute le jour, le soir on sera toujours dans les bras l’un de l’autre. Parce que ça fait peur le soir, mais qu’on sait que plus il fait sombre, plus on voit les étoiles.

« On se dispute mais on s’aime toi et moi. Même si tu m’énerves je serais toujours là. Alors t’as le droit d’avoir peur, moi aussi j’ai peur et ce n’est pas grave parce que t’es là. »

 
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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyLun 11 Nov - 22:55

hear me over the thunder
✚ aglaé
toujours
important
même les rapaces insalubres qui hantent les ciels depuis l'enfance, décrivent des cercles autour de la petite carcasse et plongent pour ronger des os de temps à autre.
à la vue des volatiles le monde entier part en courant
ou bien
saisit des pierres lourdes de mots tranchants et de poings fermés pour rouer la charogne de coups
blâmer felix qui infecte de ses déséquilibres - ça fait saigner alors qu'on pensait s'être déjà vidé de tout le vermeil -
il n'en peut plus de vivre ça au grand jour désormais c'est caché de tous.

de toi aussi - jusqu'à aujourd'hui
et toi aglaé
toi tu ne les trouves pas atroces ces vautours-là ? ça ne gangrène pas le cœur tu assures que ça n'en modifie aucun battement après tout c'est vrai que toi aussi
tu vis au rythme de mélodies qui te sont propres. pour ça que les dissonances des siennes t'atteignent moins et inversement
c'est vrai
c'est vrai
il oublie trop souvent
qu'on est pas seul
que tu es là.

brûlant de présence - les doigts qui se posent sur les joues donnent l'impression d'exister pour de vrai
tu l'as tant maudit ce visage aglaé on est désemparé de voir le geste traiter comme si c'était précieux tout à coup felix
qui avait beau courir après tes regards
se consume auprès de celui-là - il signifie

qu'on s'aime.

le drôle de mot
utilisé depuis toujours on a égaré le sens c'est un grand inconnu. felix aimerait tout à coup changer la définition, en user à l'image de vous
s'aimer ce serait
aglaé et felix désormais. prononcé par des mauvaises langues qui ont craché des insultes et en cracheront d'autres encore et pourtant
ce sera d'usage courant, cette conjugaison là
(un jour)
(bientôt)

aujourd'hui
on est trop petit encore pour ne pas se faire farouche (rien qu'un peu) face à aglaé qui dit toujours.
le visage se froisse une seconde, fronce le nez et l'on a beau être emprisonné au creux des paumes
felix tourne la tête pour fuir le regard.
ouais - bah
quand il pleut pas t'as de drôles de manière de le montrer, qu'on s'aime !
le caprice propre à vos âges mais
on est tout de même assez grand pour reconnaître qu'on est deux à mal s'y prendre. coupable aussi
d'embêter les filles et tirer les jolis cheveux d'aglaé, quand on y lance pas des feuilles ou de la terre ou qu'on ne griffonne pas des sales mots dans les cahiers - ça c'est quand tu ne le regardes vraiment pas faire le fier -.
et c'est avoué dans les yeux d'abord
la petite étincelle à contre-courant qui s'éteint ça capitule
éclipsé par tes paroles
ce n'est pas grave
car il est là et tu es là.
enfin. hm
tu m'agaces aussi mais j'avais pas prévu de partir non plus.
et pas seulement parce que cette maison est une prison.
le regard bas les mains voudraient saisir les tiennes sur sa peau mais
on ne sait pas encore faire.
je te laisserais jamais seule non plus si tu sais pas où aller quand c'est le déluge dehors bah
viens me voir.
les répliques maladroites par contre c'est déjà bien là.
même quand y a pas d'orages en fait
tu peux.
tu as le droit aglaé
tu sais, maintenant.



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MessageSujet: Re: [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix   [FLASHBACK] Hold me in our storm ••• Felix EmptyMar 12 Nov - 16:24

CabaneChill in the storm
Mettre des définitions sur l’indéfinissable c’était un jeu que les enfants ne maîtrisaient pas. Mais on a envie, Felix, de s’essayer à coller des images et des couleurs à ce qu’on est aujourd’hui. Sans doute n’était-ce pas raisonnable du haut de vos douze ans, tant de choses qu’on ignore, tant de choses qu’on ne visualise pas encore. Les morceaux de verre brisés des cadres photo de l’ancien temps. Un papa et une maman. Simulacre de la famille et de l’amour qui en découle, pourtant y avait eu tellement plus de larme contre les murs que d’éclat de rire, Felix. Et au final, c’était peut-être pour ça que c’était aussi important de définir ensemble, de redonner à ce qui avait été aussi tôt détraqué un sens. Avec toi amour ça prend une mélodie plus douce, Felix. On n’a pas encore les mots pour expliquer tout cela, mais on peut au moins te dire que les disputes ça ne compte pas.

Toi qui détournes le regard, reproche des maladresses. Trop petite pour en être capable de rire, Aglaé, au final les disputes étaient un jeu de piste qu’on avait saigné. Fronce les sourcils, son petit nez retrouvé, gonfle les joues sous le coup de la colère quand on appuie plus fort sur les tiennes. Idiot Felix. Crétin Felix. Mais là encore ça ne compte pas tant que ça.

« Quoi ?! Mais c’est toi qui vient mettre des graviers dans mon cartable et qui me lance de la terre dans les cheveux ! »

Boudeuse Aglaé, mais qui cède déjà face à ton regard. Petit garçon insupportable mais qui a le malheur d’avoir ce petit éclat vivace dans les yeux, celui qui dit tout sans rien dire. Aglaé impossible d’y être insensible, à pardonner chacune de tes bêtises parce que ça disait inconsciemment pardon dans le fond de tes prunelles. Soupire contrarié, libère ton visage de son étreinte parce que face à tes mots on est toujours si faible, Felix. On n’a jamais su comment faire, comment te dire de vraiment partir. Sans doute parce qu’on en a jamais eu l’envie. Petite fille qui rougit parce qu’on lui a dit qu’elle pouvait venir. Petite fille qui se demande si, pour ne pas faire preuve de bonne foi, elle ne pouvait pas te prouver qu’elle pouvait bien te le montrer pour une fois. Pose ses lèvres sur ton front comme la princesse pour son prince, revient à sa juste place, tout contre ton cœur parce que c’était là qu’on était le mieux.

« Et là c’est toujours une drôle de manière gros nul ? »

Tout dans les mots sont colères et pourtant ça sourit, Aglaé. Tout contre ton cœur on s’est pas rendu compte que l’orage avait cessé.

« Je viendrais tous les jours alors et même que t’as pas le droit de te plaindre. »

 
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