When you said you want to help me

I wasn't think it was real nor that I would see you again...

Il était tôt, il faisait chaud et humide. Le soleil pointait tout juste à la cimes des arbres, écrasant ses premiers rayons sur les épaules d'un grand monsieur, accroupi devant un gros rosier qui longe le mur d'une petite bâtisse, non loin du portail. Ambrosius a toujours été matinal. Depuis qu'il n'est plus dans l'armée, l'homme en profite pour faire vivre ses passe-temps et ses hobbies, comme le jardinage. Il prend grand soin des plantes et des fleurs qui occupent le jardin et les alentours de son logement de fonction. Ce n'est pas son tour de garde aujourd'hui, il peut bien faire ce qu'il veut de sa journée. Ce rosier dont il s'occupe, aussi loin qu'il s'en souvienne il a toujours été là, même du temps où il n'était qu'un enfant. Les fleurs qu'il produit sont ses préférées, des roses "Red Parfum", d'un pourpre profond, d'une beauté élégante et dégageant un parfum délicieusement envoûtant.

Il nettoie l'arbuste, retire les plans morts, taille quelques tiges, cueille quelques roses pour sa salle à manger, plaçant l'une d'elles dans la poche de sa chemise. L'odeur de la fleur l'enivre, tant et si bien qu'il devient distrait, assez pour se couper sévèrement la main avec son gros sécateur. Le grand brun redescend sur terre dans une grimace douloureuse, regardant sa bêtise. Oups... Ça saigne énormément et deux de ses doigts ne semblent plus répondre, c'est vraiment pas beau à voir... Ça soulèverait le cœur pour beaucoup, mais ça ne semble pas affecter Ambrosius, qui se lève sans rien dire, déchirant un bout de sa chemise pour venir envelopper sa main largement entaillée avec le bout de tissu collecté. Oui c'est la première chose qui lui est venue à l'esprit, un vieux réflexe de militaire sans trousse de soin à portée. Quant à la douleur, voilà bien longtemps que le grand brun a appris comment l’omettre. C'est donc le bide à moitié à l'air qu'il se met à marcher, sans se presser, en direction de l'hôpital.

Mais c'est loin, l'hôpital. Du sud au nord, il doit littéralement traverser l'académie pour se faire soigner. Il croise quelques personnes, essentiellement des élèves en retard ou des membres du personnel, comme lui, qui se demandent bien ce qu'il lui est arrivé pour qu'il se balade la main dégoulinante de sang. Certains blêmissent, d'autres détournent le regard de dégoût, mais Ambrosius s'en fiche, continuant de foncer tout droit en direction de l'hôpital. Et il y arrive enfin après de longues minutes de marche... Il sait. Il sait exactement où te trouver. Ce n'est pas faute de t'avoir observer par la fenêtre lorsqu'il fait ses rondes autour de l'hôpital. Ce qui est assez ironique quand on sait qu'en 4 ans, il n'est toujours pas venu te parler. Et aujourd'hui le voilà planté devant toi, te fixant de toute sa hauteur avec son air impassible et étrangement insistant.

« Samael. Je me suis fait mal. »

Souffle-t-il doucement, d'un voix grave et enraillée, tendant sa main et sa plaie béante sous tes yeux.