À l'entente de sa voix, des syllables qu'il forme pour constituer ton prénom qui glisse sur son palais avec la même affection que tu lui connais tant - tu as l’irrésistible envie de mourir ou peut-être bien celle de le tuer, tu ne sais pas vraiment.

En y repensant, sûrement, la deuxième option qui t'avantageais bien plus efficacement sur le moment - grimaces de gêne et gémissements plaintifs, tu essaies vainement de prendre la fuite dans l'oreiller pour lui montrer clairement qu'il te dérangeait - qu'il te laisse tranquille, putain ! C'était le matin et le matin, on ferme sa gueule et pour Elyas, on ferme sa jolie petite gueule. Mais Elyas étant Elyas, ce n'était pas tes vaines tentatives qui allait l'empêcher d'avoir ce qu'il voulait - et lui, ce qu'il voulait, c'était de te réveiller à une heure pas possible alors qu'on était vendredi matin, que c'était bientôt le week end, que t'étais crevé d'hier mais aussi de toute la semaine et que, même sans ça, le matin c'est sacré et toi, le matin, on te laisse tranquille.

Pas spécialement parce que tu faisais la gueule pendant des plombs après, mais simplement parce que tu avais énormément de difficulté à te réveiller et, que de ce fait, il était très facile de te faire faire n'importe quoi le matin, de t’entraîner dans des trucs pas possible sans la moindre emprise sur les événements - parce que, Elior, le matin, t'es une putain de larve, apathique, lascive, lente et chiante.

Mais quand ça concernait Elyas.
Tu avais encore moins envie de te réveiller.

– Si tu te réveilles pas c'est moi qui te réveilles.
– Tais-toiiii... marmonnes-tu presque comme une supplique, toujours entre le sommeil et le réel, les paupières bien fermées pour éviter de lui donner la satisfaction de se réveiller - tu quittes vite ta cachette pour glisser ta tête sous la couette - mais cet idiot n'en démord pas, il utilise ses meilleurs armes : c'est-à-dire, une voix insupportable, la répétition sans fin de ton prénom, sa proximité agrémentée de caresses et de baisers qui, bien malgré-toi, te feraient presque capituler.

Presque.

Tu lui donnes un coup de pied - un coup de pied matinal, donc, chez-toi, c'était une frappe inutile qui s'associait plus à une caresse agressive qu'autre chose, au final.

– T'es trooooop chiant, Elyaaaas.... te plains-tu en essayant d'éviter l'amour qu'il te donnait, sans pouvoir s'échapper de sa prise sur tes hanches et posant stupidement une de tes mains sur son visage pour l'écarter un instant, avant qu'à bout de force, tu ne laisses tomber pour simplement t'infliger ses assauts qui ne semblait pas vouloir s'arrêter.

Tu ouvres
un œil
un seul
avant de le refermer.

– P'tit con.

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y a des choses qui ne changes pas vraiment

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Une plainte s'éleve, bien différente des précédentes, tandis que tes paupières bien fermées, gardaient à l'abris tes orbes presque submergées par l'intensité de ce qu'il te faisait ressentir - par le simple contact de ses dents contre ta peau et de ses lèvres doucereuses et amoureuses qui, d'un effleurement, te caressaient avec une délicate tendresse.

Elior. Toujours ton prénom qui s'élève dans cette intimité que vous partagiez et, ce prénom à son écoute, avec les tonalités de sa bouche, te semble plus beau aujourd'hui, qu'il ne l'était hier - comme s'il te redorait de ta propre lumière.

La proximité soudaine couplée à la langueur de la mâtiné, fait défiler les battements de ton cœur à un rythme effréné - on pourrait s'amuser de la rapidité marqué d'Elyas quant à la nouvelle dimension de votre relation ; mais en vérité, elle ne t'étonnais absolument pas, tu le savais comme ça - Elyas, quand il le voulait, prenait, quand il en avait envie, le faisait, quand il aimait, se laissait guider. Et ça t'allait très bien comme ça, Elior, même si les marques d'affections qu'il te dévoilait subitement te rendait fébrile et malhabile - cependant, la réciproque était différente ; si tu pouvais laisser faire Elyas ce qu'il voulait, de ton côté, il fallait encore que tu apprennes à assumer tes propres envies et tu tâtonnerais encore avant de savoir où aller et quoi faire - après tout, ta seule relation non aboutie, était Agnès et si on enlevait le fait que tu étais tactile, tu n'as jamais appris le pan de toute une relation basée sur cette autre forme d'affection.

Et puis surtout, Agnès était une femme.

Doucement, presque timidement, tu vins passer tes mains derrière sa nuque pour laisser tes avant-bras se reposer sur ses épaules, alors que tu répondais pâteusement à ses baisers, combien même tout ton corps frissonnait singulièrement sous la chaleur qu'il t’insufflait, de ton visage à ton corps, jusqu'aux bas de tes reins - Elyas avait le don de te chambouler, autant par ton être que par ta tête, avec un rien.

Viens dans la douche avec moi.

– Mmmmmh... fais le bruit de ta bouche dans une réflexion terrible alors que, yeux à nouveau fermés, tu priais par tout les Dieux que ton visage reste de marbre sans imager le brasier qu'il avait réussit à insuffler - tu en avais envie, certes, mais n'ayant aucune notion des codes d'une relation, tu n'avais aucun repère sur la suite des événements et l'appréhension des nouvelles choses avait quelque chose d'intimidant.

Mais tu décides d'avoir confiance en lui et en ses choix, comme à ton habitude.

– D'accord, mais... laisses-moi le temps deux secondes, ok ? Une douche dès maintenant ça va carrément me tuer, en plus tu vas même pas courir, on a le temps, non ? Et puis, j'te ferai dire que te voir à poil direct alors que j'suis pas réveillé du tout, c'est giga dangereux, j'vais paniquer et tu vas glisser et mourir comme un con, bêtement. marmonnes-tu en glissant un de tes bras vers toi pour frotter tes yeux dans le besoin de chasser le sommeil comme tu le pouvais pour espérer suivre la cadence qu'il te donnait - et puis merde, tant pis, tu bailles allègrement et tu pourrais même délicatement fermer les yeux pour te rendormir expressément.

– Pourquoi j'suis pas tombé amoureux d'un mec qu'aime la grasse mat', putain...

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comme si tu allais t'en plaindre

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Le baiser sur la joue te fait grogner, roulant ensuite sur le ventre pour t'accoupler directement avec la couette, tandis que tu l'entendais se précipiter pour partir se laver dans la quête de cette journée.

Cependant, l'instant de solitude qui suit son départ, fait galoper ton organe bien plus vite soudainement, que tu n'aurais pu le prédire - tu prenais enfin conscience de la situation renversante que tu traversais et de tout ce qu'impliquait cette dernière soirée.

Comment allait se dérouler cette journée ? Comment réagirait les autres ? Est-ce que tu devrais aller t'excuser aux équipes de volley ? Est-ce que tu avais blessé quelqu'un ? Qu'est-ce qui allait changer ? Est-ce qu'il fallait faire quelque chose de particulier pour officialiser une relation ? Est-ce que tu arriverais à suivre les pas d'Elyas avec la même précision ? Est-ce que tu arriverais à t'échapper de cette honte qui commençait à s'effriter par la confiance qu'il te portait avec affection et attention ?

Est-ce que vous êtes en couple ? En couple. Et le terme fait rougir tes joues de gêne et de plaisir, alors que tu te fais à l'idée que vous aviez toujours été en couple, d'une certaine façon, mais qu'à présent, ce terme parlerait à tout le monde avec précision. Tu secoues tes idées qui te semblent si innocentes qu'elles en deviennent aggravantes - le simple fait de te retrouver actuellement dans son lit avait une signification tellement plus profonde qu'à la dernière nuit que vous aviez partagé après l'assaut de tes cauchemars, que cela te rendait aussi volubile que fébrile.

Mais la joie était entachée par ton anxiété et tu avais peur de commencer cette journée sans savoir où aller - tu ne pouvais pas seulement te laisser guider par Elyas, sinon, tu ne suivrais jamais, il fallait que tu apprennes à savoir où tu allais et tu avais toujours procédé de cette façon ; ce qui avait toujours été le cas dans votre relation - et les ignorants diront que tu ne fais que calquer bêtement ses pas sans savoir où tu vas.

Il t'avait demandé de le rejoindre et tu étais bien plus réveillé que tu ne le voulais - alors, plus stressé par tes appréhensions futures plutôt que par sa nudité, tu délaisses le berceau de ton sommeil pour te précipiter à sa suite.

Le fracas de la douche vint se répercuter à tes tympans et, sans vouloir endurer plus longtemps le supplice de l'attente, tu te délestas de tes habits pour faire coulisser la porte de la cabine de douche et te retrouver soudainement en sa compagnie - et c'est au moment où tu ne fais pas attention au physique de ce qu'il est, que tu te rends compte que tu es encore plus anxieux que tu le prétendais.

— J'crois que je panique un peu.

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et c'était la phrase que tu utilisais toujours
pour faire comprendre que ce n'était pas
qu'un peu

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La question te déroute tellement, que tu restes prostré bêtement en l'écoutant rigoler comme un enfant fier d'être plus débile qu'il ne l'était. Il enchaîne et un temps de réflexion se demande s'il est réellement en train de te faire des blagues sous la forme de réflexions qui n'avaient tout bonnement aucun sens.

L'instant de surprise passée et tu ne peux que t'esclaffer à ton tour dans l'impossibilité de garder ton sérieux même pour le juger ou pour le frapper sous sa bêtise dans des moments si sérieux - tu prends la caresse comme la plus douce des tendresses, comme si elle époussetait cette anxiété avec une facilité si époustouflante qu'elle semblait ne jamais avoir existée - il était bien le seul à avoir toujours su comment te gérer quand tout n'était pas parfait.

— T'es vraiment un imbécile. fis-tu comme constat en riant plus franchement, avant de le regarder, la flamme de l'amusement qu'il avait réussit à créer, se reflétait dans tes prunelles qui accompagnaient avec révérence, ton air taquin et ta voix espiègle.

— On va passer la blague du muet qui se parle à lui-même. t'amuses-tu en penchant la tête, sous-entendant clairement que c'était toi qui la faisait, répondant à sa bêtise par de la bêtise.

Et puis, peut-être pour le remercier et parce que tu en avais envie, tu vins à te rapprocher - combien même tu avais envie de lui, terriblement envie, comme tu le lui avais dit et redis - celle-ci, cette envie, était bien plus grande encore ; alors, tu réduis la distance entre vous, glisse une de tes mains sur son épaule et l'autre sur sa joue et, tandis que tu prends appuies sur tes pieds, tu vins initier de toi-même ce baiser.

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c'était comme réapprendre à exister

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Si l'instant dans la douche t'avais revigoré le temps d'en profiter avec lui, en sortir avait eu le don de te drainer toute ton énergie - tu étais extrêmement fatigué par toute les émotions que tu avais vécu dernièrement et il t'était impossible de te calquer sur l'inépuisable agitation qui le prenait ; mais ce n'était pas bien grave en soi, tu comateras le temps du petit déjeuner et du déjeuner et même du repas, peut-être que tu pourras même te laisser aller un peu pendant les classes puisque la présence assidue d'Elyas à tes côtés avaient des vertues aveuglantes sur certains de tes écarts en cours, puis tu esquiveras la course de ce soir pour te reposer.

C'était un bon planning en soit.

Il referme subitement la porte et tu relèves les yeux pour l'observer, circonspect, avant qu'il ne prenne la parole pour des mots qui enveloppent ta cage thoracique d'une chaleur toute nouvelle que tu espérais être familière.

— Non, je m'en fiche, tant mieux si tout le monde est au courant. fais-tu en souriant doucement, secouant la tête pour accentuer tes propos. Je stress juste avant qu'ils le sachent, genre, l'appréhension parce que c'est nouveau, mais je sais qu'avec toi, ça ira. continues-tu en riant brièvement, c'était autant un compliment qu'une taquinerie sur le fond de son insouciance rafraîchissante.

— Laisse-moi juste le temps de prendre mes repères dans les marques d'affections, okay ? Si j'te frappe au lieu de t'embrasser, au début, vient pas bouder. et pour ponctuer tes propos, tu assènes innocemment ton poing contre son épaule.

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anxiété balayée par sa sécurité

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