Ce n’est probablement plus qu’une question de jours avant que la rébellion n’éclate – tu devrais être sur le qui-vive, guetter les moindres ragots, savoir si Ariel et Theo comptent rester avec toi à l’académie – si Ezechiel et Diane aussi – au lieu de ça, c’est
Le cœur qui tambourine sous la poitrine et l’irritation peinte sur tes traits car tu n’arrives pas à oublier ce moment – ces secondes où tu as réussi à embrasser le chef de la section NOVA, où il n’a été question que de James et toi.
un instant empreint d’ivresse comme il n’en arrive que quelques fois dans une vie – un premier baiser presque, et si lourd d’interdit – mais pour lui
et voilà ce qui te blesse encore aujourd’hui, à ses yeux, ce n’était probablement qu’une de tes fantaisies.  
et comment, comment le convaincre du contraire quand chaque approche jusqu’ici était légère – comment lui faire réaliser – maintenant que toi, tu le sais – qu’il ne s’agit plus d’un jeu et que, misère,

tu t’es éprise de James Carrington.
en tentant d’oublier Azrael, le fil rouge que tu as attendu toute ta vie, Siobhan Boyle, ce qui aurait dû être un simple crush t’obsède dorénavant jour et nuit –
c’est alors naturel que, vexée qu’il t’ait ainsi chassée, et, perdue, dans ce que tu ressens, tu décides de l’éviter ;
et également naturel que le destin choisit ce moment et, le décrète parfait pour refléter dans tes pupilles ambrées la silhouette de monsieur Carrington qui, lentement, avance dans les couloirs du lycée.
— c'est quel genre de karma ça ?
une seconde, tout juste, et tu prends le premier virage à gauche, direction un autre couloir, en espérant qu’il ne t’ait pas remarqué.