laissez passer ft. theodora

laissez passer

j'vais m'en occuper

on a reçu une lettre de maman et papa ce matin encore journée si ensoleillée pourtant on ne prend pas la peine de répondre
la laideur toujours de ce couple qui se leurre et tu refuses d'admettre qu'on peut être heureux sans être liés, maman aurait du y réfléchir avant de le rabâcher toute ton enfance - maintenant t'es un peu désabusée et persuadée que si les liens ne sont pas soudés, ça ne vaut pas la peine d'essayer, on a grandi trop droite sûrement, à écouter un parent qui pensait seulement te conter des histoires d'enfant

raté.

parce que derrière le profit il y a surtout la recherche de l'idylle, avec toi, à ramener tous les fils ensemble peut-être qu'un jour le tien se démarquera peut-être qu'on aura de la place dans la poitrine pour autre chose que les autres
à portée de tes doigts tu t'es mise seule sur les épaules cette mission de prouver à maman que c'est toi
qui a raison

alors tu arpentes les couloirs vides de monde, maintenant que les cours sont finis, à la recherche d'une cible, satisfaire ton besoin quotidien d'avoir défié le destin et
tu la vois
belle, le dos droit, ça ne trompe jamais avec elle, les talons qui résonnent sur le carrelage de l'académie, la splendide Theodora

— Youhouuuu Theodora ! Ma cliente pré-fé-rée !, de ta voix la plus mielleuse.

tu t'approches d'elle à grandes enjambées, jubiles déjà à l'idée de voir son visage se renfrogner - ton plaisir personnel de lui gâcher sa journée, à vouloir toujours lui mettre des vérités sous le nez.

— Toujours pas décidée à laisser une chance à mes clients ? Ils sont nombreux, tu sais. On pourrait faire de grandes choses, toi et moi.

on ne mentionne pas le sexe de la clientèle car belle Theodora le sait, qu'on a commencé à percer le secret derrière la carapace de fer - l'attirance secrète vers les femmes, et
tu ne lâches pas ton sourire Siobhan mais la pensée d'Ariel et elle te traverse et tu retiens, tout juste de lui dire à elle aussi, que vraiment, va falloir arrêter les conneries
on piétine ce qu'on veut au royaume des De Monaco certainement, mais pas la notion de l'amour parfait, ça
tu vas t'en assurer.

ft. THEODORA

TROIS ÉTOILES Messages : 79 Age : 24 Classe : Classe D

Laissez passer.
@Siobhan Boyle

Le dur labeur, toujours. Théodora, elle arbore son labeur comme une fierté, les livres entre les bras. Toujours, elle suit l'emploi du temps, toujours elle se plie à sa rigueur. Levée à l'aurore, on lit, on s'étire puis on court jusqu'au gymnase, on prend l'épée, toujours on saisit l'épée. On l'agite, on s'agite, on enchaîne les coups rigoureux contre un partenaire invisible. Puis venait l'heure de la douche, des peintures délicates sur le visage pâle et l'arrivée de l'uniforme resplendissant, là, avec tous ces accessoires sobrement luxueux. Les cheveux tirés élégamment, la cravate bien droite, le veston bien ajusté sous la veste, le pantalon tombant sur les richelieu luxueuses... Théodora est soignée jusqu'au bout des doigts. Un nuage de parfum et déjà l'heure des cours vient. Théodora, elle s'y rend sans peine, elle s'y rend la tête haute, passe ses pauses à lire parfois avec Ariel et déjà, les cours finissent. Il était l'heure du repos, l'heure du vide pour tous mais pas pour la princesse. Encore, les études, encore, on pousse. Théodora passait le temps à dévorer les livres, retenant chaque concept, chaque nouveauté qu'elle pouvait connaître. On est pas première pour rien, derrière l'alice il y a des heures de lecture.

Et là, dans les couloirs alors que le jour faiblissait, alors qu'elle s'apprêtait à s'élancer à nouveau au gymnase, sur des chaussons de danse cette fois, une voix familière la stoppe. Malheur, damnation ! Siobhan est là. La terrible, la tentatrice Siobhan. Celle qui lit l'amour dans les lignes, celle qui peut causer sa chute. Il n'y a rien de telle que la crainte et l'embarras. Si ce n'était l'ennui que causait toujours la jeune fille. Alors après la courte seconde où on s'arrête, on marche plus vite, l'air renfrogné, tentant de fuir les ennuis qu'apportent Siobhan.

Mais trop tard.

Le destin est scellé. Elle est déjà à ses côtés, déjà elle la rattrape et Théodora abandonne toute idée de la perdre dans les dédales du bâtiment. A quoi bon perdre du temps quand elle est si déterminée à lui voler quelques minutes avant que l'héritière ne l'envoie encore dans la fange d'un regard froid, de mots durs.

On avait cru s'en être débarrassé en la payant. Mais il n'en fut rien. Elle est là, toujours, parasite bienheureux qui gâche cette belle fin de journée.
Théodora soupire, pose son regard méprisant sur elle, fatiguée d'avance quand sa voix de velours la salue sèchement.

- Siobhan, quel déplaisir.

Elle fronce les sourcils, pince les lèvres, adresse ce regard glacial quand les narines se gonflent d'agacement. Siobhan sait où appuyer, elle sait toujours. Et la gorge se noue, le regard se fait fuyant, on a peur qu'on entende alors que tout est vide ici. Serpent vile, la voix siffle alors que le visage s'approche de la cupidon improvisée.

- Je suis avec Ariel. Tu devrais t'y faire à la longue.

Il y a une menace dans cette phrase. Une menace et un appel à l'aide. Car Théodora, elle n'aime pas Ariel. Elle l'aime dans l'hypnotique don, dans l'illusion qu'il offre mais ça ne suffit pas, non. Ariel, il doit renouveler le sort chaque semaine et malgré l'amour factice, celui qu'elle croit à demi-mot, son regard s'attarde toujours sur les jupes et les lèvres des filles.

Mais on lutte. On lutte chaque jour. Siobhan ne lui arracherait pas son royaume, elle ne gâcherait pas sa gloire. Théodora préférait en mourir et dans son regard, sous la menace, il y a la peur qui se cache non loin. Parce que tout est faux et le cœur ne peut être contrôlé par le bon vouloir de la de Monaco. A sa plus grande peine.

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au regard froid on répond d'un sourire plus grand encore et à porter autant ses émotions sur chaque trait, tu te demandes pourquoi elle ne le fait pas pour sa sexualité
bien décidé à lui casser les pieds, tu viens trottiner à ses côtés - elle, belles, gigantesques enjambées et toi, de tes petits pieds, tu suis sans broncher ;

— Oh, arrête, tu vas me faire rougir !

t'arrêtes quand son visage courroucé s'approche du tien, tu déglutirais presque c'est qu'elle intimide l'héritière avec ses lèvres pincées et son regard glacé
et toi, toujours toujours tu viens en redemander on se lasse pas de ce manège-là

jusqu'à ce que la plaisanterie laisse un goût amer dans la gorge à la mention d'un prénom - un seul qui sonne si faux sur les lèvres de la belle on lui a dit on leur a dit pourquoi pourquoi ils n'écoutent pas cette vérité au moins une fois pourquoi pourquoi ils s'infligent ça

— Tiens c'est marrant, que tu parles de lui...

le souvenir tout récent de cette discussion avec lui la confrontation sur les tabous et on ne sait pas
(où vous allez tous les deux comme ça ne lui plaît pas
voir vos deux êtres foncer droit dans un mur le même que maman et papa
est-ce trop demander non pas d'être entendue
mais d'être écoutée ?
elle ne sait pas)
ne comprends pas non plus ce que tu peux dire de plus pour les faire réagir tu te sens emmêlée plus que jamais dans deux fils qui tirent de chaque côté et tentent par force de pensée de se retenir
ça ne marche pas comme ça
pas quand tu es là pour leur imposer de toute ta rigueur Siobhan, tu refuses de laisser passer

(et pourtant maman l'a dit
qu'un mensonge adoucit parfois la mélancolie)

les sauver de ces mains qui devraient en tenir d'autres de ces mains tristement liées dans un mensonge presque parfait
si ce n'était pour la peur au fond des yeux de Theodora et on pédale
tous trois dans cet amas qu'on ne démêle pas
à trop t'en soucier, tu as déjà dépassé le stade de simple intéressée

— Je sais pas ce que t'essayes de protéger en faisant ça, honnêtement, mais ça a juste aucun sens.

et oui, oui, ça ne te regarde pas mais les mots ne s'arrêtent pas

— Tu peux pas déconner avec l'amour, Theodora, ça ne marche pas comme ça. Ca ne durera pas.

(je t'en supplie
écoute-moi)

ft. THEODORA

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@Siobhan Boyle

Oh la rage dans laquelle Siobhan peut la plonger ! Théodora, elle sent ses entrailles se tordre d'une peur bleue à chaque fois. Chaque fois, elle se dit que ce serait plus simple de la faire taire d'une gifle et là, le visage tout proche du sien, l'air menaçant, elle y songe très sérieusement.
Car Siobhan est mère de vérité et Théodora refuse cette vérité. Ses mains se serrent, les jointures en deviennent blanches alors qu'elle ne lâche pas ce regard. La colère bouillonne mais rien ne sort, elle n'explose pas, elle retient tout, la parfaite princesse.

Elle pense arrêter ses sottises d'un nom bien connu. Mais non, ça ne stoppe pas Siobhan, ça ne la stoppe jamais. Et pourtant, Théodora s'évertue à le lui souffler, encore et encore comme si sa vérité en deviendrait plus réelle.

C'est que Théodora, elle en a le coeur en panique, c'est que Théodora, elle en perd presque les pédales quand Siobhan lui fait mal de cette façon.

- Arrête de parler de choses que tu ne connais pas, Siobhan.

Un murmure, une colère sourde qui tremble dans la voix, là, avec la terreur. Parce que Théodora est un pantin qui n'a pas droit à l'erreur et sa vie est bien loin de l'innocence dont Siobhan peut faire preuve.
Alors, ô un bien cruel murmure, aussi vicieux qu'un serpent vient couper les mots. Théodora, prédatrice, mère protectrice des secrets désespérés, approche, encore plus proche, encore d'un pas et d'un autre jusqu'à dominer Siobhan de toute sa hauteur, là, dans les ombres du couloir.

- Il suffit Siobhan ! Tu ne sais rien, rien du tout. Apprends à la fermer. Tu sais absolument rien et je te laisserai pas m'abreuver de tes stupidités. L'amour n'existe pas pour moi. Et je laisserai pas cette sottise briser ma vie. L'amour, Siobhan, je veux le laisser pourrir pour qu'il me foute la paix.

Une inspiration, Théodora n'a pas fini, non, elle ne finit pas. Elle crache tout, glaciale, sévère, terrorisée.

- Alors si, je peux déconner avec l'amour. Parce que moi, je ne me berce pas dans une illusion aussi faible. Je fais affaire, je règle les problèmes, mais je n'aime pas. Ca n'arrivera jamais. C'est mon devoir d'héritière et ça, tu pourras jamais le comprendre.

Le coeur bat vite, si vite. Le sang bleu brûle, il brûle tout à chaque battement. Théodora n'est pas, Théodora n'est que pantin, Théodora n'est que souveraine d'une comédie parfaite, souveraine d'une volonté qui n'est que la copie conforme d'un souhait maternel.

Théodora le respecterait.

Elle deviendrait souveraine, elle cesserait d'entendre ce coeur battre et la couronne, lourde de son poids, noierait son être. C'est ainsi qu'il en serait.

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bien sûr qu'à marcher sur les plates-bandes des autres ça allait te revenir dans la figure, Siobhan, bien sûr que Theodora allait finir par te coincer contre un mur, menaçante, intimidante, resplendissante dans sa complexité et des fantômes qu'elle porte fièrement sur son dos voûté pour mieux t'impressionner - ça fonctionne, tu te fais toute petite non sans une lueur de diablerie au fond du regard
tu as touché juste.

alors tu la laisses faire tu la laisses te submerger de ses mots venimeux en notant mentalement combien de fois elle a eu raison - beaucoup trop à ton goût - tu laisses sa colère couler elle l'a bien mérité
à te supporter, ô vipère à la vision d'amour étriqué

— Est-ce que c'est déplacé si j'te dis que la colère te va bien au teint ? Vraiment, charmante.

une tentative d'humour en premier parce que c'est beaucoup à digérer et peu à réfuter, tu ne sais pas grand-chose, c'est vrai, tu te berces dans une illusion, peut-être, tu parles de choses que tu ne connais pas
le plus dur à accepter de tous les arguments parce qu'il s'agit de la vérité.
c'est pas faute d'avoir essayé pourtant, chercher ton fil parmi la masse à tes pieds, croire que l'amour de tes parents était un vrai, marchander celui des autres car
même toi, tu y crois à peine, à tout ça, ce sentiment qui rend les gens particulièrement laids.
(mais)

tu as grandi entourée d'amour et tu as bien l'intention de le faire perdurer autour - surtout quand il s'agit de quelqu'un comme Theodora qui porte déjà trop, surtout quand il s'agit de celle que tu considères comme une amie, à travers ta vision, certes, faussée

— Ok, j'avoue, je ne sais pas. Je sais pas pourquoi Ariel et toi vous faites ça en pensant que ça va marcher, je sais pas pourquoi aimer se met en travers de ton devoir, mais tu t'énerverais pas autant si j'avais pas raison.
(tu ne peux que l'espérer)
— Franchement, regarde la Reine des Neiges, Elsa est sûrement lesbienne et pourtant elle a l'air sacrément épanouie. Je dis juste que ça me semble pas si déconnant de pouvoir assumer qui t'es tout en régnant.

en toute légèreté - toujours avec toi, trop avec toi, minimiser des années sûrement que Theo a passé à se résigner, la carte de l'humour n'était peut-être pas la meilleure à jouer

mais qu'on se le dise, tu as toujours été une piètre joueuse
maman en attesterait.

ft. THEODORA

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@Siobhan Boyle

Plus les secondes s'écoulent, plus la patience manque. Plus le regard de Siobhan s'immisce sous la peau, plus la peur serre les entrailles. Le regard est meurtrier, là, plongé dans celui inquisiteur, curieux, trop curieux, de Siobhan.

Elle joue, elle joue bien trop, Siobhan. Et Théodora sent ses nerfs lâcher. Comment retenir la fureur quand on peine déjà à retenir l'amour déviant qu'on porte ? C'est la terreur qui guide les pas, la terreur qui fait gronder l'orage qu'elle est. Et elle le laisse jaillir, là, au creux de ses pupilles. La rage désespérée, la tempête majestueuse d'une douleur à vif.
Les lèvres sont pincées, mordues au sang alors que les narines se gonflent, que les sourcils se froncent toujours plus.
Théodora est un feu glacial qui emprisonne Siobhan. Car elle ne la laisserait pas la détruire. Ses mots tombent et le visage se durcie encore. Une main rageuse s'abat sur le mur, là, à côté du visage amusé. Comment Siobhan pouvait-elle jouer avec elle de cette manière ? La colère froisse le visage, elle déforme les traits, fait jaillir les épines. Mais Théodora ne peut rien dire, que pourrait-elle dire ? Elle n'a pas le temps quand Siobhan continue à parler, encore et toujours parler cette vérité que Théodora n'accepte pas.
Elle pince les lèvres encore, elle mord les joues, fort, si fort, au point de sentir le sang sur sa langue.
Elle siffle, la gorge brûlée de crainte, l'air menaçant, le front collé à celui de Siobhan.

- Tais-toi. Ferme-la Siobhan, je te jure je vais pas rester patiente bien longtemps.

Mais Siobhan ne se tait pas. Elle continue, elle parle, encore et encore et les mots brûlent Théodora.
Les tremblements l'agitent, la rage secoue, la terreur prime, et sourde aux mots, elle se perd. Elle est brûlée vive, touchée dans ses secrets et apeurée. Acculée par la Vérité, l'héritière perd son sang froid. Enragée, désespérée Théodora ! Elle bondit, lève une main dure et cruelle, une main pleine d'une destinée qui rejette la vérité. Et la gifle résonne dans le vide du couloir. La joue de Siobhan a brûlé sa main, elle lui a volé son calme, volé son mensonge. Car dans cette violence, Théodora a révélé son secret.

Dans cette violence, Théodore se perd, Théodora a peur. Elle a reculé, bondi loin de cette amie, loin des révélations, loin de sa rage. Et dans le regard, il n'y a plus que la crainte qui prime, un court instant.

Avant que la figure ne se fige, avant que le regard ne se durcisse à nouveau, avant qu'elle ne cesse d'appeler à l'aide silencieusement.
L'héritière, la parfaite héritière est chamboulée. Elle a la crainte sur les traits, là, sous la rage folle, sous le regard assassin. Et chaque mot est un couteau.

- Je t'ai dit de la fermer. Ne dis plus jamais ces mots. C'est compris ?

La peur est si visible, si transparente. Pourtant, Théodora se présente dans toute sa splendeur. Droite, le port altier, elle porte la douleur comme couronne, la colère comme armure. Théodora ne se laisserait pas battre, Théodora serait puissante dans ses mensonges et rien ne la briserait.

laissez passer

j'vais m'en occuper

tu sais tu sais trop bien ce que tu fais tu attises le feu qui viendra te brûler mais tu te sentais si légère à jouer avec ses humeurs, en pensant que rien ne t'arriverait

jusqu'à la claque qui résonne dans les couloirs et les yeux que tu écarquilles, ça surprend car ça fait longtemps qu'on ne t'a pas frappé - pas comme ça - et tu lèves un index, indignée.

— Wow, ok, euh. 'Vache, t'as une gifle des enfers, ça fait super mal.

on cherche la colère quelque part au fond de toi parce que quand même mais tu ne trouves rien de tout ça, Siobhan, tu trouves la peur sur les traits de Theodora derrière la rage tu sens la panique qui s'insinue dans ses membres
d'avoir exposé la vérité
et tu t'en voudrais presque mais ça reste douloureux le feu sur ta joue qui se refuse de mourir ;

— Love, si tu arrêtais de me donner raison en t'énervant, j'pensais pas que ça te ferait chier à ce point.

parce que tu n'es pas de celles avec des responsabilités, petite Siobhan, sans grand passé sur les épaules sans nom à porter ni de couronnes tu n'es qu'une élève t'amusant des scènes à l'académie - et si tu essayais, une fois au moins, de te mettre à la place des autres peut-être que tu comprendrais que les mots peuvent blesser.
sauf que tu n'as pas envie d'y penser, trop confortable dans ta routine et ton caractère, tu préfères faire mal sans le réaliser insister alors qu'on t'a sommé d'arrêter ;
et tu dégaines ton arme préférée, maladroite quand tu étais enfant, légèrement plus violente maintenant que tu es adolescente

— C'est pas beau de mentir, Theodora. Tu pourras me mettre toutes les gifles du monde, ça change rien.

tu ne sais pas quoi lui dire de plus parce que t'auras beau la fermer, ça ne change pas la vérité - si ce n'est pas toi, ce sera d'autres plus tard dans sa vie, ce sera son mari qui pleurera le dégoût évident dans les yeux de sa femme, ce sera elle, l'adulte qui a oublié d'être honnête avec elle-même et qui héritera d'un royaume désolé d'amour - tu ne sais pas quoi dire pour lui faire comprendre que
(non, l'amour n'est pas tout, tu l'as prêché, mais tout celui qu'elle ne donnera pas va pourrir comme du poison dans ses veines, rider son visage si joli de mensonges et de rancoeur
de n'avoir même pas essayé
c'est tout ce qu'il restera Theodora, après tout ça
les regrets.)

ft. THEODORA

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@Siobhan Boyle

Le coeur bat aux tempes, les bras tremblent et cette paume, cette main révélatrice brûle d'un secret perdu. Siobhan sait tout désormais. Elle sait tout et Théodora ne peut plus mentir.
Mais elle peut ne rien dire.
Elle peut rester immobile, les yeux fous de peur, paniquée, terrorisée. Non, elle ne serait jamais ce qu'elle redoute, non, elle ne craquerait pas, jamais. Jamais. Jamais. Jamais...

Un mantra qui dure, une obsession dans cette rigueur extrême. Les ongles se sont plantés dans les paumes, la tête tourne, elle tourne si vite.. Théodora pourrait en crever.
Elle en crève.
Ca fait si mal, la vérité fait si mal ! Et Siobhan a toujours ce regard posé sur elle, ce regard qui crie qu'elle sait mieux qu'elle, ce regard réprobateur qu'elle déteste comme elle l'apprécie.
Elle la laisse parler, la laisse dire ces mots si durs à entendre. Sa tête s'est baissée. Ce soir, Théodora, elle a perdu sa prestance, ce soir, un court instant, elle a été anéantie.

Mais les épaules se redressent. Le regard ne fuit pas. Le port altier se retrouve et les yeux froids poignardent Siobhan. Il n'y a pas de mots. Pendant un instant, il n'y a que le silence, ces lèvres pincées et cette douleur qu'elle porte comme couronne.

Mais les mots finissent par échapper, les mots finissent toujours par trancher. Car Théodora ne sera jamais un échec. Théodora sera l'être suprême, la perfection.
Alors elle siffle, les yeux humides, le regard dur, le menton hautain, lointaine, si lointaine alors que Siobhan était à quelques petits mètres d'elle :

- Ne croise plus jamais mon chemin si tu tiens à la vie, Siobhan. (restes) Je veux que tu disparaisses. (je veux que tu restes)

Le corps se tourne, digne et fier, sans trace de cette blessure pourtant portée dans les yeux larmoyants. Et Théodora s'évapore, elle et ses craintes, elle et sa terreur, elle est sa peine. Il ne reste que le parfum élégant, la prestance d'une silhouette qui s'éloigne quand en réalité les joues se couvrent de larmes âcres.

(tu avais raison, Siobhan.)

» Ne me laissez pas de message (Alyson)
» Laissez passez la princesse du Collège ~
» j'aime pas passer par là >:c
» Would you break the chains with me ? // THEODORA
» (END) It's gonna be that way for us - Théodora & Ariel (flashback)