Sujet: we're all sinners † la Famille Jeu 26 Mar - 18:46
Judge not, and you will not be judged. Condemned not, and you will not be condemned. Forgive… and you will be forgiven.
les jardins adolescents laissés en friche, sa Mère lui avait dit je t’attends et les retrouvailles à genoux Nausicaa impatient d’être béni de ses regards l’avait retrouvé aveuglée de foulards ; ses parterres envahis par le chiendent la mauvaise herbe de Père avait rongé l’esprit couronné maman de ronces elle avait tout juste sourit en le dévisageant.
bientôt dix ans depuis que les grilles de l’académie s’étaient refermées sur Nausicaa et à peine libéré forcément qu’il avait couru jusqu’à Elle, tout ça pour ne retrouver qu’une ombre de silhouette maternelle. les joues creuses et des ravins sous les yeux, le culte avait refermé les griffes sur son idole pour lui rendre terne et fêlée ; il avait cru tomber. se laisser aller aux précipices et tout abandonner, à quoi bon briller si Elle ne l’admire plus comme avant, à quoi bon la Famille sans Elle et il aurait pu rester là plus bas que terre si Ils ne lui avaient pas tendu la main.
Kalev et Swan, la compagnie sempiternelle, persistante même en dehors de la cage (hors de l’Eden), se passe depuis toujours des artifices de l’alice pour suivre Nausicaa, il s’était relevé grâce à Eux. il avait besoin qu’on lui dise où aller, dévoyé, sans autel auquel s’agenouiller Nausicaa avait prié, qu’est-ce que je suis sensé faire ? et ils avaient répondu, reprendre ton du. dépouillés de toutes croyances il suffisait d’aller en chercher d’autres d’aller l’arracher à d’autres, la saisir dans le cœur des Autres, provoquer le volte-face de tous les Fidèles rendus pécheurs pour qu’ils nous reviennent.
faire voler en éclat la Secte et user des morceaux de ruine pour ériger la Nôtre, plus grandiose encore. et il avait répondu, d’accord et il avait dit Oui.
ces temples là sont jeunes et prennent tout juste racine ; ils ont la vingtaine naissante. on ne s’implante pas tout de suite pour bâtir une Église : il est trop tôt encore pour s’atteler aux édifices, car les fanatiques sont éparpillés aux quatre coins du monde et qu’il faut bien commencer par l’un d’eux. alors on avait piqué les cartes d’épingles pour voir comment tisser la toile.
pèlerinage. acte un. un fil d’Arianne les avait emmené à Busan. monter ici relevait du rituel sacré. banlieue à flanc de montagne, la chambre d’hôtel dans le quartier de Jangsan surplombe la ville et le tracé de la mer anarchique des immeubles - pâtés de maisons, quartiers - un immense damier, quadrillé par le système veineux des artères clignotantes, pulsant du flux à faire converger vers soi.
Nausicaa se tenait immobile le front contre la baie vitrée, fasciné par l’empilement à perte de vue des dominos bétonnés, disséquant les façades, fantasmant des frères et des sœurs qu’on rencontrera bientôt. il est seul pour le moment ça ne devrait plus tarder ils ne devraient plus tarder et il attend patiemment Swan et Kalev partis chercher un de ceux qui s’était perdu.
il n’y a qu’eux qui sont capables d’attirer les brebis égarées jusqu’ici. Nausicaa leur fait confiance d’une foi aveugle, ferme même les yeux lorsqu’il finit par s’affaler sur l’un des canapés. la nuque reposant sur l’accoudoir il inspire doucement, songe à comment détourner la dévotion - rayer l’image sainte du Père dans les esprits empoisonnés - on finira bien par trouver, après tout ses amis ont beaucoup d’imagination.
et lorsque la porte de la chambre s’ouvre finalement il entrouvre à peine les yeux ébloui des lumières mourantes de fin de journée, Nausicaa constate d’abord le soleil qui se couche derrière les fenêtres avant de tourner la tête vers Eux ; ils sont deux, et tiennent un troisième à bout de bras. Kalev, Swan… qui est-ce que vous avez ramené aujourd’hui ? il ne doutait pas qu’ils réussiraient alors il se lève et sourit, s’approche sereinement des deux amis pour poser son regard sur celui qui allait intégrer la Famille - on allait pouvoir commencer.
Swan Beretta
TROIS ÉTOILES
Messages : 139 Classe : e
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Jeu 26 Mar - 20:08
Will a devil's friend hide in the dark? They've laid their plans they've made their mark We pity the souls that they have claimed They won't be saved when they're up in flames
les sentiers tous tracés étaient fait de terre battue et il faut croire que des années de rafales ingénues en avait dévié la trajectoire. Swan avait suivi la voie qui lui avait semblé la plus juste et c'est un chemin sur lequel on ne l'attendait pas. après tout les parents ordonnaient de marcher droit et il les avait écouté. simplement que l'âge avait forcé de constater que même leur doctrine avait fait son temps - on ne s'élèvera jamais plus haut qu'eux rien qu'en les imitant vient l'heure d'une nouvelle Ère.
les cols sont toujours aussi blancs et impeccablement ornés de cravate, si ce n'est que Swan avait lesté le nœud pour être plus libre dans ses mouvements. on avait repris le flambeau confié par papa et maman - et puis vu s'embraser celui d'une autre Famille. suivi Nausicaa et Kalev dans des pays d'Orient habité d'une flamme nouvelle, elle éclairait des destinations bien plus lointaines que celle originellement prévue - c'est ce qu'on voulait. voir plus grand voir plus loin. on avait enfin l'occasion de bâtir quelque chose de plus grandiose encore que l'empire des Beretta - une institution qui se passe de nom - et si pour cela il fallait se mettre au service de la dévotion effrayante, Swan voulait bien faire des concessions.
se salir les mains.
elles se referment comme des serres sur les épaules frêles, couvrent la bouche d'un des fidèles du Père de Nausicaa dont on a retrouvé la trace grâce à Kalev qui entend tous les Appels. l'étoffe imbibée d'onguent enivrant, c'est l'avantage de l'héritage on peut l'utiliser à bon escient - anesthésier les réticents. et ils avaient porté l'égaré comme on traînerait un bon ami saoul, étaient passés inaperçu dans le dédale de la banlieue de Busan, jusqu'à l'hôtel changé en lieu de culte pour l'occasion.
celui qu'on dépose aux pieds de Nausicaa en arrivant finalement dans la chambre est anonyme, émerge à peine des songes forcés dans lequel on l'a plongé, l'homme tient tout juste agenouillé et Swan le saisit par le bras pour l'obliger à lever la tête vers l'idole.
quelqu'un qui aurait besoin qu'on l'éclaire.
qu'on mette en lumière à quel point le paternel de Nausi' gâche tout le potentiel de la foi ; il vaudrait mieux s'en servir au bénéfice de porteurs d'alice comme toi, comme nous. c'est ce que Swan pense. et il reporte son regarde sur Kalev à ses cotés.
c'est grâce à Kalev qu'on l'a trouvé. il a capté les messages que ton darron lui envoyait.
on ne ferait pas l'affront à Nausicaa d'appeler Père ce gourou minable. et un jour plus personne ne le nommera de cette manière on y compte bien.
Kalev Randmaa
xoxo gossip boy
Messages : 119 Classe : E
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Jeu 26 Mar - 21:49
"When He broke the second seal, I heard the second living creature saying, "Come." And another, a red horse, went out; and to him who sat on it, it was granted to take peace from Earth"
l'Apocalypse, 6:3-4.
@tag
notes
Voilà une bien belle aventure dans laquelle tu t'es embarqué Kalev. Dans ce monde où toute chose est vouée à disparaître, où les royaumes se meurent, les démocraties tombent dans la démagogie et la décadence et les empires s'effondrent aussi vite qu'ils apparaissent, il existe certaines choses qui résistent aux affres du temps... ou plutôt qui le doivent.
protéger le monde entourant Nausicaa était devenu ta priorité après l'académie. N'ayant aucun endroit où aller, aucun objectif autre dans ta vie que suivre ceux qui rendent chaque instant plus intéressant, plus divertissant que la minute précédente, et ce monde fut menacé de dépérir à cause d'un homme, un faux prophète qui était censé lui servir de père, mais qui n'a jamais été là pour lui, excepté lui prendre tout ce qui lui était important.
L'objectif fut nouveau, détruire un empire, tel Byzance qui tomba aux mains des ottomans ou Rome qui tomba sous sa propre décadence. Détruire l'église de ce faux prophète était l'objectif, la cible, le père de Nausicaa... enfin, il vaudrait mieux l'appeler un géniteur plutôt qu'un père, car il n'a de père que l'air et non la chanson, comme celle qu'il doit faire chanter derrière les murs de son église.
C'est avec cette idée en tête qu'arrivé à Busan, dans l'Extrême-Orient, nous allions commencer les travaux, cette oeuvre d'art dédié à la vengeance et au chaos pour établir l'ordre et la bienveillance de Nausicaa.
Me salir les mains n'était sans doute pas un problème, après tout, elles étaient déjà souillés par nombres de mensonges et trahisons qui s'étaient déjà déroulé au cœur même de l'académie, alors imaginez que les remords n'ont pas leur place. Mon casque sur les oreilles, j'avais passé les derniers jours à écouter et lire les conversations de ces brebis égarées, qui se sont approchés du mauvais berger, d'une personne qui n'a que pour seul objectif que flatter son ego.
Attirer l'un d'eux dans un piège ne se résumait qu'à un simple tour de passe-passe, empêcher certains messages de venir, tout en montrant à la personne une nouvelle voie, un nouveau chemin à suivre pour le détourner du sentier qui l'aurait amené au malheur.
"-Disons qu'il a déjà emprunté un bon chemin vers la lumière grâce à nous~."
J'étais amusé de la situation, remettant mon casque, je ne pouvais qu'entendre la vérité sur cet être abominable qui allait sombrer dans l'oubli plus vite que la première période d'indépendance de mon Estonie natale, où il traitait ses fidèles comme des objets, des pantins interchangeables et remplaçables qui ne sont là que pour servir ses moindres désirs. Mes mains tenait les épaules du pécheur qui se trouvait là, agenouillé devant Nausicaa.
"-Je ne fais pas que capter les messages qu'il envoie, j'entends vraiment tout ce qu'il dit. Je pensais franchement pas qu'un type pareil pouvait exister je t'avouerais, il n'a aucun intérêt pour les personnes qui le suivent aveuglément. J'aimerais même ne pas pouvoir capter tout ça par moment pour pouvoir arrêter de l'entendre déblatérer ses conneries.~"
ça commencera par un, puis deux, et au fur et à mesure, les fondations s'écrouleront pour nous permettre de bâtir une foi nouvelle, lumineuse face à l'obscurité, pour l'instant, il faut ouvrir les yeux à ce pauvre hère dont le péché a vraisemblablement cousu les paupières avec du fils de fer pour qu'il commence à s'agiter, pour être rapidement rappelé au calme par mes soins, l'empêchant de se lever par ma prise semblable aux serres d'un faucon sur ses épaules, développé par des années et des années de jeu de hockey sur glace et de basketball (ça ne m'aura pas servi à rien au final).
"-Du calme voyons... Tu es l'invité de la personne se trouvant devant toi.... Il ne s'agirait pas de faire mauvaise impression, non?"
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Ven 27 Mar - 19:59
Judge not, and you will not be judged. Condemned not, and you will not be condemned. Forgive… and you will be forgiven.
un illuminé de mauvaise lumière ; c'est ce que dit Swan. lorsqu'il parle de messages le cœur de Nausicaa se serre, contracté sur les vides que le Père avait laissé, ils sont si grands qu'on avait failli y disparaître pour de bon. et les yeux clairs se lèvent alors vers Kalev, qui les a entendu lui aussi. que disent-ils ? sont-ils si sombre que ça ? il y a une lueur terne dans le regard de jeune homme ; c'est une once d'espoir qui meurt dans le noir. le Père se fiche de ses enfants, pire encore ; il les méprise tendrement, comme si c'était la chose la plus naturelle à faire. si l'on entamait tout juste la muraille de croyances de leur invité, on dansait dans les ruines de celles de Nausicaa. c'est si vain que ça ? ce qu'il raconte... aujourd'hui sonne le glas ; on n'avait plus de parents.
la brebis égarée qui s'agite à ses pieds, les regards se couchent pour l'admirer de haut. Nausicaa a de la peine pour lui comme il a du chagrin pour tous ceux qui dépérissent dans l'obscurité. doucement vient saisir le visage de l'anonyme, la prise du bout des doigts sur le menton pour faire lever le nez au ciel. tu entends ? il en a rien à foutre. du troupeau comme des exilés, et la voix est assurée, car je suis bien placé pour le savoir ; moi j'ai le droit de dire mon Père. sûrement qu'ils sont plusieurs. c'est peut-être le tiens aussi ? tu as l'air jeune. enfin... ça change pas grand chose, tu sais. ça ne change rien, même.
il y a de la résistance en dedans, car l'invité se renfrogne tout à coup, réveillé pour de bon et pourtant toujours endormi par la belle parole, elle se confronte probablement aux mots de Kalev et Nausicaa qui sonnent faux à ses oreilles. et comme si c'était Nausicaa l'hérétique, il se fait cracher à la figure, de la sale eau bénite. revêche, l'égaré réplique.
— plutôt crever que de vous appeler mes frères.
à peine perturbé par le geste écœurant, sans commenter la réplique ni perdre le sourire, Nausicaa lâche l'insolent et passe le revers de sa manche sur sa joue salie. la risette à l'intention de Swan et Kalev, le souffle est presque rieur. ça fait rien. c'est rien que de l'eau croupie. et une fois qu'on a asséché les marécages Nausicaa poursuit, paisible. on va lui laver la bouche, peut-être que ça lui nettoiera l'esprit. désigne d'un mouvement de tête la salle de bain, la baignoire est assez grande pour y faire des baptêmes.
Swan Beretta
TROIS ÉTOILES
Messages : 139 Classe : e
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Sam 28 Mar - 23:15
Will a devil's friend hide in the dark? They've laid their plans they've made their mark We pity the souls that they have claimed They won't be saved when they're up in flames
qu'ils soient justes ou non, porteurs de bonne parole ou non, tout parent possède au creux des songes des enfants un autel et des idoles à leur image. mirage chargé de tentations, elles susurrent de leur revenir, d'écouter ce qu'elles ont à redire - et Nausicaa demande ce que murmurent celles du paternel. Swan lève les yeux vers lui à ce moment-là, sous l'impassible il craint une seconde que les longueurs d'onde captées par Kalev puissent faire écho chez le garçon à la même aura. c'est si candide lorsqu'il demande, qu'est-ce que raconte papa ? et Kalev répond en son nom.
des vanités, rien que des inépties à faire voler en éclats. car on n'est libre qu'à partir du moment où l'on réalise que père et mère sont homme et femme, des semblables tout aussi faillibles et porteurs de misère humaine, devant lesquels on n'aura plus jamais à se mettre à genoux. ces statues d'un autre temps, sûrement qu'on trouverait des blattes et des scolopendres si l'on soulevait leur socle.
et Swan fronce le nez, l'air écœuré à la vision du rampant à leurs pieds qui crache à la face de la miséricorde. la main qui tenait à l'épaule vient saisir une poignée de cheveux pour l'obliger à baisser la tête, les dents serrées face à l'absence de bonnes manières chez l'égaré Swan siffle exaspéré - en l'entendant dire plutôt crever.
n'aie pas l'air trop convaincu, on va finir par te croire.
avant de desserrer la prise des doigts lorsque Nausicaa affirme que ce n'est rien. qu'on lui fera plaisir à le faire disparaître sous l'eau claire, si c'est trop de vivre, on n'a qu'à le faire renaître.
la pratique du baptême abstraite - on n'est pas croyant chez les Beretta - mais Swan visualise le procédé. et l'on dévisage Nausicaa, garde le silence en voyant ses traits d'estampe ornés encore et toujours de risettes candides. comme si tous les mots et tous les actes ne pouvaient qu'être purs. alors on reprend le fanatique par le bras, pour le lever de force.
bonne idée - j'en pouvais plus d'écouter ses versets merdiques il est temps de changer de disque.
noyer la voix du Père et remplacer par celle du fils. et avec l'aide de Kalev on traîne la brebis au travers de la chambre, pousse la porte de la salle de bain. les dernières traces d'anesthésie s'évaporant du sang, ça résiste un peu plus et au moment de le lâcher pour l'adosser contre la baignoire, Swan reporte son regard sur Kalev.
on devrait lui nouer les poignets, avant qu'il émerge pour de bon.
courbé, une main posée sur le rebord blanc, l'autre bloque le fond de la vasque avant d'ouvrir les valves et laisser couler à grande eaux. et le rictus se fait un peu dépité.
les mains jointes, c'est comme ça qu'on prie, pas vrai ?
pour justifier la piété des actions à l'orée du crime - ne pas douter, car on avait juré fidélité à Nausicaa.
Kalev Randmaa
xoxo gossip boy
Messages : 119 Classe : E
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Dim 29 Mar - 0:46
"When He broke the second seal, I heard the second living creature saying, "Come." And another, a red horse, went out; and to him who sat on it, it was granted to take peace from Earth"
l'Apocalypse, 6:3-4.
@tag
notes
La tournure des événements commençaient à devenir intéressante. Oh, voilà une bien mauvaise idée qu’il avait eu de vouloir défier Nausicaa. n’était-ce donc pas une mauvaise chose que de vouloir se retourner contre le fils de la personne qu’on adule à l’origine?
Il y avait là un crime si l’on puis dire. D’un simple murmure, je soufflais à l’oreille du pécheur, comme le serpent du jardin d’Eden l’aurait fait pour Eve, mais pas pour essayer de le faire succomber à la tentation, non, l’objectif était tout autre. Instaurer la peur dans son esprit.
"-Ne t’avais-je pas dit qu’il fallait faire bonne impression…? Tu n’aurais pas dû faire cela~"
Je me releva, regardant alors Swan, approuvant les dires de ce derniers d’un signe de tête, dodelinant de la tête légèrement, et sifflotant une petite musique, un genre de gospel, traînant la brebis sur le tapis de sol de la chambre, tant pis si cela lui fait mal, si cela le brûle, après tout, il n’avait qu’à coopérer gentiment dès le début, nous n’aurions pas été forcé de faire cela. Je retirais mon casque audio de mes oreilles, pour le lancer sur le canapé. Les messages et appels du père continuait d’être diffusé dessus, en continu, un moyen comme un autre de ne pas les avoir dans la tête au final et… que nenni, je les ais constamment dans la tête ses voix, c’était surtout pour donner possibilité à Nausicaa d’écouter les profanations de son père, l’horreur humaine qu’il représentait pour ce monde.
Arrivé à la salle de bain, Swan commença à remplir la baignoire. Ah, bientôt, nous allions le baptiser, le faire renaître, en espérant que l’eau lave ses péchés, et qu’il accepte enfin de voir la vérité.
"-Je ne sais plus vraiment, cela fait trop longtemps que je n’ai pas mis les pieds dans un temple pour chanter des louanges à un quelconque dieu, mais il me semble que c’est ça, en effet."
Le sourire constant, gravé sur mon visage s’effaça alors, me tournant vers la brebis, tournant ma tête vers ce dernier. Ma carrure, bien différente de mes années universitaire suffisait largement à l’intimider, pour qu’il ne fasse pas le moindre geste déplacé.
"-lèves-toi donc..."
Lui ordonnais-je, sèchement, sans la moindre considération de continuer à avoir l’air sympathique. Ce dernier refusant, gardant une de ses mains dans la poche, je me frottais les yeux à l’aide de mon index et mon pouce.
"-Tu sais...Ce n’est pas nous… Les méchants dans l’histoire. Noooon… absolument pas…le vrai méchant..."
Je le saisis alors par l’épaule, le forçant à se lever, avant de le plaquer violemment contre le mur le plus proche, tel une affiche qu’on placarde sur un panneau publicitaire, réalisant alors une clés de bras, pour l’empêcher de se débattre.
"-c’est cet ENFOIRÉ QUI A ABANDONNÉ SON FILS ! "
il sortit alors sa main, de sa poche, tenant un téléphone dans ce dernier.
"-On ne t’as jamais dit que les téléphones n’ont pas leur place dans un lieu saint?"
Je viens alors lui prendre le téléphone de sa main. Évidemment, je savais déjà de quoi il en retournait, mais je ne pouvais m’empêcher de montrer cela à Swan et Nausicaa.
"-Regardez ça, l’infidèle cachait ça dans sa poche et était en train d’essayer de contacter ses amis. “on me retient prisonnier dans un hôtel”. La suite va vous plaîre, “à l’aide” Franchement…."
Je me remis à sourire, rigolant, au point où l’on aurait dit un sociopathe se moquant de l’espoir que les hommes peuvent placer dans la société.
"-Sérieusement, un SMS pour “à l’aide”? On envoie pas un SMS pour “à l’aide”, non, non, non, non, non, il faut le crier… Sauf que tu ne vas pas le crier ici voyons… tu risquerais de réveiller le bébé qui dort à l’étage au dessus… Tu ne voudrais pas déranger un enfant dans son sommeil, non….?"
Je lâcha le téléphone de ma main, ce dernier tombant au sol, l’écran se fissurant au contact du carrelage de la salle de bain, avant que je m’empresse d’écraser le téléphone de ma semelle, détruisant l’écran pour de bon. La baignoire allait bientôt finir d’être remplie. Prenant le gros ruban adhésif, je lui fis joindre les mains, avant de les attacher entre elles, comme une personne effectuant une prière, puis je le tourna dos à la baignoire, lui souriant, les mains toujours posés sur ses épaules.
"-Et à l'instant où il remontait de l'eau il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui."
Et en finissant ma phrase, d’un geste final, marquant l’apothéose, je poussa son corps contre la baignoire, la perte d’équilibre le faisant basculer, laissant à la gravité le travail de submerger le corps de ce pauvre pécheur.
"-Que tu puisses voir la lumière et renaître de l’obscurité~."
Je continuais à rire, chacune de mes phrases pouvait paraître ironique, mais elles étaient selon moi, on ne peut plus approprié pour un tel événement.
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Mar 31 Mar - 21:58
Judge not, and you will not be judged. Condemned not, and you will not be condemned. Forgive… and you will be forgiven.
au loin l'eau coule à flot et Nausicaa y dillue les mots du Père. debout devant le canapé en attendant que Kalev et Swan remplissent la baignoire, il couvre ses oreilles du casque pour écouter le torrent de paroles moribondes. attentif, guette les appels grandiloquents ; c'est la première fois qu'il entend Sa voix.
elle résonne claire dans l'esprit comme si elle s'était toujours tapie quelque part dans sa psyché. galop du sang dans les veines il vient battre aux tempes, le cœur au bord des lèvres on les mord. appuie plus fort les paumes de chaque coté du crâne et attend. où sont-elles, les belles prières ? l'orémus et l'angélus, tous les sermons. il ne les discerne nulle part au creux du non-sens. pourtant Nausicaa ne croit plus en rien, le culte de sa mère réduit en poussières. et à l'autre bout du fil, pas une main qui se tend. même un Pater Noster sonnerait plus émouvant que ces absurdités-là.
la faiblesse d'avoir imaginé qu'il pouvait y avoir de l'amour dans l'adulation, Nausicaa ravale sa peine ; qu'elle est décevante cette religion
on fait bien de la noyer ce soir.
vif, les doigts agrippent l'appareil et il arrache les chants parasitant ses songes, retire brusque le casque qu'il s'échoue sur le sofa. il émerge au moment où Kalev scandait l'abandon et se joint à Swan et lui. s'arrête à l'encadrement de la porte il voit brandir un téléphone confisqué à l'égaré, tenant les messages désespérés du bout des doigts. toujours le sens du spectacle chez l'estonien, ça ramène un peu de vie dans les yeux troubles. et tandis que les appels à l'aide volent en éclat sur le carrelage et que ses deux frères s'en amusent, Nausicaa s'avance vers la brebis égarée pour encercler son visage de ses mains. le geste tendre, il a retrouvé le sourire. et puis, "à l'aide". t'aider, c'est pour ça qu'on est là. pas besoin de crier, je t'ai entendu, moi. contrairement à Lui, avant de le lâcher et reculer d'un pas.
et il se tient debout aux cotés de Swan pour assister aux rituels. nouer les poignets et faire lever les yeux au ciel à l'infidèle, il le regarde qui dévore tous les souffles comme si c'était les derniers jusqu'au moment où la voix de Kalev s'élève, (elle heurte et résonne sur les carreaux blancs comme ricochent les versets contre les parois d'une église) inconsciemment, Nausicaa saisit la main de Swan et la serre aussi fort que se tordent les entrailles en dedans ;
"que tu puisses voir la lumière et renaître de l’obscurité"
assiste à la chute comme au ralenti le sentiment de se noyer lui aussi éclaboussé de piété au diapason (des flaques claires se forment à leurs pieds).
retient sa respiration, tout le temps où l'on submerge l'hérésie Nausicaa manque de fermer les yeux mais garde bien ouvert pour assister à la lutte de l'égaré qui se débat dans le bénitier, qui tente de tendre les lèvres à la surface, sent Swan à coté de lui qui amorce un mouvement vers la baignoire on le retient. laisse-le. laisse tremper dans le désespoir. les mains liées cherchent une prise, n'en trouvent pas, il faut se sentir glisser, tomber encore et encore et encore dans un vide effrayant qui dévore toute la lumière, qui détruit toutes les images (aveugle et plonge dans l'obscurité) pas tout de suite, laissez-le. et la résistance manque d'oxygène rendue docile privée d'air ; on compte les secondes, sans la quitter des yeux encore un peu. jusqu'à ce qu'elle soit paisible - et puis finalement elle est immobile.
silence en l'absence du ressac paniqué, plus de vagues, l'ondée de l'eau est calme et sous elle l'impiété sommeille. à la première inspiration Nausicaa sent un frisson courir le long de son échine, électrisé de sérénité, il défait l'emprise de sa main sur celle de Swan pour s'avancer jusqu'à la vasque et s'agenouiller devant elle, tend les bras ; ils se referment sous l'eau autour de l'égaré et soulèvent de toute leur force pour hisser hors des abysses faire revenir à lui.
le corps trempé gît désormais le poitrail contre le rebord, et les mains jointes en dehors du bain tout comme la tête, trempée et alourdie retombent indolentes. ... goutte à goutte compte les secondes passées sous l'eau
et Nausicaa à même le sol lève un regard éclairé vers Swan et Kalev tout à coup. ... je l'entends plus respirer. on a fait taire la voix du Père.
Swan Beretta
TROIS ÉTOILES
Messages : 139 Classe : e
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Mer 1 Avr - 0:41
Will a devil's friend hide in the dark? They've laid their plans they've made their mark We pity the souls that they have claimed They won't be saved when they're up in flames
acte deux. tempo des violons du cœur, accélère à mesure que monte l'eau claire. la scène éthérée a des allures de rêve - le genre de fantasmagorie dont on entend parler seulement, sans y assister - de ces fictions qui se déroulent à l'autre bout du monde et aujourd'hui on y était, et ce soir on la vivait pour de vrai.
toutes les images tous les sons qui se superposent, en fond d'apothéose la cacophonie des torrents bénis et puis, l'on se lève comme aux grandioses cérémonies, la tête nue et les téléphones éteints, en miettes au sol - Swan admire un peu béat le tableau qui se dépeint, plein de couleurs folles. en chœur avec Kalev il se rit de toute cette bêtise, la tragicomédie hilarante, il trouve aussi. car malgré tout le charivari de leurs orchestrations, à l'étage du dessus les enfants et les petites gens dorment paisibles. des touches de jaunes dans les ricanements car personne ne viendra aider qui que ce soit car la miséricorde ça n'existe pas alors on l'inventera nous-même.
tomber de rideaux les cordes se taisent - voilà l'entracte.
dans l'agitation, un coup de coude au métronome, bouleverse le rythme. il est anarchique à la seconde où l'on avait immergé le fanatique - Swan sent son cœur qui battait jusqu'à nouer la gorge dégringoler presque à l'estomac dans un fracas. remarque à peine les doigts de Nausicaa qui s'étaient refermés sur les siens. des accords confus résonnent dans l'âme. il se demande. que trouve-t-on à la frontière des jardins ? si sous l'eau, l'anonyme s'avance sur des chemins sombres menant à de grands portails luminescents. si, presque à destination, quelqu'un l'attend devant. les voit-il s'ouvrir pour lui, ces grilles dorées ? il ne faut pas qu'il les franchisse.
l'impulsion d'aller le chercher, provoquer les demi-tours Nausicaa coupe l'herbe sous le pied, retient Swan et dit laisse-le laisse-le s'aventurer plus loin encore. sablier et téléphone brisés comment compter les temps un, deux, trois dix, vingt, trente encore un peu cent deux cents...
Nausi'...
ce n'est plus très amusant - les sourires discordants celui de Swan a disparu dans les remous qui cessent.
l'idole lâche sa main, on réalise à quel point la prise était là - elle a laissé des marques blanches sur la peau. ...
et à l'instant où il remontait de l'eau il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui.
dernier acte.
ce qui regagne la surface, ce n'est plus quelqu'un rien qu'une carcasse - à laver l'impie on l'a décapé de vie.
Swan tressaille en croisant le regard de Nausicaa, réalisant qu'on a commis le plus abominable des péchés. sans jamais avoir eu foi, il se rappelle quand même d'un loi - la plus sainte. tu ne tueras point.
... sors-le de l'eau ! dégagez-le de la baignoire, allez !
aussitôt on vient aider, rejoindre Nausicaa et saisir le corps sous les bras pour trainer par dessus le rebord, ils l'étendent sur le carrelage blanc. tombé à genoux à ses cotés, les mains sur les épaules du noyé Swan tente de contrôler sa respiration erratique, la retient au moment de plaquer la tempe contre le torse qui ne se soulève pas, pour écouter. ça ne joue plus aucune musique.
putain.... putain, putain-
jure au creux des lieux de culte. les doigts se crispent sur l'angle des os, il se redresse, hésite une seconde avant de venir joindre les paumes au milieu du plexus solaire. calque le geste sur la fréquence de son propre cœur, appuie un battement sur deux car le sien va trop vite. quantifie. deux, trois, (quatre, cinq...) s'arrête à la trentaine et se penche, pince le nez pour donner ses souffles. alterne. entre filer impulsions et insuffler les aspirations refaire partir l'orchestre les tambours les violons quelque chose n'importe quoi
pitié - un miracle
et soudainement comme frappé d'un éclair, l'infidèle inspire à côtes grandes ouvertes, déployées pour ravaler tout l'air dérobé elles soulèvent presque le buste avant de retomber, il se tourne de coté pour recracher toute l'eau bénite pris d'une toux effroyable à faire trembler les os terriblement vivant.
un miracle
alléluia.
Swan agenouillé jusque là se laisse retomber contre la paroi de la baignoire derrière lui, le dos s'y abandonne exténué, rumeur de la tête contre le rebord, haletant visage tendu à la lueur des néons de la salle de bain, il ferme les yeux enfin, enfin.
hha... vous êtes... des malades- de grands malades, voilà c'que vous êtes... !
on entend encore l'Anonyme s'esquinter les poumons - mais c'est bon signe - ça veut dire qu'il est toujours parmi nous qu'il les a rejoint, Nausicaa, Kalev et lui
... et le pire c'est que j'vous suis.
ça fait sourire faiblement Swan car c'était ensemble ou rien.
Kalev Randmaa
xoxo gossip boy
Messages : 119 Classe : E
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Mer 1 Avr - 2:58
"When He broke the second seal, I heard the second living creature saying, "Come." And another, a red horse, went out; and to him who sat on it, it was granted to take peace from Earth"
l'Apocalypse, 6:3-4.
@tag
notes
Un tic-tac d’horloge pouvait être entendu par les oreilles attentives. Tic...Tac...Tic...Tac… Les secondes défilent, lentement, très lentement. Le sourire s’efface. L’individu sembles te regarder, tandis qu’il se débat dans l’eau. Impossible pour lui de prendre prise. Je penche la tête sur le côté. Une voix semble dire quelque chose à côté, mais je ne la reconnais pas sur le moment. La personne se débat de plus en plus, semble tenter de se relever… Mais je l’empêche d’en sortir.
Ce n’est pas encore le bon moment…
Des bulles d’airs remontent à la surface… et il bouge, il s’agite, comme s’il était pris dans un feu, pour purifier son âme, pour purifier son être. Ma tête s’incline sur le côté… Les secondes deviennent des minutes.
Pas encore…
de plus grosses bulles d’airs apparaissent à la surface… les dernières. Le manque d’oxygène amène la fatigue, la fatigue amène à l’inévitable vérité. Que toute résistance est futile… Alors je le lâche. Plus aucun mouvement brusque, les yeux qui se closent, et moi qui l’observe.
Je l’observe, s’enfoncer un peu plus vers cet inconnu, cet endroit qu’il a besoin de connaître, pour qu’il réalise la vérité. Que le Jardin d’Eden ne l’attends pas de l’autre côté. Que la personne qu’il appelle Père n’est constitué que de mensonges. Les minutes deviennent heures…
Encore un peu…
Et quand enfin, il apparaît, paisible, comme un enfant en train de dormir au fond de l’eau. Alors seulement, c’est le moment pour l’en sortir… Alors on attrape les épaules, pour le sortir de là, et on le pose sur le rebord. Puis on s’écarte… Et je m’en vais récupérer mon casque, posé sur le canapé. Et j’entends alors l’information fatidique.
...Il ne respire plus.
Je me retourna vers Nausicaa et Swan, pour voir ce qu’il s’y passe. Et voir Swan, se démener pour le sauver, aidé de Nausicaa, pour le sortir de l’eau, le poser sur le carrelage blanc de cette église de fortune.
Et moi dans tout ça? Je ne réagis pas, aucun mouvement, pas même un battement de cil ne se montre à l’horizon. Je suis comme paralysé, ne réalisant même pas ce qu’il se passe, arythmique. Je suis resté immobile au moment où il y avait le plus besoin d’action. Car mon esprit s’était embrumé. Car je ne réalisais même pas ce qu’il venait de se passer.
Le temps s’allonge comme s’il en devenait interminable, pendant que Swan se démène pour le ramener, le faire renaître. Mon coeur sautant un battement, lorsqu’enfin, il recrache l’eau dans ses poumons.
Respirer… Enfin… Bouger à nouveau… Pour enfin réaliser qu’on avait coupé sa propre respiration, jusqu’à ce que l’infidèle désormais expié, respire à nouveau. Des malades… Oui, il est parfaitement probable que nous soyons des malades, tu marques encore une fois un point Swan.
"-heh… le fait que tu nous suives… Est ce que ça fait pas un peu de toi un malade aussi…?"
Je me mis à sourire à nouveau, légèrement, puisque je sentais une certaine gêne après ce qu’il venait de se passer, de n’avoir rien fait pour l’aider à revenir parmi nous.
"-Hmm, une petite minute."
Je sortis de ma poche ce qui ressemblait à un couteau Karambit, et je m’approcha de notre nouveau camarade, toujours les mains jointes à cause du scotch, qui semblait garder les yeux rivé sur Nausicaa. Ce genre de regard, j’avais pris l’habitude de le voir désormais, car nombre de personnes se sont retrouvés avec ce dernier lorsque Nausicaa était encore à l’académie.
Alors, à l’aide de mon couteau, je le libéra du scotch, puis rangea ce dernier.
"-Je vais aller lui chercher des vêtements secs. ce sera mieux que des vêtements trempés."
Alors je sors de la pièce, allant chercher dans mes affaires n’importe quel vêtements qui pourrait convenir.
Sujet: Re: we're all sinners † la Famille Dim 5 Avr - 19:34
Judge not, and you will not be judged. Condemned not, and you will not be condemned. Forgive… and you will be forgiven.
l'égaré au cœur des limbes, fait surgir la pensée à la fois candide et morbide ; y a-t-il les réponses que l'on cherche sous ses paupières ? trempé jusqu'aux os mais imperméable à la panique, Nausicaa paisible observe l'inanimé que Swan s'efforçait de ramener parmi eux, sans que l'urgence n'atteigne son cœur. c'était peut-être le mortifère qui forçait l'esprit à rendre la scène onirique. ou bien ou bien ces années d'enfance à assister au fanatisme sous toutes ces formes ; même les plus glauques.
après tout on avait vu des énamourés graver son nom sur leurs poignets, habités d'un foi si transcendante qu'elle coulait à même les veines ; ils la saignaient. alors quelqu'un sans couleur et les lèvres bleues, gisant à même le carrelage dans les tons blancs sur blancs, ce n'était pas des teintes qui effrayaient Nausicaa. il trouvait presque la scène belle comme spectateur d'une résurrection attendant patiemment l'éveil après les appels.
et ils avaient été entendus ; alléluia.
le corps secoué comme si l'âme avait dévalé tous les paliers menant au Grand Portail, atterrissage forcé dans la carcasse détrempée elle se débat prisonnière, vomit toutes les eaux avalées qui prenaient trop de place dans le réceptacle ; renaissance. provoque l'euphorie d'une première rencontre dont on se languissait, les sourires du fond des abysses, ils refont aussitôt surface et Nausicaa se redresse dévisage le ranimé avant de tourner la tête vers Swan qui s'était échoué contre la baignoire ; il est ravi. tu l'as fait !! tu l'as fait revenir, il est avec nous pour de vrai cette fois-ci !! un nouveau membre de la Famille, malade, c'est Swan et puis Kalev qui le disent en chœur et ça rend les souffles rieurs. le dogme immuable, quels que soient les adjectifs qu'on y épingle c'est une étoffe qu'il a toujours porté, drapant jusqu'aux berceaux ; Nausicaa y était né et on pouvait l'appeler comme on le voulait, il ne l'enlèverait jamais. si on l'est tous les trois c'est qu'on s'est bien trouvé. tout cela avait des allures de destiné et il aimait beaucoup ça.
ça, et puis la symbolique. il affectionne les gestes porteurs de sens, la bienveillance. Kalev coupant les liens scellant les poignets comme on délivrerait le bétail de ses colliers, Nausicaa le voit faire. avant d'acquiescer en l'entendant proposer de ramener des vêtements secs. des habits propres, et l'on se débarrassera de ceux où les mauvaises croyances gouttent encore. frissonne, à genoux dans l'eau. il doit avoir froid. aux cotés de l'égaré il se penche, passe les doigts sur son front pour y chasser les mèches poisseuses d'eau bénite et retrouver les regards, devenir, la première chose que l'on voit une fois de retour de la géhenne il tend les bras paradis ; et la brebis apeurée qui se jette à son cou comme on s'agripperait à la seule prise qu'il nous reste, c'était un frère désormais.
Accueil
Calendrier
Dernières images
FAQ
Rechercher
Membres
Groupes
S'enregistrer
Connexion
Sujet: we're all sinners † la Famille 
