Gael avait toujours aimé marcher dans l’académie. Depuis son arrivée ici, il se sentait pratiquement en sécurité. Bon, ce n’était pas compliqué vu qu’auparavant, on pouvait dire que ce n’était pas le cas, vu le comportement de son père.

Il était toujours moyennement rassuré face à certaines personnes, mais cela ne l’empêchait pas de se balader en extérieur. Il aimait vraiment ça, et il s’estimait assez tranquille pour se balader majoritairement seul dans l’enceinte de l’académie. Et puis, il n’allait pas tenter d’aller dehors. Il n’avait rien dehors.

En cette matinée, son but principal était d’aller au terrain de sport pour regarder les gens courir. Il aimait voir ces gens-là, et il ne savait pas vraiment pourquoi, il savait juste que ça semblait intéressant. Peut-être aussi car lui-même ne pouvait pas vraiment faire de sport, car sa santé l’en empêchait, et il n’avait jamais été vraiment fan des séjours à l’hôpital. Et ça ne changerait probablement jamais. Mais bon, ça ne l’empêchait pas de regarder.

Il s’était habillé assez rapidement ce matin, très enthousiasmé par l’idée de regarder des gens courir ou faire d’autres activités sportives.

Et il était donc parti en direction de ces terrains, le sourire aux lèvres, en regardant autour de lui ou en regardant le ciel qui lui semblait toujours beau, même avec des nuages. Il était tellement admiratif de ce ciel-là, qu’il trébucha à moitié au bout d’un moment, ce qui le fit revenir à la réalité et lui rappela que le sol aussi existait. Et que parfois, c’était bien de regarder ou l’on marchait. Mais sa curiosité, elle, ne semblait pas d’accord.

Il finit par y arriver au terrain tant attendu, ou, effectivement, des gens exerçaient déjà des activités sportives. Il sourit une nouvelle fois et s’installa, les regardant, silencieux, partant à moitié dans ses pensées.

Pendant un moment, il pensa à beaucoup de choses qui lui passaient par la tête. Mais ses pensées furent toutes interrompues d’un coup par deux mains qui se posèrent sur ses yeux, deux mains inconnues, qui le firent sursauter et demander ce qu’il se passait, et qui lui faisait ça.

Car Gael n’était pas tellement fan de ce genre de gestes qui le mettaient dans le noir, surtout quand il ne connaissait pas la personne. Mais la personne semblait le connaître lui. Sauf que cette voix ne lui disait absolument rien. Cette voix de femme, qui lui demandait de faire semblant de ne pas savoir. Mais il ne pouvait pas faire semblant vu qu’il ne la connaissait tout simplement pas.

Il répondit au bout d’un moment, sa voix n’étant absolument pas sereine, même légèrement tremblante.

« J…Je ne sais pas… »

Beaucoup de questions, paniquées, lui passaient par la tête, et il voulait dire autre chose, mais tout ça l’empêchait légèrement, ou plutôt totalement, de parler.