C’est la pression importante du corps d’Amour tombé sur le tien qui t’arracha de force aux bras si doux de Morphée. Tu regardais ton camarade, le regard perdu et le coeur bruyant, encore perturbé par le choc de ce réveil peu orthodoxe. Un machouillement de mot quasi-inaudible et destiné à ton ami sortit alors de ta bouche. Quelques secondes synaptiques suffirent ensuite à rétablir les connexions nécessaire à la compréhension de cette situation particulière ou du moins, à un rappel correct des faits antérieurs.

Vous étiez tranquillement allongés dans l’herbe à rire et raconter des histoires parsemées de blagues. Tu te rappelais avoir senti la fatigue presser tes paupières vers les bas de tout son poids, ton Alice sur les épaules. En effet, le soleil s'était cachée derrière les épais nuages grisâtres toute la journée avant de disparaître quelques heures avant ce qui allait être ta propre disparition du monde conscient.

Tu regardais autour de toi. Il n’y avait évidemment aucun doute c’était bien ton petit chez toi, aussi poussiéreux que chaleureux. Amour t’avais donc remonté seul jusqu’ici ? C’était drôlement intentionné, pensas-tu. Il était décidément bien chou cet Amour, même si c’était bien la dernière chose qu’il fallait lui dire. Sauf si bien sûr vous vouliez le mettre en rogne.

Ton camarade s’était relevé très rapidement après avoir chuté sur toi. Même son teint métisse traduisait une certaine rougeur sous-jacente, il était gêné, voir même un peu énervé aussi. Tu ne comprenais pas pourquoi, peut-être était-il saoulé t’avoir dû te trimballer jusqu’à chez toi ?

“Je suis désolé gros, je pensais que j’allais pouvoir tenir plus longtemps que ça. D’habitude je tiens au moins jusqu’à 21 heures”, lui lanças-tu dans l’espoir de l'apaiser un peu.

Tu finis ensuite par sourire.

“Ca va j’étais pas trop lourd ? Car j’avoue m'être un peu lâché à la cantine ce midi, pour une fois c’était pas immangeable.”, lâchas-tu en ricanant légèrement.