(end) ornée de milles couronnes ❞ (laëstiel)

\|	ornée de mille couronnes ; laëstiel & stelian

— on n'aurait pas cru à le voir un jour, sagement planté près de l'arrêt de bus qui devait déposer sa soeur adoptive au lieu de rendez-vous, sans sourciller, la cigarette quasi-terminée entre les lèvres, un sac en papier à la main contenant le présent - il avait tout vérifié avant de partir, de son manteau comme neuf aux expressions douces auxquelles il s'était entraîné tout le temps de son absence

que Laëstiel ne croit pas être sortie de son champ de contrôle bien longtemps : si durant presque trois mois il s'était fait discret, il avait des yeux partout où elle était, et il se tenait informé du moindre fait et geste de sa petite soeur - petite soeur adorée loin de lui et sa maniaquerie obsédante

il s'était réfréné à l'appeler depuis leur dernière entrevue encore sensible, les mots et les sarcasmes échangés sous l'effet d'un peu d'alcool et d'autres choses interdites - toute cette frustration à élaborer une nouvelle stratégie pour la tenir à distance sans y parvenir peut-être. « bonjour Laëstiel. » elle vient alors de faire son apparition divine, ses épaules à lui se décrispent un peu, et il retire sa propre écharpe autour de son cou pour la nouer autour des épaules de sa cadette. « t'aurais dû te couvrir plus que ça, il fait froid dehors »

et il prend soin tout ce temps aussi de ne pas entrer en contact direct avec elle, gardant ses doigts sur le tissu en laine et cachemire, jetant son mégot par la suite, le sac en papier sur le poignet « et bonne année officiellement, tout le meilleur, blablabla... » il lève les sourcils au ciel, soûlé des usages du mois de janvier qui n'avaient plus aucun sens au premier du mois suivant « tu as faim ? j'ai pas dû choisir entre la pizzeria ou un autre restaurant, je préfère que tu le fasses »

une comédie savamment orchestrée, il n'allait pas aborder les sujets délicats d'emblée, le cadeau de Noël même pas offert toujours dans son carcan de papier.

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❝ back in business. more like a family ? hell no ❞

Stelian t'avait donné rendez-vous. C'était étrange, intriguant. Mais au fond de toi, c'était comme si tu avais attendu ce moment là depuis plusieurs années. Lui qui avait paru si distant, il avait fini par dépasser tes propres limites, et tu t'étais éloigné aussi, à contre coeur.
Il représentait à tes yeux tout ce que tu ne pouvais pas avoir, et cette obsession inavouable de ta part, tu avais du y mettre un terme. Il avait toujours été et restera ton frère, que tu le veuilles ou non.
Anaël t'avait aidé, malgré lui, à tirer un trait sur cette lubie qui ne pouvait que vous détruire.

Tu descends du bus, et courent presque vers le lieu de rendez-vous. Tu avais deux heures pour manger avant la reprise des cours l'après-midi. Tu as l'impression qu'il est différent, et tes yeux pétillent dans les siens quand il te salue.

— « Bonjour Stelian. Oh.. » Tu sens l'écharpe se poser sur tes épaules. Un frisson glacial te parcourt au contact furtif de ses mains sur le tissu. Vous étiez presque des adultes, et il se montrait déstabilisant. « J'ai tous le temps chaud, tu le sais. » Non, il ne le savait pas. Et c'était bizarre, dit comme ça.

Vous restiez devant la vitrine du restaurant qu'il avait choisi, tu en juges par la cigarette qu'il a, coincé dans le bec, qu'il attend de la finir.

— « Bonne année ! »

Sourire écorché vif, plus timide que d'habitude. Il fallait te détendre. Aveugle à ses arrières pensées, tu inspires un grand coup. « Pizza, c'est très bien. Très très bien même. » Au diable le pool body, tu avais six mois pour t'y préparer maintenant.

Tu le vois jeter son mégot, et tu prends les devants, passant la porte de la taverne italienne, et indiquant au serveur de vous isoler à deux places vers le fond de la pièce.
Une fois installés, tu retires ton manteau mais garde son écharpe autour du cou.

— « Je suis agréablement surprise, Stelian. Je ne pensais pas que c'était encore ton genre de passer du bon temps au restaurant. En famille. »

Les mots te brulaient la bouche, mais c'était ce qu'il devait penser lui aussi. C'était le juste choix.

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— lentement, Stelian suit sa cadette d'une démarche assurée et calculée, il tire la chaise pour qu'elle prenne place et s'installe en face d'elle, prenant le soin d'installer ses propres affaires sur le dossier de sa chaise et posant doucement le cadeau qu'il lui avait réservé sur la table. Il ne croise pas ses mains comme à son habitude et s'applique à adopter une pose parfaitement détendue, les épaules relâchées et le dos contre le dossier - rien de naturel, et ça se sent presque dans l'ambiance entre eux, malgré ses efforts.

« c'est pour la nouvelle année. Et puis, on ne s'est pas revus depuis un moment, alors je me suis dit qu'il n'y avait pas meilleure occasion d'un tête-à-tête avec toi. » Un rictus narquois se dessine et il laisse quelques secondes de répit « En famille. »

ses doigts saisissent alors le sachet laissé plan et il en sort une boîte rouge bordeaux ornée de fioritures dorées - pendant la période des fêtes, il se disait systématiquement que les bijoutiers comme les autres commerces en faisaient beaucoup trop pour camoufler un laisser-aller dans le service après-vente le reste de l'année « tiens, c'est pour toi. » il lui tend le présent renfermant un collier d'or blanc dont le pendentif était le plus travaillé et représentait un magnolia en or rose - ça lui avait coûté une petite fortune et il s'attendait déjà ce qu'elle le remarque « et ça c'est pour Noël, j'aurais préféré te le donner avant, mais j'ai été très occupé, désolé »

et finalement le naturel revient au galop alors il se redresse, joint ses mains, ses coudes se posent sur la table et il ne s'attarde pas bien longtemps sur la réaction de sa précieuse sur le cadeau « et alors, comment vas-tu depuis tout ce temps ? » mentionner tous les noms qu'il avait pu récupérer à gauche et à droite lui ferait perdre son intérêt et grillerait la couverture de l'aîné attentionné et bienveillant, alors il fait le choix d'être plus vague « j'ai entendu dire que tu t'étais fait de nouveaux amis ? »

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Il est différent. Oui, tu le sens qu'il est différent. Ce n'est pas pour te déplaire, car il te met à l'aise. Mais derrière les sourires d'aujourd'hui, il y a les silences d'hier. Et il ne les expliquait pas. Stelian était ce loup solitaire que tu as toujours rêvé d'apprivoiser, de dresser à ton bon vouloir, pour nourrir ton propre désir étouffé. Et il était là, il apparaissait comme tu l'avais toujours rêvé, quand tu ne l'attendais plus.

Il pose un cadeau sur la table et tu hausses les sourcils, intriguée et surtout hébétée par une telle attention. Tu déglutis un peu. "oof. Et bien... Merci." Malaise palpable, tu n'avais pas prévu de cadeau pour lui cette année. Trop occupée par tes moindres problèmes...

Un peu confuse, tu déballes le cadeau et t'exclame dans un petit cri d'excitation. C'était dans ce genre de moment, que tu te sentais réellement fille, ou femme. Cette attention te touchait particulièrement.

— « Merci ! Vraiment, tu n'aurais pas du Stelian. » Tu l'attaches autour de ton cou sans le quitter des yeux. « Mais... ce n'est pas ton genre de faire des cadeaux. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

Tu souris un peu au coin des lèvres lorsqu'il mentionne ses "occupations". Tu avais remarqué en effet, qu'il n'était plus trop disponible. Mais au fond, il ne l'avait jamais été. « Je te paierai le repas. »

Et là vient la partie la plus abstraite de votre relation. Il te demande si ça va... Et c'est les traits chaleureux et bienveillants que tu as envie de lui répondre. Mais quelque chose te tracasse. Une peur irrationnelle de le perdre à jamais si tu disais la vérité. Si tu faisais parler ton coeur.

— « Et bien... Je ne sais pas ce que tu as entendu. » Tu t'empourpres. « J'ai un petit copain depuis quelques jours. Anaël Quinn. »

Tu n'avais pas honte d'Anaël, au contraire. Tu l'avais toujours trouvé cool - quoique tu avais pu avoir des préjugés dans le passé sur sa manière de penser - mais révéler ce nouvel atout à Stelian te pinçait le coeur. Tu te sentais redevable, coupable. Alors que rien dans votre relation ne s'y prêtait.

— « Tu sais toujours tout toi... haha. »

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— l'aveu de sa soeur provoque un mouvement de recul chez Stelian, adossé contre sa chaise, la main droite jouant nerveusement avec son couteau, les sourcils arqués et le sourire en demi-teinte. Il avait agité sa main d'un geste négatif quand elle avait proposé de payer le repas, et maintenant, l'ensemble de ses articulations se figent pour garder la contenance apaisée qu'il voulait afficher.

« oh, c'est vrai ? Je devrais te féliciter alors. » la tonalité affectueuse et chaleureuse ne pouvait rien contre l'irritation nerveuse « Je ne crois pas le connaître, ce nom ne me dit rien. »

La tentative faussement pudique de rabaisser le Quinn au rang du néant, Stelian divague de son assiette vide au regard clair de Laëstiel, étire son rictus, s'agace. « Mais, c'est bien que tu puisses avoir ce genre de relations malgré ton alice. » c'est bien - personne n'y croit « il doit tenir beaucoup à toi... »

la phrase laissée en suspend donne un silence de plusieurs secondes durant lesquelles il la regarde, impassible, stoïque - il croise ses jambes sous la table et offre à sa posture quelque chose de plus décontracté « tu nous présenteras, un jour ? Je suis curieux. Et puis... je suis ton grand frère après tout. » le couteau retrouve sa place initiale sur la table, jeté d'entre ses longs doigts, dans un bruit sourd « ce collier te va vraiment bien, Laëstiel. »

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Il était extrêmement sage. Un peu trop, d'ailleurs. Tu jettes un regard au couteau qu'il agite avec prudence entre ses doigts mais ne soulève rien. Tu ne voulais pas être cette fille qui dévisage un peu trop son grand frère, voyez ? Ni celle qui aurait remarqué un caractère bien trop apaisé sur un sujet aussi tempêtueux.

— « Me féliciter ? Félicite-le plutôt. C'est un des rares à ne pas avoir agi en connard avec moi. Et tu sais aussi bien que moi que j'en ai essuyé. Des nazes. »

Tu avais arqué un sourcil et perdu ton sourire à cette pensée. Tu n'avais été épargné ni par les garçons ni par les filles. Stelian aurait pu se comporter comme un grand-frère exemplaire mais il avait disparu de la circulation. Au compliment, tu t'empourpres et tripotes nerveusement le pendentif.

— « Merci... Eh mais t'es trop bizarre aujourd'hui. Tu t'intéresses à ma vie sentimentale, tu m'offres un cadeau et tu me COMPLIMENTES. Mais qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Stelian ? »

Tu fronces les sourcils et le détailles avec suspicion, avant de voir les pizzas arriver et de te jeter sur la première part. Même en mangeant comme un cochon, tu dégageais cette féminité subtile qui dégageait du charme même dans les pires moments.

— « Oui, si tu veux. Je te le présenterai. Mais honnêtement, je sais pas si tu le supporterais. Il est un peu chaotique. »

Tu éclates de rire et manques de t'étouffer.

— « Et toi alors ? Personne en vue ? Je t'ai vu tourner autour de Juno au festival culturel. Eh pas touche hein. » Ton cerveau était incapable de process l'information suivante : tu étais peut-être un peu jalouse. Et le fait d'avoir son attention pour une journée, c'était inespéré.

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— l'éclat du diamant la dureté du fer et les mots plein d'ivresse sans en avoir l'air Stelian se laisse saoul de ces instants intimes sans prétention sauf celle d'asseoir une gloire silencieuse et tenue sur cette vague notion de famille. son regard houle vers le bas en une raillerie discrète sers doigts pianotent sur la surface de la table et les voix font silence le temps du service des plats.

« tu m'as demandé des efforts, alors j'en fais, arrête de t'étonner » il n'y a pas là l'apanage de la moquerie ou l'ironie du coupable, simplement l'évidence formulée à voix haute face à celle à qui on ne peut pas refuser grand chose « bon appétit, petite soeur. »

un chapitre maintenant clos sur le changement tout opéré de celui qui dissimule ses intentions, et voilà qu'ils peuvent en ouvrir un nouveau, bien plus sujet aux péripéties « chaotique ? Décidément, t'as le don pour t'entourer de ce genre de personnages. » il sait en faire partie « allons, j'suis certain qu'il a des qualités. Qu'est-ce qui le rend si exceptionnel aux yeux de la si douce Magnolia ? »

avec parcimonie et l'élégance des rois il en ajoute et rajoute sur ce qui ne doit être qu'un déjeuner en tête-à-tête fraternel et relève la tête, surpris du nouveau coup porté et qu'il sent bien plus lourd de sens que ce qui s'exprime « tu parles de Rhodes ? Il n'y a rien entre nous » il continue son plat, ne laisse rien paraître même si, sans le dire, il n'était pas réellement préparé à l'interrogatoire qui se profile. « je sais pas si c'est elle qui t'en a parlé ou si tu me surveilles, en tout cas y a plusieurs noms de conquêtes potentielles qui manquent à ta liste, Laëstiel. »

L'air de rien l'air léger il continue à manger malgré le souffle du chaud et du froid qu'il venait de créer par cette information somme toute anodine pour qui que ce soit d'autre. « il me semble qu'elle a plus ou moins quelqu'un en plus. Il s'appelle Chandresh je crois. Tu le connais ? » les deux tiers de son assiette entamés, il s'arrête et repose les couverts, pour se glisser à nouveau dans le fond de son siège « pourquoi tu me parles de ça maintenant ? ça date de trois mois. »

Parlons plutôt de Roméo.

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Il était vraiment étonnant. A chaque remarque, il savait répondre de la manière la plus parfaite qu'il soit. C'était presque flippant... Mais d'un autre côté, tu admirais ça chez lui depuis toujours. Le jeu des mots était devenu votre principale occupation lorsque vous étiez tous les deux, et c'était sûrement grâce à lui que tu tenais une joute de répliques aiguisées.

— « Le don ? Tu exagères. Et qu'est-ce que je devrais dire de toi hein ? Car derrière la politesse, les sourires et ce collier, tu n'es pas le garçon le plus sage que je connaisse. »

Tu étires un rictus narquois, plus dans une sorte de flatterie déguisée que dans une attaque réelle.

— « Je ne sais pas, on a des goûts en commun. Il est mignon et ... en fait je l'explique pas vraiment. » Tu sembles gênée. « C'est juste comme ça, une sorte d'osmose. Comme ce qu'on a toi et moi, tu vois ? »

Non, il devait pas voir.
Toi non plus d'ailleurs.

Lorsque tu avais abordé le cas Juno, tu avais haussé les sourcils à sa réponse nonchalante. Il niait, ou est-ce qu'il était vraiment passé à autre chose ? Cela t'arrangeait, que ta meilleure amie ne soit pas dans son terrain de chasse. La peur irrationnelle d'être écartée d'une relation spéciale que tu avais toujours désiré avec lui.

— « Plusieurs noms ? Wow. » Tu sembles tiquer un peu mais, tu préfères engloutir ta pizza plutôt que de montrer des signes de crispation. « Quel Dom Juan, hm. J'espère que l'une d'elle saura tomber sous ton charme. »

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— sans un froncement, une expression tourmentée, Stelian laisse couler entre eux les phrases à double sens et les non-dits derrière les familiarités exceptionnelles. Il se contente de la regarder, la détailler dans toute sa splendeur de femme, comme si elle venait tout juste de quitter l'enfance.

Mais certains mots le font tiquer, ces petits mots qui abordent un sujet qu'ils ont toujours laissé de côté, délibérément - ce serait trop compliqué à gérer, à la limite du blasphème.

« tu trouves qu'on est en osmose toi et moi ? » à cet instant, Stelian ne sait pas dire si cet aveu lui réchauffe un palpitant froid et insensible, s'il bouscule ses plans d'avenir, si ça le déstabilise - Laëstiel est bien la seule à pouvoir le faire. « j'aime bien l'idée. »

il porte une dernière fois la fourchette à sa bouche et laisse négligemment les couverts dans son assiette vide, se laisse tomber dans le fond de sa chaise, et reste quelques secondes en silence à observer sa chère et tendre petite soeur. « j'espère alors que Quinn ne se mettra pas entre nous » étrangement sérieux, serein dans sa voix et grave dans ses mots - son portable vibre, alors il sort de sa torpeur soudaine, et appuie sur la touche rouge sans quitter l'écran des yeux. « excuse-moi, j'ai une urgence, il faut que je retourne à l'Académie. Mais ça m'a fait plaisir de déjeuner avec toi. »

sans un seul regard en direction de sa cadette, Stelian revêt son manteau noir qui lui donne une allure si austère, interpelle un serveur pour régler l'addition, et se met à hauteur du siège de sa soeur avant de quitter la pizzeria. « je t'appelle plus tard. Encore bonne année, petite soeur. »

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» les fées _ laëstiel
» con altura — laëstiel
» ❝ queens never die — Laëstiel
» ❝ dominance — laëstiel
» laëstiel — fear is a prison ❞