Personne ne la voit. Bénies soient les étoiles ! Ça ne pouvait pas mieux tomber.

Bernice ne comprend pas tout de cet « échange d’alice » ; elle sait même pas si c’est permanent ou non, ne s’en inquiète pas ; elle aura bien le temps de se poser ces questions plus tard, si elle doit se poser des questions.

En se réveillant ce matin, elle a enlevé son bijou de contrôle et, pouf, elle ne voyait plus le bout de ses doigts. En sortant de sa chambre, elle a vu tous les autres étudiants tout aussi troublés qu’elle. Alors ça devait être normal. Good. La journée continue.

Sauf qu’une occasion pareille ne se représentera jamais. Le pouvoir d’invisibilité accordé à Bernice Holmes ? Il faut s’attendre à ce qu’elle l’use pour le bien de la cause commune. Et c’est pourquoi qu’elle est là, au milieu de la forêt ; foulard, manteau, pantalons, bottes et tuque de lutin flottants – parce que ouais, l’invisibilité, c’est nice, mais ce qui est plus cool, c’est de ne pas faire des engelures dans une mission hyper super importante qui la handicaperaient.

Puis, c’est aussi pour ne pas perdre la chère Daphne, qu’elle a évidemment entraîné dans l’aventure.

Ses mouvements son exagérément lents et se veulent aussi « discrets qu’un fantôme » (en oubliant que ses traces de pas dans la neige sont, bien sûr, visibles et que chaque fois qu’elle pose son pied au sol un scrouuuunch se fait entendre). Elle s’arrête derrière chaque arbre pour vérifier que le chemin et libre, et fait de grands signes à Daphne pour qu’elle la suive.

« On y est presque ! Regarde, le sapin est juste là ! »

Que diable deux jeunes filles dans la forêt veulent-elles bien faire d’un sapin ?
Mais le couper et le ramener à l’Académie pour le décorer bien sûr!