⌈ Je ne suis pas maniaque ! J’aime simplement que chaque petite chose soi à la place qui lui incombe. Ce n’est pas trop demandé quand même ? Il s’agit d’un peu de logique et de bon sens, rien de sensationnel. Si on veut retrouver les objets que l’on pose ci et là, le mieux est encore de les ranger et de leur définir une place qui ne changera pas tous les deux jours.
J’ai toujours aimé l’ordre, du plus loin que je m’en souvienne.
Moi, j’ai toujours eu besoin que les choses soient organisées pour m’y retrouver. J’ai hérité ça de notre père, je crois bien. Maman est quelqu’un de très tête en l’air alors, l’organisation et le rangement n’a jamais été son fort. C’est Papa qui s’occupait des tâches ménagères à la maison, on s’est beaucoup moquer de nous lorsqu’on était en petite école. Parce que papa ne travaillait pas et que maman travaillait. C’était idiot mais, après tout, les enfants sont bêtes à cet âge-là. Parfois même après, mais ça devient impossible à traiter passer un certain âge. Et puis, c’était une autre époque que celle durant laquelle j’ai grandis…
Il faut simplement savoir que je veux le meilleur de moi-même pour moi-même. Alors je me donne les moyens de parvenir à l’excellence dans les domaines qui me semblent importants ! J’aime aussi que les choses soient bien faites, si vous voyez ce que je veux dire. Si toute chose à une place, le rangement doit être impeccable. J’ai toujours eu à cœur de faire les choses jusqu’au bout. Si je m’étais lancée dans une formation qui ne m’avait pas convenue, j’aurais tout de même passé le diplôme afin de ne pas laisser quelque chose inachevé. Mais ce qui est encore plus agaçant, c’est lorsque tu t’échines à bien faire les choses pour que les autres n’en fassent qu’à leur tête. Je n’ai aucune patience, j’aime que les choses soient faites comme je l’ai décidé. Parfois, ça fini mal. Les gens disent que je suis trop autoritaire, que c’est pour ça que je n’ai pas de copine, que je ne suis qu’un « mal baisé ». Si, je vous assure, j’ai déjà entendu certains mômes qui visitaient la bibliothèque utiliser cette expression pour me désigner. Ils grandissent beaucoup trop vite de nos jours. ⌋
⌈ On m’a souvent dit que je ne parlais pas beaucoup de moi, c’est vrai. Je n’aime pas ça. Je déteste être le centre de l’attention. Et je ne vois pas l’intérêt de dévoiler ma vie au premier venu. Mais, au-delà de ça, j’ai besoin d’être en confiance avec la personne pour être totalement à l’aise. Sinon je suis incapable d’être moi-même. Je suis loin d’être bête, je dirais même que je suis plutôt intelligent, alors je sais lorsqu’on se paie ma tête ou pas.
Sinon je suis quelqu’un d’assez illustratif dans le choix de mes mots en règle générale, même si j’essaie de contrôler là. Après tout, j’utilise un langage fleuri alors, on va dire que j’ai un syndrome de Tourette un peu. (Comment ça c’est pas crédible ? Allez donc voir chez les Schtroumph si j’y suis !)
Pour finir, on va dire que j’suis un type plutôt fréquentable. Malgré mon langage et mes vieux soucis avec l’alcool, on va dire que je serais toujours là pour les personnes qui ont acquis ma confiance. Parce que j’estime que c’est la moindre des choses.
J’ai également du mal avec les personnes qui ne réfléchissent pas avant d’agir, qui sont un peu niais, avec les idiots de service et les personnes méchantes gratuitement. Je suis rancunier en règle générale et je n’aime pas perdre. Je déteste ça. Surtout si la personne est plus idiote que moi en face. Ça me met hors de moi. Heureusement pour moi, je suis assez malin généralement pour ne pas me laisser berner par leur mine candide. Alors je détourne leur attention avec une petite blague. Hey ! je suis très drôle et j’ai un excellent sens de l’humour, que vous le vouliez ou non. Vous connaissez l’histoire du pingouin qui respirait par les fesses ? ⌋
⌈ Je suis plutôt grand, je crois que je dépasse le mètre quatre-vingt-cinq de quelques centimètres. J’ai une silhouette athlétique puisque je prends soin de mon corps – et oui, ce n’est pas parce qu’on est un rat de bibliothèque qu’on est gros et qu’on a les cheveux gras. Je prends soin de moi par souci d’hygiène, pour me sentir bien dans mon enveloppe corporelle et puis parce que ça ne me fait que du bien. Je suis d’ailleurs très propre sur moi, mais ça doit venir de mon côté méticuleux et perfectionniste. Je porte constamment un costume, sans cravate. Noir. Avec une chemise blanche. Lors des week-ends, je m’autorise parfois un jean – bleu ou noir seulement, avec une chemise. J’ai la peau tannée, hérité de mon ancienne vie de marin, les cheveux bruns et les yeux tout aussi noirs.
Bon après, ça, vous ne pouvez pas le savoir normalement mais, j’ai quelques cicatrices sur le torse, je ne sais pas trop comment elles sont arrivées là mais elles se sont pointées un jour alors je suppose que ça doit venir mon ancien métier. D’ailleurs, vous voulez savoir le comble pour un ancien marin ? D’avoir le mal de mer. Ouais, elle est drôle aussi celle-là. ⌋
― ancien alcoolique, est sobre depuis trois ans.
― est très propre sur lui mais parle comme un charretier
― bois du café en intraveineuse
― a remplacer l'alcool par les sucreries
― a toujours le nez dans un bouquin
― est passionné par la littérature et peut se lancer dans des monologues sur un roman qu'il a aimé
― son péché mignon est la littérature pour ado et les comics
― lit relativement vite et possède une très bonne mémoire visuelle
― est fan de jazz
― fini les 3/4 du temps par dormir à la bibliothèque à force d'y rester pour lire ou bichonner ses bouquins
― prend le temps de trouver le bouquin parfait pour intéresser quelqu'un à la lecture
― ne forcera jamais personne à lire si le geste ne vient pas de la personne, mais encourage vivement à s'intéresser à la lecture
― est un aimant à chat, ils lui tournent toujours autour sans qu'il ne comprenne pourquoi
― collectionne les romans "Jane Eyre", il posséde actuellement une centaine d'exemplaire de cet oeuvre dans plusieurs langues et plusieurs éditions différentes
― aime bien les romans à l'eau de rose mais ne l'avouera jamais
― ne va jamais voir d'adaptation de livre au cinéma, ou en série, il sait qu'il sera toujours déçu
― a une passion secrète pour les bubble tea
― n'est pas cryptozoologue mais crois en ces créatures, fais donc généralement attention à certaines choses
― lit son horoscope dans le journal le matin et n'en tient compte que s'il est bon
― Son avis sur l'académie n'est pas négative ou positive. Il n'est pas là parce qu'il cautionne les agissements de l'académie et, s'il estime qu'elle va trop loin, il réagirait à sa portée. Néanmoins, l'encadrement d'un institut de ce genre lui permet de ne pas se sentir sous l'eau et en proie à replonger.
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― archie ―
La vie sociale, c'est dans un pub. Un petit pub dans une rue de Dublin, un pub qui deviendra un endroit touristique incontournable. Mais pour l'instant, c'est qu'un petit pub de quartier dans lequel un homme aura rencontré une femme. Elle n'était pas la plus belle de la ville, il n'était pas le plus beau du quartier, mais ils s'attirent. Leurs regards se croisèrent au détour d'une pinte de Guinness et d'un air de musique rythmé. Ils passèrent cette soirée sans se parler, sans s'approcher. A simplement se lancer des regards, ici et là, sans oser se lancer, sans oser s'approcher. Ce soir-là, ils rentrèrent chez eux seul, chacun de leur côté. Il fallut plusieurs semaines pour que l'occasion se présente de nouveau. Et si Harold avait laisser passer sa chance une première fois, il ne recommença pas une deuxième fois. Il n'attendit pas deux heures avant d'oser aborder cette jeune qui était, à ses yeux, plus belle encore que lorsqu'il l'avait vu ces semaines plus tôt.
Ce soir-là, ils dansèrent toute la nuit, main dans la main, le rire au bord des lèvres. Il la raccompagna comme un gentleman, sans à peine la toucher alors qu'ils venaient de passer une soirée l'un contre l'autre. Pour le remercier, au pied de son immeuble, elle lui offrit un baiser avant de rejoindre Morphée.
Leurs rendez-vous furent doux, lents, ils prenaient leurs temps. Pour s'appréhender, se connaître, s'apprécier. Et ça leur réussi, parce qu'ils n'aimèrent jamais quelqu'un plus qu'ils ne s'aimaient l'un et l'autre. Alors, quelques années après leurs rencontres, Harold demanda Tabatha en mariage. Elle n'hésita pas une seconde avant de lui sauter au cou en lui répondant oui. La cérémonie se déroula dans l'année, lui n'avait que peu de famille et elle en avait une restreinte. Et puis, ils n'avaient pas un budget pharamineux alors, c'était pour le mieu.
Harold était marin, il avait toujours eu une passion pour l'océan, depuis son plus jeune âge. Alors, quand il avait pu s'engager sur un bâteau, il n'avait pas hésité une seule seconde. Tabatha, elle, était couturière. Elle travaillait dans la petite boutique que ses parents avaient ouverte lorsqu'elle était enfant. Avec leurs maigres revenus, ils avaient réussi à louer un appartement en bord de mer, à cette époque là c'était encore abordable pour un jeune couple. Ils y contruirent leur nid douillet, leur endroit à eux. Jusqu'à ce que Tabatha tombe enceinte. Ce fut la plus belle nouvelle qu'Harold pu apprendre dans sa vie. C'était un homme bon qui se contentait de vivre les choses simplement.
Lorsqu'il pointa le bout de son nez, le petit garçon fut baptisé Archibald Caroll, en l'honneur des parents de Tabatha. Et il rendit ses parents heureux comme ils ne l'avaient jamais été. Maintenant, ils étaient sûr de pouvoir aimer encore plus que ce qu'ils ne l'avaient imaginé.
chapitre 1 ;;La ville s'agrandit, la capitale devient attractive. Tout comme Archibald. La vie est douce, paisible. Elle est rythmée des événements de la vie, et du pays. Tabatha continue de travailler comme couturière jusqu'à ce que ses parents partent à la retraite. Elle hérita de la boutique de ses parents et travailla deux fois plus dur. Alors, Harold arrêta de travailler. Il était fou de son fils et pouvoir s'en occuper toute la journée était une tâche qu'il faisait avec un plaisir non dissimulé. Alors il s'occupait également de la cuisine, du ménage, des courses, de la maison.
Archibald, lui, adorait sa vie. Il n'était qu'un petit garçon mais, il aimait ces moments passés avec son père. Harold profitait de ces moments pour lui apprendre des notions différentes. Harold a toujours été un homme du genre passionné, charmant et surtout pédagogue. Alors, il apprend à son fils à faire des noeuds marins, à lire, à apprécier l'air marin, à cuisiner, à être un homme bien. Leur relation est particulièrement forte, et Archibald développe au contact de son père ses deux passions : la mer et les livres. Si sa mère est moins présente, elle n'en est pas moins très active dans l'éducation de son fils.
Finalement, Archibald rentre à l'école. Il n'est pas le petit garçon le plus populaire mais, il a quand même un bon ami. Un petit garçon du même âge, le genre grand fou qui vous emmène dans des plans aussi foireux les uns que les autres. Mais Archie adorait ça. Il le suivait sans se poser de question et récoltait les mêmes punitions que lui, au grand damne de ses parents. Si Tabatha s'amusait un peu de la situation, Harold ne savait pas comme y apporter de solution. Alors il punissait son fils. Dans ces moments là, Archibald s'enfermait dans ses livres, voguant dans des univers qui dépassaient la compréhension de ses parents. Ils n'avait jamais compris à quel point la plongée de leur fils dans ces ouvrages était profonde. Jamais.
chapitre 2 ;; Et puis, les choses changent. La modernité s'installe, la ville évolue. Et le quotidien peut voler en éclat à cause d'une toute petite chose. Une chose qui était presque invisible aux yeux de ceux qui n'y faisait pas attention.
Pour Harold et Tabatha, leur fils était un passionné de lecture qui s'y plongeait corps et âme. Ils ne parvenaient généralement pas à le sortir de sa lecture immédiatement. Il le pensait également doté d'une imagination débordante, rien d'extraordinaire pour un enfant de six ans. Lorsqu'Archie racontait à ses parents une histoire qu'il avait lu, il y mettait tellement de détails et de description que ses parents semblaient pouvoir voir l'histoire à leur tour. Jusqu'à ce qu'un homme cogne à leur porte. Un homme dans un costume, un homme qu'ils n'avaient jamais rencontrés. Cet homme leur expliqua que leur fils avait des capacités, des capacités qui dépassent l'entendement humain. Harold et Tabatha n'y comprenaient rien. Aucun d'eux n'avait d'Alice alors, ils mirent du temps à comprendre. Un temps qu'ils n'avaient pas vraiment.
Archibald fut emmené. Sans vraiment leur laisser le choix. Le déchirement fut d'autant plus violent qu'Archibald aimait ses parents passionnément et que la réciproque était vraie également. Archibald ne comprenait pas, il n'avait rien fait de mal, il était quelqu'un de sage. Alors il ne comprenait pas pourquoi il était puni comme ça, séparé de ses parents et mis dans un institut. Archibald avait peur, il était seul dans un endroit inconnu, et ça n'avait jamais été le cas avant. Archibald se referma sur lui-même. Il passa tout son temps à la bibliothèque jusqu'à ce qu'un conseiller pédagogique l'envoie consulter le psychologue scolaire. A partir de ses dix ans, il fut donc suivi en thérapie. Les premiers mois ne furent pas glorieux mais, il finit par s'ouvrir peu à peu. Il retrouve le goût de vivre, de s'intéresser. Il passe son temps le nez dans des romans de capes et d'épée, dans des romans mettant en scène des pirates ou des marins. De quoi lier ses deux passions.
Ses notes furent meilleures et sa maîtrise de son alice s'améliora également peu à peu. Malgré tout, Archibald ressentait le vide laisser par l'absence de ses parents. S'il leur écrivait énormément, ne pas les voir lui faisait toujours beaucoup de peine.
chapitre 3 ;; Et la vie passe, elle file comme si on avait le temps alors que finalement, ce temps, on ne l'a jamais vraiment. Pourtant, lorsqu'on est jeune, on est sûr de ne pas être touché par le passage de ce temps qui nous donne l'impression d'être interminable. Au final, on se rend vite compte qu'on aimerait bien quelques heures en plus dans une journée, quelques jours de plus dans une semaine, quelques semaines de plus dans un mois ou encore quelques mois de plus dans une année. Pourtant, on n'aura jamais rien de tout ça.
Archibald ne s'en rendait pas compte, alors il passait ce précieux temps plongé dans des livres qui, étrangement, lui apprenait des facettes de la vie qu'il n'aurait pas forcément appris autrement. C'est comme ça qu'il se retrouva avec des manies qui n'étaient parfois pas les siennes, mais qu'il avait adoptées par mimétisme. L'une de ces manies s'était révélé lui attirer parfois des ennuis. Il avait attisé sa curiosité et commençait à mettre son nez partout, notamment là où il n'aurait pas dû le mettre. C'est en écoutant à la porte de la salle des profs qu'il s'est retrouvé nez à nez avec Tino. Tino, c'était le gamin bagarreur qui n'avait que faire du règlement, c'était le type fou qui voulait vivre sa vie à fond, parce que Tino, il avait pris conscience lorsque son père était mort que le temps viendrait à manquer à un moment ou un autre. Alors il n'en perdait pas une miette, et peu importait ce que les adultes voulaient lui imposer. Archie était quasiment tombé à ses pieds lorsqu'il avait ouvert la porte à la volée. Il n'avait pas entendu la suite, il avait simplement compris que le professeur hurlait à Tino de revenir alors que ce dernier avait attrapé la main d'Archie pour l'embarquer avec lui comme on s'encombre d'un obstacle trop compliqué à dépasser. Archie l'avait suivi jusqu'à ce que son cœur ou ses jambes ne suive plus. Il n'était pas particulièrement sportif à cette époque. Ils s'étaient arrêtés derrière un bâtiment que le brun n'avait pas reconnu sur l'instant, et cet événement avait marqué le début d'une amitié inébranlable.
Bien qu'au fond, l'amitié ne fut pas le seul sentiment qui réunit les deux garçons. Archibald ne s'en était rendu compte qu'à la fin de ses études. Tino n'était pas que son meilleur ami, il donnerait littéralement sa vie pour lui. Et sa présence lui était indispensable. Il n'avait jamais ressenti ça et il n'avait jamais vraiment compris comment il en était arrivé là. Il n'avait jamais particulièrement été attiré par les hommes ou les femmes - enfin, il savait trouver l'un ou l'autre beau, mais il ne s'était jamais lancé dans une relation amoureuse sur le simple fait de trouver une personne physiquement belle. Mais il sentait qu'il pourrait passer sa vie comme ça avec Tino, il sentait aussi un désir naître au creux de son ventre, qu'il n'avait jamais eu avant pour quiconque. La puberté avait joué un rôle particulier dans cette situation, mais leur proximité n'était pas non plus anodine.
Archibald ne dit jamais rien à son ami. Jamais avant leur dernier jour de classe. Ils recevaient leurs diplômes. Si Tino avait aidé Archibald à profiter de la vie, lui l'avait aidé à rester concentrer sur des études. Et ils avaient tous les deux réussi haut la main. Alors, à la simple pensée de ne plus passer toutes ses journées avec Tino, Archie sentie qu'était venu le moment de tout avouer. Mais il n'avait pas prévu de le faire, alors les mots quittèrent ses lèvres dans une précipitation qu'il ne lui connaissait pas. Et l'expression sur le visage de son ami changea du tout au tout.
Ce jour-là, Archibald perdit l'affection d'un ami qui lui était cher. Il rentra chez lui meurtri par cette relation. Mais il retrouva ses parents, avec quelques années de plus, mais il était heureux de pouvoir compter sur eux.
chapitre 4 ;; Pendant une année, Archibald chercha un métier. Il avait un diplôme, mais il n'avait pas d'expérience. Il pourrait profiter des connexions de l'institut, mais il n'en avait aucune envie. Alors son père lui proposa de naviguer avec lui. C'était un métier de marin-pêcheur, mais, au fond, Archie était toujours passionné par l'immensité des océans. Il n'hésita pas longtemps avant d'accepter.
La sensation du vent sur sa peau, l'irritation causée par le sel dans l'air, l'odeur de la marée et du poisson, c'était étrange, mais il aimait tout ça. Il aurait pu naviguer de mille et une façon différentes, mais au fond celle-là lui plaisait plus qu'il n'aurait pu le penser. Les journées étaient simple, il se levait extrêmement tôt pour prendre la mer et ramener aux premières lueurs de l'aube du poisson frais à la criée. Là, il triait l'arrivage et vendait aux restaurateurs locaux et aux poissonniers qui iraient bientôt sur les marchés et dans leurs commerces pour proposer leurs prises aux clients. Après ça, il s'occupait des comptes de son père pendant un moment, il notait les ventes, les achats, les dépenses. Il créait un budget, il faisait de l'épargne pour l'entreprise de son père. Après ça, ils rentraient tous les deux, prenaient une douche et faisaient une sieste. En fin de soirée, après le dîner, il sortait dans les rues de Dublin et se baladait avant de s'installer dans un pub. Il aimait cette ambiance joyeuse et bonne enfant qui régnait dans ces établissements. Et la musique et la bière y étaient particulièrement bonnes. Secrètement, il rêvait de trouver à son tour la personne qui comblera sa vie dans ces lieux, comme ses parents s'y étaient trouvés.
Mais Archibald n'était pas homme à se laisser emmener au lit au premier soir. Il n'arrivait pas à se faire à cette idée. Alors il attendait simplement. Au fil des mois, il s'était fait des amis dans le coin, il avait un petit groupe avec lequel il sortait régulièrement. Lorsque l'une de ses amies lui présenta son frère, il fallu encore plusieurs mois avant qu'Archibald ne consente à se laisser aller dans les bras de cet homme. Il avait mis ça sur le compte de cet ami qui l'avait rejeté à l'académie, mais au fond, il avait besoin d'arriver à se sentir sur la même longueur d'onde que la personne pour réussir à laisser ses sentiments et son désir s'exprimer.
Tiernan était au fond tout ce qu'il avait toujours eu besoin de rencontrer. Il avait la joie de vivre, cette envie de profiter du moindre moment qu'on lui offrait, l'air dangereux, l'air casse-cou. Il avait ce côté qui donnait à Archie l'envie de se lancer dans de nouvelles aventures. Il était beau aussi, ce qui ne gâchait rien.
Archibald avait 22 ans passé de plusieurs mois lorsqu'il vécut sa grande histoire d'amour. Celle avec un grand H.
chapitre 5 ;; Tiernan et Archibald, ça coulait de source. Ils étaient faits l'un pour l'autre, chacun avait des étoiles dans les yeux à chaque fois qu'il parlait de l'autre. On aurait pu croire leur histoire sortie d'une comédie romantique à deux sous, mais elle était réelle. Archie n'arrivait pas à savoir pourquoi il avait le droit à autant de chance. Leur idylle dura deux ans. Deux années merveilleuses pendant lesquelles le brun savait qu'il avait trouvé la personne avec laquelle il voulait passer le restant de ses jours. Quand il y repense maintenant, il se dit qu'il était fou de croire qu'à 23 ans, on savait avec qui on vieillirait. Pourtant, lui, il n'en avait jamais douté.
Et puis leur bonheur explosa le jour où lors d'un match de football, Tiernan fut un peu bousculé et se cassa le bras. Dans un premier temps, on pourrait croire que ça n'était rien d'anodin, les accidents arrivent. Sauf que le choc n'avait pas été suffisamment violent pour ça. Au bout de plusieurs mois, on diagnostiqua à Tiernan une forme de cancer des os qui n'avait que peu de chance de guérison. Cette nouvelle chamboula tout dans leur vie. Dans le petit appartement dans lequel Archibald avait peu à peu accumuler ses affaires, l'ambiance s'alourdit et ne fut plus jamais emprunte de ce bonheur sans faille auquel ils avaient goûté jusque-là. Tiernan, égal à lui-même, voulait continuer de mordre la vie à pleines dents tant qu'il en était encore capable. Archie voulait absolument qu'il subisse un traitement qui lui permettrait de s'en sortir. Alors ils firent un compromis. Tiernan subirait le traitement tant qu'il le voulait bien, mais si celui-ci l'empêchait de vivre, il arrêterait.
Archibald n'avait pas encore 26 ans lorsque Tiernan s'éteint. Ils venaient de passer un week-end dans le sud du pays, dans un hôtel de Cork. Ils avaient fait l'amour tout le week-end entre deux visites de la ville. Ca faisait plusieurs semaines qu'il avait cessé de se rendre aux séances de chimiothérapies. En rentrant, Tiernan était fatigué. Il s'était installé dans le canapé et avait demandé s'ils pouvaient manger indien en allumant la télévision. Archie avait acquiescé gaiement et avait pris de quoi payer. Il l'avait embrassé avant de descendre. Alors qu'il attendait d'être servi, une boule s'était formé au centre de son estomac. Comme s'il l'avait senti. Archibald avait eu le temps de se préparer, mais est-on jamais réellement préparé à la perte d'un être cher ?
Lorsqu'il avait de nouveaux passé, la porte, ce soir-là, il avait retrouvé Tiernan dans son canapé, les yeux clos. On aurait pu croire qu'il dormait simplement, mais Archibald savait. Alors ses jambes le lâchèrent et il s'écroula au sol dans un bruit sourd, les larmes roulant silencieusement sur ses jours.
Archibald avait 25 ans et sa grande histoire d'amour avec un grand H venait de s'éteindre.
chapitre 6 ;; Archibald ne s'est jamais vraiment remis de la mort de Tiernan. Il avait vécu les jours suivant comme s'il était spectateur de sa propre vie. Comme s'il vivait tout ça depuis l'extérieur. Il avait tellement pleuré ce soir-là, avant d'appeler une ambulance, qu'il n'avait plus de larme. Il avait décidé de rester dans l'appartement qu'il avait occupé avec lui pendant ces derniers mois, mais c'était plus un fait qu'une décision. Il y revenait sans cesse, s'asseyant dans le canapé pour regarder dans le voir l'écran de télévision qui diffusait des nouvelles dont il n'avait que faire. Finalement, il prit l'habitude de ne pas rentrer tout de suite chez lui après le travail. Il prit l'habitude de fréquenter un pub dans lequel il n'avait jamais mis les pieds avant. Il venait là et la musique et le whisky lui faisait oublié pourquoi il était triste. Ou du moins, ils faisaient taire la conscience qui le ramenait à sa tristesse.
Tiernan était mort.
Et il était seul.
À quoi bon continuer de se battre ?
Le rituel était le même tous les jours, si bien qu'il finissait par rentrer chez lui ivre mort, il dormait la plupart du temps sur le canapé, incapable de se dévêtir pour rejoindre son lit. Le matin, il prenait un café qu'il rallongeait avec une dose de whisky. C'était la même combinaison dans son thermos. Parce que le scotch le faisait se sentir mieux. Et que sans lui, il n'aurait pas eu la force de se lever le matin.
Sauf que l'ivresse et la tristesse ne font pas bon ménage, et Archibald devenait violent. Ses parents ne savaient plus comment l'aider et ses amis le fuyaient peu à peu. Seule la sœur de Tiernan continuait à vouloir lui secouer les puces. Elle avait le même tempérament que son frère et lui rabâchait les oreilles qu'il n'aimerait pas le voir dans un pareil état. Au final, Archibald traîne avec les autres marins aux abords du port. Il change ses habitudes de nouveau, traîne avec des mecs un peu louche qui profite de son état pour le dépouiller, pour s'offrir des coups grâce à lui. Et c'est le déclic qui lui faut un jour, lorsque la sœur de Tiernan le retrouve au petit matin dans une ruelle, dépouillé de ses effets personnels et sentant l'urine. Il fond en larmes dans ses bras et elle le ramène chez lui.
Archibald à 29 lorsqu'il assiste à sa première réunion des Alcooliques Anonymes. Il ne dit rien, il est au fond de la salle. À sa deuxième séance, on lui attribue un parrain, un grand type d'une cinquantaine d'années qui a sombré dans l'alcool après la crise économique. C'est difficile au début, il a l'impression que personne n'a pu souffrir autant que lui. Jusqu'à ce que son parrain lui raconte qu'il a tué sa femme dans un accident de la route parce qu'il avait trop bu. À partir de ce jour, Archie insista. Et il se reprit en main.
Au bout de trois mois, il rechute. Il est sorti avec des collègues marins, des bons cette fois, mais ils l'ont encouragé. "Une petite goutte, ça peut pas te faire de mal". Alors, il a déménagé. Il est retourné dans le seul endroit dans lequel son pouvoir pouvait lui servir à quelque chose, et surtout dans le seul endroit qui lui fournis un cadre. Un cadre loin des bouteilles d'alcool et des tentations. Et ça fait trois ans qu'il n'a plus touché une goutte d'alcool grâce à ça. Il n'aime pas particulièrement l'académie, mais elle l'aide étrangement à tenir. Elle l'aide à rester sur le chemin qu'il a pris. À corriger sa trajectoire. Il n'approuve pas forcément toutes les méthodes et les décisions des entités supérieures, mais il accepte sans broncher pour le moment.
à lui d'écrire la suite de son histoire.
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Sujet: Archie ∇ Drink a beer, sing a song Make a friend, can't we all get along 
hello, this is fall again.
il est trop cool
je l'aime déjà 
(à quand un débat passionné dans une session façon club de lecture ?)
(et c'est prévu muhaha)
Scars to your beautiful
il est tellement bien omg
