Archie organise sa vie par playlists.

Quand il est de bonne humeur et quand il a besoin de canaliser son trop-plein d'énergie, the Prodigy et les Ramones le font sauter et danser comme un dingue. Il déhanche son bassin et twiste ses pieds en secouant sa tête. Les riffs de guitare et la batterie énervée lui rappellent son pépé, un loup-garou lui aussi, qui s’entêtait à écouter ses cinquante tours les nuits de sa transformation. Il rit aux éclats en pensant au vieil homme qui hurlait à la lune pendant les solos. C’est avec cette musique qu’il a appris à canaliser sa bestialité et à l’accepter comme une force.

Quand il a le mal du pays, il écoute Ella Fitzgerald et Patti Smith. Il lui suffit de fermer les yeux pour se retrouver transporté en Inde, dans son enfance, avec ses grand-parents. Il se rappelle des livres de Jack Kerouac ou Rudyard Kipling que sa grand-mère le forçait à lire. Il écoute ces chansons quand il se sent affreusement seul et irrémédiablement triste. Cette playlist l’émeut et lui rappelle comme il aime sa famille et ses proches.

Sa playlist secrète comporte du basshunter et du Linkin Park. Il rit nerveusement et son coeur lui serre quand il l’écoute. Il se rappelle comme ça le faisait souffrir d’être mis en marge à ses débuts à l’académie. Il faisait partie des laissés pour compte, ceux qui devaient ramper pour recevoir de la sympathie et de la reconnaissance. Quand il venait d’arriver, on ne faisait pas confiance en sa maiìtrise, et il passait les pleines lunes avec des bijoux de contrôle. A force d’acharnement et de persévérance, il était parvenu à montrer qu’il avait déjà appris à contrôler son pouvoir ; ou qu’en fait, ça ne lui avait jamais échappé. Car ce que ces professeurs ne comprenaient pas avec leurs préjugés, c’est qu’Archie n’a jamais vu son alice avec le filtre des mythes médiévaux de l’Europe. Pour ses grand-parents comme pour lui, se transformer en loup ne signifiait pas de devenir sauvage, mais de gagner une intelligence plus sensible.

Depuis quelques années, les playlists de genres très divers se sont multipliés sur son téléphone dans un fouillis très organisé. Ça avait commencé au du lycée, quand on lui avait permis de ne plus porter ses anneaux. Il avait retrouvé son alice avec un sentiment de plénitude, comme s’il se retrouvait lui-même après des années. Il avait réappris à sentir, à pressentir aussi, avec sa sensibilité animale. Cela lui avait permis de se rapprocher de beaucoup de gens, de s’occuper d’eux avec un authentique intérêt et une sincérité touchante car elle venait de son coeur de loup.

maîtrise de l'alice (9/10)

discipline (6/10)

détermination (7/10)

résultats scolaires (7/10)

implication dans la vie de l'académie (9/10)