juste histoire de // narcisse

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juste pour savoir si ça va, ou pas

La veille ne s’était pas bien passé. Pas du tout. Et la nuit, encore moins. Chrome en a vomi ses tripes. On pourrait croire qu’il avait trop bu mais non, la seule boisson qu’il avait ingurgité était une bière au restaurant. Après, il était rentré tard seulement pour faire une promenade de nuit. Avoir de l’air frais, souffler.
Mais cette nuit, c’était un des pires rêves qu’il ai pu avoir. Se dégoûtait. Il était quelque chose qu’il n’était pas. Des pensées qu’on lui a mit dans la tête, alors il a dû imaginer, rêver que c’était ça son vrai lui : qu’il était violent. Même dans les moments les plus charnels. De même que dans ce rêve, voir cauchemars, il était ivre. Vraiment… Alors que le Sparta n’est pas un gros buveur ( d’ailleurs il ne tient pas du tout l’alcool ). C’était ignoble. Ignoble, se dégoûte… Vraiment.
Le jeune bicolore avait mit du temps à sortir de son lit, mais assez rapidement pour ne pas louper les cours. Reprendre son sérieux, concentré sur ce qu’on pouvait lui apprendre, le mettre en tête. Evidemment que Chrome a sourit à ses amis, à discuter… Mais n’a en aucun cas raconté ce rêve. Il voulait absolument l’oublier.
D’ailleurs, pourquoi rêver de Narcisse. Alors qu’il le déteste encore plus qu’avant.
Pourquoi aujourd’hui il avait fait attention aux mains du garçon aux cheveux roses. Peut-être parce qu’hier soir, il avait entendu quelque chose. Vu du sang à l’arrêt de bus. Avait fait le rapprochement, ne voulait pas y croire. Ne s’était pas retourné.
Voulait confirmation. Ça l’emmerde, vraiment. Chrome s’est dit que c’était de sa faute. Ouais, t’es allez peut-être un peu loin en l’embrassant juste pour l’emmerder. T’aurais pas dû. Vraiment pas. Mais tu pouvais pas t’en empêcher.
Un gars calme, sérieux et pourtant… Il peut piquer. C’est rare. Mais qu’on en l’emmerde de trop, il peut rendre. Et ça, pas grand monde le sait. Narcisse en a eu les frais.

Pourtant, c’est devant la chambre de ce dernier que Chrome se retrouve. Veut avoir confirmation. Juste histoire de se dire “c’est donc lui qui s’est fait mal à l’arrêt de bus”, oh arrête Sparta, tu le savais très bien. Arrête de mentir. Tu le sais, tu as toujours sû. Non ?
Il frappe à la porte. Attend une réponse.
Un souvenir de son rêve, c’est très flou (comme tous les rêves trop de temps après), mais il se souvient qu’il avait frappé imaginairement à cette porte la nuit dernière.

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Soirée cauchemardesque, nuit cauchemardesque, journée qui commence mal, forcément. Narcisse ne pensait pas qu’on pouvait tomber aussi bas dans l’horreur. D’habitude, c’est lui qui se complaît à arracher les cœurs des poitrines, à faire le plus de mal possible. Il ne pensait pas qu’un jour, ça sera son tour de subir l’humiliation.

Juste retour de bâton.

Il a pris de longues minutes à s’endormir. Acacia l’a aidé à son retour à l’Académie, mais il n’a pas osé lui demander de passer la nuit avec lui. Il aurait dû. Il aurait chassé les chimères qui l’ont broyé.

Ses rêves avaient été terribles. Une situation à laquelle il rêvait pourtant, et qui s’est retournée contre lui. Il s’est réveillé en plein milieu de la nuit, seul. Il ne sait pas s’il a hurlé, s’il a fait quoique ce soit de compromettant, mais… personne ne lui a rien dit. Il s’est levé, s’est enfermé dans la douche et s’est roulé en boule sous l’eau froide. Sans doute sera-t-il bientôt malade. Mais c’était la chose la plus logique à faire après ce songe perturbant.

Il n’était pas allé courir ce matin-là. Il était resté prostré dans ses draps défais, perdu et épuisé. Il s’était traîné jusqu’à la salle de cours, moins étincelant que jamais. Il avait tenté de reprendre contenance, et les quelques questions qu’on lui avait posé avaient été balayées d’un nonchalant revers de la main et d’un sourire terne, terriblement faux.

Il n’avait pas une seule fois posé son regard sur son ex, qui pourtant partageait la même classe.

Directement après la sonnerie signifiant la fin de la journée, il était retourné à sa chambre. Il avait refait trois fois le lit, avait tout nettoyé, tout rangé, stressé. Il était retourné sous la douche et s’était interrogé sur la cause de tout ce remue-ménage dans sa tête comme dans son corps. Il n’avait pas faim, incapable depuis la veille d’avaler quoique ce soit.

Les restes de restau chinois finiront sûrement à la poubelle.

Misérable insecte.

Rampant pour survivre.

Il avait fermé les yeux, prêt à se faire happer par le sommeil quand de petits coups ont retenti contre la porte close. Il a soupiré, a grogné et a maudit la personne qui pouvait bien le déranger alors qu’il n’était pas bien – sachant que lui-même ne se gênait pas d’embêter autrui dans de pareils moments.

Il se traîne vers la porte, tout juste vêtu d’un jogging et d’un sweat rose dans lesquels il a chaud. Acacia sans doute. Encore inquiet de le supporter dans cet état. Plus il avance et plus il a honte de lui. Plus il ne pense pas mériter le jeune homme qu’il apprécie tant.

Machinalement, les yeux vides et froids, sa main tourne la poignée qui le sépare de son mystérieux visiteur. Et quand il le reconnaît, ses pupilles se dilatent et c’est comme s’il l’avait frappé au visage dès son arrivée. L’effroi se peint sur ses traits d’enfant peu sage et il lui claque la porte au nez.

Mais ce sont d’autres souvenirs d’un moment similaire qui lui emplissent à maintenant la tête et il a envie de hurler.

Il ne laissera pas son rêve devenir réalité.

Halloween

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La scène est bien trop similaire. Ça lui fait peur… Comme s’il n’avait pas confiance en ses actes, en lui-même. Mais lui, ce garçon, lui a fait douter sur beaucoup trop de choses. Sur sa nature même, et ça l’énerve. Beaucoup trop. Chrome va essayer d’être… Sympa. Seulement par politesse, sympathie s’il en a la volontée.
Mais l’autre, n’avait pas l’air de vouloir le voir… Tant pis ? Mm… Mais Chrome voulait s’assurer de certaines choses importantes. Par formalité ? Peut-être.
Ce claquement de porte au nez était un non très clair. Alors comme ça le baiser l’avait tant fait souffert ? Une petite flamme au fond de Chrome appréciait ça. L’autre, la plus grosse s’en voulait énormément… Il voulait lui faire payer c’est sûr. Mais si c’est à cause de lui que le trois étoiles s’est fait mal, s’est fait saigner, alors oui qu’il s’en veut.

Quelques secondes de silence s’installent. Il fallait réfléchir, prendre son temps. Un peu de volonté, allez Chrome force un peu les choses. Comme dans ce rêve.
Non, jamais, jamais il ne voulait forcer comme ça. Cette forme cauchemardesque qu’il avait pu prendre dans ce rêve. Ça lui donnait à nouveau de vomir.
Encore quelques secondes d’attentes. Puis finalement ce fût une grosse minute qui sépara le première et la deuxième tentative.

Toc à nouveau.

▬ … Je sais que tu ne veux pas me voir. Ça ne me dérange pas que l’on parle à travers ta porte. Je m’en fiche.

Chrome se passe une main dans sa nuque. Se calmant un peu avec sa main froide.

▬ J’vais pas passer par quatre chemins… J’ai vu du sang à l’arrêt de bus, et j’ai vu tes bandages aujourd’hui. Je me demandais s’il y avait un rapport.

Au fond de lui, il le savait. Sparta voulait simplement une confirmation de l’intéressé.

kaspbarks

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Il fallait qu’il parte. Parce qu’il bouillait d’émotions tout à fait contradictoires et qu’il n’aurait jamais cru pouvoir ressentir, surtout pour un mec comme Chrome qui le laissait avant plus ou moins indifférent. Un volcan prêt à exploser, et personne, à commencer par lui, ne voulait voir le résultat.

D’un côté, il voulait rouvrir cette porter, se jeter à son cou et le serrer contre lui pour ne pas qu’il s’en aille. De l’autre, il voulait lui faire manger le sol. Car il avait réveillé la bête, toutes ces choses qui sommeillaient en lui depuis des années et dont il ne pouvait même pas soupçonner l’existence. Ça lui faisait peur, à Narcisse. Il ne voulait pas tomber dans la normalité de ces gens qui ressentent toute une myriade, palette de sentiments et qui l’assument. Il ne voulait pas être faible. Il voulait continuer à être Narcisse-Ange d’Alba, cette créature haïe et qui ne sait pas aimer.

Mais Chrome ne part pas, et ça l’angoisse.

Il a envie de se rouler en boule, pathétique animal qui aurait besoin d’aide mais qui n’en trouverait pas. Nulle part.

Peut-être qu’il ne mérite simplement pas d’être soutenu.

Il s’en est jusqu’ici très bien accommodé.

– Je ne veux ni te voir, ni t’entendre, complète-t-il.

Ce rêve le tuait. Il s’y était passé trop de choses qui l’avaient ébranlé. Et il ne parlait même pas du principal. Il pensait aux paroles échangées, qui doucement disparaissaient de son esprit comme s’effacent tous les songes, mais qui lui laissaient un sentiment désagréable.

– T’as vu du sang, c’est peut-être un pigeon qui s’est planté là. J’ai des bandages, je me suis cogné en rentrant cette nuit et j’ai préféré cacher mon bleu.

Menteur. Mais il espérait que ça suffirait. Il soupire longuement. Il sait que l’excuse est pathétique, il sait que jamais Chrome ne le croira. Que peut-être même qu’au fond de lui il sait la vérité, comme s’il l’avait vu de ses propres yeux.

Mais pas aidé, soutenu. Alors qu’en ce moment, ce n’était pas d’un baiser plein de haine dont il avait besoin, mais de bras autour de son corps qui le serrent fort.

Il ne l’avait jamais embrassé avec haine. Une fois car il en avait envie, une fois par colère, la dernière fois par désespoir, et car il aimait trop la douceur de leurs lèvres pressées ensemble.

– Et même, qu’est-ce que ça peut te faire ? Tu devrais être content que je me sois explosé la main contre un mur pour toi, Chrome. Tu aurais sûrement préféré que je finisse sous les roues du bus, dommage. Je suis désolé de ne pas t’avoir donné ce plaisir !

Halloween

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Très bien. Parfais. Ok, alors il est prêt à repartir. Pas la peine de s’éterniser. On veut pas l’voir, pas l’entendre. Pas de soucis. Chrome voudrait effacer Narcisse de ses pensées. Si c’était facile.
Le deux étoiles a un peu de coeur quand même. Si quelqu’un se fait mal physiquement, il lui demander. Même si c’est psychologique, prendra beaucoup de temps pour ses amis. Et un peu avec l’autre. Parce que, c’est par politesse. Pas bon sens. Ils étaient anciennement ensembles. Sont camarades de classes, se sont vu hier soir. Alors, normal qu’il prenne des nouvelles. S’informe, veut savoir. Au moins un peu.
Le ventre qui tourbillonne. Les souvenirs qui réapparaissent. Pourquoi d’ailleurs ? À ce moment ? Affreux.
Un pigeon ? Sérieux ?
Chrome lâche un rire, pense que c’est l’Alba le pigeon. Mm… C’était une blague nulle, sans goût. Juste pour lui-même Dans l’histoire c’était Chrome le pigeon de la farce il y a quelques années.

Bref, Chrome ne le croit pas. Au fond il savait que c’était lui. Bien trop de preuves. Il ne l’avait pas vu… Juste entendu. Le hurlement, le bruit des poings. Mais le rosé est trop fière pour l’avouer. C’est sûr… Bien trop.
C’était la phrase de trop. Et là c’était la tête de Chrome qui faisait n’importe quoi. Il va exploser, hurler, l’insulter. Il n’en pouvait plus. Avait l’impression de s’approcher trop près d’un tonneau nucléaire. Ça pique, ça fait mal.

▬ ………… Non.

Il sert les poings.

▬ Non, tu me feras pas croire que je suis sans coeur à ce point. Tu m’as déjà fait penser trop de choses horribles à mon sujet. Tu m’as déjà assez retourné le cerveau comme ça Narcisse. N’essaye pas de me faire croire ça. Joue pas les faibles avec moi. Joue pas avec ce que je sais de moi. Je suis pas comme ça. La seule chose mauvaise en moi c’est : toi.

Donne un coup de pied sec (mais non violent) dans laporte du garçon.

▬ T’es mauvais pour moi Narcisse ! Et ce sera la dernière fois que je te demanderais de tes nouvelles.

kaspbarks

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Et le jeune homme, plutôt que de lui parler avec calme, discuter avec lui, s’emporte et s’énerve. Et Narcisse ne sait plus quoi faire. Car il n’a pas l’habitude de désamorcer des conflits. Il aime les provoquer, mais s’enfuit toujours avant d’être submergé. Là, il est dedans jusqu’au cou et a peur de se noyer.

Doit-il se confier à Chrome ? Lui dire la vérité ? Sur tout ?

Il est diabolisé par le garçon. Il ne cesse de l’entendre depuis quelques jours, depuis qu’ils se sont revus deux fois pour ce travail. Il ne le garde pas en haute estime, et ça fait bizarrement mal. Il ne se sent pas bien et il a froid.

– Arrête de m’accabler !

Il commence à crier. Car son calme s’effrite, car ce garçon lui fout des coups de pied et de poing en plein dans le cœur, à vif.

– Arrête de me considérer comme un monstre ! Même si c’est plus facile !

Veut-il être ce monstre ? Veut-il prouver à tous ces gens qu’ils ont raison de le haïr ? Il ne sait pas Narcisse. Il ne sait pas s’il veut être apprécié ou craint. Il ne sait pas si on veut qu’on fasse des compliments dans son dos ou qu’on lui crache dessus, le piétine.

– C’est TOI et toi seul qui a tout gâché, hier ! On passait une bonne soirée ! On avait réussi à travailler ensemble mais TOI tu as décidé que je n’avais pas le droit d’avoir envie d’aller au bal avec toi ! Je mérite pas d’exprimer ce dont j’ai envie ? Bordel mais t’es taré !

Il perdait sa politesse, et se mordait sa langue pour ne pas être encore plus vulgaire.

– Comment, mais comment t’arrives à t’énerver quand quelqu’un te fait comprendre qu’il aimerait passer un moment avec toi ?! Alors oui, Chrome, je suis maladroit dans mes propos, mais je ne vois pas ce qui est égoïste à te vouloir à mon bras pour le bal ! Tu devrais être content que quelqu’un s’intéresse à toi, mais non, tu préfères l’envoyer bouler ! Si je te disais « je t’aime » tu me sauterais dessus prêt à m’égorger pour avoir osé être amoureux de toi ?!

Il a envie de tout détruire autour de lui, mais non maintient est irréprochable. Pourtant, il y a des vagues de violence qui passent devant ses yeux et le poussent à commettre l’irréparable. Sa voix se brise.

– Je ne voulais pas que tu m’accompagnes par désir égoïste. Je voulais que tu passes une bonne soirée avec moi, que tu cesses de me voir comme ce monstre. Je ne sais pas ce qu’il y a de mal à cela.

Il a de nouveau envie de pleurer. Comme pendant la nuit, pendant ce rêve trop réel qui ne se produira pas dans la vie réelle.

– Tu ne fais aucun effort. Tu te confortes dans l’idée que me haïr est mieux. Je sais que je t’ai fait souffrir par le passé, et que ça soit mon tour est bien mérité, mais… ça n’a jamais été volontaire. Je te le jure.

Il était convaincu qu’ils pouvaient bien s’entendre pourtant.

– Je ne veux pas que tu gardes de si mauvais souvenirs de moi. C’est un euphémisme me concernant, mais je suis sincère.

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Et il entend. Chrome entend. Ecoute même. Fais attention aux phrases, aux petits détails. À Narcisse qui se confie. Son coeur ne sait plus quoi faire, son cerveau ne sait plus quoi pensée. C’est rouge dans sa tête. Ça hurle de trop. Ça l’énerve. Beaucoup trop. Arrête, tais-toi.
Tu m’occupes l’esprit mais j’aimerais que tu arrêtes. Laisse-moi entendre mes bip qui me font mal, qui m’aident à trouver un endroit loin d’ici.
Chrome hurle dans sa tête. Voudrait répondre à chaques phrases que disait le trois étoiles. Mais il n’en a pas la force. La gorge nouée. Evidemment que les larmes lui montent aux yeux. Et il hésite.

Hésite un long moment.
Vraiment, ce qu’il aimerait faire beaucoup c’est : partir. Ne pas répondre. Juste s’en aller et ne jamais reparler à Narcisse.
Pour Chrome c’était fini depuis longtemps. Narcisse était un menteur. Manipulateur, qui ne pensait qu’à lui-même. Et ça l’énerve (même si parfois oui, Chrome est pareil, pense déjà à lui… Mais pense toujours un peu aux autres même s’il ne le montre pas si souvent).
Une fois que l’autre ait fini de crier sa défense et ses explications, il eu un gros silence. Chrome m’était de l’ordre dans sa tête. Passe une main sur sa cicatrice. Ça l’aide souvent à penser. Sentir cette partie physique différente lui permettait de trouver certains mots.

▬ Parce que tu ne m’aides pas à t’apprécier beaucoup. Notre relation, un mensonge. Les années après, j’avais juste envie de m’écarter de trop. Tu m'énerves. Je t’avais aimé, maintenant il n’y a rien. Ensuite, tu m’embrasses ? De force ? Alors oui je t’ai rendu l’appareil, mais j’espère au moins que tu as compris que ce n’était en rien agréable.

Chrome tourne la tête vers le couloir, vide (bizarrement, pas de curieux ?). Il fronce encore plus les sourcils.

▬ Et là, tu me proposes d’aller au bal avec toi ? Je te dis que je veux y aller avec quelqu’un de spécial...Tu me sors que je n’ai personne. J’ai vécu sans toi, j’ai des amis, de vrais amis, des gens spéciaux… Pour toi j’ai rien fait toutes ces années. Comme si j’étais vraiment le gars ennuyeux avec qui t’es sorti.

La tête qui se lève en haut, cherchant un peu de courage pour continuer.

▬ Et là, tu me sors que je n’ai même pas de sentiments ? Que je serais content si tu crevais sous un bus ? Narcisse, si tu as été maladroit, je m’en fiche. Tu fais mal. Et je suis sûr que je ne suis pas le seul qui doit endurer ça.

Il souffle, respire. Remet quelques cheveux derrière son oreille.

▬ Je ne serais pas celui qui te réconfortera. De base, on devait juste faire un travail de groupe. Rien de plus.

kaspbarks

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Il a mal à la tête Narcisse. Il n’a quasiment rien avalé de toute la journée, et on vient l’embêter avec un conflit dans lequel il aimerait, certes, mettre de l’ordre, mais qu’il voudrait avant tout oublier. Comme si ça n’avait jamais eu lieu.

Surtout après la nuit qu’il venait de passer. À glisser dans la chambre de quelqu’un d’autre car il avait fait un cauchemar, avant de s’en aller sans avoir été remarqué.

Chrome le fatigue. Vraiment.

– Notre relation n’était pas un mensonge au début. Enfin… je suis pas doué avec les sentiments. Je l’ai jamais été, et je pense que ça fait que du mal d’avoir des sentiments.

La preuve maintenant.

– Mais parce que je te trouvais ennuyant, j’avais l’impression que c’était la même chose de ton côté. Je me répète, encore. Je ne savais pas que tu m’aimais. Jusqu’à ce que tu me l’affirmes encore aujourd’hui.

Il ne sait pas reconnaître les sentiments. Des autres et les siens. Il ne pouvait pas croire qu’on l’aimait, vu que lui n’aimait personne. Il aimerait s’arracher le cœur pour devenir une machine. Comme s’il avait reçu le baiser du Détraqueur.

– Je regrette de t’avoir embrassé. Je suis conscient d’être allé trop loin, même si je ne l’ai pas fait avec comme espoir de te blesser. Au contraire. Mais c’est pas facile. Je ne sais pas ce qui fait plaisir aux autres, ce qui ne leur plaît pas.

Il a de plus en plus envie de pleurer, mais il doit rester fort, alors il ferme les yeux et mord la lèvre.

– Je suis… content pour toi si tu t’es fait des amis. S’il y a des personnes que tu apprécies dans ta vie. Vraiment.

Faux, archi-faux. Ça le rendait étrangement jaloux.

– Je pense qu’on ne parlait pas de la même chose quand on a discuté d’une personne spéciale. Mais ce n’est pas grave. Je comprends maintenant que tu veux passer un vrai bon moment, et ne pas me supporter, parce que tu me détestes.

Sa voix devient de plus en plus petite à mesure qu’il avance. Ce rêve l’a bousillé.

– Non, tu n’es pas le seul à avoir mal. Mais pour les autres, c’est différent car je veux vraiment faire mal. C’est dans ma nature, sans doute, d’être comme ça. Toi… je ne veux pas te blesser. Ça n’a aucune valeur, car je suis un menteur, mais…

Il arrête de parler. Car il ne sait pas quoi dire. Car il ne sait pas s’exprimer, lui faire savoir ce qu’il ressent. Car il en a marre de se disputer, d’avoir mal à la tête. Il n’a plus envie d’aller au bal, car il ne le supporterait pas.

– Profite bien du bal. Moi, je n’irai pas.

Il a envie d’ouvrir cette porte mais sa main ne peut voler jusqu’à la poignée pour la tourner. Il laisse simplement ses bras le long de son corps.

– Je ne sais plus Chrome, je ne sais plus. Mon esprit devient fou ces derniers jours, et je ne suis plus moi-même. Pardon, je-

Il ne tient plus l’équilibre et tombe sur les fesses devant la porte. Il n’a pas eu le temps de se jeter sur son lit. Bon dieu, l’hypoglycémie, une vieille ennemie.

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Menteur. Chrome ne voulait pu rien entendre de l’autre garçon du même âge. Il n’en pouvait plus. Étouffait à chaque instant, chaque mots et phrases. Pars d’ici Chrome, rien de bon pour toi. Il aurait dû le voir beaucoup plus tôt. Voit les différentes relations qu’il a avec ses ex. Et pour le moment, il veut passer du temps avec de bonnes personnes comme Colline et son frère, Baghee, Percy et même Jessie… Mais là il se retrouve à perdre son temps et à brûler à petit feu avec un ex collant qui pleure.
Le bicolore n’est pas le meilleur avec les gens dans le besoin, sauf exceptions. Il ira sûrement envoyer quelques sms à Caprice après. Fallait qu’il se lâche, et ce n’est qu’avec lui il le pouvait. Mais là… Là, il fallait faire redescendre la pression, trop forte, ça va exploser. Tout le couloir a sûrement tous entendu. On va sûrement mal le regarder plus tard. Encore.
De mauvais souvenirs.
“ tu ne veux pas me blesser ? Grosse blague, ça fait des années que tu m’emmerdes.”, mais il garde ça au fond de lui. Pas envie de perdre de la salive. Et ça ne lui fait rien quand Narcisse lui dit qu’il n’ira pas au bal. Comme ça le deux étoiles aura une personne en moins à éviter à cette soirée.
Souffle par le nez, une fois, deux fois. Poings serrés. Franchement, il s’en fou. Allez, allez qu’on en finisse. Chrome a arrêter de l’écouter se trouver des excuses depuis quelques secondes.
Puis il entend un bruit sourd. Quelque chose, quelqu’un qui tombe. Alors Chrome tape à la porte, bizarrement inquiet.

▬ Narcisse ?? Ouvre, ouvre ! Tss…

Inquiet, comme si ça n’allait pas. Et ça bip très fort dans sa tête, parce qu’il cherche Narcisse, veut le voir, juste histoire de voir si ça va. Chrome s’imagine les pires choses. Alors il tape une fois sur la porte avec son épaule. Deux fois… Trois fois.
( il fallait aller à la salle de musculation ).
Au fond de six fois la porte s’ouvre, tapant Narcisse qui était par terre, bloquant l’ouverture. En se faisant le plus fin possible, Chrome arrive à rentrer par la porte entrouverte. Narcisse, tu fais un bon bloque porte.
Inquiet, le deux étoiles s'accroupit à côté de son ex. Mains posées à plats à côté du visage du garçon.

▬ Eh ! Narcisse ! T’as quoi d’un coup ?? Merde…

Bref, il commence à un peu transpirer d’inquiétude.

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Ce n’est pas agréable de tomber ainsi. Ça ne fait de bien à personne de tomber sur les fesses à cause d’un vertige car on n’a rien avalé de la journée. Mais ce sont des choses qui arrivent. Le garçon est surpris, car cela fait des années qu’une telle chose ne s’est plus produite dans son corps, le poussant à chercher le repos quelqu’un instant. Sa tête lui fait mal et tourne, et s’il avait faim, maintenant il a bien plus envie de vomir ce qu’il n’a pas dans son estomac.

Allons, dans quelques minutes, ça sera fini et il pourra continuer à vaquer à ses occupations comme si de rien n’était. Comme si Chrome n’était pas venu taper à sa porte pour vérifier si c’était bien lui qui avait souillé l’abribus.

Et en toute logique, las de l’avoir entendu s’égarer dans des perditions intimes, il aurait dû partir. Sauf que ça n’est pas le cas.

Mais du calme, Chrome. Il te répondra quand il ira mieux, d’ici une poignée d’instants.

Malheureusement, il ne pense pas à lui adresser la parole à ce moment-là. Ce qu’il dit, il ne l’entend plus vraiment, et il ferme les yeux car tout tangue autour de lui et le rend fou. Des mouvements dans son dos qu’il n’identifie pas tout de suite – il aura le loisir de gueuler plus tard. Et finalement, ça s’arrête.

Un peu de repos, merci.

Mais il en prendra plus tard. Quelqu’un s’agenouille en face de lui et il grogne. Ses yeux sont plus brouillés que des œufs, et il n’est pas à même de répondre. Il a encore un peu la bouche pâteuse et aurait dû boire un peu plus, aussi.

Il reprend assez vite ses esprits, et est maintenant capable d’identifier son interlocuteur.

Fard monumental.

Qu’est-ce qu’il fout là ce con ?!

Le puzzle s’imbrique petit à petit dans le cerveau de Narcisse. Il cligne stupidement des yeux. Wait… il s’est inquiété pour lui ? Il a cru qu’il n’allait pas bien, jusqu’à entre de force dans la chambre pourtant verrouillée ?

Incroyable.

Et ça ne retire pas les rougeurs apparues sur ses joues. Visage aussi rose que ses cheveux couleur bonbon.

– Ah… heu… T’inquiète pas, c’est pas grave, ça va aller. Une crise d’hypoglycémie je crois, ça arrive parfois quand on a pas trop mangé de la journée.

Ça allait passer. Ça devait passer. Devant ce gars, il perdait inévitablement toute sa dignité. Seigneur…

– T’as pas du sucre ?

Il a complètement oublié qu’il y en avait partout autour de lui, dans sa chambre barbie promène le chien, où étaient cachées, mais pas trop, toutes sortes de friandises. Auxquelles il n’avait pas encore touché.

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pourquoi ranger du porno et dans bonbons dans un tiroir

Enfin il peut souffler. Au moins le gars rose bonbon répond, n’est pas tombé dans les pommes ni s’est fait mal en tombant. Chrome pourrait presque en finir là et partir. Mais non, il fallait qu’il soit sûr et certain. Alors il se redresse, s’accroupit dans un premier temps. Pose son sac à côté de lui. Il avait déjà vu des personnes faire des crises de ceci ou cela (ne s’est jamais rendez compte de ses coups de folies dût à son alice par contre).
L’autre avait rougit, et ça gênait le deux étoiles. Cela montrait bien que Narcisse avait des sentiments… Enfin c’est ce que pense enfin Chrome. Mais ça ne changera rien. Cette chambre lui avait toujours piqué les yeux… Vraiment, il préfère la sienne… Même si malheureusement actuellement c’est le bordel. En tout cas, le Sparta gardait son regard sur le haut étoilé. Du sucre ? Du sucre…
Non, le bicolore rouge et blanc n’est pas du genre à avoir ça dans son sac… Et ça depuis qu’un sachet de bonbon s’était ouvert dans son sac et l’avait inondé de petite pastilles blanches partout dans ses cahiers, trousse et autres petits recoins. Bien qu’il sache cela, CVS regarda dans son sac… Tapote ses propres poches de veste, l’intérieur de son uniforme. Non, rien vraiment.
Ah, il sait. Mais oui… Pas étonnant.

▬ Désolé je me permet…

Alors il commence à fouiller… Et au bout de quelques tiroirs (dont il essayait de regarder le moins possible le contenu) il sortit un des nombreux paquets de bonbons que Narcisse avait éparpillé dans sa chambre rose. Alors il revient vers le propriétaire des lieux puis lui tendre.

▬ … Bon, je vais pas faire de commentaire sur ce que j’ai vu dans les tiroirs mais tiens, mange ça. Je me souviens que tu en as partout dans ta chambre.

Un des seuls souvenirs pas trop désagréable et qui ne font pas mal.

kaspbarks

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Il le suit des yeux alors qu’il cherche sur lui et dans son sac s’il n’a pas le sucre qu’il a gentiment demandé. Mais vraisemblablement, il n’y a que lui qui se balade éternellement avec des sucreries dans ses poches – qu’il tente comme il peut de ne pas laisser tomber, il n’est pas le petit poucet des bonbons, merci. Finalement, l’autre garçon déclare forfait et il soupire légèrement. Pas grave. Il s’appuie à nouveau sur la porte, qui se referme et s’y installe le plus confortablement possible – vu qu’il va sûrement rester là encore une poignée d’instants – et à nouveau, épie chaque mouvement que fait son ex dans sa chambre.

Ah oui, c’est vrai. Il y a à manger ici.

Il aurait pu lui indiquer où se trouvent les choses, mais il n’a pas trop la force de lever le bras. Alors patiemment, il attend qu’il tombe par lui-même sur ce qu’il recherche.

Heureusement, ça ne prend pas trop de temps et Chrome revient vers lui pour lui tendre ses délices sucrés. Narcisse les attrape à pleines mains, déchire comme il peut le sachet de ses doigts tremblants et fourre une poignée de dragibus dans sa bouche avide. Enfin.

Il avale.

– Quoi ? Mes tiroirs ? Qu’est-ce qu’il y a dans mes tiroirs ?

Il n’a rien à cacher. Enfin si. De l’argent. Mais il n’y a pas de mal à cacher de l’argent chez soi, pour ne pas se balader partout avec. Son cerveau carbure au ralenti, et tout devient plus clair. S’affiche sur son visage fatigué une moue un peu bizarre, presque ennuyée.

– Oh, ça. S’il n’y a que ça pour te choquer…

Il passe encore une ou deux minutes à même le sol avant de trouver le courage de se remettre sur ses deux jambes. Il est toujours plus petit que Chrome – ce qui ne changera logiquement pas – mais sa dignité revient. Tout comme son esprit.

– Heu… merci…

Il chipote à son bandage. Pas beau, pas réalisé avec professionnalisme, mais bien avec amour. Dommage qu’il se détache déjà un peu. Il se sent un peu bête face à Chrome, qu’il guette sans trop s’y attarder, comme si croiser son regard allait le brûler.

Et il continue de mâchonner avec stress ses dragibus, exutoire parfait à ce moment qu’il aurait préféré éviter.

Halloween

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pourquoi ranger du porno et dans bonbons dans un tiroir

Chrome n'est pas du genre à cacher des magazines porno dans ses tiroirs... Ni d'en lire d'ailleurs. A du essayer une ou deux fois... Mais sans franchement y prendre goût. Par contre pour Narcisse ça n'a pas l'air de le déranger. Pas étonnant. Au final Sparta ne devrait pas être étonné venant de l'autre garçon.
Quand celui-ci se lève après avoir mangé quelques dragibus, le plus grand se décale, se recule même... Reste planté là un peu bêtement à attendre des instructions (comme s’il en avait besoin…)
Son regard n'ose pas regarder la chambre, ni la porte de la salle de bain un peu plus loin. Des brides de son rêve qui refont surface. Malheureusement il regarder le lit. Pire meuble de la pièce. Dans sa tête il l’imagine le brûler. Parce qu’il y avait rêvé y être violent dedans. Y dire des trucs horribles. Des choses qu’il n’était pas lui-même.

Alors pourquoi… Pourquoi au bout de quelques minutes, il s’y assoit. Sur le lit, sur le bord pour être plus précis… Et tend ses mains vers le garçon aux trois étoiles.

▬ Montre tes mains. Je peux faire tes bandages un peu mieux si tu veux.

Au final il tend un peu plus ses mains pour attraper les poignets du garçon et le faire approcher. Sans un mot pendant quelques secondes, il regarde les blessures. Ce n’est pas dur de faire un bandage. Il pourrait l’aide, le soigner, prendre soin de lui avant de partir.
Soigner quelqu’un qu’il déteste, qui l’étouffe… Chrome n’est pas violent, ne le sera jamais… S’il l’est un jour, ce sera pour une bonne cause. Défendre quelqu’un par exemple.
Il avait enlevé les bandages mal faits, vu les cicatrices, les marques, le sang séché. Et ça fait mal… Alors au final c’était sa faute ? Le baiser d’hier soir était de trop, c’est certain.

▬ Tu as de quoi refaire les bandages…?

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juste histoire de

Chrome va bien finir par partir, n’est-ce pas ? Il est sûrement très occupé. Il doit avoir des devoirs à faire, des personnes à rencontrer… il ne doit pas rester avec une personne toxique comme Narcisse, une personne qu’il déteste et dont il ne veut pas. Il a vraiment le chic pour tout foutre en l’air pour le moment, il n’est pas du tout fier de lui.

Mais Chrome ne s’en va pas. Il semble aussi perdu que lui et le châtain n’a plus l’envie de le mettre à la porte avec un pied au cul. En fait, il n’a même pas l’énergie de lever haut assez sa jambe pour atteindre le derrière du garçon. Et sa voix ne veut plus s’élever elle non plus.

Alors il attend qu’il se passe quelque chose, n’importe quoi. Il refuse de croiser son regard.

Et ce qu’il fait le choque. Le tétanise. Le fait devenir tout blanc – même si on ne voit pas grande différence, une crise d’hypoglycémie rendant effectivement pâle comme un fantôme. Il s’installe sur son lit. Des souvenirs désagréables et à la fois délicieux lui emplissent le cerveau, et il ne sait plus bouger.

Mais Chrome, bien sûr, n’a aucune perfide intention à son égard. Il l’entraîne pourtant vers lui – il se crispe énormément, comme s’il allait recevoir un coup important à la tempe qui le ferait chuter – mais les gestes de l’autre n’ont rien de méchant.

Il touche ses mains, retire son bandage mal fait. Enfin, au moins, Acacia l’a-t-il ajusté avec amour. Ses yeux ne quittent pas Chrome, au cas où l’idée de lui faire mal le prendrait. Mais bien sûr, il n’en est rien. Le garçon n’est pas aussi horrible. Et son cœur se serre. Ils ne sont pas dans le même univers, ils n’ont pas du tout la même façon de penser. Vite, retrouver la face et passer pour un dur, même si au fond il brûle.

– Je suis pas un faible Chrome, ok ? Je n’ai pas mal du tout.

Comme s’il y avait quelque chose à justifier. Mais il n’y a rien, car sans doute ne le juge-t-il pas avec l’intensité dont lui-même fait preuve dès que quelque chose ne lui convient pas. Il répond enfin à sa question.

– Non. Je fuis les blessures comme la peste, alors je n’ai rien pour me soigner. Mais ce n’est pas grave, ça va guérir tout seul.

Même si la vue de ses plaies lui donne la gerbe.

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non chrome ne portera pas la tenue d'infirmière

Oui, oui, il l’a déjà entendu qu’il n’était pas un faible. Blabla bla. Mais Chrome voudrait s’en aller en ayant au moins soigné Narcisse… Mais il semblerait que ça soit mal parti. Ça l’emmerde de faire des allers retours mais aujourd’hui il en fera au moins un.
Le deux étoiles lâche les mains du haut gradé et le repousse gentiment pour pouvoir se lever. Se décale. Un long soupire, une main dans sa nuque.

▬ Bon, tu bouges pas d’ici alors. Je reviens. Évite de te blesser à nouveau.

Alors le voilà parti, et comme preuve qu’il allait revenir, son sac en bandoulière marron était resté sur le sol de la chambre rose. Sa chambre n’était pas au même étage, mais au moins dans le même bâtiment. Alors ça a dû prendre maximum 15 minutes pour Chrome de trouver de quoi soigner son ex. Mais il prit tout de même 5 minutes pour se poser sur son propre lit et réfléchir. Allez Chrome. Courage, soigne le et oust. Tu as autres chose à faire, t’as envie de retrouver tes amis. Penser à autre chose. Cette semaine a été horrible, tu dois te bouger pour te changer les idées.
Même si Chrome savait où se trouvait la chambre de l’autre garçon, son bip avait eu l’envie de s’activer. Alors jusqu’à ce qu’il se retrouve dans la chambre de Narcisse, le bruit devenait de plus en plus fort… Avant de se stopper une fois un pied dans l’endroit très rose.
Sans faire attention à Narcisse (l’évitant du regard), il vient déposer sa trousse à soins sur le lit de ce dernier. L’ouvre, il avait vraiment de tout et n’importe quoi… Et évidemment des bandages entre plusieurs flacons de médicaments contre le mal de tête et une pommade contre les brûlures.

▬ Allez, assis-toi que je fasse ça correctement.

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Allez, on allait dire bye bye à Chrome. Parce que Narcisse a tellement peu l’habitude de prendre soin de lui – à entendre : soigner ses blessures – car il ne lui arrive quasi jamais rien qu’aucun produit de soin ne se situe dans sa chambre. Juste que cette fois, il est face à quelqu’un d’assez motivé pour lui bander la main. C’est une situation un peu étrange. Surtout avec ce garçon. Ça aurait été Acacia qui aurait bien vite couru chercher de quoi s’occuper de sa blessure, ça ne l’aurait pas surpris. Mais là, il s’agissait du garçon à l’origine de ses maux. Qui le détestait et à qui il en voulait d’avoir gratuitement foutu en l’air leur soirée où ils mangeaient des plats appétissants et semblaient assez bien s’entendre.

Et encore des mots durs qui lui revenaient en tête lorsqu’il songeait aux deux dernières rencontres qu’ils avaient faites. Même à lui, ça ne lui fait du bien.

Il le regarde s’éloigner et soupire. Il peut s’occuper de ça seul, et au pire, il ne va pas mourir car il s’est pété la main, qu’il a plein de bleus, de plaies, qu’elle est vachement douloureuse et gonflée. Tout le monde peut se cogner, non ? Bon, il est plus rare de se cogner volontairement et avec force, mais…

Il va passer un peu d’eau sur sa paume pendant qu’il n’est pas là, pour la rafraîchir, la renettoyer. En fait, ça lui prend trop longtemps, car il est douillet, car il ne veut pas toucher à ses plaies. Mais il revient finalement dans sa chambre, s’allonge sur son lit. Et attend Chrome.

Il s’est presque endormi quand le jeune homme revient et il se redresse brutalement, comme s’il l’avait piqué avec une aiguille pour lui prendre tout son sang. Il lui conseille – ordonne – de s’asseoir et Narcisse s’exécute en silence. Son regard est fixé sur Chrome, sans ciller. Il veut savoir tout ce qu’il fera à sa pauvre main toute cassée.

Et il n’arrive pas à croire qu’il soit en ce moment chez lui, dans sa chambre rose clair pour soigner ses blessures. C’est touchant.

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non chrome ne portera pas la tenue d'infirmière

L’autre garçon s’assoit, et Chrome se tourne vers ce dernier pour être en face de lui. Une jambe pliée sur le lit. Alors il prend une des mains de son ex pour la déposer sur son genoux. Histoire d’être stable. Alors il ouvre la pommade pour en étaler délicatement sur les blessures rouges vives.
L’habitude de soigner ses amis. Donner des cachets. Mettre quelques pansements. Mais là c’était la première fois que c’était de sa faute… Même indirect… Indirect vraiment ?
Tout ça dans le silence. Chrome ne voulait rien dire. Et surtout ne pas s’excuser. Pas de sa faute.. Non, non, il ne veut pas se l’avouer. Narcisse est juste un peu bête, qu’il a trop exagéré. Allez Chrome, tu ne veux juste pas...? ?

▬ … Pardon pour hier soir. J’aurais pas dû t’embrasser.

Bravo, bel effort Chrome.
Le bicolore continue de penser les blessures du garçon. Enfin il y met le bandage, mieux fait cette fois. Doucement. Avec délicatesse. C’est dans sa nature d’être comme ça. Voilà une main de faite. Il est temps de passer à l’autre. Alors il dépose l’autre main de Narcise cette fois sur sa main à lui, tournée vers le haut. Posée sur son genoux. Comme pour y sentir la chaleur du garçon.

▬ Je pourrais jamais te rendre tes sentiments Narcisse. Mais au moins je peux m’excuser pour ça. Ça ne change pas ce que j’ai dis… Mais je déteste qu’on se blesse par ma faute.

Et ça c’est vrai. Ça le répugne un peu trop. Se veut délicat, veut être quelqu’un de bien. Lui qui veut plus tard être détective, arrêter les mauvaises personnes. Protéger les autres. Alors autant commencer par là. Admettre ses erreurs.
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Il aurait aimé faire la fillette et couiner de douleur. Pourtant, il n’en fait rien. Ce n’est pas Acacia, son doux ami qui est en face de lui, mais un gars qu’il doit saouler souverainement. Alors il ne se permet pas de telles familiarités et reste droit dans ses bottes, le visage parfaitement lisse de toute émotion. Il lève les yeux au ciel pour cesser de fixer le jeune homme comme il avait pourtant envie de continuer de faire. C’est gênant et malvenu. Et puis, il ne lui fait pas trop mal, alors il fait de son mieux pour réussir à lui faire pleinement confiance.

Il faut qu’il se détende.

Car personne n’a confiance en lui et l’inverse est vrai aussi. Tout le monde est un potentiel danger pour lui, pour sa prétendue souveraineté. Il ne doit pas perdre la face, jamais. Et Chrome s’est introduit dans une brèche qui n’aurait jamais dû s’ouvrir.

À son grand étonnement, le garçon s’excuse. Et il se trouve bien idiot, devant lui, à ne plus savoir quoi dire, quoi faire. C’est à peine s’il ne tremblerait pas.

– Je ne t’en veux pas, tu n’as pas à t’inquiéter de cela.

Enfin un peu quand même. L’incompréhension planait toujours dans son cœur mais il ne voulait pas trop poser de questions. Les événements de la veille s’étaient enchaînés si vite qu’il n’avait rien capté. Il ne comprenait simplement pas son vis-à-vis. L’inverse était sans doute vrai aussi.

Il continue de panser ses mains et Narcisse ne dit plus rien. Jusqu’à ce que Chrome reprenne la parole. Bon, déjà, ça c’était fait. Y’avait une partie agréable à entendre, et l’autre nettement moins. Mais plein de points d’interrogation apparaissent dans son regard perdu.

– Des… sentiments ?

Puis il secoue la tête, peut-être un peu brutalement.

– Je ne sais pas de quoi il s’agit, désolé.

Enfin, il apprenait doucement. Mais il se voilait la face, il refusait d’admettre qu’il appréciait par exemple Acacia sincèrement, et que s’il voulait un peu plus avec lui, ça n’était pas forcément que par désir purement physique. Était-ce pareil pour Chrome ?

– C’est bizarre d’avoir envie de passer du temps avec quelqu’un sans intérêt derrière !

Il lâche ça comme si c’était normal. Mais lui il ne sait pas. Il n’a aucune idée que c’est juste normal d’apprécier des gens sans trop de raison, sans vouloir en tirer un avantage.

– Enfin… tu sais, si un jour tu peux passer un moment avec moi, pour aller faire du shopping, manger un bout, discuter, boire du thé ou déguster des bonbons, même si je sais que je ne suis pas la personne la plus agréable, tu peux toujours me demander.

Il lui sourit enfin. Même si ce sourire est un peu hésitant, comme s’il était en train de commettre une erreur.

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Une chose de fait, Narcisse ne lui en voulait pas alors. Tant mieux… Vraiment. Parce que Chrome s’était senti assez nul après ça… Mais pour lui ça sonnait comme une merveilleuse vengeance. Faire dans le psychologique et non dans le physique, c’était ce que Chrome préférait. Pas qu’il aimait ça non. Ce n’est pas son hobbie de torturer les autres, mais si on l’emmerde, ce ne sera pas par les poings que ça se passe.

Pourquoi ça ne le surprend qu’à moitié… Narcisse ne sait pas ce que c’est ? Il en fait exprès ? Fait peut-être l’imbécile… Mais non, au bout de quelques secondes Chrome voyait bien que l’autre ne plaisantait absolument pas. Ça l’atriste. Le deux étoiles aime les sentiments, en a partagé beaucoup. En a eu il y a quelques années avec Narcisse avant qu’ils soient piétinés. Et avec son dernier petit copain il se sentait bien. Bref, partager, Chrome aime ça.. Mais ça ne dure jamais très longtemps. Mais il n’y a pas que l’amour. L’amitié aussi, Chrome est enveloppé d’un coton quand il repense à tout le positif qu’il peut y avoir.
Tout comme le négatif. Et là, c’était le négatif qu’il y avait avec le rosé. Bien qu’il faisait de l’effort actuellement pour que ça soit du 50/50 après aujourd’hui.
Chrome soupire et lâche finalement la main du garçon pour commencer à ranger sa boîte à outils. Un bip ici pour chercher le ciseau, un autre le bandage, le dernier bip pour la pommade cacher sous sa jambe.

▬ C’est “gentil” de proposer Narcisse. Mais je pense qu’on devrait juste ne pas se voir pendant un moment. C’est mieux pour nous. Les choses se calmeront tous seuls.

Alors le deux étoiles se lève du lit, prenant sa trousse de soin à la main, et se déplacer de quelques pas pour se pencher et ramasser son sac. Toujours accroupi il met une main sur sa nuque, de dos à Narcisse.

▬ Passe du temps avec des gens qui t’apprécient vraiment, tu verras ça fais du bien. Vraiment.

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Et c’est fini. La chaleur des mains de Chrome le quitte et il soupire presque. La douceur, ce n’est pas désagréable, vraiment. Et il se demande comment un moment similaire pourrait se reproduire, et avec qui. Est-il lui-même capable de donner de la tendresse ainsi ? D’être dans ses mouvements, délicats. De faire grandir dans la poitrine des autres quelque chose de fort. De changer l’image que les autres ont de lui, que lui-même a de lui. Ce n’est pas facile. Et il ne sait pas vraiment s’il veut modifier son comportement.

Devenir une bonne personne, ça n’est pas pour lui. Il ne sait pas comment faire, comme il ne sait pas ressentir de sentiments et les identifier.

Chrome lui donne son opinion sur cette idée de se retrouver peut-être, parfois, pour faire des activités ensemble. Encore un refus. Narcisse n’aime pas les refus. Mais cette fois, il ne va pas insister et énerver Chrome. Même si ça ne fait pas du bien et que sincèrement, il aurait apprécié d’essayer, encore, de s’entendre plus ou moins correctement.

– Je sais. Mais si un jour t’as envie, demande simplement.

Il n’espérera pas trop. Il n’espérera pas tout court. Car il sent que ça sera la dernière fois qu’il adressera la parole au jeune homme à qui il a fait du mal il y a longtemps. Et qui le lui rend bien, sans peut-être même s’en rendre compte.

Mais ce n’est pas grave, il n’a besoin de personne. Chrome ne lui apporte rien du tout.

Sa dernière remarque lui fait froncer les sourcils. Ce n’est pas si facile à faire. Il sourit, reste à quelques mètres de lui, et doucement, tout en contemplant son nouveau bandage tout beau, souffle :

– Penses-tu sérieusement qu’une personne comme moi a des personne dans son entourage qui l’apprécient vraiment ?

Bien sûr que non. À part Acacia. De qui il doit se séparer au plus tôt pour éviter de souffrir et de faire souffrir encore une fois. Et soudain, il envie Chrome qui a réussi à être assez agréable pour avoir des liens forts avec d’autres personnes. Et c’est pareil pour à peu près tout le monde ici.

Doucement, il approche du jeune homme. Il doit le remercier, mais sans l’embrasser directement. Une idée, vite… c’est si simple.

Il se penche sur lui, dépose ses lèvres sur sa tempe. Il s’en fiche qu’il soit du côté de sa cicatrice, ça ne le gêne pas – alors qu’il devrait en être horrifié, phobique des blessures qu’il est. Il s’écarte immédiatement.

– Merci pour les soins !

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Chrome hoche la tête. Ok d’accord. Ouais “j’y penserais” se dit-il intérieurement. Mais le fera-t-il vraiment ? Pas sûr. C’est délicat. Range ses affaires, toujours accroupi. Il hausse les épaules quand l’autre parle de son entourage. Chrome ne sait pas, ne connaît pas par coeur l’entourage du garçon mais… Au fond il savait que Narcisse n’était pas du genre à avoir de telles relations. Mais…
Le deux étoiles n’y pouvait rien. Ne pouvait pas le changer, il devait avancer sans lui. C’est comme ça. Il fallait qu’il trouve par lui-même.

Figé. C’est figé que Chrome se retrouve quand on l’embrasse sur la tempe, côté brûlure. Il y a des moments où le garçon ne ressens plus rien de ce côté du visage, et des fois c’est l’inverse où toutes les sensations sont décuplées. Là c’était le cas. Alors un fois que le garçon avait écarté son visage, il se passe deux doigts à l’endroit où s’était déposés les lèvres de Narcisse.

▬ ………….Mm. De rien……

Alors il se relève, toujours de dos à son ex. Il souffle par le nez.. Hésite quelques secondes puis s’avance vers la porte d’entrée, de sortie, de la chambre. Enfin il se retourne vers Narcisse, une main sur la poignée de la porte.

▬ Et la prochaine fois, achète-toi de quoi te soigner. Vraiment… Tu pourras te soigner, mais aussi soigner tes prochains amis.

Et là il n’y avait pas de faux quand il disait le mot “amis”. Chrome souhaitait vraiment que le garçon se trouve des personnes à qu’il ne ferait pas de mal, et qui pourront lui faire confiance comme inversement.
Ouvre la porte pour sortir dans le couloir des trois étoiles.

kaspbarks

» scotché aux mains ღ narcisse's phone
» {fin} d'indifférence à colère partagée † narcisse
» gotta learn some new tricks w/ narcisse
» never trust the king of hearts ღ narcisse
» c'est juste un dessin ღ ella