l'arrivée du jour à point nommé qui se heurte aux étoiles impossibles à chasser - ces astres là n'ont pas peur des rayons. suspendus au ciel de la chambre ils veillent sur ceux qui ont jeté des vœux toute la nuit dernière aux galaxies
au plafond de caprice repeint teinte sombre infini et piqué d'origamis - un tour de magie. on a renversé les heures et la seule lumière qui perce les lourds rideaux n'atteint jamais le lit - les rêves restent indemnes tout le matin et l'on voudrait rester là au cœur des draps
au creux des bras de percy il fait bon de se blottir contre là où c'est bien vivant on n'est jamais saisit par la froideur des inerties. tout l'être à l'abandon enchevêtré dans les plaines blanches des couvertures la torpeur est douce.
dans cet espace là
caprice a oublié l'existence du temps.

et bientôt les reflets atteignent le coton et puis la peau - le soleil est chaud lorsqu'il se faufile doucement pour éclairer les bras d'abord
glisse sur les belles-de-jour - les fleurs qui ont éclos dans la nuit et recouvrent le cou - pour finalement se faufiler sous les paupières.
caprice
au visage qui se froisse de lumière, les soupirs comme des chagrins de réaliser que son amante préférée a quitté le berceau ; la nuit a filé sans prévenir et il revient chercher un peu d'obscurité contre l'épaule de perceval qui est bien là, lui
(après tout on avait promis).
et l'on se contente quelques temps d'un soir factice, entre l'oreiller et lui c'est encore un peu hier pas tout à fait aujourd'hui
caprice voudrait que ça dure que ça dure
que ça se fasse constant comme on avait dit quitte à ce que les minutes se cristallisent - immobile ça restera toujours tendre.
mais c'est percy et pas morphée, et l'on a chassé caprice des bras du sommeil
rouvert pour de bon les prunelles affamées de monde.

l'inspiration ensommeillée, caprice se défait à moitié de l'étreinte pour se détourner rien qu'un peu du garçon refuge, tend le bras pour chercher sous les draps et les oreillers
de quoi vérifier où le temps s'est arrêté.
et c'est difficile de déchiffrer la luminescence de l'écran lorsqu'il trouve enfin son portable - c'est brouillé par des larmes éblouies et le chaos des mèches ébène qui tentent de couvrir le regard.
sauf que ça finit par faire sens
à consumer la nuit on a dévoré le matin
il est midi passé.

... putain percy
je te hais.

mollesse du bras qui retombe sur le lit au moment d'abattre les cils sur les iris désemparés
c'est la première fois qu'on rate les cours et caprice peine à comprendre comment on en est arrivé-là
c'est ça le vœux que tu as fait hier percy avoue
on est certain d'aller en ville cet après-midi désormais.

la carte du lit apprise par cœur c'est un temple profane à l'abandon impudique - on y est attaché à ces momentannés intemporels où l'autre habite les draps comme s'il était chez soi. les cultes des autres sont plus limpides au réveil il y a les dernières traces de sommeil qui se font prismes diaphanes et laissent entrevoir les évangiles des âmes contre lesquelles ont s'est brûlé la nuit durant.
les petits détails éclipsés la journée.
à ces instants là la voix de percy sonnent à des octaves particuliers que caprice reconnaît aussitôt et les bras qui retiennent ont toujours des égards patients face au corps fuyant - on fait attention car c'est souvent un peu frêle au matin. et lorsque caprice rouvre les yeux pour suivre les chemins jusqu'aux questions les prunelles se posent sur les cataclysmes dans les cheveux - percy posant le visage contre sa peau dans le flou du presque éveil les tons sont
blancs sur blanc
du tendre insolent dedans - toujours ces moues le matin qui changent l'important en petit rien. dénigrer les institutions c'est le propre du malin -
ce garçon opalin dans le lit de caprice est une diable.

si je te dis l'heure
ça aura l'air encore plus réel.

pas de détails percy il t'en supplie
pour une fois caprice embrasse rien qu'un peu le chaos trop épuisé pour lutter avec les univers dans lesquels tu rajoutes du désordre. si c'était important c'était bien au dessus de vous - qu'il a envie de répliquer
mais il se contente d'un soupir résolu - parce que ce garçon allongé sur lui dévie ses trajectoires et c'est difficile à admettre, ces anomalies dans les lois de son monde.

et la rumeur vaporeuse de la tête se laisse un peu plus aller dans les oreillers tandis que caprice vérifie que le plafond offert hier est toujours là, les doigts qui viennent courir dans les mèches ciel d'hiver de perceval.

je t'en veux. ça se voit pas mais tu m'agaces.

à faire aimer les égarements risqués à caprice qui craint la dérive en journée. alors il faut que tu lui traces des sentiers certains percy
car il ne sait pas quelle courbe les astres suivent une fois le soleil levé
lorsqu'on n'a pas entendu son réveil.

le brunch en ville c'était déjà pas une suggestion, désormais c'est une obligation. j'espère que t'as prévu des trucs de fou
sinon tu peux rêver des prochaines nuits je te veux plus dans mon lit avant le mois prochain.

les menaces sans trop de convictions - et les cils chassent les nébuleuses des yeux
le jour n'est pas parvenu à éclipser caprice que tu ne connais qu'au cœur des draps - on attendra demain matin pour redevenir raisonnable.

j'ai bien dormi mais ça n'excuse rien.

tirer des plans sur la comète sans quitter la couette c'est une première - caprice aime bien cette astronomie là. les prunelles sombres qui épient le ciel au travers des persiennes des cils, il écoute et compte
tous les origami suspendus au plafond - c'est rapide quand on a ses yeux et il y en a bien mille, on n'a pas menti la nuit dernière. et avec le regard toute l'âme s'égare, emprunte les sentiers brumeux des songes encore ensommeillés caprice peut déjà sentir l'odeur du café et puis le sucre chaud car il sera encore assez tôt pour céder à l'envie de saccharine
et les rayons qui l'embrasseront sur les deux joues. on se voit ailleurs sans se reconnaître encore c'est d'autant plus  trouble aujourd'hui car
on se trouvera là où l'on ne devrait pas être. sous les buildings loin des regards
on pourrait avoir des ennuis - oh
ça ne fait rien ça ne fait rien
on n'est même pas sorti du lit encore.
et les arpèges de la voix de percy laissent deviner des tons interrogatoires mais caprice s'est laissé un instant à trop voir, referme les yeux sans répondre lorsqu'on parle d'aller se doucher
étire les bras, des frissons à grand galop le long de l'échine. il n'a entendu que la dernière réplique c'est facile pour faire des reproches.
trouve-toi des vêtements moi j'ai l'intention de sortir avec ton sweat.
ça aussi c'était prévu.

et l'on a presque froid
alors caprice dépose les doigts sur les épaules de percy pour repousser doucement, oblige le garçon a lester le plexus solaire contre lequel il était allé se réchauffer pour qu'on retrouve presque sa place initiale au creux des draps.
et il est encore un peu là le caprice d'hier bienheureux dans les ombres - il se faufile sous les couvertures pour retrouver les chemins menant au corps du garçon voir s'il y a une petite place battant son nom,
c'est frissonnant de vie de se serrer contre percy et l'air est si pur à la source du cou, on y plonge les lèvres comme dans des torrents limpides,
caprice se sent tout à coup d'être un peu plus en retard à baigner là pour laisser des compliments sous la mâchoire et épancher des tendresses ensommeillées.
sont-ils si désobligeants ses univers ? ne donnent-ils pas l'impatience de les étreindre ?
avec percy il se sent moins chaotique
il se voit être enlacé avec tant de naturel
il doute moins d'exister.
et l'on s'assure encore un peu d'être bien réel
en déposant les lèvres rien qu'un instant sur celles de l'autre - le visage les yeux fermés il connait mieux -
avant de relever des œillades lunaires vers perceval
l'observation des iris sidéraux dure quelques secondes à peine
jusqu'à ce que caprice ne file

se défait de l'étreinte pour se redresser et abandonner quatre bras,
les tiens et ceux des draps.
j'y vais en premier
tu n'as qu'à aller chercher de quoi t'habiller en attendant.
à toi de voir comment, car pour parcourir la distance qui sépare de la salle de bain caprice a enfilé la chemise qui ne lui appartient toujours pas. et il lance un coup d'œil volatile par dessus l'épaule à l'instant où il allait fermer derrière lui, désinvolte c'est caprice d'aujourd'hui.
si tu traînes pas en chemin j'y serai peut-être encore quand tu reviendras.
et l'on croirait presque voir des comètes moqueuses passer sur les courbes des lèvres
avant que caprice ne s'éclipse pour de bon.
pas d'inquiétude - comme le soleil ça revient toujours
et ça brillera doucement en ville tout à l'heure
c'est sûr.

il y a des jours comme ça où l'on se partage le ciel - se lève le soleil sans chasser la lune, ensemble au dessus de l'horizon comme pour se tenir compagnie. et pour une fois caprice ne craint pas la lumière
celle-ci ne fait que tendre les bras pour garder au chaud on ne s'y brûle jamais. comme en apesanteur on se laisse porter
laisse percy étreindre que ce soit encore à l'abri des regards dans la chambre ou bien bercés par les soubresaut de l'autobus.
caprice voudrait que le temps se fasse filant et qu'il s'étire sans jamais heurter quoi que ce soit, qu'on ne se frotte pas à des atmosphères trop réelles - entrer en collision avec les responsabilités ça réduirait ces heures-là en cendre c'est sûr.
et la ville accueille presque tendre la désobéissance

à la dérive
quelques nébuleuses dans les yeux encore
foulant le pavé caprice suit percy un peu désorienté,
sensé être ailleurs il se sent si peu en prison tout à coup
est-ce la fatigue ou la fraicheur percées de rayons ?
ou bien l'imprévu
qui fait frissonner caprice dans le sweat immense emprunté, c'est pour ça qu'il dérobe à percy - les vêtements qui entourent et contiennent
ponctue de familiarité l'effervescence au zenith
les yeux peinent à s'adapter
les pupilles imbibées d'infinis ça fait voir des couleurs différentes que percy ça fait
vibrer les lignes trembler le monde
c'est si rare de ne pas savoir où l'on va et l'heure qu'il est
où est-ce qu'on est percy dis-lui où l'on est
trace des trajectoires jusqu'à la main de caprice qui s'était emmuré un instant, la confusion pour seule compagnie
et tout le long du chemin il avait évité d'observer le chaos tout autour, simplement regardé les doigts entrelacés entre perceval et lui
c'est pour rester centré
jusqu'à la galaxie où tous les rêves culinaires peuvent se réaliser.

enfin - enfin l'onguent du café chaud et des œufs brouillés caprice réalise qu'il est affamé - distrait par le dehors on en oublie le dedans
et l'on a beau être arrivé à bon port il garde la main dans la sienne
a relevé la tête pour détailler l'endroit c'est paisible - plus paisible que la ville alors ça va. on a le choix pour s'asseoir il faut se décider. et c'est serein lorsqu'il inspire doucement.

à l'écart.

le regard qui vient décrocher des lueurs dans celui de percy
caprice l'observe une seconde et puis
les courbes des lèvres se font presque sourire.

ça va je psychote pas non plus à l'idée qu'on se fasse chopper c'est pour qu'on soit tranquille.

pour qu'on soit un peu plus toi et lui plutôt que vous au milieu du foisonnement de l'univers à la tourmente facile
et c'est au tour de caprice d'entraîner
d'emmener percy parmi les tables jusqu'à l'enfilade de banquettes face à face longeant la vitrine. le choix se porte sur les dernières et l'on est suffisamment rien qu'à deux pour que caprice se risque à défaire l'étreinte des mains.
j'ai faim...
soupir tranquille lorsqu'il s'affale aussitôt contre le dossier une fois assis, les cils lourds d'oisiveté masquent les iris une seconde et caprice vient s'accouder sur la table, pose le menton dans le creux des mains tandis qu'il regarde percy s'installer en face de lui.

c'est souvent ? que tu fais ça..

question en suspension
et caprice incline doucement la tête tandis qu'il rattrape les mots au vol.

épuiser ceux chez qui tu dors pour que ce soit impossible de refuser le brunch avec toi le lendemain.

espiègle dans un souffle rieur, il plisse à peine les yeux c'est pour dire que ce n'est plus vraiment du reproche -
guidé dans la dérive elle est douce l'indolence.

le grain de l'image affolé d'euphorie caprice s'étiole
face aux ciels du visage de percy traversé de part en part de cent étoiles
ça s'illumine dans les prunelles creuse des tranchées amusée au coin des yeux courbe les lèvres en arc-en-ciel
toutes les minuties en émoi
c'est un fou rire qu'on a devant soi.
c'est presque décontenancé
l'expression qui voile le visage de caprice un instant tandis qu'il admire tout ce qui rayonne face à lui
et le regard intrigué papillonne lorsqu'on le qualifie de spécial, comme si ça pouvait aider à mieux voir pourquoi
avant d'être capturé - interrompu par la question qui coupe court au joli petit chaos qu'il avait sous les yeux.
oh hm- du café c'est sûr
le thé ça a aucun intérêt je trouve, quoi que tu fasses ça reste de la soupe d'herbe.
sous la surface confuse il y a un sourire qui échoue sur les lèvres et l'on pourrait penser qu'il n'a aucune manière caprice
qui détourne l'attention la tête au creux des mains, il observe distraitement dehors derrière les vitrines tandis qu'on prend les commandes, ne prend même pas le temps de lever les yeux vers le serveur - ce serait perdu dans le néant.
ça s'égare, ça ne revient que lorsque percy rappelle en retournant la question
et toi caprice
était-ce souvent qu'il trahissait les crépuscules pour courir embrasser l'aube ? la risette provoquée par l'exception
percy dit
à part moi bien sûr
et caprice ne relève pas car certaines évidences sont inexplicables - c'est comme ça.
plonger dans les iris du garçon en face de lui - caprice pensif tout à coup il réfléchit
se demande - il ne reconnaît aucun visage dans les souvenirs à l'extérieur mais entendait-il des voix qui avaient soufflé son nom la nuit ?
pas vraiment..
il se voit retrouver des octaves et des manies familières dehors c'est sûr mais au détour d'un couloir sans qu'on ne s'y attarde trop. il y a même certaines personnes qu'il exècre de jour alors qu'il offre à cœur ouvert le soir tombé.

non ça n'arrive jamais. tu te sens privilégié percy ? c'est juste pour aujourd'hui l'exception, la prochaine fois je ferai gaffe je mettrai trois réveils.

suffisamment d'alarmes stridentes pour percer les étreintes lancinantes dans lesquelles on a envie de s'oublier indéfiniment
c'était quand même agréable de ne pas avoir entendu sonner ce matin. on ne regrette pas.
un haussement d'épaules

le jour on a souvent pas les mêmes vies. et puis j'ai du mal à m'adapter à celle des autres, ça me dépasse vite et me sentir perdu ça me saoule un peu.
donc ouais personne à part toi aujourd'hui seulement. malgré tout ce que racontent les mauvaises langues.

et caprice baisse les yeux pour chercher de la lecture sur la table, n'en trouve pas.
ça ne fait rien, au pire il prendra la même chose que percy.

un éclair bleu (les yeux azurés de percy)
et les nuits de caprice (ses yeux encre à lui) sont irrémédiablement captées. il cesse de chercher des chemins tout tracés sur la table pour relever un regard un peu égaré - rien qu'une seconde -
et puis l'on ne quitte plus la chaleur du regard.

toujours comme ça avec ce garçon-là - caprice est désarmé le temps de quitter les sentiers mais perceval le guide si bien, avec lui on ne craint pas la lumière.
et l'on dit oh, d'accord
toujours d'accord. on ne devrait pas si peu hésiter à dire oui mais caprice n'y peut rien, les prises qu'offre percy sont si certaines qu'on n'échappe pas à la mainmise. enfin -
on conteste un peu car caprice reste un électron libre
fronce un sourcil et lève la courbe des lèvres - d'un coté seulement - esquisse un sourire en coin comme si on épiait l'autre.
j'hésitais à prendre la même chose que toi mais là je suis plus trop sûr.

le souffle volatile, un soupçon de rire au cœur qui s'échoue contre la main couvrant la risette un instant. et puis le dos se laisse à un peu plus de repos contre le dossier (ankylosé par la nuit passée) caprice observe
avec un peu plus d'insistance. ça aussi c'est un phénomène inédit de jour, d'habitude -
d'habitude caprice ne se risque pas à trop prolonger les œillades. il se passe tant de choses chez l'autre ce sont des vagues immenses de présence qui emportent facilement. mais les océans chez percy c'est plein d'accalmie
on peut s'y prélasser sans prendre garde aux courants - caprice pense
il espère, il prie pour ne pas se tromper. mais il a l'intuition
en écoutant le garçon aux cheveux ivoire qu'il lui vaudra toujours
t o u j o u r s du bien.
après tout, on manque presque de déclencher des guerres dans les couloirs.

percy a dit
adorable
en réalité. dans la réalité de caprice et percy où il n'existe que lorsque les deux sont réunis. et il semble pensif tout à coup, en songeant à ce qu'on lui confie. perceval affirme que ce caprice là subsiste malgré les levers de soleil - oh c'est tentant de croire ces paroles
il aimerait, vraiment.
ça vaut pas le coup, percy. de te prendre la tête avec ces gens-là, je veux dire. on s'en fiche je fais à peine attention tu sais, y a tellement de choses à voir je m'encombre pas avec les mauvaises-langues.
une vie passée à entendre chuchoter, que ce soit aux banquets des devray ou bien à l'académie c'est vite redondant, on s'en lasse de ces venins. et caprice baisse les yeux une seconde
murmure merci car
ça le touche quand même un peu que percy s'en moque aussi.

trouble masqué, caprice inspire comme pour le contenir au fond des poumons et l'oublier, remplace par des souffles paisibles et
l'on retrouve du reste de sourire espiègle au cœur des respirations ça tombe bien.

j'aime bien ces nuits avec toi percy. vraiment c'est le pied.
mais en semaine plus jamais - c'est mort, oublie.

un coup d'œil furtif, pour préciser qu'on n'a pas rattrapé les défis au vol.
les week-ends pourquoi pas.
les amandes du regard qui soulignent la réplique, avant d'observer plutôt la rue après un battement de cils plein de parcimonie,
on couvre la malice d'airs interdits mais
il reste tout de même du sourire sur les lèvres de caprice.

hmm. moi je crois que je vais demander un vrai petit-déjeuner à la française, comme à la maison avant.

l'innocence feinte

même si j'ai bien envie de faire des folies pour me venger de ce matin je voudrais pas te ruiner ce s'rait mesquin.

piquée de facétie -
qu'il aime se sentir gracile à tes cotés.

lumières et répliques à la douceur identique c'est un temps à se prélasser contre les baies vitrées en buvant les paroles de perceval
caprice oublie
tous les sabliers à écouter percy tandis que les rayons viennent effleurer l'épaule
c'est un univers entier dévoilé au complet sous les yeux et on ne peut pas s'empêcher d'observer observer
observer encore la manière dont les phrases s'habillent d'intonations qu'on ponctue d'expressions
les mimiques propres à percy
ce centième de seconde où ça vacille fascine toujours caprice tellement l'assurance revient vite au galop il peut la voir courir sur le visage pour allumer des feux dans les yeux bleus
et puis
les risettes sont visibles jusque dans la prose
tandis qu'on parle d'envie percy tu prononces le mot désir et les voyelles esquissent aussitôt un sourire sur tes lèvres
transmis sur les siennes
dis pas ça - je sais
je le sais bien, que t'es attentif. mais je m'appelle pas caprice pour rien, si je dis ça c'est que c'est le seul moyen de rester un peu raisonnable.
soupir rieur
c'est trop
si tu savais percy tout ce qui se passe
lorsque caprice t'observe. il devine
que tu es plus - que les airs que tu te donnes - que ce que tu en as l'air
comme tu le dis si bien. sous-jacent depuis un moment malgré tes talents d'acteur. peut-être pour ça que caprice est si enclin à te suivre aveuglément
même si l'on emprunte aujourd'hui des sentiers particuliers.
c'est avec toi, il y a à peine la place pour le reste
les autres - le serveur à qui caprice commande sans trop oser lever les yeux, il tourne légèrement la tête et c'est tout.
du beurre demi-sel, pas de jambon mais de la confiture et du miel, et puis des croissants oui.
comme à la maison avant, où les matins sentaient le pain grillé et le sucre chaud. chez toi percy c'était ce que tu as dis ? un crumble, des œufs tournés, du bacon et des toasts beurrés ? caprice se demande ce que ça pouvait être
avant de ton coté.
si c'était des petits-déjeuners comme celui que tu viens de commander qui t'ont rendu aussi fort et grand. toi tu demandes
comment c'était là-bas dans le beau pays.
est-ce que c'est beau...
et les prunelles auraient pu se ternir si on n'y avait pas insufflé des précautions attentives - un échappatoire à ta question. et il n'y a que les iris qui s'évadent
t'en fais pas percy. je te laisse dormir dans mon lit et toi dans le tiens ce serait mesquin de pas te dire comment c'est paris.
caprice baisse les yeux sur ses mains qui triturent les manches de ton sweat trop grand pour lui. on plie des revers pour qu'au moins les doigts dépassent du vêtement.
on y est pas resté longtemps tu sais, on déménageait beaucoup, à peu près tous les ans. et puis on va dire qu'on était pas le genre de famille à aller au louvre le samedi. flagrant, comme les devray tenaient d'un système solaire plein d'aberrations. mais ça ne te dérange pas percy, pas vrai ? que caprice soit le fruit d'une enfance trop étrange. il espère, c'est pour ça qu'il en parle sans trop en dire. mais oui paris et la france en général c'était un des endroits que j'ai préféré. quand on y vivait on était encore petits et miel venait d'arriver alors c'est des bons souvenirs. on avait le droit d'être insouciant, pas trop sérieux. aujourd'hui y ressemble un peu.
lever de cil, pour revenir à percy, et caprice repose les mains enfin libérées des manches trop longues en évidence sur la table, les doigts liés.
et ça se sent dans ta malice qu'il y a du soucis de ne pas brusquer - oh percy on n'est pas en sucre tu sais
ce que t'es précautionneux de jour -
plus que de nuit, presque.
les lèvres se font sourire et caprice incline légèrement la tête.
ça va percy t'inquiètes, tu peux me bousculer un peu ça ira, tu peux aussi me raconter la fois où t'as claqué une petite fortune si tu veux
je tiendrai le coup.

c'est voir des mains tendues pour rejoindre dans la lumière que d'écouter parler perceval - caprice
abaisse pudiquement les regards ça le désempare
comme toujours quand on souligne à quel point il est le jour et la nuit. mais c'était soufflé dans des intonations si bienveillantes.
sur les cartes indiscernables de son propre visage il y a des fleuves intimidés qui tracent des sillons
affluent de rouge -
le sang lui monte aux joues il devine car
le soleil n'atteint pas jusque là pour réchauffer la peau blanche.

l'intangible intimidant il chasse d'un mouvement de tête - oui parle-lui
parle-lui plutôt
des goûts et des couleurs c'est déjà plus certain
de comment c'était meilleur à la maison. caprice trouve aussi que les choses avaient plus de goût avant d'arriver ici,
esquisse une risette chancelante.

ce serait bien que tu l'invites. miel quand on allait petit-déjeuner en ville le dimanche elle était toujours ravie.

la vision de la famille en commun tu as raison percy. le cœur sur la main toi par contre c'est vraiment plus grand. c'est sûrement ça qui fait que tes univers sont si rassurants.
qu'on pourrait écouter tous tes souvenirs et avoir toujours aussi faim d'en savoir plus sur toi. tout à coup
caprice voudrait savoir ton plat préféré, et puis la saison la couleur le parfum le morceau que tu aimes le plus. le cœur manque un battement
il a beau être volatile
il s'est sincèrement attaché tu sais

tu sais percy...

la tasse entre les doigts pour les refermer sur quelques choses car les mots eux lui échappent un peu.

le jour c'est pas que je m'ennuie. c'est amusant aussi c'est juste que. je peux pas me permettre de déconner autant ça pourrait déraper faut que je choisisse bien où regarder parce qu'il se passe tellement de choses tout le temps.

se perdre dans les chaos ça pourrait être amusant - caprice aimerait bien - mais sans les visages pour garder les pieds sur terre c'est plus effrayant qu'autre chose
enfin ça c'est un secret.

rien que là on est assis et on ne fait que parler mais il s'est déjà produit un millier de petits détails.

alors

alors t'en fais pas pour les feux d'artifice et les explosions s'il y en a moins dans ces moments là c'est normal.

vital même.

en tout cas je fais jamais semblant avec toi c'est promis.

on se l'était jamais dit alors pourquoi pas aujourd'hui
et caprice lève une œillade désinvolte vers percy tandis qu'on fait taire la bouche trop bavarde avec une gorgée de café chaud.

l'image qu'on a du monde solarisée,
tous les contours troublés qui débordent
si difficile à discerner, les frontières de Caprice -
Percy tu dis que ça ne te fait pas peur,
que tu pourras toujours tendre la main et entourer,
retenir dans des étreintes capables de contenir tout ce qu'on est
même si tu ne comprends pas tous les égarements.

oui je sais... enfin je crois.

tu dis qu'on ne se perdra pas seul et même si ça effraie Caprice de t'entraîner dans ses intempérances il capture les mots et garde au creux de lui. c'est l'autoriser à être entier ce que tu fais et on n'est pas bien sûr que ce soit une bonne chose
mais si c'est ce qu'il faut pour chasser les airs soucieux qui s'esquissent sur ton visage, on cédera. ah -
on s'en mordra peut-être les doigts Percy,
c'est courir le risque de regretter un jour
d'avoir offert la totalité de tes univers ailleurs que la nuit.
car une fois les yeux bien ouverts Caprice n'arrête plus de voir - les autres ce sont des infinis
infinis infinis qu'on a jamais fini d'admirer.
Caprice c'est du collapsar,
approche trop et il a tendance à ne plus vouloir laisser graviter ailleurs tandis que lui erre sans fin. quand c'est près de lui il exige parfois tellement de rayonnements - capable d'engloutir toute la lumière.

mais les paupières fermées ou non tu promets de briller dans tous les cas. alors d'accord, on évoque une dernière fois les longueurs d'onde de tes lueurs qu'on reçoit,
avant que tu ne choppes la grosse tête.

ok ok pardon, j'arrête
si tu veux quand on sera servi je dirai que ça me plaît pas, histoire qu'on passe un brunch pas trop parfait non plus.

participe, Percy
équilibre donc le quotas de maladresses
fais tressaillir Caprice tout à coup qui perd le sourire, brûlé lui aussi de te voir t'ébouillanter, voit le détail du geste peu adroit mais réagit trop tard
il pose aussitôt sa tasse.

ah percy ça va ??

comprend la moitié des jurons, aussitôt Caprice déplie une des serviettes en tissus et s'empare de la carafe d'eau pour imbiber le coton de froid
contrer la brûlure
et il tend les mains pour saisir la tienne, celle du bras incendié, il fait poser le coude sur la table pour vite refroidir la peau à vif.

garde-le comme ça, au moins quelques minutes sinon ça va continuer de brûler.

la mine inquiète, tenant doucement ton avant-bras entouré de frais du bout des doigts, comme si couver du regard pouvait faire aller mieux. et Caprice finit par lever les yeux vers toi,
dévisage plusieurs secondes avant de retrouver une risette désemparée, brûlé lui aussi, les joues incandescentes

maintenant je doute de tes performances à boire comme il faut,
ça te fait redescendre un peu ?

et le souffle se fait amusé.

la nuit c'est des comètes qui voyagent dans sa direction, les répliques espiègles de Percy,
et pour la première fois le jour déjà bien levé Caprice reçoit
cinq sur cinq
accueille toujours de sourires identiques,
de ceux qu'il ne lance que lorsque le soir tombe. comme si hier n'était toujours pas terminé on n'a pas repris les airs lointains, pas encore placé de filtre entre soi et les images de l'autre
on sent qu'on n'a pas besoin avec toi, Perceval.

six fois plus efficace tu risques de finir complètement défoncé je sais pas si c'est très raisonnable du coup.

on n'a pas remis en question les faits scientifiques après tout Caprice aime bien trop l'astrophysique pour ne pas croire à de nouvelles théories chimiques. atomes et molécules quand on regarde bien les formations c'est des systèmes solaires miniatures.
on n'a pas dis non, Percy
tu le connais, Caprice
aime l'idée qu'on est infini que tu es infini et qu'on peut sans cesse explorer sans se heurter à la moindre délimitation c'est trop immense pour tracer des frontières autour de ce que l'on est.

toi et lui
forment des ensembles qui se passent d'étiquette, impossible à rentrer dans les cases, faits d'agréable égarement.

confus par quoi Percy ?

toi tu sembles en chercher les définitions - peut-être pas chercher en tout cas tu sens
que c'est indéfini ces infinis -
et lui observe après que tu aies atteint la joue du bout des doigts, incline la tête du coté effleuré il tient toujours la serviette imbibée de froid autour de ton bras d'une main et l'autre accueille son menton au creux de la paume, tandis qu'il s'accoude à la table à son tour. dévisage avec une expression absorbée - perdu dans le ciel des yeux. tu disais ça te dit d'essayer
comme pour vérifier jusqu'où s'étendent les galaxies - et Caprice ne comprend pas bien ce qui te fait te sentir perdu - habitué aux errances, lui.

on peut s'embrasser si tu en as envie, moi tu as vu
souvent j'oublie de poser la question.

comme on n'interrogerait pas que tout cela se mesure en années lumières,
Caprice accepte toutes les confusions
quitte à parfois frôler les aberrations.

des vœux de beau temps pour chasser toutes les ombres, c'est étrange de souhaiter ça à un astre qui ne brille que la nuit Percy tu ne trouves pas ? mais Caprice voit - il voit tellement que parfois des détails comme ceux-là ne ressortent pas forcément mais il suffit de lui montrer et il remarque enfin leur présence.
et ça ne le rend pas confus, c'est comme découvrir des nouvelles facettes de toi et maintenant que c'est là c'est évident. ça rajoute quelque chose à l'univers qui fonctionne tout aussi bien que lorsque c'était absent.

moi non plus j'ai pas envie de te voir malheureux Percy.

enfin, si tu éprouves le désir de pleurer un jour on accueillera aussi ces aspects-là de toi. pareil si tu ne verses jamais la moindre larme. l'envie d'embrasser elle est déjà plus actuelle -
et Caprice sourit un peu plus quand tu dis encore à voix haute à quel point elle subsiste bel et bien, couvre de risette les lèvres toujours tendue vers ce soleil là.

ah mince en vrai les raisons pour et les raisons contre se valent pas mal... comme tu veux, c'est toi qui vois.

toujours comme tu veux c'est comme ça qu'on fonctionne
c'est une évidence innée c'est comme si on était arrivé sur Terre pour cette seule et unique raison. les yeux pouvaient rester fermé tant qu'un père ne leur avait pas donné une utilité, la bouche close tant qu'elle ne s'ouvrait pas pour souffler lascivement le nom de l'autre - il n'aime pas le sien, ce n'est pas le sien
il n'existe que parce que c'est prononcé par toi.

pour ça qu'il ne relève pas quand tu dis "après avoir baisé avec" Caprice
ça aussi c'est une façon d'exister auprès des autres. des espaces-temps où c'est acceptable de laisser deviner les cœurs en fusion.
et toi Percy tu étends les galaxies de nuit, elles débordent sur le jour jusqu'ici,
repoussé les frontières que tu ériges d'habitude.
tu te surprends même à penser que c'était écrit, un peu comme les planètes alignées ça relève de l'astrologie, on pourrait dire le destin aussi.

peut-être oui..

on n'a pas la foi en quoi que ce soit, tu sais,
on gravite sans se poser trop de question, tant que c'est en direction d'équilibres.

j'espère qu'il regrettera pas.

que tu ne regretteras pas des trajectoires inverses à celles que tu as l'habitude d'emprunter. Caprice dans tous les sens ça lui va, après tout
dans l'espace la gauche la droite le haut le bas
c'est des concepts abstraits.

en l'absence de repère Caprice aimerait bien prendre ta main qui effleure mais il tient toujours le froid contre ton bras, alors il se redresse pour avoir de libre celle qui tenait la tête pour venir faire ce qui lui plaît, vient saisir tes doigts du bout des siens, des signaux de proximité tandis qu'il te dévisage pensivement
curieux de la manière dont tu voyages, Perceval.

pourquoi tu t'éloignes des autres après avoir été aussi proches d'eux d'habitude ? tu trouves pas ça logique qu'on ait une place quelque part après avoir couché avec quelqu'un ?

après avoir existé dans un lit
c'est comme avoir tracé les chemins jusqu'aux draps, c'est facile d'y revenir ensuite, Caprice se dit que c'est normal de suivre de nouveau les sentiers,
qu'on a le droit
de revenir y exister encore
(et encore).

perte de contact, les doigts effleurent une dernière fois la peau diaphane dont on a essayé d'apaiser les brûlures et on est obligé de s'éloigner, les gravitations l'un vers l'autre interrompues par l'arrivée du presque déjeuner.
Caprice se redresse, croise les bras et c'est des éclipses de regard qui se produisent, tandis que le monde se remet à tourner autour on cherche du paisible en baissant les yeux sur les zones de vides sur la table entre lui et toi. et puis même après qu'on ait placé les plats entre vous les œillades se perdent encore, tandis qu'on écoute.

Percy tu ne cherches que les corps rien que les corps, la surface des univers te conviennent et les cœurs qui brûlent dessous c'est futile quand tu en parles. tisse des liens pour retrouver les étreintes mais toujours des fils faciles à couper car des bras qui s'accrocheraient c'est trop pour toi. vraiment, tu n'aimes pas ? qu'ils soient ouverts, offerts, à accueillir tout ce que tu es. si, tu dois quand même un peu aimer. tu parles des exceptions et Caprice retrouve les sentiers jusqu'à tes yeux, lève les siens vers toi attentif. il y a le reste du monde et puis eux et il ne comprend pas sur le coup. ça sous-entend qu'ils sont sempiternels, les chemins jusqu'à toi ? qu'ils seront toujours ouverts, tes bras ?

Caprice reste un peu silencieux et dévisage. d'habitude de jour on ne lui dit pas qu'il a une petite place à son nom quelque part. ça le fait sourire pudiquement, abaisser les cils sur les prunelles désemparée une seconde.

je trouve ça agréable aussi Percy j'aime bien que tu reviennes souvent, puis là c'est comme me dire que réciproquement je peux revenir quand je veux..

suivre les lois de l'attraction et retourner régulièrement graviter autour de toi comme les comètes, à défaut d'être une planète à part entière. et la tête s'incline légèrement, fait glisser le regard sur les places vides à coté de toi car ils sont pensifs tout à coup. pourquoi on est comme ça ?

je sais pas... je sais tisser des liens avec les gens sans forcément passer la nuit avec eux, heureusement, sinon ce serait triste. mais ça arrive souvent parce que.. dans ces moments-là c'est comme exister pour de vrai. il n'y a que l'autre à voir, et l'autre ne voit que moi, et j'aime aimer les gens comme ça. tout à coup on est là en entier, et j'ai l'impression de connaître la personne mieux que jamais. peut-être que je passe plusieurs nuits avec plusieurs personnes parce que je me sens chez moi dans le lit des autres.

peut-être qu'on ne conçoit pas que quelqu'un puisse se sentir vraiment chez lui dans le lit de Caprice, toutes les nuits qui existent. et si quelqu'un se risquait à lui ouvrir ses bras à l'infini ce serait trop tenir, c'est déjà des dépendances immenses parfois
pour ça que Caprice les répartit et trace plusieurs chemins vers plusieurs personnes. car une seule et unique voie pour accueillir ses chaos c'est inimaginable. il sent qu'il serait atroce si on lui accordait le droit d'exister en entier dans le temps en plus des espaces. il sent qu'il donnerait de bonnes raisons pour justifier le fait de s'appeler Caprice
à rendre fou les autres.

je sais pas...

on ne sait pas vraiment Percy, on n'est pas bien sûr d'avoir répondu à la question, elle est trop grande trop effrayante, un peu trop évidente et c'est ça qui laisse dans un flou incertain tout à coup.
et Caprice hausse les épaules pour ponctuer, balayer les points de suspension c'est passer à ta ligne. on pioche un croissant pour le défaire distraitement histoire d'occuper les doigts qui serraient nerveusement les coudes des bras croisés jusque là.

si les signaux se perdent dans tes cosmos ça ne fait rien Perceval -
dans ceux de Caprice ça ne fait déjà pas bien sens ça erre et ricoche à la surface de ce que ça croise, résonne dans les grands vides et personne pour les entendre. c'est peut-être pas important - rien que des anomalies de longueurs d'onde, on ne sera jamais sur la même que celle des autres et on peut vivre comme ça.

mais tu dis je comprends
un peu
c'est infiniment plus que rien
tu réceptionnes les silences radio et tentes d'y trouver du sens tu décodes, comme les messages lointains qui se sont éparpillé à te parvenir, tu ne reçois que des morceaux troublés, les éclats égarés de pensées confuses
pourtant tu te donnes la peine de déchiffrer,
pour répondre
avec tes propres coordonnées.

quasiment certain d'avoisiner les galaxies isolées
presque sûr
d'aimer Caprice tel il est
Caprice qui aime aimer à l'image des autres à défaut de se sentir suffisamment à aimer pour dire sans trembler je t'aime,
constate que tes univers ne cillent à aucun moment lorsqu'on y entend ces mots. presque extraterrestriels, ils ont de quoi troubler les ciels des yeux qui ne quittent pas les tiens, chassent les nébuleuses inquiètes pour y glisser de grands vertiges. car tu évoques des étendues immensément accueillantes, souffles avec assurance qu'on pourra toujours s'y réfugier
tu dis qu'on peut s'aimer comme ça
comment, Percy, aimer Caprice
il ne voit pas - exècre son reflet dans les miroirs,
plein d'inconnu, n'aime que les parcelles qu'on aperçoit
dans le regard des autres
il est si tendre, le tien
c'est bien Caprice, qu'il dévisage ?
c'est lui que tu vois
comme ça.

comment ça -

comment tu peux renvoyer des images qu'on n'a jamais eu sous les yeux ? tu fais simplement, si sincèrement et Caprice a l'urgence de ne plus quitter tes œillades tout à coup, s'y raccroche secoué par la collision des supernovas dans le cœur qui bat - elles incendient les joues - incandescentes elles pourraient briller dans le noir.
c'est grand
c'est haut
ce dont tu parles
plus beau que le ciel même - même celui de sa chambre où tu as suspendu mille origami, c'est te dire - c'est si beau
parce que c'est toi Percy,
pas parce que c'est lui
impossible impossible
en boucle derrière les airs submergés de Caprice
tellement on n'avait jamais vu fourmiller de détails aussi jolis.

on ne comprend pas à l'infini

comment tu sais ? que ça te fera pas péter des câbles à un moment que je -. hm moi j'aime tellement nos nuits j'aime tellement comment tu es, même le jour c'est agréable avec toi, je voudrais pas que le fait que j'aime tout ça puisse arrêter de te rendre heureux aussi à un moment

tu dis que certains n'aiment pas trop quand on est comme ça avec d'autres personnes mais que toi tu m'aimes quand même ça te dérange pas - vraiment
ça te dérange jamais ?

on envoie des signaux de détresse à l'infini
à toi Percy - tu reçois ?
les longueurs d'onde chaotiques de Caprice.

moi tout court, c'est moi je vais finir par te faire vriller c'est sûr.

tu sens ? tu vois ? flagrant comme les nébuleuses s'éparpillent, des détails abstraits sous les yeux, constat des cisaillements gravitationnels de vous deux c'est un phénomène de distorsion des images
à l'idée que tes bras soient ouverts à l'infini Caprice craint l'impact de ses équilibres, toujours sur le fil à flanc de chaos on ne sait pas ce qui adviendrait de tes espaces-temps si tu tolères leur expansion
aucun horizon cosmologique observé, il ne sait pas
s'il existe des limites
frissonne à l'idée qu'il n'y est pas de frontières à ce qu'il est et que ça file des vertiges écœurés - tu ne sais pas non plus
tu évoques les étendues que tu connais déjà,
tes observations à toi Caprice écoute et Percy ça ne suffit pas
tes mots et puis tes vêtements qu'il porte et qui l'entourent, contenaient jusqu'à maintenant Caprice qui redoute l'énergie du vide débordante
viens
viens retenir, tenir des discours assurés plus près encore
Caprice retient les souffles en te voyant rejoindre de son coté du monde, lève les regards c'est offert tu veux connaître
Caprice tout entier qui laisse les paupières tomber sur ce que l'on est car tu dis peu importe
viens embrasser de jour comme de nuit à quelques détails près, il se tient, retient rien qu'un peu encore le contact qui permet de rester sur Terre, les doigts se referment sur les flancs du garçon on voudrait rester dans cet état stable au possible longtemps encore
mais tu peux rompre cet équilibre
si c'est pour remplacer par celui d'une étreinte ça lui va, Percy
tu es là.

t'es si peu modeste que c'en presque rassurant.

occulte tout autour, ce qui refroidit sur la table et le monde qui continue de tourner, c'est doucement, et l'on se laisse-aller à égarer des soupirs contre le creux du cou, les yeux toujours fermés
souffle les pensées filantes.

je veux pas que tu te prennes des balles pour moi Percy si ça pouvait jamais arriver ce serait cool, rien que toi qui est là c'est déjà tout ce qu'il faut même si tu fais manquer les réveils j'aime bien - j'aime comme tu es moi aussi.

c'est tellement d'équilibre si seulement on pouvait rester comme ça encore encore encore.
nuit après nuit quitte à atteindre le milliard d'origamis.

une place dans des espaces-temps absolus, Perceval enlace les collapsars. affirme accueillir tout entier - tu ne te doutes pas de l'infini que c'est, Caprice. les étreintes débordantes qui désordonnent les équilibres, qui font petit-déjeuner à midi passée, et puis tout le reste, tu lui offres, il saisit. tout ce qu'on lui donne tout ce qu'on lui confie tu sais comme il trouve ça précieux Percy et tant qu'on ne rate pas les cours - tant que ça ne dévie pas trop - toujours il te dira

oui...

ok j'admets que c'est plus sympa d'être là qu'en classe aujourd'hui.

aujourd'hui seulement c'était ses mots alors qu'on sait très bien qu'il y en aura d'autres - qu'il en veut plein.
au cœur de Caprice il y a des noyaux qui redoutent de s'effondrer sur eux-mêmes et qui, désespérément dévoué, se nourrissent de la lumière des autres. dévorent d'en renvoyer autant, il pourrait laisser des étoiles plus grandes l'entourer totalement et y disparaître si il s'écoutait.

auprès de Percy on n'a pas besoin de se consumer seul et Caprice le regard fuyant un instant, tu le désempares à être si confiant. les rappels il les entend, ça résonne, c'est pas des mots qu'il entend si souvent que ça alors ça aussi, il garde. acquiesce timidement, minaude presque à venir se lover un peu plus contre Perceval - on veut aller bien là maintenant, pas penser au reste ça n'a pas sa place contre toi.

si je sens que Colline a de nouveau des envies de me pousser dans les escaliers je vous appelle Pryam et toi, j'ai compris.

soupiré, l'inflexion de voix un peu amusée vient s'échouer contre le cou du garçon aux cheveux blancs. Caprice s'y réfugie tout en haussant les épaules, désinvolte innocent. le temps passe plus lentement dans ces bras-là - si on pouvait y rester toujours ce serait bien.

est-ce que c'est égoïste ?

tu lui demandes
il ne sait pas
ou sait trop bien.
Caprice qui voudrait que les nuits durent indéfiniment et que le soleil reste caché quelque part jusqu'à la fin des temps. c'est une façon de désirer
ne jamais partir.

et assis là contre les baies vitrées, du même coté de la table sans que l'on se soucie tout de suite du moment où ça se terminera
il hésite. finit par dire tout bas.

... peut-être oui mais je vois pas ce qu'il y a de mal à l'être un peu.

garde les mains nouées dans le dos de Percy, les bras autour de lui et la tête contre le creux de l'épaule on ne voit pas pourquoi on s'en irait.

je vois pas non plus où je pourrais partir et puis, j'ai l'intention d'aller nulle part tu sais.

si tu parles de s'envoler à peine la cage de l'académie ouverte il ne faut pas t'en faire, Caprice ne sait pas vivre autrement qu'emprisonné.

je pars jamais Percy.

Caprice ne sait pas ce que c'est - incapable de s'en aller, à moins qu'on le repousse et qu'on le chasse -
car on n'a toujours existé que comme ça.