jasmin aime la forêt jasmin aime les bois ceux qui sentent bon la résine et l'automne et qui salissent pas
où il y perce encore des rayons où il y pousse des fleurs
et pas des ronces des myceliums et du lichen - toutes ces plantes écœurantes rien que dans le nom
berk
jasmin s'arrête net
parce que t'as dis que c'était un raccourci vers l'aventure owen et qu'en traversant de l'arbuste il a comme de la barbapapa sans sucre dans la bouche tout à coup jasmin
a des hauts-le-cœur
la faute aux toiles d'araignées en charpie qui s'entortillent dans les cheveux noirs et couvrent le visage
berk berk BERK c'est dégueu c'est dégueu putain putain p u t a i n
c'est pas des mots d'enfant de son âge mais il les dit quand même il s'en fout jasmin
les doigts paniqués de jaja chassent des joues les fils de soie on dirait qu'il se met des claques au milieu des bois
tu trouves ça marrant ??
la ferme la  f e r m e  owen c'est d'ta faute tout ça y a rien ici il pue ton plan elle pue ton excursion toute la putain de forêt pue là !!
allez jasmin on n'est plus très loin ! et tu l'encourages à bouger ses fesses de princesse, tire son poignet pour qu'il s'extirpe des bosquets aux araignées
(c'est vraiment pas ses copines ces saletés)
on est si loin des bâtiments où les insectes n'entrent presque pas jaja veut faire demi-tour demi-tour allez owen on réfléchit à une autre stratégie
jusqu'à ce qu'au détour d'un vieux chêne noueux derrière de la broussaille tu écartes les branchages et révèle
la magistrale muraille qui court tout autour de l'académie.
vous êtes vraiment loin aujourd'hui.
woah.
comme de la civilisation primaire face à de l'artefact d'un autre temps debout plantés là au pied de la grille qui monte monte monte si haut au dessus des petites têtes
ça observe la bouche entrouverte
c'est là ? c'est vraiment là que ça s'arrête ?
jaja regarde et regarde et regarde
rompt le silence tout à coup en captant que tu tiens toujours son poignet il dégage le sien avec un air renfrogné
c'est pas une mauviette !
forcément
ici aussi c'est électrisé
tu vois je t'avais dit qu'il était pérave ton plan.
et toi t'es une mauviette owen ?
jaja te toise avec une expression de petite teigne.
si j'te donne 5 rabbits tu lèches pour voir si y a du courant ??

la mauvaise graine en ébullition la faute au frisson du danger jaja ne sait jamais quoi en penser
il joue les fiers mais au fond c'est un effrayé qu'on a trop longtemps couvé.
prévenir plutôt que guérir
à force d'aseptiser la moindre étreinte on lui a sûrement planté des frénésies fiévreuses dans le cœur. et plutôt que de fuir ce qui fait peur au point d'attirer les larmes au coin des yeux, jasmin se retrouve trop souvent à courir derrière,
comme si c'était ça, vivre pour de vrai. trop longtemps oppressé à l'intérieur entre les murs, les fleuves candides ont soif de déborder.

et lorsqu'il te voit si mal te tenir, owen
jasmin ne peut pas s'empêcher de pouffer de rire. les crachats c'est trop dégueu, sauf que ça fait des étincelles au moment d'atterrir sur les barreaux dangereux, comme si le métal se mettait à crachouiller à la façon des chats de gouttière qu'on malmène
alors jaja fait pareil
il rentre les joues pour faire mieux encore et c'est pas du petit postillon qu'il nous fait
ça provoque encore plus d'éclairs ça le rend fier et il rigole encore plus
ah que c'est chouette d'avoir onze ans.

on fait quoi maintenant ?
jaja entend ton plan et reprend des airs désinvoltes, croise les bras car il le connait bien ce petit sourire là que tu n'esquisses pas jusqu'au bout
à moitié
comme si t'attendais que jasmin le complète.
hin hin très malin tu veux faire quoi pour la défoncer ?
crier dessus très fort en imitant la voix à melchior ??
on est des enfants
et on a pas les alices les plus utiles face à des murailles surnaturelles. planté là les sourcils froncés - mais pas à cause de toi - jaja se creuse la tête
pour une fois
il a vraiment envie d'essayer rien qu'un peu plus fort de passer de l'autre coté. observe les alentours, il devine le chemin pour rentrer mais s'y attarde à peine,
lève plutôt les yeux sur les feuillages qui surplombent. il y a là des branches qui s'entrelacent comme il faut
qui pourraient peut-être suffire à porter les enfants comme des bras bienveillants pour les déposer de l'autre coté ?
mh... si on grimpe par là...
et jaja pointe du doigt un vieux chêne en particulier
avant de se tourner vers toi owen
très très sérieux.
si on grimpe par là, p't'être qu'on sera assez haut pour sauter de l'autre coté !
mais
jaja
t'as pas vu comme c'est haut ces grillages là ?
et jasmin décroise les bras en voyant tes airs peu persuadés, se désigne lui avec un air convaincu.
nan mais- moi je saute je me ferai pas mal !
et toi tu sautes, si tu te casses un truc genre un bras ou une jambe... bah je serai juste à coté pour réparer ! tu vois ?
c'est glauque
mais il y croit. songe pourtant à peine à ce qu'on pourrait trouver derrière
mais c'est qu'il a des petits galops qui courent dans le sang tout à coup,
de l'adrénaline qui envahit les artères à l'idée d'être à deux doigts (et quelques os) de réussir pour une fois.

des petits sursauts à mi chemin entre l'euphorie et l'effarement - c'est que t'imites drôlement bien les adultes owen enfin même si avec ton alice c'est un peu de la triche
et jaja ça lui crée des fous rires à chaque fois parce qu'il y a rien que plus tordant qu'owen à peine plus grand que lui qui prend tout à coup des grosses voix, le décalage l'atteint à chaque fois il en a mal aux côtes.
ahaha haa aah ouais hm
merde tu crois qu'ils sont genre pas trop cons ? si t'y penses ils y ont pensé nan ?
pour dire que t'es futé mais pas trop
qu'on est un peu bête mais c'est pas grave.
onze et douze années de torrent il est l'heure de creuser des fleuves audacieux dans les bois assoupis, on va faire du grabuge à réveiller les morts c'est sûr, quand tu souris comme ça c'est inévitable
il s'accomplit des prophéties immatures en fin d'après-midi. derrière les mailles de la chemise ça tremble un peu en imaginant les vertiges - jaja a levé la tête et mesure du coup d'œil la hauteur il disait
il disait cet arbre là mais il est moins sûr
une seconde rien qu'une seconde - pas plus de répit que ça pour les lâches, on en veut pas dans ce jeu-là réservé aux courageux.
ok
d e a l
vas-y je passe devant pour ouvrir la route t'as un gros cul qui va casser les branches si tu montes en premier !
du ricanement de garnement, et jasmin s'élance
la pulpe tendre du bout des doigts qui vient chercher de la prise, le digital enserre l'écorce du tronc noueux où il y a des creux à vos hauteurs, c'est parfait pour y poser le pied tandis qu'on se hisse histoire de saisir les premiers feuillages
remue-ménage végétal les feuilles malmenées pleuvent
certaines s'échoueront sûrement sur ton front d'enfant owen,
et jaja souffle d'effort à la première élévation, grimpe grimpe,
la semelle dérape une fois le cœur manque un pas
mais il atteint le premier bras de l'arbre assez solide pour s'y tenir
victoire !
il reste du chemin mais il peut déjà regarder de haut.
ohaa owen même de là t'as une sale tronche désolé
il voudrait se cacher en train de pouffer de rire derrière le dos de la main mais il en a trop besoin pour garder l'équilibre dans les arbres jasmin.

ça fait des étincelles défiantes au moment où l'on se file des coups avec les flambeaux de l'audace et jaja qui avait les jambes un peu fébriles haut comme il est retrouve de la frénésie à conquérir les cimes
et il ose même lâcher une main pour faire un pied-de-nez, tire la langue c'est accompagné d'une sale grimace pour lesquelles il est si doué. c'est toi que j'vais tomber ! ça veut rien dire, heureusement que le jour tombe et se fait orangé, on distingue moins sa bêtise. au moment de reprendre l'ascension, jasmin retrouve des mimiques pus graves, concentré le jaja, on a beau avoir l'alice des os réparables ça fait pas rire de se casser un jambe ou un bras - il connait bien ça.
et comme promis il ouvre la route, montre quelles prises sont les plus stables.
deux trois fois, le poing se referme sur une branche trop fragile qui se brise sous l'appui, mais il est prudent jaja, il en choisit une autre et ricane lorsque les feuillages arrachés te tombent sur le nez owen
et ça y est, on y est
pas au vrai sommet parce qu'il n'y a que les petits oiseaux qui sont assez léger pour oser s'y tenir
mais presque
sur la dernière des solides branches, épaisses comme le bras de quelqu'un de fort style alvin
jaja s'y hisse debout et plaque le dos contre le tronc, ses mains derrière lui permettant de tenir bien en équilibre, les semelles des baskets agrippent comme il faut à l'écorce et il retrouve du souffle comme il peut
avant de jeter un coup d'œil en bas.
allez owen j'ai l'temps de m'évader trois fois en t'attendant là !
mais c'est pas parce qu'on a de la gueule qu'on reste pas de grands copains
alors en te voyant atteindre sa hauteur presque, jaja garde une main bien agrippée au tronc et tend l'autre pour t'aider à te hisser
ça va ? c'est haut un peu quand même j'pensais pas qu'on serait aussi haut
le cœur d'enfant qui se réveille sous l'inconscience
viens donc lui tenir compagnie si loin du sol owen, la grille semble si proche de là où vous êtes.

il aurait voulu que ça ne crépite pas
sans savoir pourquoi.
peut-être qu'au fond jaja avait de l'espoir - enfin, de l'espoir, c'est le terme pour enjoliver la naïveté puérile qui fait toujours des miracles lorsqu'il est question d'avoir des idées pour être turbulents.
de l'espoir qu'au détour des jeux l'on ait réussi à déjouer la perfidie des adultes, rien qu'en étant innocents
toi owen et lui jasmin, aujourd'hui au crépuscule, auraient pu trébucher sur une faille dans le système. jaja aurait aimé
on se serait regardé avec de grands yeux où l'euphorie implose dans les iris, à l'idée d'avoir un plan qui a enfin fonctionné.

mais non
c'est la partie qui continue et t'as craché le plus loin et même au dessus owen
même aussi haut au dessus des barreaux de prison les éclair persistent à frapper dès qu'on touche.
on aurait le pouvoir de voler que jaja douterait quand même de voir qui que ce soit franchir les grilles un jour.
la gorge sèche tout à coup
ça va pas être pratique pour votre petit concours.
il essaye - mais c'est pas vaillant.
et c'est manqué
tss! ta mère !
là sur sa branche il reste désemparé une seconde, fixe l'horizon derrière plutôt que ce pour quoi vous aviez grimpé aussi haut.
c'est pas des p'tits postillons qui vont changer quoi qu'ce soit en fait on devrait
on devrait lancer des trucs plus gros !
commence alors la collection de projectile, jaja se tient bien droit debout sur l'immense bras de l'arbre qui les porte, commence à dérober à la nature tout autour ce qu'elle peut avoir à offrir pour faire mal
passe à l'attaque
tout ce qu'il y a à portée de main il arrache
et il bombarde bombarde bombarde
de plus en plus désespérément
jette sur la grilles des feuillages et des pommes de pin
des lambeaux d'écorce grands comme une main
et même une branche qu'il parvient à briser comme un grand os et jette
jette de toute ses forces
au point que le pied manque de riper sur le support jaja a le cœur qui rate une marche
se rattrape de justesse au tronc bien ancré en bas dans le sol pour ne pas y dégringoler
il s'est fait la frousse lui même et
il est fâché qu'on ait encore faire des erreurs de calcul et que ça tombe à l'eau
ça tombe dans un halo vide à chaque fois qu'il a lancé quelque chose rien n'est passé de l'autre coté.
et c'était un jeu mais quand jaja fait le furieux ça sonne sérieux
tes grands MORTS
putain de sale grillage
ce fils de pute !
il lance un dernier bâton
ALLEZ LÀ !!
avant de s'adosser au tronc rugueux ça appuie douloureusement sur les omoplates saillantes sous la chemise, le regard qui papillonne
cinq
dix secondes
se pose partout sur la forêt sauf sur toi owen
et puis jaja regarde en bas
comme s'il réfléchissait déjà à comment redescendre.
c'est nul c'est vraiment d'la merde leur système.
ça fait toujours des étincelles
ça a flanqué des claques de chagrin à jaja
jaja et owen les prisonniers encore une fois.

des deux louveteaux, c'est toi owen qui sourit le plus souvent
et le plus fort aussi - t'as des risettes des vraies, celles qui vont jusqu'au ciel des yeux pour y décrocher des étoiles
parfois on se dit que c'est toi, qui tient plus de l'enfant. pourtant sur la branche c'est pas owen l'oiseau qui a des chants tristes, qui chouine presque d'être perché là à défaut de s'envoler loin. owen le plus grand, en dehors comme en dedans- il est doucereusement mature, sous de faux airs de garnement. jaja le sent bien. il saurait pas mettre des mots sur cette aura que tu as mais il sent ces choses-là.  
n'importe qui aurait dit t'es taré jaja
un grand malade
mais pas toi
toi tu félicites la volonté qu'il met dans les folles colères, comme si rien que l'effort c'était appréciable.
ça apaise les discordes dans les songes de jaja, fait taire les petites voix mesquines qui rappellent qu'on est en cage et que les plans
les plans c'est juste pour faire semblant.
c'est un jeu, rien d'autre.
c'est toi qui a raison de le prendre avec légèreté, c'est jaja qui a tort de croire qu'en s'amusant on accomplira peut-être de grandes choses par hasard. et il est calme, et se demande comment on était sincère ces derniers temps
à quel moment ?
owen
jaja regarde en bas distraitement, avant de laisser glisser le dos contre le tronc, il s'assoit sur la branche et laisse pendre les jambes
quand on part pour s'évader
toi..
tu veux que ça marche ?
il a un lacet défait, mais c'est pas grave s'il perd sa basket.
ou tu fais genre parce que c'est marrant.
enfin... j'trouve ça marrant aussi.
mais tu m'as jamais dis si tu voulais partir pour de vrai.

en vrai de vrai c'est doublement la vérité c'est rare qu'il y en est autant dans les mots du garçon qui a suivi jusqu'en haut des arbres. et c'est à double tranchant quand on parle avec le cœur comme tu le fais owen, les sourires c'est si toi,
mais la perspicacité sourde ça désempare jaja il se dit
il se dit- quand est-ce que tu ne l'as pas attendu pour grandir ? pour être capable d'admettre que les barreaux de la cage sciés on n'ira jamais bien loin, on restera assoiffé de liberté car ils vous laisseront à peine tremper les lèvres. et c'est aigre-doux ces petits mots glissés aux feuillages
ça bruisse dans le cœur de jaja comme quand la pluie est dans les parages. il voudrait répondre qu'il n'est pas dupe non plus et que de toute manière il n'est même pas capable de craindre de mettre en danger les aimés car
maman ne lui a jamais écrit. dehors il ne sait pas
il veut mais il ne sait pas
où on irait owen.
tête basse qui fixe le sol loin en bas, du trouble dans les prunelles comme si l'on avait vu des oisillons tombés du nid au pied de l'arbre
la nuque brisée avant même qu'on n'ait sauté.
si jamais
inspire jaja - il a privé trop de secondes ses poumons d'air et le premier souffle trébuche, comme quand le chagrin respire en même temps et entrecoupe l'oxygène.
si jamais un jour ça marche et qu'on se retrouve dehors. owen, tu promets.. tu me lâcheras pas hin ?
les prunelles ciel d'orage, jaja lève ses yeux trop sombres vers toi- on lui dit si souvent qu'il a des iris de sale chose ça hésite toujours un peu mais là il regarde correctement les tiens.
vu qu'on pourra pas aller chez nos parents, il faut vraiment.. il faut qu'on puisse compter l'un sur l'autre tu vois ? c'est grave important.
d'habitude jaja n'en parle à personne, de ses lubies. il garde ça bien caché au fond de l'âme et souffle parfois des idées folles à cosmos
il dit qu'on pourrait trouver une maison au bord de la mer tous ensembles. qu'on a des alices alors on est des enfants dégourdis. et puis ça fait si longtemps qu'on grandit seuls. que ce soit ici ou ailleurs, qu'est-ce que ça change ?
et puis
et puis quand ça en a marre de rêver jaja songe qu'il ne lui reste plus qu'à devenir major et
tous vous laisser tomber.
...
mais tout ça c'est trop secret, ce sont des jardins que jaja cultive seul, qu'il n'oserait pas exposer au soleil de tes sourires
ça risquerait de les faire disparaître
alors
alors jaja éclipse vite les airs concernés, te dévisage un peu plus jusqu'à ce que tes risettes n'appellent la sienne
jasmin retrouve des sourires qui ont vos âges, tandis que les cils charbonneux éclipsent le regard espiègle.
quoi, tu veux passer la nuit ici ?
et c'est jaja l'imprudent
mais ça ne fait rien ça ne fait rien
on visera l'étoile de major demain
il y en a déjà tellement qui se lèvent au dessus de vous on a de quoi patienter un peu plus.

c'était scellé
on n'avait pas de lame pour graver dans l'écorce mais ça ne fait rien de toute manière c'est une manie qui ne lui plaît pas trop, à jasmin - les arbres ont rien demandé on n'a pas à inscrire des promesses.
non quand on jure c'est des mots calligraphiés au creux du cœur et jaja avait senti l'étau se resserrer sur le petit métronome sous les mailles du pull
c'est précieux et l'immensité des forêts et de la nuit fait frissonner tout à coup alors
adosser au tronc du grand arbre il ramène ses jambes contre lui, cale les talons sur l'immense branche pour pouvoir entourer ses genoux de ses bras et serrer un peu.
tu lances des sourires à tout va owen mais il ne faut pas t'en faire, jaja les capture tous et les garde pour lui. et les siens sont plus volatiles, jeté un peu moins fort car on a toujours l'appréhension de ne pas viser juste
mais là tout de suite il peut
répondre aux risettes avec une similaire lorsqu'on lui adresse un clin d'œil.
bah grave, y a pas d'place pour les traîtres ici c'est à la vie à la mort ou rien.
les mots s'éparpillent et que finalement c'est les bois obscurs qui reprennent la parole, le bruissement des feuillages et les oiseaux de nuit, tout ce qui fourmille de vie autour d'eux
et on a bien fait de monter se percher tout là-haut car au moins on voit mieux les étoiles que d'habitude.
la voix d'owen, qui brise le silence sans déchirer le ciel, jaja a encore le regard dans l'azur sombre quelques secondes avant que les cils ne papillonnent
et on est pas un bébé, alors la fatigue a beau poindre on fait comme si elle était encore loin.
nan. nan je suis pas fatigué. moi ça me va de pas rentrer, j'ai pas envie t'façon
on est bien ici.
on n'est toujours en cage mais il se sent plus libre que jamais jasmin, avec toi owen tout ça fait sens désormais. des frères de sang sans en avoir une goutte de l'autre dans les veines, c'est la loi tacite des louveteaux égarés
à deux on se sent déjà moins orphelins
et ça durera même après la venue du matin.