CROISSANCE

physique/spéciale (?) & indéterminée
permet de contrôler le développement d'un être humain,
de ses caractéristiques physiques (ex : ses cheveux, ses ongles), d' un animal ou encore d'un végétal.

BULLETIN SCOLAIRE

L'académie.
Tu n'as quasiment connu que ça.
Tu t'es forgée dans celle-ci.
Tu as grandi ici.
C'est comme ça.
Petite louloute délaissée. Tu t'es bien vite fait quelques copains. Les plus grandes demoiselles t'ont rapidement prise pour une poupée et le tour était joué. Tu as donc été très vite bien entourée. Cependant, ta sensibilité a été un frein à certaines amitiés. Naïve, tu n'as pas été épargnée par de petites moqueries, sans importance selon ceux qui le disait, horrible pour ton petit cœur fragile. Tu t'es vite renfermée derrière les livres. Réconfort de tes pensées.

Tu n'as pas la chance d'avoir énormément de souvenirs de tes parents.
Ou peut-être en est-ce justement ?
La nuit, lorsque tu fermes les yeux, tu revois simplement une silhouette tenant sa tête entre ses mains. Elle semble terrorisée et sanglote près de toi.
Tu n'y es pour rien.
Tu n'y es pour rien...
Pourtant te voilà déjà passé la grille.
Petit oiseau derrière les barreaux.
Tu fais coucou d'un signe de la main.
Jamais tu ne la reverras.
À ton entrée, l'on t'a mis une paire de gants.
Fidèles amis qui ne te quittent jamais.
Tu as appris très vite que ton alice n'était pas un don du ciel.
Une malédiction serait un terme plus exact à tes yeux.
Punie.
À vie et à jamais.
Ça ne t'a pas empêché de grandir. De t'ouvrir. De devenir une personne qui brille d'une certaine lumière. Même si tu ne t'en rends pas vraiment compte.  

Tu n'as pas vraiment été malheureuse. Bien qu'il t'arrive d’éprouver de temps en temps un sentiment mélancolique quant à cette voix déchirante qui te réveille parfois en sursaut. Tu te demandes si cette personne t'en veut. Si elle a pu te pardonner. Oh, tu supposes qu'elle n'a pas dû oublier bien que tu as du mal à t'en rappeler. Au fond, tu sais que la cicatrice ne se refermera jamais. Tu as préféré obscurcir tout ça à l'encre de chine. Indélébile. Tu as peur de te souvenir. Tu as peur de te rappeler. Alors, tu t'es cachées sous une façade de beaux sourire. Tu as essayé de te racheter comme tu le pouvais.

Enfant modèle. Tu es rapidement devenue studieuse et voulait prouver sa valeur malgré quelques difficultés au niveau des apprentissages, tu as fini par passer outre. Tu en as entendu des insultes et des moqueries, la tête dans les livres. Tu as effacé des larmes et retenus des colères qui t'ont marquées profondément et entaillées jusqu'à l'âme, mais tu es restée forte. Tu es restée sous une carapace. Les gens ont finis par se lasser. Heureusement. Moins tu réagis, plus on te laisse tranquille. C'est plus facile ainsi.

Primaire, collège, lycée, tu as bien évolué, mais quelques domaines restent inchangés : ton alice te fait toujours aussi peur et malgré de bons résultats scolaires, tu ne te sens pas prête à le manier. Heureusement, la petite fille sur-émotive que tu étais à fait place à une adolescente plutôt franche et honnête, prête à protéger ce en quoi elle croit et ceux en qui elle tient. Il faut malgré tout savoir que cela t'a rendue intransigeante ce qui te fait parfois passer pour la méchante à cause de ton acerbe franchise alors que tu ne penses qu'au bien des autres. Tu as accepté d'endosser ce rôle, afin d'aider ceux que tu souhaites voir progresser, tout comme tu l'as fait. Tu ne penses pas à mal, tu es juste maladroite.

enjouée ; possessive ; attentive ; intransigeante ; attentionnée ; franche ; persévérante ; susceptible ; spontanée ; maladroite ; responsable ; taquine ; polie ; désorganisée ; émotive ; fantaisiste ; naïve ; curieuse ; maligne ;

Elle a peur d'être abandonné. Encore. • Elle a un doudou nommé Mr Stan et elle n'en est pas gênée. • Quand elle aime, elle aime passionnément. • Elle ne reste jamais sans ses gants parce qu'elle a peur de son propre alice • Elle a les larmes qui montent facilement. Elle déteste ça chez elle. • Elle est frileuse malgré qu'elle soit une véritable bouillotte. • Elle adore lire. Surtout des romans d'aventures et de magie. • Elle apprécie aussi les jeux vidéos et les séries. • Elle a parfois beaucoup du mal à comprendre l'humour • Elle souhaite le bien de tout le monde, tout le temps • En fait, elle a simplement du mal à comprendre que les gens, parfois, peuvent être cruels. • Elle a peur d'être nulle alors elle n'ose pas toujours se lancer comme elle le devrait. • Elle parle beaucoup, mais mange parfois ses mots à cause du stress. En plus, elle a une toute petite voix, alors ça n'aide pas. • Elle ne se rend pas compte qu'elle peut parfois blesser en étant trop franche. • Elle a beaucoup de mal à apprécier les gens qui se dévalorisent. Alors qu'elle-même le fait régulièrement. • Elle n'a absolument pas confiance en elle. Alors que les gens qui ne la connaissent pas pensent le contraire. • Elle est douée en pâtisserie et aime beaucoup en manger • Elle rêve de devenir une artiste et de voyager. • Elle rougit presque continuellement et ça l'agace. Ça lui donne un teint de bébé. Ou d'une brioche tout droit sortie du four.

Elle a été tant attendue, tant désirée d'un couple tranquille qui s'était beaucoup cherché durant de longues années. Ils avaient fini par ne plus y penser avant qu'elle ne finisse par montrer le bout de son nez. Dans un moment si peu opportun que s'en était d'un risible certain. Bénédiction chamboulant de nouveaux projets, hilarité mal contrôlée. La cigogne passerait neuf mois plus tard avec en son bec un merveilleux présent pour ces parents enchantés. Si seulement le bonheur avait pu durer.

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C'est à l'aube de ses quatre ans qu'elle a commis l'irréparable. Son alice s'est activé alors qu'elle était dans les bras de sa mère. La croissance. Oh que cela semble merveilleux. Tellement naturel. Un an devient dix. Dix secondes deviennent cent. Le temps ne s'écoule plus pareil. Il se dérègle entre ses fins doigts. Je t'aime maman. Le temps a filé. Elle s’effrite, tombe en poussière.

La voix de son père s'exclame et hurle dans un tourment. Elle ne comprend pas. Elle ne saisit pas l'ampleur. Maman ? Il se jette sur elle, l'étouffe. Elle l’effleure à peine qu'il a l'impression que sa vie défile. Non. Ça ne finira pas ainsi. Pas comme ça. Il s'excuse tout en emballant les dix doigts de l'enfant dans la chemise tombée au sol qui appartenait à sa bien-aimée. Il ne sait plus quoi faire. Il tremble, sanglote. C'est trop compliqué. Trop douloureux. Il aura tout perdu en une nuit.

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Tout semblait terne et meurtrit. Le paysage défilait devant les yeux de la gamine. Elle avait tant de questions. Aucune réponse. Elle est où maman ? Pourquoi je ne peux plus rien toucher ? Où m'emmènes-tu ? Papa. j'ai peur. Le silence pèse dans cette voiture. Ils étouffent chacun dans un mutisme sourd. Le poids de la culpabilité. Le poids de ne pouvoir rien arranger. Le poids de ne pas pouvoir lui pardonner. Tu n'y es pour rien. Il se gare. Ils sont arrivés. Elle le regarde, toujours sans un mot. Si petite. Elle lui sourit. Tend sa main, espérant qu'il la saisisse. Il se dégage. Il ne peut pas. C'est trop difficile. Tu es arrivée.

La grille s'est refermée.
Elle tente un dernier signe qui n'aura jamais de réponse.
Un écho oublié.
Une histoire passée.
Une goutte d'encre qui noircit tout.
Il vaut mieux effacer.
Ce ne sera plus qu'un lointain cauchemar incompris.
Quelques soubresauts dans la nuit.
Une rumeur lointaine.
Et des complaintes incertaines.

Et la page se tourne.
Blanche.
Prête à être colorée.
De sourires et de promesses.
D'échecs et de réussites.
Toutes donnant à ce jour, une jeune fille émerveillée.
Qui croque la vie de belles pensées.

Charlie.
Où es-tu ?
Perdue entre deux lignes d'une histoire insensée.