.
 
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

vu. +leonard
Thomas Law
UNE ÉTOILE
UNE ÉTOILE
Thomas Law

Messages : 46
Classe : Université, Politique

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyMar 7 Avr - 21:55


le faisceau braqué sur toi j’enchaîne le passage des filtres de couleur dans le rail coulissant. le bleu fait se noyer les reflets nuit de tes cheveux, le magenta diffuse la couleur de tes lèvres sur l’entièreté de ta peau et le jaune me semblait souligner avec vivacité l’ombre de ton menton sur le cou. je me brûlais les doigts à les changer à trouver la bonne teinte mais bizarrement la douleur n’était à ce moment qu’une information.


ils sont courageux, ceux sur scène qui s’exposent au regard de l’assemblée ; ceux qui se laissent être scrutés déshabillés décortiqués. je m’imagine mille yeux comme les miens te brossant du regard, attentifs au moindre tremblement. et puis ton bras qui se lève et porte son geste au loin, dissimulant la force que ça t’a pris de projeter au loin cette pelote de mouches. elles s’envoleraient une demie seconde au loin, avant de se réagglutiner autour de cet index que tu pointes.


ton texte gisait par terre, en boule au pied d’une poubelle que tu as ratée. une tirade finale longue de 6 pages et il t’avait suffi d’une lecture. mais il faudra des centaines de répétitions pour que tu trouves les pauses, les inflexions, les inspirations et le coulé de phrases. je te vois réciter, répéter buter rembobiner chaque fois un peu autrement, à peine chuchotant pour moi muet vu la distance. je déchire le silence à pleins poumons


Alors mon gars ! Pas trop chaud le spot ?



Allez à poil !!! Les gens veulent du sale !




je descends en trombe les escaliers de l’auditorium les yeux à peine habitués à la pénombre je dévale le vide noir solide vers la lumière et l’élan de la course me donne tout juste de quoi gravir l’estrade.


T’es bien, là, je sais pas si j’en installe un deuxième.



de là haut douché par le soleil les yeux un peu plissés je te vois maintenant là de près en contre plongée.



la lumière des projecteurs te va si bien.


Leonard de Monaco
seulement 5 rabbits
seulement 5 rabbits
Leonard de Monaco

Messages : 273
Age : 20
Classe : e.

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyMar 7 Avr - 22:48


mais moi je restais hermétique, indifférent à tes envies
de la cour jusqu'au jardin leonard est roi ; quand il marche, reprend ses propres mots dans un souffle avide, l'on devine une tenue princière, un charme luxueux alors que pour l'instant sur ses épaules, il n'y a ni cape ni royaume.
ses yeux, tout aussi quémandeurs d'un public presque imaginaire aimeraient se perdre auprès des enfants du paradis mais ce n'est qu'un auditorium, et il n'a que seize ans presque dix-sept - et les conquêtes des grands théâtres ne sont qu'un fantasme vagabond qui ne s'accroche même pas à son esprit plus que quelques minutes.

son avenir se trouve réellement dans les châteaux, pas besoin des artifices mouvants du théâtre.

quand son monologue se termine, qu'il a sur les lèvres la conclusion d'un oreste tragique devenu fou, sa main se rebaisse dans un gémissement de soulagement. ses membres sont engourdis par l'effort ; c'est la transe du comédien se donnant un peu trop à l'exercice des passions de ce qu'il incarne. il papillonne des cils pour reprendre conscience pleinement de ce qui l'entoure, le dos suant et les pupilles agressées par la lumière. face à lui, tandis qu'il garde une contenance qui lui est propre, s'étirant et posant ses mains sur ses hanches, thomas descend les marches. il le suit du regard en laissant naître un sourire tout-à-fait sincère et qui n'a comme seul crime de provoquer les émois sans le vouloir. une main dans ses propres boucles, il rit à gorge déployée sans trop savoir pour quoi. c'est avec toujours une grande joie que leonard se livre aux autres garçons, se complaît joyeusement de sa jeunesse transpirante.

j'vais crever de chaud mais c'est les risques du métier, faut bien que le monde entier puisse voir la vraie star de ce plateau. il écarte ses bras en tournant sur lui-même, occupant sans gêne l'intégralité de l'espace défini qu'est la scène. en caricature de sa propre adolescence, il s'arrête soudainement au bord pour s'arrêter devant thomas, faussement timoré face au compliment.

leonard se reprend dans une grande inspiration et fait cascader les mots, excessivement charmeur et lascif. l'amour n'est pas un feu qu'on renferme en une âme. il s'abaisse tendrement, se met sur un genou et bientôt la main au coeur, n'arrivant pas à cesser de sourire de sa propre bêtise. tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux et les feux mal couverts n'en éclatent que mieux ! un petit temps et ses bras redeviennent ballants sans qu'il se relève, fixant toujours thomas de son piédestal scénique. je finis à poil seulement si tu joues mon hermione. c'est plus qu'une provocation qu'autre chose, une blague d'un adolescent qui s'amuse des faux-travestissements - et encore plus des amours où les filles sont écartées.

Thomas Law
UNE ÉTOILE
UNE ÉTOILE
Thomas Law

Messages : 46
Classe : Université, Politique

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyVen 10 Avr - 2:51


il déclame ces mots avec le poids des maximes et la certitude des vérités générales, comme s’il suffisait de prononcer ce genre de conneries pour naviguer les océans de sentiments qui pouvaient nous traverser. qu’est-ce que il savait de tout ça, léo ? si peu, que cela en était attendrissant. rien ne trahissait thomas : ni la voix, ni le silence, ni les yeux ni les feux mal couverts. il n’avait fait que mimer ses fous rires, se calquer sur son attitude, répliquer ses taquineries. car l’idée de flancher et d’ébrécher son masque le pétrifiait de peur, presque autant que côtoyer sa figure lui était indispensable.


évidemment. il a fallu que léo soit du genre à marcher sur un fil, qu’il s’efforce avec le plus grand soin de brouiller les frontières. ça aurait été trop facile sinon. il a fallu qu’il s’adonne à ce si doux jeu et rende les choses insupportables. chaque parole était un souffle sur ses braises, tout petit, en cul de poule qui ravivait thomas juste assez pour déclencher en lui ces picotements à l’échine.


il lui suffisait d’observer plutôt que d’admirer. l’absence des signes physiologiques les micro-non-réactions du corps. voir ses pupilles aussi rétractées lui essorait le cœur. rien n’exsudait ni ne palpitait. il lui suffisait d’observer pour contrôler jusqu’à l’ouverture de ses yeux, l’écoulement de ses pores et les tressaillements de ses paupières ; et pour continuer ces gamineries. jusqu’à cette ultime provocation.


l’idée de léonard nu traverse thomas comme un spectre qui filerait droit en lui, et qui en le traversant le possèderait.


moi ? jouer avec toi ? t’es pas prêt oreste


il enlève sa chemise, sans vraiment savoir si c’était à cause de la chaleur du spot ou de son sang battant à travers ses veines trop serrées.


je veux savoir, seigneur, si vous m'aimez.






il se fend d’un rire incontrôlé. ou du moins fait mine. l’idée de léonard tenant sa promesse le possède.



Leonard de Monaco
seulement 5 rabbits
seulement 5 rabbits
Leonard de Monaco

Messages : 273
Age : 20
Classe : e.

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyMer 15 Avr - 0:51


mais moi je restais hermétique, indifférent à tes envies
thomas a le regard trop vif, les gestes portés par trop d'entrain pour se dessiner en bonne hermione : car hermione n'aime pas oreste, mais thomas aime leonard. c'est bien risible tout cela car ce dernier n'éprouve aucune peine à n'accorder ses regards que pour thomas, à se déguiser amant meurtrier ; oui leonard semblerait prêt à égorger un pyrrhus qui ne veut pas voir hermione.

il soulève ses sourcils d'étonnement quand thomas se dénude réellement, laisse découvrir une peau qui ne devient qu'intime dans les pulsions amoureuses : la pudeur entre garçons ne fait aucun sens. ainsi, leonard ne se brusque pas de découvrir l'épiderme dans leurs jeux, ne rougit pas violemment, ne se fait prier pour commencer à déboutonner à son tour chaque bouton de son uniforme. leonard s'enorgueillit et hait - les deux à la fois - d'être perçu comme beau et qu'on aime son corps indépendamment de son coeur. se dévêtir là, ainsi, ne prend que le sens d'une réponse à un défi donné qu'il ferait mille fois sans gênes s'il le fallait. il ne craint pas le public, d'un seul être ou de trois cents. il envoie sa chemise plus loin et s'érige volontiers en statue grecque, souriant rien que pour thomas. il ne retire pas son pantalon, épargne l'unique spectateur de cela. quand tu demandes ça, on dirait vraiment qu'tu le penses c'est marrant. 'fin que tu vas vraiment me demander de te venger. il rigole un peu, puis saute de la scène avec une grâce relative, dans un bruit sourd. à la hauteur de son ami, il continue de lui sourire, très content de ce petit jeu. tu penses pas qu'on devrait modifier un peu la pièce genre ? c'est trop chiant qu'hermione aime un mec qui s'en fout d'elle alors que y a oreste en arrière plan. il s'adosse à la scène, sans cesser de le fixer.

Thomas Law
UNE ÉTOILE
UNE ÉTOILE
Thomas Law

Messages : 46
Classe : Université, Politique

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyMer 22 Avr - 19:44


je t’avais dit que tu serais pas prêt

à la fin de cette bouffée d’arrogance il y eut un léger vertige. il était difficile pour thomas de savoir si c’était la chaleur du spot lui montant à la tête. ça ou la réalisation qu’il s’était engagé dans la joute de trop, qu’en se dévêtant il avait déclenché comme cette réaction chez léonard. celle du joueur de poker amusé par son adversaire, nullement intimidé par cette enchère, prêt à suivre à la poursuite de l’ivresse et de la tension.

ramenés à la même hauteur la manche paraissait soudain plus égale. et pourtant c’était étonnant, de voir léonard proposer de tordre les histoires de ses maîtres. on l'aurait pensé du genre puriste, lorsqu'il récite en respectant avec autant de soin le rythme des vers. mais non, il avait le culot de se croire au-dessus des règles, et l’ego tellement haut là-bas quelque part au loin il tend une perche, comme un handicap, une carte révélée négligemment sur le green du tapis de jeu.

ça t'est insupportable ça, hein, être à l'arrière plan ?

léonard a cela de délicieux qu’il révèle ce qu’il y a de taquin chez les autres. par le jeu et les manières c’est comme si tout ce qui se disait se faisait serait pardonné d’avance, que les sauts de l’ange seraient amortis au filet, et que les poignards seraient en mousse. il excite le risque et exalte les frileux. il y avait du plaisir dans ces tacles affectueux, cette puissance d’être assumée qui casse tout, blesse, chante et rit. thomas découvrait cette facette-là d’eux, avec l’ivresse des parieurs l’enthousiasme des idiots. il se voyait déjà, lui aussi, éclairé, éclairant, puissant, étant. eux, deux soleils splendides. dans ses yeux, c’était une partie sans vainqueurs, une danse sans meneurs. rien ne comptait alors vraiment, si ce n’était de voir à quelle intensité ils arriveraient à s’irradier.

vas-y, fais-moi rêver, je te laisse diriger.


Leonard de Monaco
seulement 5 rabbits
seulement 5 rabbits
Leonard de Monaco

Messages : 273
Age : 20
Classe : e.

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyMer 22 Avr - 20:12


mais moi je restais hermétique, indifférent à tes envies
il n'aurait jamais penser réussir à mener thomas aussi loin dans le jeu. ce n'est une question de réticence, ni même de mépris, plutôt de timidité ; il imaginait jusqu'ici thomas d'une profonde pudeur face à son propre reflet. pour se dénuder puis monter sur les planches il faut une grande force mentale, un dévouement et une force de soi tous deux immenses. sinon cela fonctionne pas, l'on se fond tristement dans la scénographie et l'on se fait oublier.

leonard a appris à briller, et là est toute la subtilité. il attrape vivement le poignet de thomas, toujours souriant et solaire, pour le mener jusqu'aux escaliers de la scène. il les grimpe deux à deux avec vivacité, tout excité de ce qu'il se passe et de découvrir un engouement touchant chez son ami. il a toujours aimé les inflexions et l'intérêt que peuvent porter des personnalités incongrues sur le théâtre ; cette légère surprise de deviner qu'en réalité, cet étranger a toujours voulu se dresser derrière les rideaux avant les trois coups du brigadier.
maintenant ils sont tous les deux en haut, dans la lumière, torse nu et toujours autant adolescents. il n'a pas lâché thomas et secoue doucement sa tête, se jouant tendre et dévoué. non ! ça me dérange pas l'arrière-plan, les rôles de seconde zone... mais le plus important c'est de rester le meilleur sur le plateau. peu importe ce qu'il joue, peu importe ce qu'il incarne ; leonard ne sera pas qu'oreste, il deviendra aussi le meilleur acteur de cette troupe. ce n'est pas tant le fait que ce soit lui qui soit placé sous l'halo du drame qui le gêne mais plutôt l'attachement qu'il a développé pour oreste maintenant. et puis, c'est une bonne excuse pour embêter thomas encore un peu.

il abandonne son hermione en lui disant de patienter, s'échappe dans les coulisses pour aller chercher une chaise qu'il positionne bien au milieu. il prend gentiment thomas par les épaules pour le faire s’asseoir, puis se positionne à genoux devant lui, le regardant dans les yeux du bas. il se complaît dans le jeu d'une séduction fictive. doucement, ses mains saisissent une de celles de thomas et la gardent précieusement. les siennes sont un peu moites mais il ne permet pas au plus vieux de s'en offusquer non, il dit directement, sourire charmeur au bout de ses lèvres. si tu étais une fille et que le mec dont t'es amoureuse était face à toi comme ça t'aimerais qu'il fasse quoi ? pour l'instant attentif aux demandes au risque d'illustrer une réalité qu'il ne soupçonne pas dans le coeur de thomas.

Thomas Law
UNE ÉTOILE
UNE ÉTOILE
Thomas Law

Messages : 46
Classe : Université, Politique

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyJeu 23 Avr - 2:03


léonard file et le voilà emporté manquant de tomber sur le chemin. difficile de suivre sa cadence encore plus quand il capte l’air qu’il fend derrière lui, un mélange de myrrhe et de bois, son parfum et sa poigne. thomas est parcouru d’un frisson a l’idée qu’il puisse lire dans son pouls, dans les fibres de ses muscles crispés.

mais son autre était visiblement affairé. il n’y avait pas grand chose à faire à part se laisser aller et observer passivement le monde tourner sans soi, sur le dos d’un cheval de carrousel. leur scène s’agrémente de quelques accessoires, le vide se peuple et le metteur l’assied. gentiment.

il aurait cru que les rideaux à cet instant s’étaient ouverts.
assis à cette hauteur précise le projecteur l’aveuglait et en écartant les taches de lumière rebondissant sur sa rétine il distingue léonard la silhouette rongée floue et crépitante.

et dans cette ombre il y décèle un regard qui le perce, deux harpons qui l’atteignent au centre du crâne. les mains de léonard, solaires, brûlantes, lui font réaliser. lui aussi palpitait crépitait, et ils étaient complices bien qu’adversaires. la scène se transformait lentement en ce rectangle magique où les désirs de thomas prenaient corps.


c’est –

c’est quoi ces questions léo. Sérieux…



il remarqua la poussière flottant dans les airs comme la neige des télévisions défectueuses. la pellicule de cellophane qui empêche le rêve de s’échapper. au milieu de l’image leurs quatre mains.


Tu me demandes ça à moi ? Je veux dire, moi thomas ou bien …?


il hoche la tête. c’était donc ça, le trac avant la réplique. le sang qui quitte la tête quand la pièce commence, et que tout s’actionne en mécanisme bien huilé. les pensées qui ont macéré, les phrases qui ont mûri, tout sort comme une partition qui s’écrit en même temps que la musique se joue. il commence déjà à parler


S’il était en face de moi…


que ses pensées lui arrivent en retard.
il aurait voulu ramener leur jeu sur le terrain de la plaisanterie grivoise, où rien ne se perd et rien ne se créé. calmer les braises avec ces blagues préparées à l’emporte-pièce : pas besoin d’être une fille pour te dire ce que j’aimerais que tu me fasses. t’es en train de me demander comment faire pour me séduire c’est ça ? je te fais de l’effet pas besoin de tourner autour du pot. c’était un de ces moments où les répliques sortaient plus vite qu’il ne pouvait penser, comme un réflexe de survie.



Il me lâcherait les mains, aussi doucement que tu me les as serrées fort. Il se relèverait et ferait un, deux, une dizaine de pas en arrière, en me regardant dans les yeux toujours.


il fait signe du menton un point au loin à l’extrémité de la scène. voir ce pan de vide, vide de léonard c’était comme une inspiration avant de reprendre.


Il serait là-bas et au moment où je me redresserais pour le rejoindre il foncerait, droit sur moi, et son dernier pas tamponnerait le plancher ! BAM ! Un saut vers l’avant qui l’entraînerait dans les airs, l’espace d’un court instant ; et je sentirais ses bras me saisir en vol et puis tout son corps. Se mettre à mon contact s’entrechoquer à moi. Avec violence comme si les caresses ne suffisaient plus, qu’il fallait qu’on fusionne avec fracas.

Lui, entier autour de moi. Moi, baigné de lui et de lumière.




il avait l’impression de s’être révélé tout entier, vulnérable et quelque part soulagé du propre poids de son âme.

il était plein de rien et d’acouphènes.










son visage en parlant s’était lentement rapproché de celui de léonard. le regard comme endormi au milieu d’un songe sa bouche rencontre la sienne.


Leonard de Monaco
seulement 5 rabbits
seulement 5 rabbits
Leonard de Monaco

Messages : 273
Age : 20
Classe : e.

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyDim 26 Avr - 2:52


mais moi je restais hermétique, indifférent à tes envies
il rit. il rit avec une sérénité qui s'en ira, qui ne durera pas : ces questions-là, elles sont faites pour le jeu. s'imprégner des amours, en faire des vérités.

mais pas trop non plus.

il ne faut pas que cela dépasse l'au-delà de la scène, que les mimes se fondent avec les vrais gestes sinon cela impliquera une souffrance si terrible, si prenante, qu'il sera difficile d'en sortir.
mais leonard ne doute pas, il ne doute jamais avec les garçons ; c'est bien en cela que c'est facile, qu'il peut saisir les mains pour montrer ce qu'il ne voudra jamais faire aux filles dans la vraie vie, celle des couloirs et des chambres. quand il demande à qui il adresse la question, il hausse doucement des épaules. de toute manière c'est pour de faux, alors répondre sincèrement ou non, tant que ça n'implique pas la ferveur des sentiments de trop.

thomas écrit son propre fantasme romantique : leonard imagine très bien au loin, sans lâcher les mains. il tourne un peu la tête pour suivre un regard qui se pose sur le vide, la ligne imaginaire de la traversée chorégraphiée. toutefois il revient vite à l'observation de ce visage qui s'agite. thomas a beaucoup à dire et tout est très intéressant, très mémorable, si bien que leonard ne l'oubliera jamais, comme il n'oublie pas ce qu'il a mangé au petit-déjeuner il y a un an précisément. c'est beau de rêver de fusion mi-violente mi-tendre, d'un amour si grand qu'il deviendrait volcan dans son explosion. il est absorbé par le récit, se laisse bercer, sans réaliser ce qu'il se passe vraiment.

les deux lèvres, à la rencontre des siennes ; et ce n'est pas comme si thomas avait fait tout son rêve avec lui, qu'il avait exigé que leonard se métamorphose en cette figure imaginée de prince, alors pourquoi - pourquoi ponctuer le tout d'un baiser réel, là où il n'y a eu que du songe. leonard détache doucement sa lippe de celle de thomas, les sourcils froncés par l'incompréhension.

il ne détache pas ses mains et se contentent de le figer dans une interrogation ombrée par son amie le dégoût. au début il ne dit rien, ne trouve pas de réponses immédiates. pourquoi t'as fait ça..? c'était pour rire que je demandais... il baisse ses yeux et délie ses mains sans jamais être brusque, c'est dégoûtant..., le dos de sa main qui couronnait la jonction de leurs doigts il y a quelques secondes sert à essuyer ses lèvres, d'un revers. leonard n'est pas une brute, ne vient pas détruire l'espoir par quelque chose de net, il fait comprendre inconsciemment de cette ignominie que cela représente d'être embrassé par thomas.

il se lève et ne dit rien, allant chercher sa chemise sans un mot de plus.
dos à thomas.

Thomas Law
UNE ÉTOILE
UNE ÉTOILE
Thomas Law

Messages : 46
Classe : Université, Politique

vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard EmptyMar 28 Avr - 22:40


c’est assassin ce regard.
il reconnaissait cette expression et c’était comme un poignard au ventre, une lame qui s’agite à l’aveugle dans ses viscères. il reconnut chez léonard le même froncement de sourcils, la même bouche tombante, le même nez légèrement renfrogné qu’il avait provoqué plus jeune. le dégoût, le répugnant qui monte avant de déclencher la nausée, la lourdeur de la gorge qui précède le réflexe vomitif.

thomas s’était perdu dans le regard face à lui et dans le reflet des iris il vit un monstre d’une laideur absolue, purulent et tentaculaire ; il hallucine ses gémissements faibles, plaintifs et graves, son odeur putréfiée et son corps comme couvert d’un mélange de pus de merde et de mucus. c’est son reflet imprimé sur les yeux de léonard, l’essence du laid la chimère repoussante.

les mots de léonard sortent mais thomas avait déjà les oreilles pleines de coton. ils lui parvinrent comme les mots des éveillés parviennent aux endormis. il pensait à la trace indélébile qu’il avait laissé dans son âme, à l’image épouvantable qu’il avait gravé au fer rouge au creux de son crâne.

c’est douloureux de le voir s’éloigner.
le corps a la mémoire des coups qu’on lui porte, si bien que le sien ne cillait pas. mais les yeux ont la mémoire des scènes, et léonard debout dos à lui s’éloignant se calquait sur le souvenir de maman, en contre-jour éclairée par le néon de la cuisine. elle se lavant le poing du sang d’un fils, lui s’essuyant les lèvres de la salive d’un ami.




thomas est sale et impur.




sa mère si belle et léonard aussi.
la lumière leur allait si bien.


Contenu sponsorisé



vu.       +leonard Empty
MessageSujet: Re: vu. +leonard   vu.       +leonard Empty


vu. +leonard
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (fb) All you wanna do // With Léonard
» ❝ visions of tomorrow — leonard
» what is love ••• leonard (stand 5)
» si la misère t'amuse {{ leonard
» born slippy - leonard (terminé)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Siderale :: Académie Nord :: Lycée :: Auditorium-
Sauter vers: