carmen ne sait pas où situer sa passion et s'il est question d'un surplus ou un manque d'audace. elle ne regrette aucun des gestes qu'elle a eu envers kyren mais se demande si c'en était trop - ou justement si elle aurait préféré s'étendre encore plus longtemps dans la cruauté vengeresse des éplorées. à défaut de l’allégresse recherchée, elle peut prétendre à un petit soulagement d'avoir fait ce qu'elle avait à faire et donc de dormir en paix. toutefois son coeur est encore lourd et sa peine encore plus, si bien qu'elle les porte tous deux à bout de bras, les traînant comme un boulet dans la prison de l'amour.

son visage est un peu tiré ces derniers temps qui furent mouvementés car elle se retient d'exploser une bonne fois pour toute, de tout relâcher - et il fait trop froid pour les longues balades en forêt. ses sourcils sont froncés et ses mains enfoncée dans les poches de son manteau ; elle se méfie de ce temps terrible qui rend malade les plus audacieux qui décident de se dévêtir. elle marche sans vraiment de but, ère comme une âme en peine pour apaiser sa tumeur sentimentale : ses yeux se perdent facilement dans le vide et elle ne recherche pas vraiment quelqu'un car chaque interaction est un potentiel conflit contre lequel elle ne peut plus se battre.

pour l'instant, elle a baissé les armes.

carmen n'a pas oublié dez, il réside dans un coin de son esprit étriqué à sa propre réalité, si bien que parfois elle y songe - et qu'elle devrait s'excuser de ne pas l'avoir cru, pensant alors qu'il s'inventait quelques histoires pour éloigner les deux amants plus piteux que maudits. et étrangement aussi - elle se surprend à le fixer en revenant à la réalité, lui qui est plus loin dans le parc. sa gorge se serre et il lui faut un peu de courage pour s'approcher, préparant déjà les mots qu'elle pourra déblatérer.

je suis désolée - c'est un peu basique mais ça fait toujours l'affaire. j'ai été aveuglée par lui et ses mensonges - un peu trop dramatique. le temps qu'elle y médite elle est déjà face à lui, et ses phalanges se compressent dans ses poches. une fois qu'elle entrouvre les lèvres, carmen se rend compte que rien ne sort en premier lieu puis que ça éclot lentement sans qu'elle ait le temps de réfléchir. je euh - j'aurais du te croire quand je suis venue te voir. c'est déjà à moitié des excuses. désolée. on retourne à l'idée initiale car maintenant, elle pense qu'elle ne peut plus dire davantage ; elle sent qu'à partir du moment où il se mettra à parler en retour, ses larmes couleront. elle en sera impuissante, alors à défaut de lutter elle regarde au loin, conservant pour l'instant un semblant de dignité en instaurant une posture de tragédie.