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FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)
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MessageSujet: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyVen 6 Sep - 17:23

anton n'est pas grand chose de plus que de la colère. anton se crispe dans une situation d'inconfort la plus grande, la plus éprouvante depuis longtemps - il a la haine, voilà tout. ça ne lui arrive pas vraiment d'avoir ce sentiment-là qui grandit et qui terrasse le bon sens, c'est trop intense pour lui ce mélange de mépris, de dégoût et de colère. c'est le trop le surplus depuis déjà une dizaine d'années - mon dieu qu'il la déteste qu'il la méprise qu'il voudrait l'étouffer pour qu'elle cesse d'hurler dans sa tête. mon dieu qu'il l'a déjà imaginé gisante et qu'il n'a même pas regretté par la suite parce qu'il ne l'humanise pas vraiment, c'est un être à part destiné à le faire souffrir lui sans aucune raison valable.

cela fait trop longtemps qu'il contient tout cela. pendant un long moment il s'est efforcé de faire mine que tout allait bien, que ça se remuait pas en lui dès qu'il l'entendait au loin. il mimait les statues de cire inflexibles alors que parfois son coeur s'agitait étrangement, et parfois il était juste pétrifié. impossible de continuer à avancer. et cela s'est répété. toutes les semaines, tous les mois, tous les ans - il fallait qu'il reste fort, qu'il régule son ouïe, que tout soit quiet dans sa tête... mais il y avait toujours là ce silence terrifiant quand tout s'éteint et il préfère alors le supplice d'aglaé que de se pencher au-dessus du rien.

une scolarité avec aglaé la cantatrice et anton l'entendeur semble, en réalité, tout bonnement impossible.

alors comme très rarement bouillonnant, comme très souvent un peu nerveux, il grimpe les marches à grands pas. il sait très bien qu'aglaé est là : parmi le brouhaha dans son crâne constant, il arrive à distinguer le son du lit deux places qui craque à travers la porte. il toque de deux grands coups de main contre la porte, reprend sa respiration et se prépare à la toiser de haut. il a cet air des enfants en colère venant faire réclamation pour leur jouet tout cassé. quand il ouvre il ne lui laisse même pas le temps de parler. il semblait déjà prêt avant même qu'elle fasse pression sur la poignée. il faut que tu arrêtes. comme d'habitude, il parle très fort. ça porte dans le couloir en cette fin d'après-midi. il faut VRAIMENT c'est crié. que tu arrêtes. c'est insupportable ta voix, j'en peux PLUS c'est crié. encore. ses poings se serrent alors que ses bras sont contre son corps. j'en peux PLUS de t'entendre toi et... et... une hésitation, il perd ses mots. il bredouille. mais il ne baisse pas d'un ton. toi et ton pouvoir. vraiment c'est PLUS POSSIBLE. il tente de rester clair dans son discours, il l'a répété en l'articulant sans le prononcer devant la fenêtre devant sa chambre.
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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyVen 6 Sep - 19:42

Bonjour ?Ptdr t ki
Tu n'es que son, que vacarme, c'est une vérité que tu connais depuis longtemps déjà. Malgré tes silences, ton regard droit, tes lèvres scellées, ton visage fermé, tu n'es que bruit Aglaé. C'est l'essence même de ton être, du bruit, encore du bruit, tu te soûles avec, tu te soignes avec. Ta voix est devenue une part à part entière de ta vie. Fille faite de chair et de son. Fille qui parle, qui a les cordes vocales qui brûlent, pétillent au grès de flot d'émotion qu'elle ne maîtrise pas, qu'elle ne maîtrisera sans doute jamais. Sans doute, était-il inévitable que ce bruit se fasse l'ennemi du silence, sans doute était-il inévitable que tu fasses, malgré toi, l'ennemie d'Anton.

Tu n'as, pourtant, rien contre ce garçon. Silencieux, les oreilles sensibles, ses yeux trahissent pourtant tout le mépris et la haine qu'il te porte. Tu sais, tu te doutes. Un limitateur n'est en rien un annihilateur. Ce que ton serre-tête endort, contrôle, diffuse, il ne le détruit pas, ne l'efface pas, quand bien même tu le voudrais. Pour lui, tu le sais, tes murmures sont des cris. Pour lui, tu le sais, ton silence est un chant déguisé. Tu le sais et tu ne peux rien y faire. Alors tu le regardes, Anton et tu te dis qu'il doit porter son fardeau comme tout le monde ici-bas. Le jeu n'est agréable pour personne ici, tu n'as pas de rancune contre lui, juste une profonde indifférence. À choisir, tu aurais été autre chose que ce que tu es aujourd'hui. À choisir, tu n'aurais pas été une alice.

Tu te retournes dans tes draps, Aglaé, le regard rivé sur l'écran de ton ordinateur portable, à regarder les images défiler sans comprendre leur sens. Tu as l'esprit embrumé, prêt au sommeil, car le mouvement de ses images ont un effet particulièrement hypnotique sur toi. Incapable de regarder un film ou une série comme une personne normale, tu te sers de cette distraction pour gagner le sommeil facilement. Tu pourrais t'endormir, là, tout de suite, mais c'était sans compter contre le tambourinement à la porte qui te sort de la brume dans laquelle tu prenais goût à te plonger. Tu t'extrais de draps, tends ta main délicate vers la poignée. Poignée que tu ne tournes jamais, car la porte s'ouvre et avec elle apparaît la silhouette de cet ennemi non désiré.

Il te sonne Aglaé, d’une demande que tu ne comprends qu’à demi-mot. Tu clignes des yeux, stupéfaite. Dévisageant de façon muette ce grand garçon bourru, qui semble prêt à s’arracher la tête.

« Bonjour ? » Ta voix est calme, tes yeux bien surpris et encore baigné de sommeil, le dévisagent quelques secondes. C’est un grand garçon Anton, pas déplaisant en plus de ça, si ce n’était ces oreilles. « Attends, je vais chercher un stylo. » Tes mains viennent attraper la poignée pour ouvrir plus en grand la porte et l’inviter à entrer. Tu n’as qu’un bien piètre sens de la pudeur, Aglaé, tant et si bien que tu ne fais pas grand cas d’accueillir ton camarade vêtue d’un sous-vêtement et d’un débardeur. Tu attrapes rapidement un cahier, un stylo et trace avec énergie les mots suivant. « J’écoutais pas c’est quoi le problème ? »


 
@Anton Rizzo + Dortoir + Septembre 2019





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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyLun 9 Sep - 0:54

ah euh oui bonjour. c'est vrai qu'il a beau être en colère, sa maman ne serait pas fière qu'il soit malpoli envers des demoiselles. il ne rougit pas face à la peau exposée, ne tilte même pas qu'elle est à moitié dénudée. non aujourd'hui anton est un homme en colère et rien n'entravera son ressentiment.
il s'étonne un peu qu'elle le fasse rentrer - après tout il s'attendait à ce qu'elle lui crache son mépris, ou bien qu'elle se défende - ou bien qu'elle le toise et qu'elle referme la porte - mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle le fasse entrer, non.
il ne comprend pas tout de suite pourquoi elle prend un stylo, il pense d'abord qu'elle se fout de lui (vous savez, qu'elle fasse semblant de prendre des notes pour discréditer ses propos), puis comprendre quand elle écrit. il lui faut quelques secondes pour qu'il enregistre l'information et quelques temps de plus pour qu'il puisse lui répondre.
entre temps il la fixe sans rien dire, muet et parole arrachée face à sa sincérité - elle n'a rien écouté, il doit tout répéter depuis le début ?

une moue se tord sur son minois. il tire sur son énergie sociale pour aglaé et voilà comme elle le remercie. tu... tu te moques de moi ? son regard est agressif et il y a toujours cette sensation de ne jamais avoir ressenti cela auparavant. ce besoin de fracasser quelqu'un en deux. le problème c'est qu'avec mon alice j'entends TOUT ! j'entends tout quand tu utilises ton pouvoir et ça marche sur MOI. à cause de mes oreilles - tu sais ! il appuie sur son torse pour affirmer son propos.

il a peu de mots pour dire tout ce qu'il se passe en ce moment, comme d'habitude ; il craint l'excès mais ne peut pas s'empêcher de froncer méchamment les sourcils, ne faisant toutefois pas un pas vers aglaé. son but n'est pas de la détruire, son but n'est pas de lui faire du mal - mais que tout cela cesse. que tout ce qui lui pèse depuis déjà des années s'arrête et qu'il puisse s'évader en paix sans avoir le poids des sentiments.
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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyLun 9 Sep - 1:57

Bonjour ?Ptdr t ki
Tu le regardes, grand Anton, bourru Anton, frustré Anton. Ton petit cahier entre les mains, le stylo qui jongle habilement entre tes doigts. Talent acquis à force de compter les secondes en cours. Est-ce que tu te moques de lui, Aglaé ? Probablement un peu. C'est qu'il est marrant, ce garçon bourru, à débarquer pour venir te cracher sa colère au visage et à se retrouver surpris que tu n'en fasses pas autant. Oui, Aglaé, avec des gars comme ça, hurler de sers à rien. Parce que des gars comme lui ne viennent pas chercher querelle gratuitement, ils le font toujours pour une raison. Une raison que tu penses bonne, dans le fond.

Tu secoues la tête. En silence.

En effet, elles sont bonnes les raisons d'Anton. Il est l'écoute quand tu es le bruit, Aglaé. Il est celui qui absorbe le son quand toi, tu le produis. Évidemment, vu sous cet angle, ça ne pouvait que mal finir. Et pourtant, Aglaé, tu restes pantoise, interdite. Tu regardes ce grand garçon avec un profond désintérêt. Il est sensible à ton alice, ce n'est pas de sa faute, mais ce n'est pas de ta faute non plus. Avec toute la bonne volonté du monde, tu ne pouvais objectivement pas te contraindre au mutisme pour lui faire plaisir, pour le soulager. Ton stylo glisse de nouveau sur le papier.

« C’est le jeu ma pauvre Lucette. »

Ah, il va te trouver cruelle, Aglaé, il va te trouver désintéressée. Ce n'est pas totalement faux, il y a des choses qui nous déplaisent, qui nous torturent, mais avec lesquels il faut vivre envers et contre tous. Pas par choix, par obligation, parce que la vie ne s'adapte jamais aux Hommes, ce sont les Hommes qui s'adaptent. Attendre que le monde change autour de soi était un processus stupide, naïf, stérile. Il devait bien le savoir non ? Tu lui fais signe de se taire, ton stylo danse de nouveau.

« Tu comprends bien que j’peux rien y faire. » écris-tu une première fois. « J’peux pas te dire que j’arrêterais d’utiliser mon alice, j’ai pas plus le choix que toi. »

C’est un fait que te dérange autant que lui, dans le fond. Parce que jusque-là, elle ne t’avait pas apportée grande chose, ton alice. Tu hésites quelques secondes, pas bien sûr de comment formuler la phrase suivante.

« Mais je peux essayer de le limiter au maximum. »

Tu poses ton carnet, ta preuve de bonne foi accomplie.

« Tu vois, quand je parle, normalement, y a pas de soucis. Je parle comme ça la plupart du temps, mais tu comprends bien qu’en cours je ne peux pas me permettre de me brider pour ton simple confort. T’es pas le seul que ça gonfle, crois moi. »
 
@Anton Rizzo + Dortoir + Septembre 2019





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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyVen 20 Sep - 0:37

il y a quelque chose d'injuste dans cette industrie. il y a quelque chose qui le fait flancher avec colère dans une eau pleine de désespoir, il y enfonce ses pieds et n'arrive plus à les retirer - depuis le début il y a de la vase au fond. il ne l'a pas vue car ses yeux étaient troubles par la colère, et le temps de reprendre ses esprits il était déjà trop tard - le voilà enfoncé dans sa propre bêtise.

effectivement, aglaé ne peut rien y faire. effectivement, elle ne peut arrêter d'user de son alice tout comme anton n'y peut rien.

alors quoi ? alors qu'est-ce qu'ils sont censés faire dans cette impasse, tandis qu'aglaé semble bien résolue à faire des efforts (qui ne suffiront pas) qu'est-ce qu'il est censé lui dire ? pourquoi est-il venu l'accuser, initialement, alors que de toute évidence elle n'y peut rien elle non plus ? il reste immobile et silencieux.

ses muscles sont toujours tendus tandis qu'il observe la jeune femme avec des yeux arrondis par la stupeur de sa propre bêtise, assujetti par son incapacité à dire un mot.
qu'il se sent bête ! si elle y pouvait quelque chose elle aurait cessé depuis longtemps et surtout sans avoir besoin de l'avis d'anton.

il se rappelle soudainement pourquoi il ne dit pas grande chose au quotidien et qu'il garde ses rares ires dans son coeur : elles ont souvent le mérite d'être au pire pittoresques, au mieux risibles. il défronce ses sourcils et il entrouvre ses lèvres, la boule à la gorge. mais... il peine à parler et déglutir, c'est tout serré et ses paupières tremblent.

anton, grand garçon qu'il est, se met à pleurer ; ce n'est pas dramatique. ce n'est pas avec une mine dégoûtée mais plutôt le minois déformé par l'émotion et l'incompréhension. il abaisse son nez et amène une main à son visage, l'autre bras ballant. j'en ai marre...
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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptySam 21 Sep - 12:28

Bonjour ?Ptdr t ki
Anton était un grand garçon, bien plus grand que toi. Le genre de garçon auprès duquel il fallait te dévisser la tête pour le regarder dans les yeux. C'est, de ton point de vue, un bloc de glace, massif, grand, peut-être un peu coincé également. Mais le bloc de glace, se fissure, fond, et le géant prend bientôt des airs de petit garçon. Cela faisait clairement partie des images que tu n'aurais jamais pensé avoir à visionner dans une vie. Anton qui sous le poids d'un constat fatal laisse tout tomber, envolées les accusations, les colères d'un pouvoir trop lourd à porter. De la rage qui l'a poussé à franchir ta porte, il ne reste plus qu'un profond dépit, une profonde détresse. Derrière l'iceberg, se cachait un petit garçon malheureux, frustré par une réalité, une injustice dans son monde que rien ne pourrait gommer. Parce que c'était comme ça, parce que la logique du monde ne s'appliquait pas à des gens qui défient les règles mêmes de ce monde. Dans un monde normal, on n'hypnotiserait pas les gens par la voix, on ne porterait pas la mal chance sur soi, on ne pourrait pas entendre ce que tu n'es pas écoutable, on ne pourrait pas amplifier les catastrophes créées par les autres. On ne pourrait pas. Pourtant, vous pouviez, c'était peut-être ça la plus grande injustice, au final. Et toi, face à ce bloc de glace qui se fissure, face à ce géant qui pleure en toute impudence, Aglaé, tu restes tétanisée.

Ce n'est pas la première fois qu'un garçon pleure devant toi, c'était pourtant bien la première fois que tu n'y étais pas pour rien. Et tu es perdue, Aglaé, paumée face à la tournure des événements. Et tu regardes ce grand gaillard sans trop savoir quoi faire, quoi dire. C'est facile de jouer les grandes sœurs, c'est facile d'écouter, c'est facile de donner son amour quand la personne en face est un ami qu'on aime au-delà de toute raison. C'est difficile en revanche, d'arpenter un terrain inconnu, de mettre pied sur une terre qu'on n'a pas encore explorée. C'est difficile de se retrouver face à Anton sans savoir quoi dire, ni quoi faire. Parce qu'il n'y a rien à dire malheureusement. C'était le principe de l'injustice. Douloureux. Mais irrévocable. Alors tu regardes ce grand gaillard, mal à l'aise face à ses larmes. Partagée entre la profonde lassitude de te retrouver toujours dans des emmerdes pour lesquelles tu n'avais pas signé et une certaine empathie pour ce grand garçon dont le fardeau était trop dur à porter.

« Heu… Assis-toi ? »

Tu te sens un peu conne, là, en culotte au milieu de ta chambre avec Anton devant toi. Tu lui désigne le bord de ton lit, attrape une bouteille d’eau que tu lui tends maladroitement.

« Tien. Pour faire passer. » Tu traînes ta chaise de bureau, en profites pour tirer une veste que tu poses sur tes genoux, comme un besoin soudain de casser l’irréalisme de votre image. Tu sors d’un tiroir un paquet de mouchoir que tu lui tends. « Tien, ça aussi. Dis-moi tu… En a parlé aux médecins de ton ouïe ?  Tu peux peut-être demander un objet limitateur, ou un truc pour réguler ton alice ? »

 
@Anton Rizzo + Dortoir + Septembre 2019





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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyLun 30 Sep - 1:38

anton se déteste d'imposer à aglaé. il hait l'éventualité de se donner à ce point parce qu'il reconnaît le fardeau que cela lui fait dans l'instant, d'écouter un parfait inconnu avec qui elle n'a aucune affinité. dans un désespoir cuisant, il ne veut plus que voir un visage familier - mais il n'y a que la rousse. il n'y a que deux et il ne peut décemment pas s'en aller en courant.
il serait lamentable de le faire et il lui devrait tout un tas d'explications.
quand elle lui propose de s'asseoir, il s'exécute lentement, prenant place sur le bord du lit. il garde son visage à moitié caché dans ses mains, renifle de manière sonore, enlaidi par la tristesse et la morve. il récupère sans lever les yeux la bouteille d'eau et la pose en travers de ses genoux sans la toucher. il n'a pas soif. il ne veut pas trop s'imposer chez aglaé et dans sa tête ça passe par ne pas boire dans sa bouteille d'eau.

il récupère aussi le paquet de mouchoirs, les mains fébriles, et en sort un avec difficulté du paquet. il s'en sert pour s'essuyer le visage puis se moucher, écoutant aglaé parler comme un enfant. il ne la regarde pas, ses épaules sont avachies, tombantes. piteux garçon de seize ans qui ne sait que faire de ses mains, il tripote et déchire le mouchoir entre ses doigts.

on lui a déjà proposé un limitateur. il sait même lui-même réguler un minimum son ouïe, mais la vérité est toute autre. j'ai peur quand il n'est pas activé. sa gorge est serrée, il ne parle plus aussi fort. j'ai peur du silence, je peux plus exister sans. il a honte et son visage est tout rouge - il ne sait pas pourquoi il dit ça à aglaé, elle ne peut pas comprendre cette crainte immense d'avoir son univers arraché. ça ira mieux quand je serai plus ici, mais pour l'instant avec les autres alices c'est... il ne trouve pas le mot. douloureux. il ne le trouve pas. ça fait mal. il se rend compte du ridicule de la situation fatale, une fois de plus. je... suis désolé, vraiment... c'était débile et égoïste de te demander ça. parce que lui-même n'est pas capable de se soustraire à sa propre nature la plus obsédante.
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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyLun 30 Sep - 20:30

Bonjour ?Ptdr t ki
Il y a un mélange de pitié et d'indifférence qui valse, qui tourne, fait un pas, tourne, saute, retourne encore. Indifférence parce que ce grand garçon avachit sur ton lit, n'est pas de ces élus qui retournent corps et cœur au moindre regard. Indifférence, car on ne peut comprendre ce dont on est réellement proche. Mais pitié parce que tu te reconnais face à sa tristesse. Tu reconnais le blâme qu'on porte sur un don imposé, qu'on était censé respecter et aimer en dépit des obstacles qu'il dresse. Tu reconnais le désarroi, le sentiment amer de ne plus pouvoir, de ne plus vouloir jouer avec la mauvaise main, mais d'y être contraint. Tu reconnais l'abattement. Tu reconnais le pire des aveux. Ce bien qui fait mal. Ce poison nécessaire et vital. Une drogue avec laquelle on s'intoxique, mais qu'on ne peut chasser de son corps. Cet aveu dégueulasse, ragoûtant, celui qui dit « je te déteste, mais j'ai besoin de toi dans ma vie ». Et ça, tu te reconnais en ça, Aglaé. Tu te reconnais dans ce besoin. Tu te reconnais dans la laideur de son combat. C'est peut-être pour ça que la pitié porte l'indifférence pendant la danse, c'est peut-être pour ça que la pitié fait tourner et que l'indifférence suit.

« Quelque part je comprends, j’ai peur du silence aussi. »

Tu l’apprécies pourtant. Parce que le brouhaha a quelque chose d’agaçant. Tu l’apprécies pourtant, parce que il est difficile d’ordonner ses idées au milieu des cris et que tu avais toujours appréciée le calme sans pouvoir le supporter. Oui. C’était peut-être ça la vérité. Tu aimes le calme mais déteste le silence. Le silence est froid. Douloureux. Le silence vous renvoie toujours à des choses qu’on s’efforce de fuir en se soulant avec le bruit.

« C’est étouffant. D’un coup il y a plus rien que soi-même et on étouffe. »

À cela, t'avais trouvé une parade. Pour ne pas être seule face à toi-même, dans cette bulle où l'on ne peut que respirer son propre air, écouter ses propres silences, tu avais cherché le bruit et l'air des autres. On passait de bras en bras, des fois par simple amusement, des fois par réelle affection. Comme avec Gabrielle, comme avec Dexter et Ellis. On cesse de seulement se donner un plaisir futile pour toucher du bout du doigt la sensation factice d'une affection réelle, du bruit d'un cœur, d'une présence qui compte et qui apporte autre chose que le plaisir éclair qui disparaît aussitôt qu'il a été consommé. Cette solution, pourtant tu ne la proposeras pas à Anton. Parce qu'elle n'est pas pour tout le monde, pour personne en réalité. Se murmurer des mots doux pour briser le silence, se serrer l'un contre l'autre pour chasser le froid, c'est bon sur le moment mais sitôt passé on réalise la mascarade qui se joue, le semblant qu'on a construit à l'image du vrai. Et, on se sent seul. Meurtri. Détesté. Et le silence n'en devient que plus insupportable à écouter. Alors on recommence, on finit par ne plus rien contrôler. On se targue d'une force et d'une liberté nouvelle pour justifier les tentatives de taire la solitude et l'absence de bruit. On trompe son monde. On se trompe soit. Jusqu'à ne plus tromper personne et tomber une dernière fois. Ce n'est pas une solution. Pas pour lui. Pour personne y compris pour toi.

« Un limitateur ne te rendra pas sourd. Tu devrais vraiment en demander un. » Tu recules ta chaise, fouille dans un tiroir à la recherche d’un objet bien spécifique. « Le mien, il n’annule pas mon alice, par exemple. Même si je ne l’active pas, y a toujours un petit reste, mais il me permet de l’activer de façon plus contrôlé et consciente. Il n’y a pas de débordement. J’oriente les effets vers qui je veux de la façon dont le je veux. C’est moins bordélique. » Moins dangereux pour les victimes aussi. « Mais tu as le droit de dire non. En attendant, tu peux avoir ça si tu veux. »

Tu lui tend une petite boite avec une cassette et un lecteur de poche.

« C’est une compil de bruit pour la méditation. La nature c’est plus agréable à écouter que des ados en rut. Par contre tu seras gentil, c’est peut-être une antiquité mais t’en prend soin, quand je serais célèbre ça vaudra des millions alors garde le précieusement. »

 
@Anton Rizzo + Dortoir + Septembre 2019





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MessageSujet: Re: FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé)   FIN // à toutes les filles que j'ai haïes (aglaé) EmptyJeu 3 Oct - 0:41

les paroles d'aglaé, au lieu de le réconforter, ne font que l'enfoncer dans ce précipice de solitude. non, il sait parfaitement que son silence n'est pas le même que celui d'aglaé et se blesse un peu qu'elle tente de s'approprier son unique douleur.
anton ne geint jamais et alors à peine le fait-il il comprend qu'il n'est pas unique et qu'il ne le sera jamais ; il sait fermement que sa douleur est singulière et n'est en aucun cas rassuré par le fait qu'elle exprime le fait qu'elle ressente la même chose. anton est alors pris d'une vague singulière d'un sentiment presque inédit : le mépris. aglaé lui provoque un mépris si grand que ça lui cloue le bec. il veut lui cracher à la face cette sensation surprenante, mais garde (comme il fait rarement) cette petite chose secrète qui est née dans ce coeur.

il essuie son visage pour dissimuler sa grimace de dégoût ; cette manie de toujours tout ramener à sa propre douleur le fatigue profondément parce qu'il ne voit dedans aucune charité et un égoïsme flagrant qu'il chasse lui-même de sa propre existence. il n'en veut pas à aglaé de réfléchir ainsi, puisque c'est tout naturel chez l'homme de communiquer ses sentiments, mais s'use du fait qu'elle pose inconsciemment ce nouveau poids sur ses épaules. il ne voulait pas savoir son humanité, il ne veut pas compatir : pour une unique fois anton veut se centrer sur lui-même et on lui en retire le droit. tu peux pas comprendre. c'est presque sec. sa colère d'auparavant n'a rien à voir parce qu'il s'ouvrait timidement, maintenant il se ferme avec une véhémence enfantine. je sais qu'il me rendra pas sourd. pensent-ils tous qu'il est un idiot inconscient ? qu'il est une gentille bête docile sans recul aucun ? c'est que mon silence à moi ressemble à aucun autre. son silence est la restriction limitée, c'est être enfermé dans une petite pièce éclairée avec une petite fenêtre vers l'extérieur sans pour autant pouvoir toucher le ciel. merci pour ton temps, merci pour le lecteur... il s'en saisit dans sa grande main et se lève, il suppose que c'est le moment de partir. il reste quelques secondes avant d'annoncer, un peu penaud. je suppose que je vais retourner dans ma chambre. les yeux bouffis et les doigts toujours tremblants.
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