writings on the wall — LaëstielっJuno-Bianca (+ Chandresh)

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Au bord des lèvres et sous les draps, Juno-Bianca avait épuisé son orgueil, échangé des amertumes pour des tendresses secrètes qu'elle avait partagées au creux de ses reins. Dans un paradis irréel, à quelques mètres de la réalité qui l'appelait en vibrations de son téléphone contre le bois de la table de nuit, elle avait soufflé des sentiments à son cou contre sa peau. Chandresh entre elle et le matelas, son regard qui peignait sa peau de mille étoiles et les baisers pour dessiner les constellations.

Puis le téléphone encore, insistait, et Juno laissa s'évader son esprit de leur monde à eux, sans transition, sans chaleur, comme retournée à l'état de Juno qui était Juno avec les autres et pas seulement avec lui.

Les messages provenaient de Laëstiel, et l'état d'urgence sembla si intense que toute la flemme et la fièvre qui s'étaient avant dégagées d'elle semblaient immédiatement avoir disparues.

« Ah. »

En réalisant qu'elle l'appelait à l'aide, Juno dut réaliser par la même occasion l'incompatibilité avec ce qu'ils venaient de faire et son monde à elle. Au-dessus de lui, elle déposa son téléphone avant de le regarder.

« Laëstiel. »

Elle se leva sans ménagement, attrapa ses vêtements laissés au sol, et se recoiffa rapidement. En quelques secondes elle était apprêtée - c'était effrayant cette capacité qu'elle avait à toujours avoir l'air impeccable en si peu de temps.

« Qu'on soit d'accord : il ne s'est rien passé ici. »

Sa voix qui était devenue plus empressée au plus elle parlait.

« Ça a l'air urgent, je la rejoins dans sa chambre et j'ai pas le temps de te faire le speech des conditions du contrat. Mais je ne suis jamais venue dans ta chambre, et fais attention à la manière dont tu me regardes dans les couloirs. »

Le reste du temps, quand personne ne regarde, continue avec ce regard-là.

but then came trouble Messages : 200 Classe : E

writings on the wall

l'erreur sans laquelle ils ne pouvaient plus vivre

Baisers éparpillés, frôlés volatiles et épuisés des frissons et des soupirs – sous sa main la peau de soie et le parfum de miel. Ses mèches rousses lui chatouillaient le visage, le cou, la clavicule, et lui, l'imbécile, il souriait ; ses doigts distraits dessinaient des boucles dans les longueurs qui s'emmêlaient dans le dos de Juno-Bianca. Le trouble était cotonneux, doucereux, le temps semblait s'être arrêté depuis qu'elle avait franchi le pas de sa porte – irréel ; irréel affirmerait-il, s'il n'était pas si sûr de la chaleur de sa peau partout où elle était contre lui.

Il n'y avait rien de plus réel, comme magie de Noël,
que le corps nu de Juno-Bianca entre ses bras.

Ce fut peut-être pour ça que l'air glacial de l'hiver le mordit si fort lorsqu'elle se redressa pour se saisir de son portable – parce qu'après tout, Juno-Bianca était reine, et qu'autour d'elle une cour entière s'animait qu'elle ne pouvait pas ignorer.

Laëstiel.

Il ne prononça mot, et acquiesça simplement – il savait ce que ce nom signifiait ; et que sur l'ordre des priorités, elle, au moins, n'était pas un secret.
Il avait suffit de trois syllabes pour qu'il comprenne que leurs heures arrivaient à leur terme, et que leurs souffles paresseux dans les draps attendraient que, plus tard, Juno manque un peu de lui et s'en revienne frapper au bord de sa porte – à la porte de son cœur.

Redressé sur les coudes, il l'observa se rhabiller et ajuster le moindre détail de ses allures – et l'illusion était si trompeuse qu'elle aurait presque pu le convaincre, lorsqu'elle affirma qu'il ne s'était rien passé.
Et peut-être, peut-être qu'au fond, il ne s'était pas attendu à sentir comme quelque chose se fêler au fond de lui – qu'il choisit sciemment d'ignorer.

« Je sais, je sais, tais-toi donc, marmonna-t-il en glissant une main dans sa tignasse cendrée, teintant sa nonchalance d'un trait de sarcasme. Et si tu veux que j'en fasse de même, contente-toi de m'accorder un baiser avant de filer à la rescousse de Laëstiel. »

Et promets-moi de me revenir
(quand le cœur t'en dira)
même si ce n'est que pour une nuit,
une matinée pluvieuse ou enneigée,
ou tout juste quelques heures volées.

Il sourit contre ses lèvres lorsqu'elle s'exécuta, et se fit violence pour ne pas la retenir une seconde de plus – il la regarda (la contempla) simplement disparaître, clore la porte tandis qu'il retombait dans les draps fouillés, l'esprit hagard.
Sensation troublante qui semblait lui nouer la gorge – elle s'était enfuie et, pourtant, flottait encore tout autour de lui son parfum entêtant, qui dissipa le poids qui pesait entre ses côtes depuis que sa chaleur ne l'enlaçait plus.

Qu'importe, murmura-t-il alors pour lui-même, le visage enfoui dans l'oreiller.
Qu'importe s'il devait être un secret ; pire – une erreur.

Il deviendrait l'erreur sans laquelle elle ne pouvait plus vivre.

amusez-vous bien krrkrr ;
moi j'vous stalke maintenant, bisous (a)

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Juno avait gardé le silence un instant.
Un baiser ; et c'était tout ce qu'il avait demandé.
Elle avait été prise de court par la tendresse de la demande - un peu touchée, même si elle refuserait de l'admettre. Au creux de ses joues s'était dessinée l'esquisse timide d'un sourire, avant qu'elle ne s'approche à nouveau, et l'embrasse pour son silence - elle l'aurait fait même si ça n'était pas une condition mais juste une demande, d'ailleurs.

Et puis elle s'était éclipsée, avait disparu, ne laissant derrière elle rien qu'un souvenir ; pas un vêtement oublié ou même une broche, elle s'était effacée.

Son pas était rapide : bien qu'elle ait pris soin que personne ne la voie sortir de la chambre de Chandresh, elle n'avait aucune raison de vagabonder à l'étage des uniques étoiles et elle avait dit dix minutes à Laëstiel - cela en faisait déjà huit.

Lorsqu'elle arriva devant la porte de sa chambre, elle vérifia une dernière fois si sa coiffure n'était pas de travers ou s'il ne restait pas des miettes de mascara sous ses yeux. Puis elle entra, sans toquer, dans une effervescence qui la caractérisait bien.

« LAËSTIEL O'CESAIR »

Une fois entrée, elle referma la porte derrière elle dans un claquement.

« J'espère que c'est d'une importance CAPITALE parce que j'ai du venir jusqu'ici sans me remaquiller et j'ai une mine affreuse tu as de la chance que personne ne m'ait vue dans les couloirs. »

writings on the wall

laëstiel&juno

❝ j'aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur, mais je n'ai plus les mots ❞

Tu t'étais endormie dans ses bras, comme une petite chose fragile - et tu l'étais assurément en cet instant, vulnérable dans ce flot instable de sentiments. Premier réflexe, quand vos corps endoloris se séparent brusquement, c'est de gémir à cause des courbatures, de prier pour qu'il s'en aille le plus vite possible. Tu cherchais une raison valable pour souffrir du manque, pour te laisser envahir par la honte et le désarroi.

La porte se claque et tu cherches ton téléphone, d'un instinct de survie tu appelles à l'aide la seule à qui tu pourrais te confier. Juno, évidemment.
SOS
SOS
SOS
Et après de courts échanges, ou tu avais insisté sur l'urgence de la situation, le rendez-vous ici même était fixé. C'était d'ailleurs marrant comme les lendemains de bal entrainaient toujours des meetings précipités dans votre chambre respective.

La tête qui retombe brusquement sur l'oreiller, tu sens le parfum d'Anaël dont le tissu s'est imprégné et tu le jettes d'un revers rageur contre la porte de ta chambre. Tu souffles sur une mèche de cheveux et te rallonges aussi brutalement que tu t'étais redressé.
Les secondes passent encore et encore et tu peux entendre les talons de Juno claquer dans le couloir. Crétin d'Anaël qui a mal refermé la porte, c'est suspect.

Une goutte de sueurs coule le long de ta tempe et finalement lorsque la poignée se tourne et qu'elle apparait, c'est la délivrance.
Si bien apprêtée et toi en pyjama.
Pas coiffée, l'air débraillée. Surtout saoulée.

Tu avais sursauté et avait répondu comme un général à son commandant. Avec le salut, et tout.

— « JUNO-BIANCA RHODES ! Referme vite derrière toi !!!

Tu lui avais fait signe de s'approcher et d'un sourire timide et désemparé, tu avais sorti un paquet de cookies de ton tiroir. Ce qui était signe d'ailleurs de grande faiblesse vu que tu n'étais pas du genre à grignoter et de ce fait ils avaient rassis.

— « Oui, je... Je crois que j'ai fait une grosse bêtise et tu seras la première au courant. ET LA SEULE ! Ne le raconte pas au reste du groupe s'il te plait. » Tu inspires et regardes un peu autour de toi. « J'ai.. »

Suspens insoutenable, pire que dans les séries.

— « J'ai couché avec Anaël Quinn hier soir. C'est la panique et je sais pas quoi faire. Il est resté dormir là et est parti ce matin. JUNO QU'EST CE QUE J'AI FAIT ?! »

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Juno s'était approchée rapidement, pas vraiment inquiète mais surtout curieuse - intriguée. La dramatique des deux, c'était plus souvent elle que Laëstiel - elle était plus mesurée, plus nuancée, moins excessive que Juno ne l'était (souvent pour le théâtre que par réel intérêt d'ailleurs). Alors si elle soulignait autant d'urgence, c'est que ça l'était vraiment ; elle ne l'aurait pas appelée pour une histoire de manucure ratée - ou pas de cette manière en tous cas.

« Hein »

Les pensées s'étaient arrêtées, comme l'esprit sonné par ce qu'il venait d'entendre. L'information avait percuté mais rien ne voulait plus se mettre en place.

« Quoi ? »

Juno ne doutait aucunement du pouvoir de séduction de Laëstiel, au contraire. En revanche, elle était devenue inquiète, à partir de là.

« Mais.. »

Elle était restée là, pantoise, la bouche ouverte, et alarmée par tous les messages, commença à imaginer le pire.

« Est-ce qu'il t'a violée ?! »

Elle s'étouffa pratiquement en le disant, et toussa deux fois pour reprendre contenance. Non ; c'était impossible ; elle ne lui aurait pas dit de cette manière - et il ne serait pas resté dormir, non plus.

« Non. Mais comment ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est... Le miracle de Noël ? »

Elle s'installa au bord du lit de Laëstiel, reprenant son souffle. Elle ne lui laissait pas le temps de parler, elle avait trop de questions à poser, et son débit était inégalable.

« Est-ce que tu regrettes ? Comment c'était ? Est-ce que je dois le tuer ou tout va bien entre vous ? »

Pause d'une demi-seconde et trois millièmes.

« J'ai trop de questions Laëstiel il faut que tu m'expliques tout sinon je crois que je vais vraiment taper chute. »

writings on the wall

laëstiel&juno

❝ j'aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur, mais je n'ai plus les mots ❞

Juno était la personne en qui tu avais le plus confiance, peut-être et sûrement même plus qu'en Anaël malgré les sentiments naissants. L'attrait récent que tu avais pour lui ne pouvait effacer des années d'amitié solide entre toi et celle qui répondait présente à tes appels à l'aide.

Son inquiétude soudaine te soulève le coeur, parce que tu réalises seulement maintenant les risques que tu aurais pu provoquer. Tu te retiens de rire nerveusement face à sa mine hébétée. Tu aurais eu la même réaction, si les rôles avaient été inversés.

— « Non, c'était purement consentant. Je ne sais même pas comment ça a fini comme ça car j'ai été odieuse avec lui au début. »

Tu te redresses un peu mieux sur un de tes oreillers survivants à ta crise de nerf passée d'il y a quelques minutes, et avec des gestes tu tentes de t'expliquer... même si les mots et la lucidité de tes actes te manquent un peu.

— « Quand on s'est séparé au bal hier soir, je l'ai cherché parce que... bah il me plaisait bien depuis quelques semaines je sens un rapprochement. Mais il était pas là alors j'ai surréagit, je suis allé le chercher aux dortoirs. »

Tu savais ce que Juno penserait de cette prise de risque. Et ce pourquoi ta mine coupable fut vite dissimulée par cette fausse assurance que tu avais l'habitude de revêtir pour t'autopersuader.

— « On a parlé, et rapidement il a cédé et voulait venir au bal avec moi. Il s'est habillé et on était parti... Je sais j'ai pété un cable. » Tu soupires et comme un aveu de faiblesse, tu poursuis. « J'ai vraiment envie d'être aimée pour qui je suis Juno. Je n'ai pas envie de séduire avec mon pouvoir, et vu qu'Anaël m'avait déjà touché.. Et d'ailleurs la dernière fois tu avais raison. Tu te souviens ? Par rapprot à mon bracelet, ça les fait rester conscient. Bon je m'égare, en gros j'avais peur - et c'est toujours un peu le cas - qu'il s'intéresse à moi que parce que son attirance est biaisée par le désir qu'à provoqué mon Alice. Pfff bref. »

Tu attrapes ta gourde d'eau pour boire et reprendre ton souffle.

— « Il s'est vexé. Et on était juste tous les deux dans sa chambre. Il se comportait vraiment comme un prince avec moi, c'était bizarre. Et voilà on est allé au bout. C'était bien mais je peine à m'en souvenir dans les détails. » Synthèse. « J'ai mal au crâne. »

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Juno était restée silencieuse, pendant de longues secondes même après que Laëstiel ait terminé de parler. Entre son alice et son cœur il y avait des informations contradictoires, des sentiments qui lui disaient que tout allait de travers, des pensées qui lui disaient qu'elle devait se réjouir, des instincts qui lui disaient de se taire.

Juno-Bianca ne fonctionnait pas avec l'amour. Elle fonctionnait avec le confort, la sécurité, et la conservation de ceux-ci. Lorsqu'elle se sentait menacée, elle œuvrait pour abattre ceux qui la mettaient en danger. Elle était devenue maîtresse dans l'art de contrôler (maîtriser) son monde pour qu'il convienne à son petit univers idéal personnel. Un monde nourri par son égo où elle était en pleine possession du pouvoir. C'était le pouvoir qui la rendait sûre.

Juno-Bianca ne fonctionnait pas avec l'amour. Ce qu'elle voulait, c'était d'être au-dessus, peu importe qu'on l'aime ou qu'on la craigne, c'était de ne craindre personne qui la rassurait.

Anaël Quinn était entré sur son territoire, s'était emparé d'une de ses meilleures cartes, prenait possession d'une partie du pouvoir qu'elle avait jusque là jalousement conservé.

Pourquoi n'était-elle pas en colère ?
Pourquoi n'essayait-elle pas de la récupérer ?
Pourquoi n'avait-elle pas le sentiment d'avoir perdu ?

Il y avait comme une dissonance entre ce qu'elle croyait et ce qu'elle ressentait, ce qu'elle s'était convaincue et ce qui était vrai.
Elle n'était pas en train de perdre Laëstiel.

« Est-ce que »

Était-elle heureuse pour elle ?
N'exagérons rien.

« Est-ce que tu l'aimes ? »

Elle ne perdait pas sa place, Juno. Après tout, c'était elle que Laëstiel avait appelé, directement. Elle ne perdait rien ; mais quelque chose la dérangeait.

Si Laëstiel devenait libre...
Elle ne voulait pas y penser.

writings on the wall

laëstiel&juno

❝ j'aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur, mais je n'ai plus les mots ❞

Devant la non réaction de Juno, tu ne sais pas si tu dois réellement paniquer ou si tu devais te préparer à une tempête. Mais face à sa question qui éclate finalement comme un éclaire dans le ciel, c'est toi qui te retrouve dépourvue de réaction.
L'amour, c'était compliqué. Pour toi ça se construisait avec le temps, c'était une émotion instable et dépourvue de logique, ce pourquoi tu avais du mal à la percevoir.
C'était un signe de faiblesse, du vulnérabilité... et cela pouvait créer une dépendance dont tu ne voulais surtout pas te retrouve prisonnière.

Alors violemment, comme sur la défensif contre quelque chose qui te fait peur, tu t'écries par réflexe.

— « Quoi ?! NON ! Pff... Bien-sûr que non. »

L'expression grotesque et surjouée trahissait une contradiction. Tu en faisais beaucoup trop, comme si tu trouvais la question de Juno ridicule. Mais c'était toi qui rendait ça ainsi.

— « Enfin euh.. je sais pas en fait. Je l'aime... bien ? Je le trouve mignon, drôle. Et j'ai pas envie de le voir avec une autre fille. Mais je peux pas appeler ça de l'amour. Pas aussi vite. »

Tu avais des sentiments, c'était sûr.
Mais de quelle manière s'exprimaient-ils ?

Tu te mets à pleurer, les nerfs lâchent et c'est sûrement le reflux des souvenirs de la veille qui te met dans cet état. Ainsi que de la digestion tardive des flans au potiron-lardons de la veille qui te donnait mal au ventre.

— « Je sais pas Junoooo, je suis perdue et je m'en veux. Je m'en veux parce que j'ai envie de le refaire pour être sûre que c'était une bonne idée. S'il te plait, on passe le nouvel an ensemble hein. »

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Juno avait gardé son calme, hochant la tête doucement comme pour lui dire qu'elle pouvait pleurer. Elle aurait aimé pouvoir la rassurer d'une main, d'un bras, d'une étreinte, mais les contacts étaient toujours interdits avec Laëstiel.

« Tout va bien, tout va bien, ... »

Sa voix était douce, comme un murmure, et instaurait une intimité supplémentaire à l'intérieur de la chambre ; elle créait de sa présence une nouvelle bulle de chaleur dans laquelle elle l'enfermait un peu.

« Au moins, tu as envie de le refaire, Laë. Et c'est déjà beaucoup plus que ce qui n'a jamais été, pas vrai ? »

Elle lui adressa un sourire un peu tendre, un peu teint de compassion créée de toutes pièces qui lui seyait bien.

« Que tu l'aimes ou non, ce n'est pas très important, tu ne crois pas ? Ça peut s'appeler de l'amour, ça peut s'appeler comme tu veux, ce qui est important, c'est de savoir si tu es heureuse. »

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, garda le monopole de la conversation pour remplir un peu l'espace. Elle cadrait pour que Laëstiel ne déborde pas, instaurait un rythme pour cadencer le rythme effréné et chaotique qu'elle avait commencé à prendre.

« Et tu étais heureuse, à ce moment-là, n'est-ce pas ? Et quand il te parle, quand il te touche, tu aimes ça, non ? Le reste, tu peux le jeter, t'en as pas besoin. La honte, la peur, l'angoisse, laisse-les, je les prends, ne t'en fais pas. »

Je les emmène loin de toi.

writings on the wall

laëstiel&juno

❝ j'aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur, mais je n'ai plus les mots ❞

Tu te trouvais ridicule de pleurer pour quelque chose d'aussi futile, tu te sentais faible et c'était peut-être la véritable raison de ta tristesse. Pleurer c'était pas si rare mais jamais en publique. Des fois, tu te demandais si ça ne venait pas tout seul face à elle pour trouver une Juno compatissante et rassurante, qui instaurait malgré elle une affection toute particulière à son égard.

— « Snif, oui c'est rien. Excuse-moi je crois que je suis à bout en ce moment. »

Tu attrapes un mouchoir à la volée sur ta table de nuit et t'y mouches un bon coup. Tu écoutes avec sagesse et remise en question les paroles de ta meilleure amie, qui pour le coup étaient bien que plus que réconfortantes... Elles te donnaient de la force et du courage, afin d'assumer pleinement tes actes et tes sentiments.

Le regard un peu hébété par la vérité qui transpirait entre ses mots, soulageant tes maux, tu hoches la tête, les larmes déjà sèches.
Si Juno capturait la douleur et la honte, il ne te restait plus rien à pleurer.

— « Je veux l'être, heureuse. »

Sourire timide qui se étire un coin de tes lèvres, tu éponges tes yeux avec le bout du mouchoir sec d'un geste un peu précieux.

— « Merci Juno. D'avoir répondu présente aussi vite. Je ne sais pas ce que je serais sans toi. »

Et à propos d'elle...

— « J'suis désolée de t'avoir fait faux bon hier soir. Comment s'est terminée ta soirée, à toi ? »

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Juno avait fermé les yeux encore un peu sur ce qui la poussait à toutes ces tendresses. Elle voulait croire que, comme toujours, son alice parlait à sa place et que les décisions qu'elle prenait étaient tout bonnement le résultat de ses plans. Que toute cette attention qu'elle portait était animée de tous ses désirs de conquête, de grandeur.

Mais Juno était habitée de chaleur, d'un quelque chose encore inconnu au fond d'elle qui grandissait et la rendait un peu fébrile, un peu fragile, un peu vulnérable lorsqu'elle voyait sa meilleure amie si frêle.

Elle avait pensé meilleure amie et se questionna.
Sa gorge s'était serrée.

« Hier.. »

Avait-elle réellement envie de délivrer ça ? Elle leva les yeux vers Laëstiel, et jaugea ses possibilités. Elle gagnerait sa confiance en lui avouant quelque chose d'intime - quoique sa confiance n'était pas à gagner, elle avait beaucoup à perdre si elle apprenait ce qu'il s'était passé, et apprenait donc que Juno ne lui avait rien dit.

Elle n'avait pas grand chose à perdre à lui dire, sinon des miettes de son orgueil. Son alice s'était jeté aveuglement dans l'aveu.

« En fait, quand tu m'as envoyé un message, j'étais... »

Elle baissa les yeux. Ce n'était pas de la gêne qui était là, mais comme une forme de mélancolie.

« Dans les bras de Chandresh, figure-toi. »

Et elle releva les yeux vers Laëstiel, guettant sa réaction, un air neutre - effrayante indifférence - collé au visage.

writings on the wall

laëstiel&juno

❝ j'aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur, mais je n'ai plus les mots ❞

Juno semblait prête à se confesser. Tu le voyais, dans le blanc de ses yeux. Quand ta meilleure amie décidait de garder une information pour elle, il t'était impossible de la deviner. Mais tu savais discerner le changement de regard qu'elle t'octroyait lors qu'elle s'apprêtait à s'ouvrir un peu plus.

Attentive à ce changement d'attitude, tu serres les pans de la couverture et attend qu'elle se lâche. Toi, tu avais tout dit.
Et...
Non, d'accord, tu ne t'attendais pas du tout à ça.

— « QUOI ???? »

Tu manques de t'étouffer, et tu te redresses un peu plus sur les draps. Elle faisait la fière depuis des semaines, mais au final tu n'étais pas la seule à avoir eu un moment de vulnérabilité face à un garçon. Tu reprends tes esprits, et puis fronce les sourcils de manière suspicieuse.

— « Attends attends... mais du coup je vous ai dérangé ? Il est ou là, il t'a accompagné ici ? Vous êtes ensemble ? Juno, je ne comprends rien et je suis au bord du malaise vagal. » Tu chuchotes. « Je croyais qu'il ne te plaisait pas tant que ça... »

writings on the wall
juno-bianca & laëstiel & chandresh

Juno sursauta légèrement à l'exclamation soudaine de Laëstiel, un peu surprise quoique pas si étonnée. Évidemment, qu'elle allait réagir de la sorte - pourquoi s'était-elle saisie ? Elle leva les yeux au ciel, un peu prise au dépourvu. Si elle-même avait les réponses à ces questions...

« Hé, doucement, c'est moi qui vais avoir la migraine à force. »

Elle esquissa un rire, léger, avant de reprendre son sérieux, tentant d'aligner ses pensées. Elle secoua la tête négativement, et parla calmement, d'une voix dont la monotonie était presque inquiétante.

« On est pas ensemble, et je l'ai laissé dans la chambre. Il n'est pas venu jusqu'ici. Et... »

Elle sembla perdre sa contenance.

« Je sais pas, Laë. C'est même pas une question qu'il me plaise ou non, c'est pas le propos. »

Elle baissa les yeux. C'était plus intense que ça. C'était quelque chose de plus enfoui, de plus subtil, de plus réel. Moins superficiel.

« Toujours est-il que je n'ai pas la moindre idée de pourquoi j'ai fait ça et que tu n'as pas intérêt à le répéter. »

Elle lui lança un regard insistant.

« Promets. »

» ❝ c o l l i s i o n s . (chandresh)
» let's tessellate. ❞ (chandresh)
» chandresh // phone
» ralentissement • 10.05 - 20.05 (chandresh)
» mon ami pierrot (caenis & chandresh)