On pourrait faire la fausse modeste, faire jouer les violons, faire couler le miel sucré qu’on appelle humble. On pourrait dire qu’on n’a pas choisi, que c’est arrivé comme ça. En vérité, il n’en est rien. Non, Aglaé ne fera pas l’affront d’être menteuse. La popularité, on la construite, calculée, embrassée, pour la brandir tel un bouclier à la face du monde, pour se protéger, pour devenir intouchable, inaccessible, pour avoir la paix. Se hisser dans les grands noms, être à la hauteur des gens qu’on fréquente, se plonger dans une compétition qu’on a soi-même imaginé, se mettre la pression, toujours, parce que rien n’était acquis dans la vie. Acclame le titre sacré de Cheerleader, brille par le Leader qui le composer. Toujours bien apprêtée, on s’est forgé le style et la réputation d’une diva blasée et je m’en foutiste, de cette fille qui t’accorde un regard, hausse les épaules, te dis dégage et puis s’en va. Fallait être grande et forte, le trip princesse ça n’a jamais été son truc, on a toujours préféré les couronnes aux diadèmes, parce que les têtes couronnées sont celles qui décident, au final. Putain mais quelle connerie.

Rase les murs, les écouteurs visés aux oreilles, l’air des mauvais jours, l’air de clebs qui menace de mordre. Les bras de Felix c’est une chose, les plaquages d’Anaël c’est une chose, les étreintes de Cosmos c’était une chose… Mais là. Commençait sérieusement à sentir sa patience foutre le camp, Aglaé, commençait sérieusement à reprendre les mauvaises habitudes de l’époque où l’on grognait au moindre rapprochement. La popularité on voudrait bien la vendre, devenir la pire des ploucs si ça pouvait permettre de se débarrasser de ce monde devenu fou. Depuis le réveil on avait essuyé quatre déclaration d’amour et trois tentatives d’attouchement sauvage de gens un peu trop transit d’amour à vouloir quémander un bisou dans l’euphorie de sentiment sortit du trou du cul du monde. Depuis le réveil, elle avait hurlé quinze fois, pousser quatre, tapé un sprint six fois. Officiellement les alices elle disparaissaient elle ne faisait pas la samba. Aglaé paniquée, décidée à s’enfermer dans sa chambre et son déni jusqu’à nouvel ordre parce que les gens on ne pouvait plus les voir sans vomir. Longe le couloir comme une héroïne de film d’horreur en pleine maison hanté, quand y a ta silhouette rose qui passe, qui sourit, qui lui dépose un bisou sur la joue et Aglaé qui hurle au dégoût. Au bord des larmes ça a envie de chialer, putain on aurait su on aurait demandé à Thanos de détruire la moitié de l’humanité.

Veut enfin aller dans son lit et hiberner des jours et des semaines s’il faut quand y a ta voix qui s’élève de nouveau, pas de devant, mais de derrière, on se retourne dans un nouveau cri, on va devenir violente on te jure, c’est beaucoup trop pour nous. Tu dis qu’on est rayonnante… Ca y est on va craquer.

«  Ah non. Ah non, non, non, non, non, pas toi. »

Plus on grandit dans cette académie et plus on se dit qu’on a dû être une sacrée pute dans une autre vie.

« Si tu me touches, que tu me dis que tu m’aimes ou quoi je te jure que cousine de Felix ou pas je te cogne, ok ? J’sais pas si c’est mon limiteur qui déconne, mon alice ou quoi mais si y a encore quelqu’un qu’essaye de me rouler une pelle, je jure je fais un carnage, laissez-moi tranquille je suis en couple putain. »

 

@Crush V. MacNeil + pluie alice + Décembre 2019