into you w/ laëstiel (pluie d'alices) (end)

altered

c’est dans la famille des conifères. dit-on. sympa, comme ça les murs restent debout hors-saison. parce que le blanc c’est hors-saison. clarté et absence de vie. ce doit être un caprice de la windsor. elle aime bien les frontières. mais il faut avouer, qu’un labyrinthe de feuillus en hiver, ce ne serait pas très séducteur. petits bois petites branches cassures aussi facile que la perte de famille ici. le cèdre et les arbustes qu’on ne connaît pas. anaël sait nommer sapin pin épinette cèdre mélèze bouleau érable chêne ; le reste, ce sont des arbres fancy, c’est tout.

s’appuyer au creux de la neige du feuillage, taillé planté pour laisser passage à la plaisanterie. hihi, il faut trouver la sortie. normalement.

aujourd’hui, il n’y a rien pour le faire rire. matin de froid à se réveiller tôt. anaël est descendu manger. comme tout le monde. avec un plateau. comme tout le monde. du beurre, du pain. ça c’est pour le club select.

ça cherche une place pour se nourrir tranquille. et puis c’est pas ta faute, mais il a fallu que tu apparaisses juno. que la surprise éclate au grand jour. et anaël n'a pas l'habitude ; fuit en voulant s'appuyer, mais vraiment, anaël n'a pas l'habitude. alors après toi, juno, il y a une suite.

voilà pourquoi,
maintenant,

anaël s’éloigne un peu des espèces d’arbustes – et puis merde quoi, c’est toutes des plantes, ça pourrait avoir le même nom, moins chiant – ça s’éloigne sans quitter l’entrée du labyrinthe. tendu. s’accroupir, bras contre les cuisses, souffler

le givre dans le matin. personne ici un dimanche. et pour une fois, si des enfants se pointent ; par pitié ne lui demandez pas de vous lancer dans les airs parce que c’est amusant avoir l’impression de voler – décampez.

il t’attend, anaël. aucun contact depuis le début de décembre. depuis le premier ou le cinq. depuis le soir où t’as voulu lui faire croire que t’es un monstre.

quand tu te pointes avec la neige qui craque, il se redresse anaël. les converses couvertes de neige parce qu’il empilait les cristaux sur ses pieds. secoue ses mains, veste rouge dézippée. la ferme-t-il seulement ? il te regarde anaël

un peu comme si t’étais la galatée de pygmalion, la statue qui prend vie, le miracle de se dire
ah fucker, j’croyais pas ça possible.

'sup magno.

léger sourire sur les lèvres qui s'animent.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

La journée avait commencé comme toutes les autres.
Leggins, baskets, queue de cheval... et c'est parti pour aller courir sur le stade. La neige était tombée dans la nuit et courir en hiver était vraiment un supplice.
Respiration contrôlée, vite essouflée. Quelque chose n'allait pas, un sentiment oppressant envahissait tes pensées.

Tu t'arrêtes en plein dans ta course. Solitude amère alors que tous le monde se précipite sûrement au réfectoire pour le petit déjeuner. Le regard vide et pendu sur l'horizon baigné de l'aurore. Tu n'es plus toi même Laëstiel, à un tel point que tu ne te souviens même pas avoir marché ces quelques pas vers le centre du stade. Tu ne te souviens pas avoir ouvert la bouche, pris ton inspiration pour

c r i e r

Un hurlement déchirant à t'en arracher le coeur, à s'en déchirer la peau. De nouveau consciente, tu regardes autour de toi sans comprendre ce que tu fais là et comment t'y es arrivé.
L'ampoule du lampadaire avait explosé et heureusement que le soleil commençait à se lever.

Tu n'avais pas mangé ce matin là, tu étais rentré dans les dortoirs pour te laver et te préparer pour la journée, témoin macabre de la dissonance de tes camarades qui semblaient tous s'agiter, déjà.

Que se passait-il ?

Ton téléphone sonne alors que tu appliques ton rouge à lèvre devant le miroir. Ton coeur loupe un battement en voyant apparaitre le nom d'Anaël sur la prévisualisation. Tu décides de l'ouvrir après quelques secondes.
Un bruit sourd surgit alors dans ta chambre, te faisant lâcher ton téléphone qui s'éclate sur le carrelage de la salle de bain. Un camarade s'était téléporté prêt de ton lit et semblait aussi paniqué que toi.

— « Sors de ma chambre, maintenant ! »

Tu le mets dehors et ramasses les débris de ton portable, que tu ranges dans ta chambre.
Cette envie de crier encore, comme un son bloqué dans ta gorge. Tu sors en courant, et parcours le chemin vers le centre de l'académie, manquant de glisser plusieurs fois sur le verglas.

Quand finalement tu arrives prêt du labyrinthe, tu pousses un long soupire de courage et te précipites à l'intérieur pour commencer à le chercher. Surprise ! Il n'était jamais très loin.
Tes yeux se posent sur lui et le souvenir de votre soirée remonte à la surface, tes joues s'empourprent et tu réponds avec le même ton solennel.

— « Salut. »

Tu n'arrives pas encore à te plonger dans son regard, que tu fuies éternellement durant ton maigre discours.

— « J'ai cru comprendre que c'était.. urgent... Je sais pas si t'as réessayé de m'appeler mais mon écran de téléphone est cassé. » (c'était Juno mais tu ne le savais pas). « Qu'est-ce qu'il se passe... Quinn ? »

altered

meydey meydey, need you :'((

dans sa tête, un aparté.
il voit laëstiel et quelque part,
un coin de son esprit flashe entouré de néons. c’est écrit BEAUTIFUL avec des lumières rouge bleu rose jaune, ça clignote.
et puis ça pense,
faut arrêter avec les quinn, j’suis pas mon père.

anaël secoue la tête. non il n’a pas essayé de l’appeler. il a surtout essayé de se cacher. ses yeux à lui ne la quittent pas, ses épaules haussées retombent lourdes. anaël s’avance vers laëstiel puis

putain se souvient. ah c’est chiant samer.

first, vraiment déso pour ton smartphone. (l'appareil a malheureusement franchit le seuil de ses compétences) second

et là c’est la panique.

laë, laë, laë. what. the. noeajdwdwa !! ok vraiment j’ai rien contre juno, nono-là. mais rien ok. mais va falloir tu m’éclaires, parce que j’l’ai vue c’matin, tranquille, c’pas comme si c’était la vénus de botticelli qui v’nait m’déclarer d’quoi, alors on en fait pas un plat,

usually.

mais j’sais plus comment, y’a eu contact et.
et là,
toi moi y’a un bail. elle moi you know, boom, like that (gesticule les bras, ne sait pas expliquer, pas très certain de ce qu’il s’est passé) on aurait dit ton alice laë. on aurait dit THE reaction quand ça s’déclenche. bah of course j’ai décampé, mais en montant les escaliers pour m’rendre au grenier j’croise un pote, need to talk about it parce que j’comprends pas, j’le prends par les épaules, prends sa main you know et (gesticule les bras, même chose) laë j’comprends pas c’qui m’arrive.

anaël cherche son regard, il en a besoin. lève un bras, geste évasif, en direction de l’académie.

j’te send un sms, j’sors, y’a un mec qui m’fonce dessus à la porte, pas eu l’temps d’foutre ma veste et

voilà. parce qu'il s'était dit, en ce quinze décembre, que de passer la journée les manches retroussées c'était pas si pire. en théorie.

il n’est pas dans ton corps, le sien n’a jamais songé à se prévenir. anaël tactile à coup de poing, à coup de claque, de high five, ne connaît pas l’instinct de se préserver. de se protéger. pas comme tu dois le faire.

il prend un respire, croise les bras en regardant ailleurs. puis se raccroche à laëstiel.

et toi ça va ? what happened ?

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

T'arrive pas à comprendre tout ce qu'il te dit, tellement il parle vite. Tes yeux se concentrent sur ses gestes plus que sur ses mots, fronçant légèrement les sourcils lorsqu'il les bouge trop brusquement. D'un léger mouvement de recul lorsqu'il s'approche, tu as trop l'habitude de te protéger. Mais d'un coup c'est lui qui recule aussi. Ton coeur se serre et en cet instant t'as juste envie de
c r i e r.

— « Attends quoi ? T'as croisé Juno ? »

Oh Laë, tu t'attardes que sur les détails insignifiants de l'histoire, ceux qui t'interpellent et qui t'inquiètent. Alors qu'Anaël tente de t'expliquer son problème, tu te concentres sur un autre. Pourquoi Juno et lui se parlaient ? Est-ce qu'elle est venu lui parler d'eux ? Est-ce qu'elle a voulu la défendre ou faire des montagnes de rien comme elle en avait l'habitude pour te protéger ?
Tu serres les points.

— « On en reparlera. »

Mais t'essaies de suivre et surtout de te rappeler de ce qu'il venait de t'expliquer. Ton esprit pourtant si vif et analyste ne comprenaient strictement rien. Tu l'écoutais de loin, comme si des voix extérieures polluaient ton esprit et bourdonnaient en permanence entre tes deux tympans.

— « Je ... je comprends rien, il se passe des choses trop bizarres depuis ce matin. Je me suis retrouvé au milieu du stade pendant que je courais et et et, y a un mec qui s'est téléporté dans ma chambre pendant que je me préparais. » Tu t'arrêtes, rougissant un peu, avant de reprendre. « Et Jordan est métamorphe. »

Tu passes une main dans tes cheveux.

— « Mais ça veut dire que... Anaël si on a plus nos alices d'origine, je peux te toucher sans qu'il ne t'arrive rien... »

L'adrénaline qui monte, nourrit par cet espoir te précipite vers lui. D'un pas tu avais réduit la distance qui vous séparait, occultant totalement le témoignage de ton ... ami ? Les yeux brillants, tu glisses ta main dans la sienne avant qu'il ne réagisse.
Mais les pupilles dilatées, la conscience effacée pour ne laisser qu'une marionnette avide de ses lèvres. Tu les plaques aux siennes Laë sans avoir la capacité de réfléchir, tu glisses tes doigts sous son haut, car ce n'est plus toi qui est capable de rompre le contact.

altered

meydey meydey, need you :'((

qui c’est jordan ?
anaël répond un peu brusque. parce qu’il n’a pas fini d’assimiler l’information, son cerveau cite « un mec qui s’est téléporté dans ma chambre pendant que je me préparais ». faut pas lui demander d’expliquer pourquoi, d’un coup, ça fronce les sourcils et fait la moue. une fraction de seconde, mais ça fait la moue.

et digne des montagnes russes le visage s’éclaire d’un autre regard. euh. nonononon. la bouche qui s’ouvre prête à répliquer parce que là anaël commence à perdre pied, alarme dans tout le corps qui veut avertir laëstiel – mais ce n’est pas l’idée de son contact qui le répugnerait ni en premier ni en dernier lieu –

sauf qu’il manque une donnée importante, tentative de le lui expliquer, mais il s’y est peut-être mal pris parce que sa main dans la sienne et puis ses lèvres et puis son corps et puis les doigts sous le tissu les chaleurs précédentes que l’on connaît désormais sous tous les angles. moi dans ta peau, toi dans la mienne.

non. pas comme ça.
violence contre soi.
l’envie et la détresse.

anaël attrape ses poignets – zut pas la bonne partie du corps – empoigne ses épaules, convoque toutes les forces du monde pour garder le geste délicat. p e n s e r, bordel, penser. quand il la repousse. les yeux ahuris, pupilles dilatées et la bouche ouverte en stupeur, anaël ne la lâche pas. malgré tout. le tissu en guise de protection.

et la voix, ferme et tendre, l’esprit en suspension.

LAË. (douceur) j’ai ton alice. c’est ce que j’ai voulu te dire. j’ai ton alice.

aide-moi que le silence dit. mais parce que tu as un cœur qui lui est encore imprévisible, anaël rajoute,

quasi chuchotement d'un ton franc

s'te-plaît pars pas.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

Alors c'est ça que ça faisait, comme effet ?
On perd le contrôle de soi, mais notre conscience est enfermée dans un coin de notre corps, prisonnière d'actions dont elle n'est plus la maitresse. Elle subit la déchéance du corps simple d'esprit.
Tu te souviens de n'avoir qu'une obsession, embrasser ses lèvres, son visage, son cou, arracher tout les tissus qui faisaient barrage à tes doigts.
Mais Anaël ne profite pas, Anaël n'est pas comme ça.
Il se saisit de tes épaules, t'éloigne et t'écarte pour te faire revenir à toi.

Tu mets quelques secondes avant que ton visage reprenne des couleurs et que tes yeux se remettent à briller.. grands, humides, désolés, confus.

— « Ana.. Qu'est-ce que j'ai fait ..? »

Il crie ton nom et toi aussi tu veux crier. Mais le hurlement est toujours coincé dans ta gorge. Il claque la sentence comme une gifle sur ta joue.

— « Mon alice.. Tu as mon alice...? »

Encore une question qui s'ajoute mais tu secoues la tête comme pour faire non. T'as la rage absolue, c'est pas possible. Pourquoi lui, pourquoi aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'il se passait dans cette école de malheur pour que le destin joue autant avec vous ? Tu te mords la lèvre et secoue le haut du corps pour te dégager de son emprise, reculant en manquant de tomber à la renverse sur une motte de neige.

Le regard sombre, tu t'essuies le nez coulant, prête à t'enfuir.
Mais il te retient juste avec son "pars pas" qui te soulève le coeur.
Tu regardes à droite, à gauche, t'hésite sur ce que tu dois faire. Lui serait resté, n'est-ce pas ?

— « Je.. Mais.. » Tu te redresses sur tes deux jambes, un peu tremblantes, et tu pousses un long soupire pour reprendre tes esprits. Il avait l'art et la manière de te rendre vulnérable, même quand c'était lui le plus à plaindre dans l'histoire.

— « Ok alors euh.. Déjà couvre ta peau entièrement et.. tiens prend mes gants, je n'en ai pas besoin actuellement. »

Tu retires tes gants lentement et lui tends avec douceur, en essayant d'éviter de le toucher. Tu l'avais à moitié agressé il y a peu, alors il fallait éviter de réitérer l'affaire.
Soudain, tes yeux s'écarquillent et tu le dévisages.

— « Qu'est-ce que tu as fait à Juno, Anaël ? »

altered

meydey meydey, need you :'((

tout ce qu’il pouvait faire, quand elle a cherché dans le vide des directions un indice
partir ou rester ou appeler un responsable
n’importe quoi

anaël ne pouvait que secouer la tête. dans le vague, essayer de la retenir, avec ses yeux qui la supplient de comprendre, parce qu’il n’y a personne d’autre dans ce trou – à rats – qui le puisse.

autrement.

murmurer sous la neige des émotions nouvelles son nom. à la manière d’une prière. s’te-plaît. s’te-plaît. anaël commence à peine à saisir l’intimité des choses.

la reconnaissance, elle marque son soupir en retour. quand tu parles, quand tu lui expliques la démarche à suivre. surtout parce que dans tes mots, tu es toujours là. surtout parce que dans ces gants qu’anaël prend du bout des doigts, il y a ta présence tangible.

merci laë, t’es une vraie.

anaël les enfile avec la même douceur, tire sur les manches de sa veste ; s’assurer que les poignets sont protégés. anaël, un peu brillant aujourd’hui, intelligent de ne pas s’être habillé d’un pantalon aux genoux percés. (esthetic bitch quand il veut) le pull en dessous couvre bien le torse, peut-être le cou encore cible de prédilection. mais laë non plus, n’est pas comme ça.

l’assurance d’anaël pointe comme une fusée, mouvement de recul, le corps se croirait revivre la scène.

rien. (ton net. coupé.) absolument rien. well… promis juré c’pas aller plus loin qu’toi et moi now. pas d’baiser. (les yeux qui s’agrandissent, vision vietnam rien qu’à l’idée) j’sais pas j’pense qu’elle me met sur mes gardes un minimum. au naturel i mean. ça a été… bah… (mime les caresses) ça plus les tentatives de repoussement qui vont avec quoi.

parce que les pulsions, ça ne se repoussent pas comme une mouche lorsqu'elles te sautent dessus.

avec une main gantée, anaël repousse les mèches qui lui tombent devant les yeux. se perd un peu sur le visage de laëstiel, les néons au coin de son esprit – flash, avec le mot bea… – regarde ailleurs, mains sur les hanches.

toi ça va, j’ai pas d’souci, well (balaie l’air d’un geste, non c’est pas ce qu’il voulait dire) dans le sens, ‘fin, y’a qu’toi qui peut feel en c’moment (encore mal exprimé) ah fuck off ! i mean, j’veux voir personne sauf toi.

échec. laisse tomber pendant quelques secondes. il a les yeux fixés sur un arbuste.

juno c’tait moins pire qu’avec mon pote, en gros. because, shit, il a d’la force c’te mec. ça a été plus difficile. mais ça va. (roule des yeux, enfin) maintenant, j’sais pas quoi faire, autrement qu’rester dans c’te puzzle à marcher jusqu’à c’que demain arrive. crap ass, what a day in coming… et pourquoi tu t’es r’trouvée au beau milieu du stade ?

ça va peut-être aider à changer les idées. parmi la reproduction réduite de société qu’est l’académie, il fallait qu’un tel alice que le tien tombe sur lui. anaël, dépourvu de conscience corporelle, forcé de calculer ses gestes. perdre tout naturel.

mais il refuse. pas question de tout laisser dans la gueule de ce toucher. alors le ton plus léger durant les derniers mots. anaël, promis juré qu’il s’est dit pour lui-même, promis juré il y a longtemps, restera toujours anaël.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

Il s'embrouille la tête et toi avec. Tes yeux le regardent toujours avec défiance, méfiance et défi. Tu veux la vérité, toute et rien que la vérité. Car on touchait pas à Juno. Mais derrière cette loyauté sans faille que tu avais envers ta meilleure amie, se dissimulaient des insécurités concernant Anaël. Tu ne pouvais pas le gagner avec le jeu des corps, et lui était en train de jouer le jeu des coeurs.

Tu l'observes enfiler les gants, les bras toujours croisés sur ta poitrine. Tu rougis un peu, c'est qu'il te faisait presque de l'effet avec ce petit air désespéré.
Tu pousses un soupire comme pour temporiser la conversation. Apparemment il ne s'était rien passé avec Juno, et au fond ça te rassurait. Lui, tu ne voulais pas le partager, pas après ce qu'il s'était passé.

— « D'acc- d'accord. Bon n'en parlons plus alors. » Tu voulais surtout arrêter d'imaginer la scène, car ça te mettait incroyablement mal à l'aise. Et puis à force de le regarder de cette manière, il allait finir par se douter de quelque chose.

Mais Anaël il a pas finit de se justifier. Il a pas finit de s'enfoncer et surtout de faire battre ton coeur la chamade. Tellement vite qu'il fait tout s'affoler. Tu remets une mèche derrière ton oreille, un peu gênée parce ce changement soudain de comportement à ton égard.

— « Well... Je pars pas ok ? C'est bon je reste, t'inquiète pas. »

Tu finis par t'asseoir à coté de lui, te retenant de rire alors qu'il te raconte la mésaventure avec son ami. Tu glousses légèrement en étouffant avant finalement d'exploser.

— « Hahaha ! Maintenant tu vois ce que ça fait. Horrible hein.. » T'avais changé d'expression en moins de deux secondes, replongée - propulsée même ! - dans les souvenirs profonds qui faisaient encore mal au coeur. La tête basse, tu ne peux pas t'empêcher de vouloir te plaindre encore et encore. « C'est vraiment injuste que ça soit tomber sur toi. La seule fois ou j'aurai pas ... ou j'aurai pu t'embrasser sans faire une crise d'angoisse. »

Tu tournes la tête pour pas le regarder et tu repenses à ce matin. C'était encore flou dans ta tête, la perte de conscience, l'ampoule qui explose et ce ...
c r i

— « Je me souviens avoir crier. Très fort. Comme si quelque chose se passait en même temps et que mon corps m'alertait en m'envoyant un signal. Bizarre hein ? »

altered

meydey meydey, need you :'((

la détente, laëstiel. elle se sent dans tout son corps ; non, il ne s'inquiète plus. tu restes, dis-tu. alors ça ira.

quand elle rit de son pote en rut qui lui a sauté dessus, son pote qui se muscle au grenier le matin, façon rocky – c’est vrai il a une belle tronche, mais faut pas déconner – anaël lorgne vers elle, tête penchée ; la laisse bien se marrer – ce serait trop nul briser la joie des autres, non, il faut quand même respecter la bonne rigolade – mais ses yeux la jugent beaucoup.

ok, ok. i get it sis’, enfonce pas l’truc s’te-plaît. horrible, i know…

il cherche une insulte, de celles qu’il balance d’habitude aux copains. bitch ass, aglaé sait très bien que c’est de l’amour. mais ça bloque en bouche. l’éclat de rire qui gomme la voix où elle s’érigeait monstre. laëstiel, plus magnifique quand elle se laisse porter. peut-être aussi parce qu’ils se connaissent à peine.

oui. voilà. c’est parce qu’ils se connaissent à peine. que l’insulte ne lui vient pas. seulement un training matinal, une soirée-cinéma et une tentative de réconfort. rien que ça.

puis anaël tique, surpris. ils sont assis, ses mains à l’intérieur des cuisses, non pour les réchauffer, mais pour éviter le moindre accident, à moitié rassuré par les gants. injuste que ça soit tomber sur toi. vraiment, depuis ce matin

il y a beaucoup de choses que son cerveau de con doit assimiler.
pour retarder la réflexion, anaël se concentre sur son histoire à elle. sourit,
le retour de la malice.

weird, right. j’voudrais bien entendre, voir l’effet qu’ça fait. d'un r'gard extérieur. j’suis curieux autant que d’savoir why you would kiss me again. you know, attic boy for a double shining star.

l’ironie dans la voix et sur le visage, parce qu’anaël n’écoute ni son cœur ni le sien. pas encore. cupidon, ce n’est pas pour rien qu’il s’est éloigné de son berceau à la naissance ; on a vu la nonchalance prendre toute la place, on s’est découragé de laisser tomber un peu de sentiment sur la poitrine de l’enfant. paye ton luxe, même l’idée de séduire ou d’être séduisant se fraie difficilement un chemin dans l’esprit d’anaël.

anaël non pas insensible, peut-être juste prévenant. pour rêver : passer dans l’existence sans s’y ancrer. les amitiés se fondent parmi la foule, les amours en sortent comme des phares. anaël jamais ne s’est perçu comme un phare. parce qu’on lui a dit enfant, à force d’être comme tu es, tu n’iras pas loin. seulement, c’est parce qu’anaël est comme ça, que la famille d’accueil avec hiérarchie est supportable. alors petit anaël s’est dit tant pis, je n’irai pas loin, mais ça aura été sympa. à la différence que les phares, même multiples, c'est fait pour tenir.

garder le cap. durer.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

Tu avais creusé ta tombe seule. Tu n'avais pas eu besoin de ses bras pour t'enfoncer six pieds sous terre. Et à ce moment là, tout ce que tu désirais, c'était refermer le cercueil sur ton visage. Mourir loin des yeux, loin du coeur, en silence là ou tu ne manquerais à personne.
Ces idées sombres étaient parfois plus fortes que celles de tout reconstruire, de marcher sur le monde dès le crépuscule.
Anaël le soulignait bien lui même... vous étiez si différents et pourtant ton coeur s'affolait quand tu le voyais. Son petit air désabusé d'emmerdeur de première te faisait peut-être craquer en apparence, mais c'était surtout sa sensibilité exacerbée qui mettait un point d'honneur à te faire tout oublier. Les chagrins futiles, la complainte brute.

— « Ok ok je dis plus rien. »

Tu fais semblant de bouder pendant quelques secondes avant d'éclater de rire à nouveau. ça te faisait du bien de rire comme ça, d'avoir les pieds qui cèdent sous la pression et de plonger la tête la première dans un lac glacé.
Ouai t'étais pas la meilleure pour les métaphores sauf les perchées, mais c'était bien cette sensation que ça te faisait. Le corps capable de ressentir les caresses comme des ras de marées. Mais cette sensation de liberté était éphémère, tu le savais. Ce n'était qu'un sursis de plus à tes peines enragées.

Joues gonflées et bouche en cul de poule, tu finis par te pincer les lèvres et soupirer en entendant sa requête. Il jouait le cool kid à nouveau et tu savais pas quoi répondre, sans porte de sortie pour t'éclipser, te dérober à son regard imprégné.

— « Oh mais ça me gêne là. Je vais pas tout t'expliquer. T'as toujours pas capté ? Oui ok t'es mignon, j'en pince peut-être pour toi. »

Les joues brûlantes, tu suffoques intérieurement. C'était trop pour toi d'avouer des sentiments, même s'ils n'étaient pas aussi... majeurs. Tu étais quelqu'un de fort et d'imposant dans plein de domaine... Le leadership, les études, les travaux manuels, la botanique, la psychologie, la politique. Mais l'amour ? Ah ça non, tu avais bâti ton identité sur la frustration et l'interdiction. Chaque coup de coeur sonnait comme un coup de poignard en plein coeur. Chaque début de crush était culpabilisé, intériorisé.
Merde.

— « Mais laisse-tomber, de toute façon tu l'as dit toi même. Je suis cette princesse fleur frustrée et coincée du cul et toi t'es le chef de la rebellion apparemment haha. D'ailleurs tes sbires me font peur, ils sont assez.. intenses ? »

Tu enfouis ta tête dans tes bras, les genous repliés contre ta poitrine. Bordel la neige ça donne froid aux fesses quand même.

— « Je veux pas me faire d'idées. J'ai pas envie d'espérer pour une histoire morte-née. »

altered

meydey meydey, need you :'((

c’est pas c’que j’ai dit.

le ton amer. pour une première fois.
daisy même l’a davantage entendu colérique ou impatient, mais amer, non. on ne sait pas d’où ça vient, n’est-ce pas, anaël ?

puis la voix soupire, se reprend. le corps aussi. on en oublie l’angoisse d’il y a à peine quelques secondes, l’angoisse de toucher. les doigts gantés qui se posent sur le bras de laëstiel. délicatesse. on cherche son visage, briser ce repli trop semblable à cette nuit du début de décembre.

anaël comprend, quelque part dans son esprit, qu’il déteste cette réaction.

magno, faudra tu lises fictions de borges. (lui décoche un sourire complice) see, not just netflix. c’t’un peu wack fictions, mais en gros, c’est sur la création. les histoires. ça dit qu’y’a jamais d’mort ou d’naissance pour ça. always on going.

oui vraiment, dans un coin de son esprit, il y a ce mot qui s’allume à la manière des enseignes depuis qu’elle est venue le rejoindre. anaël redirige son attention sur la neige, ses mains empilent un peu de cristaux, forment une boule.

t’as raison, ils sont intenses c’tes kids. mais j’les aime comme ça. c’leur façon de, you know, espérer un peu. p’t’être que tu pourrais t'y essayer.

il a formé une seconde boule, plus petite. à l’aide d’un peu de flocons, anaël joint les deux, forme un minuscule bonhomme de neige. avec l’index ganté, enfonce les trous pour les yeux, un sourire pour la bouche. anaël le tend vers laëstiel.

et quand j’dis tenter, c’pas défoncer une vitre like i did. mais juste… easier to say, mais arrête avec tes « laisse tomber », on dirait qu’c’est plus toi qui give up dans c’tes moments. thanks ? i guess ? entre un mec du style lasserre-premier-du-nom et un bastard du grenier, que tu m’choisisses j’aime bien.

il y a des feux de bengale dans ses yeux. des feux pétillants quand anaël l’observe.

j’capte pas grand-chose right. alors t’en déduis whatever you want, mais j’trouverais dommage qu’tu avortes une story qui est même pas arrivée. not yet. you could believe. t’es plus belle this way, quand tu smile que quand tu dis (exagère la réplique) « laisse tomber ».

peut-être n’a-t-il pas tout à fait compris de quelle histoire il retourne. anaël s’étire, tend les bras vers l’arrière, s’appuie sur le sol de feuilles persistantes au froid de l’hiver. on s’en fout du corps humide, la neige qui gâche les pantalons.

il a simplement envie de la réentendre rire. et quand le jour s’achèvera, ce sera laëstiel retour au quotidien. est-ce qu’on entendra encore le cœur – un peu – libéré ? de cette façon particulière.

strange, comment tu m'fais parler laë.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

C'était la première fois qu'il te parlait avec autant d'amertume. Au fond tu avais peur de tenter le diable avec lui. Tu avais peur de t'engager, tu avais peur de le perdre avant même de l'avoir gagné. C'était paradoxal mais tu étais très enclin à l'autodestruction Laë. Quelque chose te disait que lui aussi au fond, mais il avait cette sensibilité constituée d'espoir.. et d'un brin de stupidité tu devais l'avouer.
Ses émotions brutes le rendaient plus positif au quotidien, toujours aussi cynique sur la vie. Les tiennes (d'émotions) étaient beaucoup trop conditionnées par la frustration et le marchandage pour avoir conscience qu'il n'avait pas délibérément ignoré tes sentiments.

— « Et toi faudra que tu me files un mode d'emploi de ta personne. »

Tu te retrouves encore un peu amère. Il parlait certes beaucoup, mais pour ne rien dire, pour ne rien apporter à votre discussion. C'était comme une torture lente ou il tournait autour du pot sans jamais rien y cracher. A trop attendre d'être surprise, tu te surprenais à ne plus vraiment attendre. Tes joues s'empourpraient de plus en plus et tu bouillonnais, sifflait comme une bouilloire en silence car rien n'avançait. Mais en même temps, n'était-ce pas toi qui lui avait fait comprendre que TU étais bloquée ?

— « Essayer quoi ? D'être une mauvaise herbe ? Mauvaise graine ? Très peu pour moi, je sais cultiver la terre. » Tu pousses un soupire et regarde vers droit devant toi, fixes un instant un point flou dans l'horizon. « J'espère qu'un jour quand on sortira d'ici, je t'emmènerai dans mon clan et je te montrerai les champs de ma famille. Les plantations sont les plus pures de toute la région. »

Tu orientes ton visage vers lui, un sourire doux aux lèvres et tu le regardes s'allonger dans la neige. Hésitante, tu l'écoutes tout en te rapprochant... finalement tu t'allonges aussi, reposant ta tête sur son torse. Il n'y avait aucun risque de contact de peau comme ça, du moins tu en avais pris les précautions.
Etrange, comment tu le fais parler.
Tu esquisses un rictus ravageur.

— « Pourquoi tu parles autant pour défendre cette histoire alors ? Elle t'intéresserait ? »

altered

meydey meydey, need you :'((

et après ça veut qu’on reste tranquille, dans la neige à attendre que la journée passe, avec ce visage qui vous harcèle avec toutes les lumières néons dans la tête où un mot en gras majuscule taille soixante-douze vous aveugle l’esprit. à vous faire tomber au premier respire. la beauté dans les mots, cette façon de lui répondre

sans vulgarité
sans condescendance
avec seulement elle pour parler
son histoire. la sienne de couleur de vie.
pas de professeur dans l’ombre qui lui dicte sa conduite. vient se la ramener dans la présence d’autrui. il lui rend son rictus ravageur façon anaël quinn, puis garde un sourire en coin.

glisse un bras derrière sa tête.

maybe ? c’cool les histoires, ça fait t’nir le coup. les tiennes m’intéressent grave, so keep me in touch.

lève une main gantée au-dessus de son visage.

pour un mode d’emploi, faudrait d’jà qu’je sache c’quoi, ma personne…

jeté dans l’atmosphère avec insignifiance, murmure qu'anaël laisse se perdre. ignorant de l'écoute.

puis son visage un peu moins souriant, les yeux au ciel, en train de rêver, s’accrocher aux plans des mauvaises graines pour y trouver une ambition. et au-dessus de leur tête, pas que le bleu givré d’un plafond d’hiver, le feuillage taillé en traits qui délimitent la vision. à croire que même voler dicte une conduite. pose des limites.

you know, les pissenlits ça fait partie des mauvaises herbes. et on souffle dessus pour faire des souhaits. là où ils sont, y’a aussi des champs. mes vieux j’veux dire. with balcony and peonies. et les starlights stucked in the sky.

sa tête contre son torse. sa chaleur. la sienne ; laëstiel. il ne veut pas bouger, yeux toujours rivés sur ce bleu givré de ciel. anaël a les doigts tendus au-dessus de lui, dans le vague, ne sait pas ce qu’il tente d’atteindre. sa tête contre son torse

you can start the story here. the clan, c'est ton beginning ? if i want to dream 'bout it, raconte.

si possible.

cœur d’anaël, sous le coup de sa présence, ralentit. la frénésie des rages et peut-être celle de la solitude. apaisée. elle juge sa bande, l’empêche de franchir une frontière avec ses « même si tu comprenais », le replace dans la cassure de leur parcours : elle vers une fin, lui vers l’absence. absence de certitudes. alors qu’elle a ses plans d'avenir.

mais il y a les yeux de laëstiel, sa mise à nue parfois. comme si dans ce qu’elle lui permettait de voir d’elle, anaël pouvait se voir lui. un peu mieux. cœur sous sa présence qui respire. à grandes goulées.

ralentit.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

Un mince sourire s'étire sur tes lèvres. Tu voudrais le remercier de t'écouter et d'être qui il est à cet instant, parce que t'as les papillons dans le ventre et le souffle un peu court. Courtisan des temps modernes mais sans noeud papillon. ça faisait longtemps qu'on t'avait pas fait comprendre que tes histoires étaient intéressantes à raconter, alors tu caches ton visage dans tes mains sans bouger de ta position. Tu réprimes un petit rire malicieux derrière tes doigts et tu te redresses un instant en t'accoudant sur son torse.

— « Si tu veux je peux t'aider à l'écrire pour toi. Anaël Quinn... Le solitaire de service ami avec toute l'académie, le cauchemar des profs, la terreur des greniers, et pas très doué en flirt. On peut le noter ça quand même ? » Tu tires la langue, coupable maligne. « Mais moi aussi je suis une tanche, je juge pas, je ne fais que constater... »

Tu te recouches et tu sens sa main frôler ton coup lorsqu'il passe son bras. Tu rougis et fixes le ciel en silence, sentant ton coeur battre de plus en plus vite dans ta cage thoracique. Pourquoi il te faisant autant d'effet sans rien faire ? Etait-ce ses mots qui frappaient toujours juste, comme le vent glacial qui s'abat les matins de l'hiver... la brise n'avait jamais tort.

— « Je veux bien te parler du peuple de Cesair. Mais tu me promets que plus tard tu me parleras de te famille aussi ? »

Tu glisses ta main dans la sienne, que tu vas chercher à taton et avec délicatesse. Heureusement il portait des gants, alors tes petits doigts viennent se mêler et se frotter au tissu. Tu prends une inspiration et te mord la lèvre, de ta jolie voix fluette, tu entreprends le voyage.

— « Mon nom de famille véritable n'est pas O'Cesair. O'Cesair signifie faire parti du peuple de Cesair. Je sais que ça peut faire sectaire mais ce sont les traditions, et personnellement je ne le vis pas comme ça. Nous sommes principalement constitués d'alices et les valeurs de la communauté sont de respecter tout l'écosystème autour de nous, comprenant la nature et les êtres vivants. Nous sommes beaucoup aussi dans le volontariat et l'aide à la personne. Nous rendons beaucoup de service dans les villages avoisinant mais nous avons notre propre domaine en dehors des communes. »

Tu hésites un peu à continuer, ne voulant pas non plus l'assommer d'autant de paroles, mais après lui avoir jeté un regard timide, tu reprends.

— « Ma mère est morte en me donnant la naissance. oh ne sois pas désolé, je ne l'ai jamais connu, c'est plutôt moi qui suis désolée pour elle. Mon père m'a élevé et il est décidé qu'avec l'école, nous la rejoignons à l'âge de sept ans. J'ai peu de souvenirs, si ce n'est que la doyenne m'écrit beaucoup. Elle aimerait que je reprenne le lead à ma sortie, mais c'est quelque chose qui me fait peur. Voilà j'espère que je n'ai pas été trop barbante. La suite au prochain épisode. »

altered

meydey meydey, need you :'((

deal. et on mettra le flirt dans la partie défauts d’fabrication.

pas trop sûr lui-même de ce qu’il vient de dire. parler d’un jeu dont il n’en connaît pas les contrôles, les plateformes, les personnages.

feel free d’y écrire toutes les instructions you want in it.

pas trop sûre, mais ça lui arrache un rire à travers le vague. ça ne l’a pas quitté ; plus belle laëstiel dans cette légèreté. vibrante au-dessus de lui.

anaël porte la main à sa tempe, façon soldat, ses yeux malice la regardent, disent : promis, t’inquiète, je te rendrai la pareille. et quand elle tend ses doigts vers les siens, anaël réduit la distance. ça pince, quelque part à l’intérieur. absence de contact direct. comme avec les high five ou les poignées de main amicales. absence de chaleur réelle à travers leurs doigts et leurs paumes.

il commence à comprendre, anaël. tandis qu’il l’écoute. ses yeux ne retournent pas vers le ciel givré, questionnent parfois les mots de laëstiel – ça veut savoir, simple curiosité, son nom – et ils suivent les lèvres qui s’articulent. racontent. hoche la tête, évasif, quand on lui assure que les condoléances ne sont pas nécessaires.

anaël aime entendre la fiction des autres. l’enfant de théâtre, petit anaël, qui surprenait l’univers de ses vieux ; des histoires d’archives et de romans, des rencontres et des départs que sa naissance n’a jamais connus. de vieux cœurs d’enfants pour le petit anaël.

la vie des autres ; témoignage des existences. il a appris à les entendre. ça se construit, sous la réalité cesair à peine esquissée, sur leur entente avec l'académie qui lui fait faire une moue mi-désabusée mi-étonnée, ça se construit un imaginaire inconnu jusqu'à aujourd'hui. un possible de vivre ensemble qu'on n'a jamais vraiment exploré. il y a des milliards d'façon d'exister, right.

jusqu’à la fin de sa voix, ses doigts parfois qui serrent un peu les siens, à elle. anaël écarquille les yeux, les feux de bengale au creux des iris ; surprise exagérée, mais surprise sincère, présente. plus réelle dans le sourire.

chill comme life. mais qu’est-ce qui t’fait peur dans r’prendre le lead ? you talked ‘bout fate last time. t’avais l’air in.

étire le sourire, serre un peu plus les doigts de laëstiel.

sorry, need the next episode now. c'prometteur comme série.

sa main libre s’amuse à creuser des sillages dans la neige, une jambe relevée, repliée ; le genou qui bouge – droite à gauche – mouvement imperceptible, distrait.

into you

laëstiel&anaël

❝ hello this is awkward ❞

Oh mais t'allais pas te gêner. Tu te retiens encore de rire et secoue la tête avec un dépit amusé à chacune de ses blagues ou il s'autoclashait. Tu hausses les sourcils et dans un regard un peu accusateur, tu lui réponds du tac au tac.

— « Tu devrais pas me laisser faire ça ou tu deviendras ma marionnette et tu ne pourras plus le contester. »

Tu fermes les yeux et lui compte le début de ton histoire. Cela n'avait jamais été douloureux de parler de ton passé, de ta famille.. Au contraire. La présence du peuple de Cesair à l'académie était un honneur que tu avais accepté dès que tu fus en âge de comprendre ce que cela représentait. Tes camarades de la communauté étaient là aussi, et même si vous n'étiez pas les adolescents les plus soudés de l'école, vous partagiez une histoire similaire. Les souvenirs étaient importants pour la mémoire, et vous ne deviez jamais oublié d'où vous veniez.

— « Parce que ça signifierait que je ne quitterai plus le clan, que j'y consacrerai ma vie. Mais c'est surtout que... Anaël tous les alices du clan utilisent leurs pouvoirs pour rendre le monde meilleur et la vie plus généreuse. Je n'apporte rien avec le mien, il est honteux, tabou, problématique. Je reste toujours étonnée de savoir qu'elles m'ont choisi moi alors que je suis celle qui traine le plus de bâtons. »

Tu te redresses, tu commençais à avoir froid. Et parler de tout ça te remuait un peu de l'intérieur. Tu te cambres en avant et tend ta main vers lui afin qu'il l'attrape et se relève également. Tu lâches tes cheveux en enlevant ton chouchou - que tu enroules autour de ton poignet - afin de libérer ta crinière flamboyante descendre en cascade jusque dans le bas de ton dos.

— « Non pour la suite, il faudra me payer. Je vais pas te lâcher toute ma vie alors que je connais rien de la tienne. Allez viens on rentre, il fait froid ici. Je vais te cacher dans ma chambre aujourd'hui et on va trouver une solution, d'accord ? »

Tu serres sa main dans la tienne, avant de t'en rendre compte et de le lâcher sans préavis. Tu voulais rentrer vite, parce que des petits malins commençaient à tourner autour du labyrinthe et tu voulais éviter un maximum d'accident surtout sans bracelets de contrôle.

altered

meydey meydey, need you :'((

c’est bien qu’elle lui tende sa main, qu’il la prenne d’un sourire reconnaissant et se relève. ce serait bien si elle la lui avait laissée, question de s’accrocher encore quand elle est là, avec ses cheveux le renvoyant au coin de son esprit où des lumières l’aveuglent et

on aura compris ; anaël fixé sur les gestes de laëstiel, sur la cascade des mèches, sur sa présence détachée du reste. il y a le labyrinthe et le ciel et la neige et le froid et puis au-devant de tout, laëstiel si vivante ; les lèvres, les cheveux, le regard, les mains, le cœur surtout. sa voix qui le fait secouer la tête. le ramène au présent.

la question, anaël. concentre-toi sur la question.

ah jesus christ. promis juré, dès que j’sors de ta room, j’trouve that fucktard et j’lui pète les dents. brathead.

ne fait rien pour conserver son contact, anaël retombé dans les souvenirs. pas plus tard que ce matin, des rencontres dont il oublie une partie de l’expérience. par souci de préservation, sans doute. on entend des voix, elles tombent comme des flocons, tout près, trop loin.

anaël la suit, distrait. sortent du labyrinthe, des élèves à contre-sens. on les dépasse, direction l’académie. anaël se penche et ramasse un peu de neige. modèle, soupèse, puis lance la boule dans le vide, mouvement brusque derrière lui. du moins le croit-on.

ça crie à la traîtrise, c’est froid, c’est pas juste, personne n’a sonné le début de la bataille. quand il se retourne au bruit, anaël voit les élèves se jeter au sol, amasser des flocons.

même d’un point de vue extérieur, il déclenche des conflits. tant pis.

j’te paye c’que tu veux, magno. see, already your muppet. (clin d’œil) la mienne d’vie, c’rien. but if you want to hear ‘bout it, faudra qu’on r’voit un peu ton discours personnel. si on t’choisit, c’maybe parce que t’es l’contraire de c’que tu vois d’toi. and now, avec ton bracelet de contrôle, ça s’ra possible d’être autrement, you know.

la main dans le vide qui s’agite. parler avec elle, toujours, même en route pour une destination inconnue, incongrue. un ailleurs étrange.

et real talk, t’sais t’as pas b’soin d’un alice pété pour changer the whole shit. t’apportes fucking plus right now, comme t’es. moi j’aime bien.

il a retiré sa veste. rabaissé les manches de son chandail – croyait l’avoir fait mais non. anaël, avenant, l’offre à laëstiel.

» Et pluie c'est tout - ft. Finn
» ❝ dominance — laëstiel
» les fées _ laëstiel
» con altura — laëstiel
» ❝ queens never die — Laëstiel