Au hasard et sans ivresse
Comme happée en sens inverse

Elle a eut un nom, avant d'être Crush. Seulement les murmures et les bruits de couloirs ont oublié qu’elle s’appelait Victoire. Victoire MacNeil. C’est peut être parce que ca fait trop longtemps qu’elle est là, qu’elle fait parti du décor. Dix sept années. Toujours les mêmes murs. Enfant de l’académie. Grandi, lové, dans les bras de parents aimants. Des origines françaises, par maman. Une touche américaine par Papa. Elle, n’a connu que le ciel d’Irlande mais ne ressent pas le besoin de partir d’ici. Petite bulle confortable, terrain de jeu infinie. Elle déambule, porté par les jours, sourires plein les poches. Des sincères. Et des plus tristes. Jamais de haine. Pas un seul instant. Que de l’amour que l’on distribue, à qui en a envie. Sans que le sens ne soit réellement comprit.



Contrôle des Phéromones PHY
Manipulations des phéromones émises par l’organisme à l’origine de l’attraction et de la répulsion chez les congénères.
DIFFUSE

Spoiler:

Dernier rendez-vous de nuit
Échec et mat sous la pluie
Tu prends l’avantage et tu dis
Que ce n’est pas sage
Mais j’en ai envie

Cœur en bandoulière

On sacralise l’amour. On le porte en triomphe. Parfois, il devient but à atteindre. Pierre précieuse aux éclats de joie, aux nuances de peine. Et lorsqu’enfin on le possède, on l’enferme. Double tours. On défend le trésor. Oubliant que l’on scelle un pouvoir, maîtrisable seulement à deux. On oublie qu’au moindre signe de faiblesse, peut importe le coté, il pourrait s’évader. Esquinté par l’envie. Un rien, un regard, un mot au tranchant dont le nom varie. Bien souvent gravé jalousie.

Elle veux bien devenir ton coffre au trésor, si tu veux. Si t’en as envie. Si t’en a besoin.Tu pourras y cacher tous tes sentiments. Elle en prendra soin. Promis.

Elle se fait refuge Crush. Des âmes en peine. Des cœurs en miettes. Elle se fait réceptacle de tout l’amour que tu as à donner, devient messagère des mots que tu attendais. Crush qui bras grands ouvert, reçoit joie et peine, sentiments laissés à la dérive. Crush qui referme les siens autour de toi, délivre l’amour pour tout réparer. Comme une solution miracle bien apprise. Bisous magique sur les plaies.

Elle multiplie les pansements.

Ca se donne,l’amour. C’est ce qu’on lui a apprit. Alors elle distribue Crush, les je t’aime comme des bonjours, les baisers acidulés pour te rassurer. Puis elle s’envole pour papillonner vers d’autres. Faut pas chercher à l’enfermer. Si tu la serres trop fort, elle qui se pose aux creux de tes mains, tu vas finir par l'écraser. Elle a trop besoin Crush, de cette liberté logé au creux du ventre, pour elle, pour toi. Jamais imposer le moindre choix. Jamais déformer les images. Les caractères. Vous aimez pour de faux. Pour de vrai. Toujours en a peu prés. Mais pour ce que vous êtes vraiment. Jamais ne vouloir blesser, lorsque ensemble vous traversez les jours. Occasionnant malgrés elle, dans les sillons, des fissures, parfois des trous béants. Incapable de comprendre ce qu’elle a fait de mal. C’est de l’amour, ça peut pas blesser. C’est de l’amour, c’est sensé être beau pas vrai ? C’est de l’amour, mais pas celui attendu, il paraît.

Crush le réveil solitaire d’une nuit à deux. Crush le parfums persistant dans les draps. Crush l’inattrapable courant d’air. Crush livreuse d’amour à la définition déformé. Crush à tout le monde. Crush à personne. Crush comme pourtant, le pire des coup de coeur.


Squatte souvent les chambres des autres. Quand ils sont pas là. On vous conseille de fermer à clef si vous voulez pas vous retrouver avec Crush au milieu de sa sieste, ronflant dans vos draps • Se sent partout comme chez elle • Connaît l'académie comme sa poche • A ses recoins secrets qu’elle montre qu’aux élus • Souvent c’est des petits recoins où on tient à peine a deux • Aime les petits espaces autant que les grands • Répète souvent qu’elle a froid alors qu’elle se balade habillé n’importe comment • Jamais adaptée à la saison • En été, si elle a décidé qu’elle avait envie de porter CE pull en laine. Elle le porte, c’tout • On peut retracer toutes l’histoires d’un vetements porté par Crush juste en analysant les tâches et les trous. • Le côté troué, elle le doit beaucoup à ses nombreuses chutes en skate • Elle est pas spécialement forte, mais elle sait tenir sur la planche • Ca lui a prit trois ans pour arriver à ça, alors on s’moque pas • Le coté tache c’est pas d’sa faute, les tartines elles tombent toujours du mauvais côté • Elle est pas du matin • Genre vraiment pas • Lui parle pas avant le petit déjeuner. Ou qu’elle ait fait son goûter si c’est l’aprem • Dors beaucoup trop • Fatiguée en permanence • Mais a des éclats d'énergies usantes pour les autres • Tendance à partir en beat box, sur une réplique que tu lances.  A du mal a trouvé le juste milieu entre hurler et murmurer • Ne fait souvent pas attention aux reproches qu’on peut lui faire • A du mal à comprendre le principe des reproches d’ailleurs • Elle fait ce qu’elle veut, toi aussi • Elle comprend pas la jalousie non plus du coup • Ca a posé deux trois ( beaucoup plus) problèmes • S’est déjà fait harceler à cause de son Alice • Ca lui a pas fait changer de comportement • Elle a l’habitude des insultes, ou des rumeurs à son sujets, que ce soit les jolies nom d’oiseau qu’on lui donne, ou la légende sur ses notes qui serait du à un favoritisme de son père ne l’atteigne pas • Crush ne répond toujours que par des sourires • Est daltonienne ( tritanopie, ne voit pas le bleu.) et trouve ça chouette de voir le monde différemment des autres • A des lunettes mais les met presque jamais, elle les oublie toujours quelque part • Du coup, souvent elle voit flou • Respecte les adultes, mais aime bien quand ses parents lui racontent des histoires drôle qu’elle n’aurait jamais dû entendre • Aime trainer à l’hopitale, que ce soit pour croiser sa mère ou simplement pour déambuler, squatter un lit vide à l’occaz. • Elle a un placard secret la bas, ou elle aime bien s'enfermer, au milieu des balais, elle y a collé deux trois photos, un peu caché • Sa chambre ressemble au coin des objets trouvés. Elle collectionne ce que les gens oublie quand ils sont avec elle. Et ne se gêne pas pour utiliser ce que les autres on laissé • Pleure facilement, et rigole toute aussi facilement • Seulement pas toujours au bout moment • A l’impression de ne vivre les émotions qu’en façade • Elle a pourtant pleuré toutes les larmes de son corps à la sixième mort de bubulle le poisson rouge • Se passionne pour le dessin, c’est juste dommage qu’elle le fasse sur les bras et les visages des gens plutôt que sur une feuille • Relis les grains de beauté pour faire des constellations • Dessine surtout des extra-terrestres • Aime imaginer comment serait la vie sur une autre planète • Peut être parce qu’on lui a déjà dit de retourner sur la sienne • Décalée •

Mon silence éclaire le voyage
Et tes illusions tracent le paysage

Victoire, on ne la jamais vraiment appelé Victoire. Il y a eut des tas de surnoms. Des tas, de toutes les formes, de toutes les couleurs. Des sucrés sur la langue, et des amers dans la gorge. Si nombreux, que l’on ne se souvient plus de la moitié.

V     I     C     T     O     I     R     E

Il y a eut l’espoir perdu, les chances réduites au néant. Avant même que le souhait ne soit formulé. Elle était jeune sa mère, quand au milieu des tabourets inconfortables du cours de science. Il y avait eut comme une erreur de calcule. Des résultats différents de ceux des  camarades. C'était une expérience, comme d’autre, comme beaucoup d’autre. Elle avait jamais faux. Elle aurait préféré ce jours là pourtant tu sais ? Qu’elle se soit juste trompée. Qu’on lui dise, que c'était juste un souci, dans une ligne. On avait vérifié. Vérifié encore. Aucune anomalie sur le papier. Alors à la fin du cours, une fois les autres élèves partis, on avait refait le test. Pour être sur. Vraiment sur. Et le verdict était tombé, alors qu’elle n’avait rien demandé. La seule anomalie. C'était son corps. Elle n’avait pas approché ces rêves là, du haut de ses dix neuf ans. A cette age là, on ne se voit pas parents. Elle avait pleuré pourtant. Pleuré cette part de nous arracher, avant qu’on ne puisse la rencontrer.

On avait appris à composer, avec la page en moins. On s'était fait à l’idée. Jusqu'à ce qu’elle arrive. Uppercut dans la gueule du destin. Elle, la chance infime qu’on ne formule pas à voix haute. Elle, qu’ils avaient déclaré Impossible, elle, qui allait exister, et bousiller les statistiques. On avait donné un nom, digne d’une évidence. Une libération du cœur.
Victoire. Victoire à l’arraché, Victoire contre le monde. Victoire qu’on ne laisserait s'échapper.

Une unique et belle Victoire, surveillé de près dans les couloirs de l’Académie. Elle en a fait du bruit Victoire, avant même ses premiers jours. Remuant les codes, poussant son premier cris avant même que sa mère n’ait son diplôme en poche. Ils ont toujours fait de leur mieux depuis lors, pour être de bons parents Peut importe les choix que cela implique. Les sacrifices à faire

V     A     L     E     N     T     I     N     E

Elle commence à savoir mettre le E de Victoire dans le bon sens, elle s’applique à ne pas dépasser sur les cartes qu’elle dessine. Elle en fait une pour Maman. Une pour Papa. Parce que cette fête là, on a beau ne pas en comprendre trop le sens, on sait qu’ils l’aiment, beaucoup. Alors elle s’applique très fort Victoire, pour mettre plein d’amour. Elle s’est peut être un peu trop appliqué, ça a débordé. Sur la feuille, sur les coeurs. Elle a reçu presque toutes les lettres de sa classe, dans la petite boite en carton, qu’on avait installé pour l’occasion. L’histoire a traîné en salle des professeurs, un moment. Maman a dit que de toutes les magies. C'était elle qui avait la plus belle. Celle de papa. Elle est devenue Valentine, pendants les deux semaines d’appelles des professeurs qui ont suivi. Jusqu'à ce que l’anecdote se meurt.


A     M     O     U     R

Elle court partout depuis qu’elle sait le faire.  Une envie de parcourir la moindre parcelle, de s’engouffrer dans le moindre recoin. L’académie, c’est la leçon qu’on connait par cœur. Celle dont on récite le moindre couloir. C’est un monde un peu petit, une maison bien grande. Une famille avec beaucoup de tata, de tonton, qui ne porte pourtant pas notre nom de famille. Un jour, ça s’est agrandit un peu plus. Un jour on lui a dit “ Amour, il va falloir que tu l’aimes, aussi fort que tu peux.". Comme une mission. Une mission importante. Et Amour les missions, elle aime ça. Cap. Même pas peur. On a pas peur d’aimer chez les MacNeil. On a pas peur de donner plus qu’il ne le faut. Chez les MacNeil, on ne sait faire que ça. Alors on a partagé cachette secrètes, goûters. Alors on a aimé, ce cousin. Comme un frère.

C     R     U     S     H


Avec le temps, il y a tellement de surnoms qui ont fleuris. Les syllabes de ces mots que l’on écorche pour critiquer un comportement. Elle a pas grandi de la même façon que les autres Victoire. Elle n’a pas appris cette vision à deux qu’ils semblent tous comprendre, même ceux qui ne l’on encore connu. Alors on fait danser les lettres acerbes, on laisse parler la rage lorsque jalousie s’en mêle. C’est encore elle, qui fait verser les larmes. C’est encore elle, qui se moque de tout. C’est de sa faute si les yeux ne se posent plus sur une unique personne. Si ça tambourine en dissonance. Elle, accroché à de nouveaux bras, pendu à de nouveaux cou, chaque jour.  Elle et les baisés vide de sens. Fille facile. C’est elle, c’est Crush. Crush, qui fait palpiter le cœur. Crush la voleuse. Crush la coupable toute trouvé. Crush et son insupportable sourire. Crush Crush Crush. Crush le surnom par défaut d’un coup de coeur que l’on n’assumera jamais vraiment. Crush qui ne voit pas la haine. Crush qui ne voit pas l’amour non plus. Crush que vous ne comprenez pas, et qui ne vous comprend pas non plus.

#TeamMonocompte