en milliard d'années que l'espace-temps fonctionne
il n'y a que nous, insignifiants, bornés de nous trouver suffisamment grand pour recalculer à nos échelles.
c'est vain de prédire demain le soir tombé, Blossom -
lorsque je devine la présence des étoiles loin au dessus de moi j'oublie l'existence des microcosmes.
mais tu rappelles
que parfois les espaces peuvent se faire infiniment petits
s'étendre au plus loin à deux personnes
qui tiennent dans une même phrases -
je comprends mal les instantanés
que tu esquisses, j'attends que tu développes, Blossom.
qu'est-ce qu'on a fait
Percy et moi ?
rien de mal - j'espère sourdement -
on s'embrasse à nouveau alors c'est que ce n'est pas tant des crimes que ça
de s'appeler Caprice et d'empêcher Blossom de dormir.
et tu détailles
énonces la liste des potentialités pouvant provoquer la chute libre des entrailles, tout ce qui tordrait ton continuum intérieur - ce qui te serrerait le cœur
c'est que Perceval et moi l'on ose exister ailleurs
que dans tes bras qui promettent
de faire la courte-échelle jusqu'à la lune.
c'est immense ces distances à engloutir,
immense l'infinitésimal dont tu parles j'en saisis tous les détails et pourtant c'est difficile de se faire une image,
excuse-moi.
si je cherche dans les regards fuyants des réponses
c'est qu'on m'a appris à vivre en fonction de tous les fils d'argent qui relient aux autres j'ai du mal à distinguer avec précision ceux qui tirent sur le cœur tant c'est des toiles incommensurables
mais sur les traits de ton visage je discerne
les vaisseaux teinte carmin -
j'atteins enfin les sincérités de Blossom :
elles s'excusent au grand jour.
pourquoi tu t'excuses.
pourquoi
pourquoi tu les enlacerais infiniment mes univers
si repoussants
que je tremble à l'idée d'en montrer des parcelles à certains
ciel.
les tiens à l'atmosphère hostile - pour d'autres -
ils sont si accueillants Blossom c'est toujours de l'air au milieu des noyades.
ne t'excuse pas des bras blancs offerts
c'est encore plus précieux de les sentir refermés autour de moi là maintenant tout de suite.
et du bout des doigts j'ose venir cueillir les œillades fuyantes, relève ton visage, illumine d'un lever de sourire.
dis pas pardon, c'est la première fois qu'on m'offre des répliques aussi poétiques - enfin Percy aussi il trouve des mots vraiment jolis parfois -
venant de vous ça me rend toujours heureux.
et il a beau rester flegme face à des milliards d'occasions ton visage, j'ai peur de le froisser tout à coup, Blossom,
j'ai peur de ce qu'il pourrait advenir si je te laissais posséder tout le chaos que c'est, Caprice -
et les risettes s'éclipsent.
j'aimerais bien aussi, rester rien qu'avec vous... je crois qu'exister comme ça ce serait des équilibres dans lesquels il pourrait rien m'arriver. jamais se poser c'est tentant....
mais en dehors de nos stabilités
tu n'imagines pas à quel point il chancèle constamment, le monde
il suffoque à l'extérieur de nos ensembles.
mais je suis pas sûr -
je voudrais pas foutre le bordel dans tout ça.
les avants-bras sur tes épaules je me redresse une seconde j'ai le cœur qui s'accélère tellement en songeant à celui qui me fait flancher que les souffles pourraient s'affoler sans prévenir et je ne voudrais pas trop dérober les tiens j'inspire
expire
quand j'ai suffisamment respiré je reviens
poser mon front contre le tiens
j'avance aussi mais les yeux bas
le regard au ras du sol - un point imaginaire entre toi et moi - voilé de cils,
j'ai peur de te dévisager
j'ai peur d'entrouvrir de nouveau les lèvres que je trouve impudique je les malmène une seconde des canines avant de laisser le désaveu les franchir.
souvent quand j'arrive pas à fermer l'œil - c'est parce que
moi aussi
... je pense à quelqu'un en particulier.
et c'est de ma faute
c'est de ma faute tu ne te trompes pas Blossom
il n'y a qu'à moi qu'on peut reprocher de n'avoir rien dit
de n'avoir confié ces sentiments inédits à personne et encore moins à
luiet j'ai envie de disparaître que de les avouer de cette manière
sous tes yeux
alors qu'à toi Blossom j'ai des sincérités aussi quand je souffle
je vous aime embrassez-moimais je ne peux plus nier que les nuits d'insomnie
je meurs de supplier
Célested'entendre ces oraisons-là.
et le vermeil sur les joues je le porte à mon tour
le sentiment d'être obscène à la lumière de toi, Blossom.