Le soleil brille de mille feu au creux de ses yeux. Astéra est un soleil brûlant là ou Ariel reste dans l’ombre d’une lune discrète. Il est la personne dont on ne souviens pas du nom, qui reste en retrait pour ne pas avoir de problème, où tout est plus ou moins bien car presque rien ne bouge ou ne change. Car Ariel déteste le changement, et elle le sait bien plus que tout le monde. C’est pour cela qu’elle s’efforce de le protéger de tout et surtout d’eux. De l’extérieur, de ses paroles blessantes, des regards qui jugent sans savoir, de la vie bien trop chienne à son goût. Astéra a toujours été cette sœur qui prenait les coups quand il fallait les prendre sans broncher, quoiqu’elle avait toujours ce petit sourire en coin qui en demandait encore, bien qu’elle en souffrait. La jeune femme a toujours été l’exacte opposé d’Ariel. Sa voix forte se différencie de bien d’autres, son vocabulaire large et parfois blessant se faire entendre au-delà des murs quitte à se faire des ennemis. Astéra ne supporte pas le mensonge, elle ne supporte pas non plus tourner autour du pot pendant des lustres en ne sachant pas comment formuler une phrase sans être blessante. Alors elle parle. Elle ne s’arrête pas. Elle continue de dire ce qui lui passe en tête jusqu’à ce que la personne comprenne là ou elle veut en venir. Pleurer ? Elle le fait souvent, surtout lorsqu’elle est en colère. Faire pleurer ? Si ça peut ouvrir les yeux elle prend cela comme un mal nécessaire à l’avancer.

Astéra est directe, bien trop sûrement, toujours dans l’excès. Est-ce qu’elle cache un mal-être grandissant en son sein derrière un sourire parfait et des paroles bruyantes ? Sans aucun doute. Est-elle en colère après le monde entier ? Contre ses dirigeants, ses parents, le système, le jour et la nuit. Astéra est une coquille vide qu’elle essaie en vain de remplir d’amour et d’eau fraîche. Elle voudrait vivre des aventures sans lendemain, des nuits qui s’éternisent et des journée qui ne finissent jamais. Astéra n’est pas ordinaire. Cette vie n’est pas ordinaire. Et pourtant, elle fait en sorte  que tout soit le plus normal possible pour Ariel, qu’il puisse lui sourire comme lorsqu’ils étaient enfants et insouciants. Qu’ils sortent d’ici ensemble, car ils le resteront à jamais. Ensemble. N’est-ce pas ?