richard adler, père, erreur de jeunesse, devenue erreur tout court. pas de visage connu, voix jamais entendue et pourtant il est ancré dans son esprit, dans les traits de kendall. il ne ressemble pas beaucoup à maman, il lui ressemble d'avantage et ça l'avait rendue malheureuse et lui malade. malgré son jeune âge, kendall avait retenu. il avait retenu que maman était malheureuse, qu'elle avait espéré qu'il revienne. en un sens, kendall avait lui aussi eu l'espoir de voir son père un jour mais l'académie lui a arraché cet espoir.

enfermé là-bas à un jeune âge, l'y laisser était presque une libération pour sa mère, comme si elle laissait partir un poids qu'elle n'avait jamais ouvertement reconnu comme tel, qu'elle a toujours nié, mais qui l'était malgré tout. kendall malheureux d'être séparé de sa seule attache, ne pleurait pas, il s'énervait, il copiait les alice des autres pour se venger, pour gonfler son pelage, pour montrer une crinière inexistante à l'époque. ironiquement, la personne qui vous sermonne aujourd'hui se faisait grandement sermonner à l'époque, jouant les rebelles, jouant les plus malins, ceux qui pensaient pouvoir s'en sortir en étant ingérables. il n'y avait rien gagné, kendall, au contraire. pendant longtemps il n'avait pas d'étoiles, pendant longtemps il était au plus bas et il laissait les choses traîner, il laissait le tout le ronger encore un peu plus chaque jours avant de finalement avoir un déclic au cours d'une énième bagarre provoquée par ses soins. à partir de là il a commencé à faire des efforts sans aucune raison apparente. le garçon avait juste envie de changer, il avait envie de changer le cours des choses, découragé par ses efforts, par son envie de tout foutre en l'air il se disait qu'inverser la donne ne pourrait pas lui faire plus de mal que ça. et il a changé, il a grandi, il a réfléchi.

à sa sortie, il enchaînait les proposition de travail tous aussi douteux et peu satisfaisants les uns que les autres. son alice était intéressant après tout, lui, non, mais son pouvoir oui. fraîchement diplômé, fraîchement libéré qu'il avait pourtant l'impression que cette "liberté" avait un goût amer. maman retrouvée, en larmes, il a grandi son enfant, il était beau, aussi beau que dans ses rêves les plus fous. elle avait pris du poids et pourtant ses traits paraissaient terriblement fatigués. elle était un peu plus ronde que dans ses souvenirs et pourtant elle n'avait plus l'air en forme. dans son sommeil il la surprenait encore à dire son nom à lui et ce qu'il pensait avoir enterré et laissé derrière lui revenait. la bouche de nouveau remplie d'amertume, il avait recherché, il l'avait retrouvé longtemps après. adler avait des enfants. il en avait d'autres. des jumeaux, un garçon, une fille. pas de prénom connu et kendall les détestait déjà. il en avait décidé ainsi et avait fini par faire rayer adler de ses papiers.

il a erré quelques temps et finalement, il est revenu toquer à la porte de l'académie pour combler un manque qu'il a connu comme pour se donner une bonne conscience. au début ça partait de ce simple sentiment et finalement, au fil des ans, l'envie de protéger, l'envie de combler ce vide que les élèves subissaient à leur tour était présente.