déambulant entre les rangées, sans ne serait-ce jeter un seul regard aux indications, de la démarche propre à ceux qui savent où ils vont, maximilien cherche un simple ouvrage.
l'un des rares qu'il n'a pas déjà lu et qui concerne, de façon encore plus inusuelle, un sujet avec lequel il n'est pas familier ; ça a quelque chose d'excitant.
d'apprendre autre chose, d'ajouter la nouvelle information à la multitude de connaissances qu'il possède déjà.
puis, nouvelle année signifie nouvelles matières à assimiler, maîtriser puis perfectionner, jusqu'à atteindre le sommet.
il ne peut prétendre à autre chose, après tout.
et c'est, l'esprit bien ailleurs, qu'il se focalise à la tâche actuelle ; trouver ce livre.
sauf qu'il en est dévié par une voix qui l'apostrophe, une voix qu'il n'avait pas entendue depuis bien longtemps.
bonjour. plat, sans inflexion.
il accueille l'arrivée de leonard, celui dont il partage le nom, le père, le
sang, d'une salutation neutre et d'un léger hochement de tête. c'est plus que ce qu'il lui a accordé au cours des dernières semaines ; ils se souviennent tous les deux du temps qui sépare cette ébauche de discussion à la précédente.
son demi-frère lui demande de ne pas poser de questions, alors qu'elles lui brûlent les lèvres, mais il s'efforcerait d'obtempérer.
pour l'instant.
il fronce les sourcils, maximilien.
parce que sa requête incongrue l'intrigue, et qu'il se fustige déjà d'y prêter ne serait-ce qu'une once d'attention.
et tu as décidé de me reparler pour t'assurer que je ne te considère pas... comme une imperfection. comme un petit con ?il soupire, ses yeux trop bleus se détournent un instant de son visage pour observer les alentours — désespérément vides et inaptes à lui fournir un échappatoire, pour finalement revenir vers lui.
bon.qu'est-ce que tu as à me dire ?quelle épiphanie t'es tombée dessus pour que tu franchisses si soudainement le pas de cet accord tacite qui règne entre nous ? qu'il ne demande pas à voix haute, son regard parlant à sa place.