le soucis, avec perceval, c'est qu'une simple phrase, lancée à la légère, revient bien souvent sur le tapis au moment où on s'y attend le moins.
un peu comme un mauvais retour de karma
(et manifestement, la chance n'était pas de son côté)
pourquoi un sujet aussi bénin que les stupidités que l'on a fait en tant qu'enfants — notamment, mettre beaucoup trop de choses dans sa bouche et surtout, ce qu'il ne faut pas, l'ait suffisamment marqué pour que son esprit en vienne à élaborer un plan pour le faire réagir.
tout ce cirque, pour que son visage se contorsionne sous la consternation, le dégoût, et l'inquiétude.
et c'est gagné tu sais percy, il observe bel et bien d'un oeil dubitatif le repas qui s'est transformé sous ses yeux.

— de la pâte à modeler.
ce n'est pas une question, plutôt une constatation que jae-sung aurait bien aimé énoncer d'un ton neutre, mais le dédain est palpable dans sa voix.
il y a l'odeur typiquement sucrée qui flotte à son nez et vraiment, il aimerait arriver à se concentrer sur sa propre assiette, mais le plus jeune a fait disparaître son envie d'avaler quoi que ce soit.
ça lui fait poser sa fourchette, puis repousser le plateau du bout des doigts.
dommage, il aimait bien ce qui était au menu aujourd'hui.

— et tu comptes la manger ?
c'est qu'il a l'infime espoir que non, il n'allait pas faire un abruti de lui-même, bien que ce serait surestimer la détermination de son vis-à-vis.
et que c'est non-toxique, au cas où un enfant
(de deux mètres quatre)
ait la brillante idée de s'en servir comme goûter.

— pour la science, vraiment ?
ça lui fait hausser un sourcil, à lui, l'élève actuellement en filière scientifique.
la seule chose que perceval allait en tirer, de cette fameuse expérience et de son immense sacrifice, c'est que ça avait un goût immonde.
et son dégoût transparaît dans son expression, quand ses lèvres se pincent un peu plus à chaque bouchée qu'il prend du repas, qui, à peine quelques minutes plus tôt, était parfaitement comestible.
mais c'est sa description du goût qui l'emporte et lui fait enfouir son visage entre ses mains alors qu'un soupir étouffé lui échappe.

— je te déteste.
soufflés contre ses paumes, ses mots sont presque inintelligibles, mais l'intonation est sans équivoque quant au sentiment de répulsion qui l'habite.
c'est que l'asmr de pâte à modeler savamment mastiquée au nom de la science ne le calme pas du tout, c'est plutôt tout le contraire.
à son humble avis, les ongles sur un tableau noir seraient infiniment plus agréables à l'oreille que de le savoir en train de manger un truc pareil.
c'est en grinçant des dents qu'il relève la tête, ses bras retombant lourdement contre la table.

— tu sais quoi percy, je sais pas ce qu'il y avait à gagner et franchement, je m'en fiche. je te concède la victoire sans aucune hésitation, alors par pitié- il pointe l'atrocité du menton, arrête.