Les match de basket avaient toujours eu une importance particulière aux yeux de Noah.
C'était non seulement sa manière de démontrer à quel point son leadership lui permettait toujours d'obtenir la victoire, mais aussi la cohésion dont faisait preuve son équipe.
Nourrissait une certaine fierté, lorsque cela concernait son club et les membres qui s'adonnaient tous à la même tâche : une victoire absolue.
Le capitaine — qui faisait aussi office de coach de l'équipe — n'autorisait aucune faiblesse de la part de ses joueurs et c'était toujours avec une satisfaction non dissimulée qu'il observait ses comparses écraser les adversaires.
Marquaient une différence de plus de 50 points, une véritable démonstration.
Pourtant, il arrivait que le monarque quitte des yeux le match pendant quelques secondes pour déposer son regard sur Juno-Bianca, membre des cheerleaders.
Ressentait toujours un profond dégoût mais aussi une forme d'admiration pour la petite reine de l'académie, elle qui avait su s'entourer avec tant d'aisances des personnalités les plus fortes de l'école.

Lorsque l'arbitre siffle la fin du match, ses yeux vrillent sur l'écran des scores qui affichait au regard de tous la domination de son club.
Une fierté qu'il aurait adoré savourer plus longtemps, s'il n'avait pas eu la désagréable sensation d'un objet percutant son dos.
Une chaussure, qui plus est.
L'empereur se retournait, observait l'objet au sol et plus particulièrement celle qui venait le chercher.
Juno-Bianca.
Allons bon.
La rousse s'exprimait et Noah ne pouvait s'empêcher de penser à quel point il trouvait sa voix horripilante.
Elle ne faisait même pas l'effort de feindre un minimum de douceur, lorsqu'elle s'adresse à lui.
Pensait-elle dominer la compétition ?

« — Aussi étrange que ça puisse vous sembler, mademoiselle Rhodes, je n'ai que très peu d'intérêt pour l'attention que vous pourriez porter à moi ou mon équipe. Faites simplement ce pour quoi vous portez cette tenue et ne vous encombrez pas des interprétations. »

Attrapait une serviette que l'un des membres de son équipe venait lui apporter pour éponger un peu son front et sa nuque.
Ne ferait pas l'effort lui non plus de feindre quelconque forme de courtoisie autre que la politesse de base qu'il s'imposait en toute circonstance.
Reprit, un brin moqueur.

« — J'ai appris pour vous et l'un de nos folkloriques O'Cesair. Mes félicitations, vous avez choisit le plus terrible de la bande. J'ai toujours pensé que votre destin était de finir assassinée par l'un de vos amants, je m'amuse de voir qu'encore une fois je ne me suis pas trompé. »

Déposait sa serviette autour de son cou, ses mains agrippaient les extrémités.
Il inclinait la tête sur la droite, les yeux à demi-clos, toujours aussi provocant.

« — Il a vous a abordé avec une chaussure, lui aussi ? »

Juno-Bianca n'était pas une personne qu'on pouvait déstabiliser en quelques phrases, c'est bien ça qui la rendait aussi pesante à affronter.
Contrairement à des personnes comme Laëstiel qui étaient bien plus impulsives, elle connaissait parfaitement les règles du jeu et savait comment ne pas se dévoiler.
Elles allaient finalement de paire et ça rendait le combat contre elles plutôt imprévisible.
Mais il n'avait rien contre un peu de challenge.
Noah haussait les épaules, faisait craquer sa nuque, l'observait le menton levé.

« — C'était donc vous, cette chaussure ? Petit cachottière, je n'aurais jamais imaginé que ma fan était Juno-Bianca. »

Toujours souriant, il observait le gymnase se vider et indiquait d'un signe de main au reste de son équipe qu'il n'allait pas rentrer au vestiaire tout de suite.
Une conversation avec une membre de la royauté de cette académie, ça ne se refuse pas.
Encore moins l'occasion de se livrer à une petite joute verbale.
Elle marquait toutefois un point : la menace ouvertement n'apporterait rien de bon.
Non pas que l'équilibre des forces soit inégal, bien au contraire, il avait confiance en la compétence des membres de sa cour.
Le fait est qu'il n'en savait encore que très peu sur les activités de Juno-Bianca, elle avait l'avantage d'agir sans jamais laisser d'indice et c'est ce qui faisait d'elle quelqu'un de particulièrement difficile à aborder, sur le plateau de jeu.

Relevait sa jambe en arrière pour l'attraper d'une main, commencer les étirements après le match pour ne pas subir demain le contrecoup de l'effort.
Mais il ne lui ferait pas l'affront de la quitter des yeux, il connaissait lui aussi les règles et par son langage corporel, lui communiquait qu'il ne ressentait aucune pression ou malaise à l'affronter.
Encore plus lorsqu'elle vient le provoquer sur son terrain.

« — Bien tombée, en effet. Ce n'est malheureusement pas le cas de tout le monde. Comment va Laëstiel, d'ailleurs ? »

Étouffe un petit rire moqueur, il faisait bien entendu référence à sa fréquentation avec Azrael.
Était-elle au courant ?
Bien sûr qu'elle l'était.
L'important, c'était qu'elle sache qu'il l'était, lui aussi.
Attaquer de front l'impératrice n'avait aucun sens, il fallait faire dans la subtilité.

« — Mais dites moi, quand vous parlez de vous barrer la route, à quoi faites vous référence ? Se pourrait-il que vous soyez à la recherche de quelque chose, dans cette académie ? Autre qu'être le centre de l'attention, je veux dire. »

Dis m'en plus.

Noah soufflait du nez, face aux réponses de Juno-Bianca.
La provocation était évidente et elle semblait s'en nourrir.
Pourtant le changement dans son regard lorsqu'il évoquait le cas de Laëstiel était une preuve suffisante : on pouvait bel et bien l'atteindre à travers ses amis.
La reine s'était-elle fait prendre à son propre piège, à vouloir être impératrice de glace ?
Pourtant, lorsqu'elle déposait sa main sur son épaule pour lui asséner une nouvelle fois sa condescendance, l'empereur fut incapable de dissimuler l'agacement dans son regard alors qu'il fixait la main désormais contre sa peau.
On ne pouvait toucher le monarque impunément, encore moins lorsqu'il avait décidé d'affronter uniquement par les mots.
Chassait sa main, un air de dégoût marqué sur le visage, avant de reporter son attention sur son regard.
Commençait l'étirement sa seconde jambe.

« — Juno-Bianca, j'ai bien peur que vous et moi ne partagions pas le même intérêt pour la valeur des choses. Aussi, je vous laisse vous repaître à votre guise de l'objet de votre quête. Ma curiosité se limitait à la hauteur de votre ambition, pas à l'objet de votre recherche. »

Le visage désormais un peu plus fermé, il toisait la reine avec dédain.
Ses lèvres s'écartaient pour laisser s'échapper un soupire, il ne pouvait pas se laisser atteindre aussi simplement que par un contact physique.
Avançait sa main jusqu'au visage de la jeune femme et lui agrippait le menton, l'air charmeur.
Si elle avait décidée de briser la distance entre eux, soit, il jouerait le jeu lui aussi.
Ne devait pas risquer de perdre pied aussi facilement.

« — Voyez, ma chère amie, je pense que c'est justement ce type d'attitude qui vous fera sombrer, un jour ou l'autre. Votre égocentrisme vous empêche d'attester de la valeur des gens autour de vous et vous rend imprudente. Vous avez confiance en vos capacités, certes. Mais n'oubliez pas : la jungle est vaste et il existe des espèces que vous ne connaissez pas encore. »

Relâchait son menton, les yeux brillant de malice.

 « — Et j'ai bien peur que vous n'ayez aucune idée de ce dont je suis capable de m'approcher. »

Juno-Bianca était intelligente et savait choisir ses mots avec soin.
Lorsqu'elle évoquait la valeur des gens à la soutiennent, elle insinuait également que ceux dont elle ne cherche pas le soutien n'avaient en effet que peu de valeur.
Du moins, c'est ainsi que Noah interprétait ses paroles.
A cela, il haussait un sourcil circonspect, bien curieux de savoir de qui elle pouvait estimer la valeur.
De son compagnon au visage d'oiseau ou bien de Laëstiel O'Cesair ?
Il avait du mal à imaginer ces deux éléments comme autre chose que des pantins à sa solde alors, qu'en était-il de leurs compétences ?

S'intéresser de trop près à elle ne pouvait que le desservir, aussi il fit le choix d'ignorer sa pulsion curieuse et se concentrer sur la suite de ses propos.
La prochaine cible ?
A vrai dire, il ne savait pas vraiment quoi répondre à ça.
Devait-il faire tomber le masque ou s'amuser un peu plus du faux-semblant ?
Certainement que la conversation tournerait en sa faveur, s'il se laissait aller à parler trop en détail de ses intentions.
Les apparences n'avaient donc pas pour vocation de la tromper — cela aurait été stupide et ce n'est pas son cas — mais simplement de se maintenir lui dans une certaine rigueur.

Haussait les épaules et attrapait sa main avec tendresse, imitant presque le contact d'un amant, pour voir jusqu'où elle serait capable de se prêter à ce petit jeu.

 « — Ne vous méprenez pas, Rhodes. Cette chaussure vous a permis de m'approcher, je n'ai quant à moi pas besoin de ce genre d'artifice pour attirer l'attention de quelqu'un. Et avant que vous ne commenciez à alourdir mes propos, je vous rassure : vous n'en avez pas besoin non plus. Mais c'est plus amusant ainsi, n'est-ce pas ? »
 
 Approchait son visage du sien, le regard qui détaillait chaque parcelle de son visage.
 Etait-elle capable de trembler ?
 Juno-Bianca pouvait-elle saigner ?
 Il respectait son adversaire, autant que son intelligence et son sens de la répartie.
 Raison pour laquelle il se ferait un plaisir de la voir à genoux.
 
 « — Votre tour ? Une cible ? Allons, n'allez pas me prêter des intentions malveillantes. Je ne suis que le capitaine d'une équipe de basket ball, dans cette académie. Je veille sur mes camarades, je n'ai aucun autre objectif. »
 
 Se fendait d'un rire amusé.
 
« — Se pourrait-il que vous auriez peur, Juno-Bianca, depuis le festival sportif ? Peur depuis que vous avez vu que même le sang d'un roi peut couler ? »
   
Il évoquait bien entendu le drame enflammé.

Il écoutait avec amusement son interlocutrice peindre un tableau aussi risible qu'il était faux.
Juno-Bianca savait pertinemment qu'elle ne pourrait jamais agir comme l'entendait lorsqu'il aurait posé les yeux sur elle et il en était de même pour lui.
Bien conscient que rien n'échappe aux yeux de la reine de l'académie, même si elle n'avait visiblement pas envie d'être considérée ainsi.
En tout cas, elle avait rapidement saisie l'indice concernant Elyas et cela suffisait à asseoir la menace qu'il pouvait représenter.
Non pas à ses yeux à elle mais de manière générale.
Lui transmettre cette information pour être considéré lui aussi comme un joueur semblait un bon compromis.
 
 « — Si seulement tu étais aussi simple que tu laisses à penser, Juno-Bianca. Il n'y a pas beaucoup de prédateurs, dans cette académie. En tout cas, très peu qui méritent mon attention. Mais toi... Toi. »

N'avait pas besoin d'insister plus à ce sujet, elle avait très bien compris le message qu'il désirait faire passer.
L'avait tutoyé car pour une fois, il faisait preuve de sincérité à son sujet.
Cela était suffisamment rare pour être parlant en lui-même.
Il en était dorénavant persuadé : s'attaquer à elle sans préparation pouvait tout lui coûter, jusqu'à ses trois étoiles.
Et s'il n'accordait finalement que peu d'importance à la hiérarchie de cette école, c'était l'idée de se faire déposséder par qui que ce soit qu'il trouvait désagréable.
Soutenait son regard, ne pouvait de toute façon pas faire autrement, il approchait son visage du sien jusqu'à pouvoir presque coller son front au sien.

Relevait sa main pour frapper le bout de son nez avec son index, pour infantiliser sa menace.

 « — Ne t'inquiètes pas, j'ai conscience que ta place n'est pas sur l'échiquier. Toutefois, ça ne concerne que toi. Mais je sais aussi que, pour un joueur, il n'y a rien de plus frustrant que se faire voler ses pièces sous son nez. »

Elle devait bien se douter des deux personnes à qui il pouvait faire référence.

Le contact de ses doigts sur sa peau était agaçant, mais il s'était malheureusement empêtré dans un jeu dont il n'avait physiquement plus le contrôle.
Il pensait naïvement qu'en raison de sa relation, elle ferait preuve de plus de retenue au contact d'un autre homme.
Mais elle le confirmait encore : tout ça n'était qu'un jeu.
Elle s'amusait et elle était plutôt bonne sur ce terrain.
Souriant, son regard s'était habitué à se noyer dans le sien.
Noah n'avait que rarement l'occasion de livrer bataille comme ça.

 « — Je ne me fait aucun soucis, Juno-Bianca. Comme déjà évoqué avant, je ne suis rien de plus que le capitaine de l'équipe de basket ball. Mais la jalousie, ça m'intéresse. »

Il était maintenant suffisamment proche d'elle pour atteindre l'objectif qu'il s'était fixé.
A son tour, sa main dévalait sa joue pour s'arrêter juste devant son oreille.
Sourire narquois aux lèvres, il claquait des doigts et prononçait le mot déclencheur pour la plonger dans la transe hypnotique.
Obéis.
Il maintenait sa tête entre ses mains pour l'empêcher de se laisser chuter.
Elle était maintenant à son écoute.
Et l'idée serait toute simple.

« — Tu n'es plus vraiment sûre d'être la seule pour qui le cœur de Jason O'Cesair bat. Ta jalousie en compagnon d'infortune, chaque femme qui l'approche est une menace potentielle. Peut-être que tu l'as déjà perdu. »

A sa fin de sa sentence et pour verrouiller son hypnose, l'empereur claquait de nouveau des doigts pour l'extirper de la transe.
Le front coller contre le sien, les lèvres proches des siennes, il reprit.

 « — Vous constaterez, madame Rhodes, que je suis un homme plutôt précautionneux. »

Suffisamment pour l'écarter de sa vengeance envers Laëstiel avec un autre sujet de préoccupation.

L'adversaire avait du répondant.
Presque instinctivement, elle se saisit de son bras pour y enfoncer ses ongles.
La douleur le crispait, n'avait pas l'habitude de subir les violences de qui que ce soit.
D'autant plus que les griffes de la lionne étaient empoisonnées.
Une vague d'énergie négative éclatait, l'aspergeait d'une sensation désagréable.
Celle de perdre le contrôle de son esprit, de sa vue, comme s'il flottait.
Plongé dans une situation inédite, semblable à un état d’ébriété, le plus effrayant était certainement qu'il avait pleinement conscience d'être en position de faiblesse.
Un alice, à n'en pas douter, mais il n'avait pas connaissance d'une deuxième capacité chez la reine pourpre.
Cette fois, c'est donc le manque de préparation qui risquait de lui coûter la victoire écrasante.
A cette pensée, il enrageait, encore plus qu'à l'accoutumer en raison des effets de la confusion.

Prit de vertiges, il attrapait sa tête, déposait sa main sur son front, comme pour se ressaisir.
Les jambes fébriles, la seule chose qui le maintenait encore fermement sur terre était la douleur en provenance du bras dans lequel elle avait plantée ses griffes.
Il essayait de se ressaisir, d'anticiper ses prochains coups, mais tous les schémas de pensées s'arrêtaient brusquement devant l'évidence de la chose : il n'avait plus aucun contrôle sur lui-même.
Son rire était presque hystérique, prit d'une crise, heureusement que personne n'était encore présent dans le gymnase pour assister au spectacle grotesque.
Agitait son bras pour se débarrasser d'elle mais ne parvenait qu'à faire couler son sang sur sa peau et sur ses ongles.
Heureusement que son ego n'était pas invention et lui permettait de dissimuler — à défaut de ses intentions néfastes — la manière dont il avait l'intention de la mettre au sol.

 « — Hahaha. Désolé, ma belle, tu vas devoir vivre avec une inconnue dans ton équation. »

Voyons comment tu te comporte, quand tu n'as plus le contrôle.
Pourtant, face à son alice redoutable, il se trouvait démuni.
Agitait de manière toujours plus brusque son bras, quitte à arracher sa peau, pour se débarrasser de son emprise.
Cette bataille était une mauvaise nouvelle et risquait de lui échapper.
Mais il saurait répondre à l'affront par un autre plan.
Lorsqu'il serait capable de penser plus clairement.
Mon crâne, bordel...

Physiquement affaiblit, le capitaine ne pouvait lutter contre l'insistance physique de la demoiselle.
Pourtant largement supérieur à elle en terme de force, la confusion lui faisait perdre tout impact.
Toute capacité d'analyse.
N'avait plus aucun schéma de pensée, fonctionnait complètement à l'instinct et la vue trouble amplifiait son rire.
Son hystérie.
Il avait si peu d'emprise sur lui-même qu'il n'était pas sûr d'être capable de lui avouer quoi que ce soit.
Et l'absurdité de cette scène le rendait encore plus euphorique.
Ne ressentait aucune colère, simplement une sensation désagréable dans le bras et prit d'un véritable fou rire devant l'ironie de la situation.
Elle lui offrait la victoire sans même qu'il ne la réclame.
Abandonnait l'idée de se débarrasser d'elle physiquement, endurerait son alice jusqu'à la fin.
Tel un empereur.
Essayait de s'exprimer, entre deux crises de rire hystérique.

 « — Tu caches même plus tes intentions, hein. Espèce d'abrutie » hahaha. « J'en ai rien à foutre de ta patience ou de ta clémence, qu'est-ce qui te fait dire que je te dirais la vérité, de toute façon ? T'as un détecteur de mensonge dans le crâne, aussi ? » hahaha.

De son rire commençait à naître des larmes aux coins de ses yeux.
Les jambes tremblaient et pourtant, il ne flanchait pas.
La fierté plus forte que n'importe quelle influence, elle pouvait encore l'asperger de son alice, il ne ploierait pas le genou devant elle.
Serait à sa merci physiquement, peut-être, mais son moteur l'empêcherait de lui donner ce qu'elle désirait.
Parce qu'il n'avait simplement rien à lui donner.

 « — T'es pas complètement conne, finalement. » hahaha. « T'es comme ça parce que t'es consciente d'un truc : t'as déjà perdu. Et tu aggraves juste ton cas. J'suis rancunier, moi aussi. »

Et je vais pas m'arrêter là, ma reine.

Elle accepte le défi mais pas seulement.
En profite aussi pour plier la jambe et envoyer son genou s'écraser contre la descendance de Noah.
Avec cette douleur intense disparaisse au même moment celle de son bras et son esprit redevenait un peu plus clair, bien que cela ne l'empêche pas de tomber à genoux face à la douleur.
Pas très classe mais très humain, ses mains vinrent se poser sur les joyaux de la couronne , comme si cela avait le moindre impact sur l'intensité de ladite douleur.
N'avait même pas le plaisir d'observer son départ, plus occupé à l'insulter dans sa tête qu'à jouer au fantôme de l'opéra en accompagnant tout cela d'un rire sardonique.
Pas en meilleure forme mais au moins, il avait la satisfaction du travail bien fait.
Avait libéré le champ d'action pour Azrael au prix d'un ou deux enfants.

Rendu seul dans le gymnase, c'est toujours d'une voix basse qu'il s'exprimait.

 « — Juno-Bianca. Quelle pute. C'était gratuit, ce coup. »

Les yeux plissés par la douleur, elle commençait à finalement s'estomper.
Pour être suivie de nouveau par son bras brûlant suite à ses griffures et la manière dont il se l'était massacré lui-même.
Le monarque accrochait son maillot autour de son bras pour empêcher le sang de couleur sur le parquet et se relevait, l'air fébrile.
Dirait bien qu'il avait l'intention de se venger d'elle mais ne doutait pas que son hypnose serait une punition suffisante devant la violence de ce qu'elle venait de lui infliger.
Noah n'allait pas se plaindre, après tout, c'est lui qui a mordu le premier.

Quittait à son tour le gymnase, l'air contrarié.
Que Azrael ne rate pas sa chance, cette fois.
Il n'aura pas d'excuse.