- Sidney, fut ton prénom dès ta naissance. Un sourire radieux d'une mère aimante. Et d'un père absent, occupé à faire miroiter les étoiles pleins les yeux des autres enfants.

- Sidney, tu ne pus que connaître ton père à travers des photos et des émissions qui passaient à la télé. Célèbre magicien qui ne savait surement même pas qui tu étais. Ta mère s'étant enfuie, tu ne savais guère s'il savait qu'il avait un fils. Mais cela ne t'empêchait pas d'espérer qu'il viendrait faire pleuvoir des pigeons autour de toi. Te prendre dans ses bras et te faire découvrir un monde plein de magie. Ce ne fut jamais le cas.

- Sidney, tu écoutais ta mère se réjouir de ton entrée en primaire. Te laissant partir, avec de grands gestes qui te firent honte. Maman, idiote. Ne furent que tes mots pour toi-même. À peine, tu pus poser tes fesses sur ta chaise, les oreilles grandes ouvertes, qu'un camarade de classe commenças à imiter ta mère. Tu ne savais guère si c'était la honte, la colère ou les deux qui te poussèrent à te lever. Tu sentis un vent glacial autour de toi, levant les yeux au-dessus de toi. Un énorme nuage noir s'était posé au-dessus de toi, des éclairs le parcourant. Ton camarade moqueur, bien trop près, ne pus que partir en courant et gémir dans les pattes de la maîtresse quand la foudre faillis le frapper. On te pointa du doigt. On te dénonça. Tu avais simplement peur de toi-même. Ta mère se réjouissant.

- Sidney, elle ne t'expliqua rien de tout cela. Ce que tu étais, ce que tu avais, où tu allais finir. Elle attendit patiemment qu'on vienne te récupérer. Depuis le début de semaine, tu n'étais pas retourné en cours, préférant regarder les dessins animés de héros sur la télé. Tu entendais simplement ta mère minauder au téléphone. Tu ne savais guère avec qui. On toqua à la porte. Elle ouvrit, un grand sourire aux lèvres tandis que tu t'étais caché derrière le mur le plus proche. Laissant simplement tes immenses pupilles et ton épi sortir pour pouvoir regarder qui s'était. Des hommes en noirs. Tu ne voulais pas. Tu sentais déjà le gros nuage ré apparaître. La pluie ne tombait pas encore. Tu eus beau t'accrocher aux jupons de ta mère, elle fit simplement un geste de la main avant de refermer la porte sur tes cris. Le trajet fut interminable. Tu ne savais guère si tu pleurais ou pas. Tu sentais simplement la pluie autour de toi, perpétuelle, qui trempait les sièges et la personne à côté de toi. Plusieurs fois, vous aviez dû vous arrêter pour éponger cela. Tes larmes. Tu n'avais pas tenté de fuir. Tu ne savais même pas où tu pouvais bien fuir ni même pourquoi. Personne ne t'attendait à la maison, tu en étais sûr. Tu avais entraperçu les cartons dans la chambre de ta mère. Elle était déjà partie. Loin de toi.

-Sidney, tu arrivas dans un endroit bien gigantesque comparé à ta petite taille. Tu fis ce qui fallait faire, ne comprenant pas tout. Repensant simplement à l'abandon de ta mère. Tu étais si triste qu'il ne fût pas rare qu'on doive nettoyer la salle des cours les premiers jours. Tu finis par apprendre à te tempérer, un peu, tout simplement un peu. Pour éviter qu'on te crie dessus.

- Sidney, tu étais depuis là depuis si peu de temps, seul et triste dans ton coin que tu ne compris guère quand plusieurs camarades te pointèrent du doigt. Tu entendus quelques brides de conversations. Tu avais un grand frère. Paraitrait-il de quatre ans ton aîné. Tu n'y croyais pas. Tu eu beaucoup de mal à y croire. Pendant de nombreuses années, et même encore aujourd'hui, tu te poses des questions sur votre lien de parenté. Vous n'aviez rien en commun. Autant physiquement que mentalement.

- Sidney, le fait que ton frère soit un Major et que tu ne sois qu'un simple une étoile te brise la confiance en toi. Mérite si peu d'intérêt que ta propre mère t'ignorais ? Durant le festival scolaire, tu étais dans les gradins, regardant d'un air absent ton frère faire des merveilles. Jusqu'à cet événement qui interrompis tout, jusqu'à que tu réussisses à voir de loin, la bouille de ta mère. Essayant de se rapprocher d'Orion, de ton frère, de ton demi-frère avec un autre homme. Tu fus évacué, tu n'eus pas le temps. Mais tu étais sur d'une chose, elle n'était pas venue pour toi. T'avait-elle seulement cherché dans la foule ? Non. Surement que non. Lui, rien que lui. Ce ne fut pas la haine ni la rage qui t'animaient, ce ne fut qu'une profonde tristesse et un mal-être enfouis en toi depuis longtemps. T'enfouissant sous tes couvertures, ta tétine en bouche, laissant une simple larme couler sur ta joue.