Tu ne sais pas trop pourquoi tu te diriges vers cet étage. Ton corps décide, et ton esprit est ailleurs, transporté dans les vestiges de tes relations passées. Tu avais été témoin du chaos qui avait régné durant le festival sportif, au courant des parents incarcérés. Et dans ce lot de rebelles figurait évidemment encore et toujours Sasha Amouretti. Vous vous évitiez cruellement depuis le début de la nouvelle année (surtout lui) et tu n'avais jamais reconsidéré l'idée de lui adresser la parole à nouveau.
Il avait été un jouet, tu le reconnaissais. Mais tu t'étais promis de ne plus t'amuser avec, de respecter au moins la haine qu'il avait développé à ton égard, bien plus justifiée à tes yeux que tous les sentiments qu'il nourrissait par le passé. Tu étais peut-être douteux dans ta moralité, mais tu n'étais pas méchant juste pour faire mal, simplement pour rassurer ton égo.
Tes pas te conduisent sur le palier du premier étage, là ou les nouveaux sans étoile promus étaient venu s'installer à la suite du festival sportif. Sasha avait repoussé sa mère, et l'école avait donc décidé de lui accorder un peu de repos. Ce n'était pas spécialement de ton avis, mais tu n'avais pas ton mot à dire.
Une porte est entrouverte et de la musique s'échappe dans le couloir. Tu te dis que c'est bien son genre de ne pas faire attention aux autres et tu t'approches de l'encradrement. Adossé à celle-ci, tu observes Sasha en silence alors qu'il refaisait ses cartons. C'était déjà le bordel et ça ne t'étonnait même pas. Tu entretenais un mépris farouche pour le désordre et le laisser-aller.
— « Alors. Ça fait quoi d'être enfin considéré comme un être humain au sein de ces murs ? »
Tu étires un rictus qui se voulait moqueur.
— « J'espère que cette fois tu vas t'arranger pour rester à cette place et ne plus redescendre en bas de l'échelle. Eteint cette musique tu veux. Tu déranges tous le monde. »
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Il te restait encore un ou deux aller-retours à faire avant d’avoir tout transvasé du grenier à ici, au premier étage des dortoirs. C’était si étrange. Pourtant, c’était pas la première fois. Cela remontait à si longtemps… comment t’avais perdu ton étoile la dernière fois ? Impossible de t’en souvenir Sasha (on dit merci à Xanadu). La porte ouverte et la musique qui s’échappait dans le couloirs, ça va, t’écoutais pas si fort, mais t’es bien incapable de faire quoique ce soit sans musique. Frisson dans la nuque. C’est léger. Pourtant tu tournes la tête. Rien. Tu hausses des épaules Sasha, c’est pas comme si c’était la première fois que ton alice déconnait… (en fait, c’est bien la première fois, qu’il fonctionne correctement). T’as profité de ce déménagement pour faire le tris, mais bon, il y a toujours des trucs que tu gardes sans trop savoir pourquoi. C’est là que sa voix a résonné. Tu t’es figé. Dos tourné à la porte, les yeux qui s’écarquillent et le souffle qui se bloque. Est-ce que c’est un rêve ? Non, mais un cauchemars Sasha. Tu ne vois pas son rictus, mais tu l’imagine sans grand mal… tu le connais si bien quand on y pense et puis son ton moqueur évoque facilement ce sourire qui déforme ses traits. Il te demande d’éteindre la musique. Tu te redresses Sasha. Toujours sans un regard, tu montes le son. Vas te faire foutre Ace. Et comme s’il n’existait pas, tu continues de déballer tes affaires… pourtant, qu’est-ce que t’es tendu Sasha. T’as la mâchoire carrément crispé. Tu dois te faire violence pour ne pas détourner les yeux et le regarder. Ignore-le, ignore-le… Pourtant t’as le cœur qui bât si fort. Qui tamponne à tes oreilles. Allez casses-toi Ace. Dégages s’il te plaît...
Tu attendais vicieusement une réaction de sa part. Est-ce que tu provoquais toujours quelque chose chez lui ? Même si tu t'étais promis de ne plus l'emmerder, tu étais curieux de l'observer face à ton hostilité. Et peut-être que ton égo en souffrait un peu aussi, qu'il ne daigne plus te regarder.
Sasha augmente le son et plisses les yeux pour le toiser avec froideur. Pas un regard, pas une réponse. Tu enrageais silencieusement, l'épaule toujours posée contre l'encadrement de la porte. Il osait en plus de t'ignorer, te provoquer.
— « A ta place j'arrêterai tout de suite Sasha. Tu n'as pas envie de me voir en colère. »
La menace lui délira t-il la langue, pernicieuse ? Tu fais quelques pas en avant, pour pénétrer sa chambre. Tu n'avais aucun souvenir, à part peut-être tes premiers jours ici, d'avoir été dans une chambre aussi petite. C'était tout de même mieux que le grenier mais ça t'était étranger.
Tu shootes d'un coup de pied dans son enceinte et l'envoie valser contre le mur. Si tu l'avais cassé, tu savais d'avance que tu lui en rachèterai une (par respect pour le bien matériel). Tu étais juste trop agacé et c'était un sacrifice que tu serais prêt à faire. Même si le prix de ton nouveau portable t'avait fait mal.
— « Sasha. »
Tu grondes son prénom et claques la porte de sa chambre, avant de bloquer la seule issue avec ton dos. Un sourire étrange se tord avec lenteur. Tu craques tes doigts en serrant le poing trop fort.
— « Qu'est-ce que tu penses qu'il va se passer, maintenant ? »
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Ton alice a frissonné. Une part de toi avait bien conscience que tout ça c’était prendre un risque… inconscient, mais t’en pouvais plus Sasha, d’être sa chose. Qu’importe combien il t’en coûtait. Aujourd’hui est le dernier jour de cette vie. Ace menace, comme toujours. Cependant, tu le sens sincères. Quelque chose te hurles de tourner le regard, tu lui accorder quelque chose… mais ton instinct de survie est carrément baisé Sasha, alors tu continues de faire comme s’il n’était pas là. Pas même un coup d’œil. Tu sentirais presque la colère qui émane de lui et il s’approche, pendant quelque secondes, tu te figes. Putain… ça va trop loin. Et là il shoot dans ton enceinte. Au bruit qu’elle fait en s’éclatant contre le mur, tu ne serais pas surpris qu’elle soit bonne pour la poubelle. Tes épaules s’affaissent. Tu allais enfin te tourner vers lui, lui dire qu’il avait eu ce qu’il voulait, la musique c’était arrêté, mais Ace a prit les devant. Ton prénom a résonné. Et tu as déglutis de travers. Ça pue beaucoup. La porte a claqué et il s’est adossé contre cette dernière… t’as même pas besoin de le regarder pour savoir qu’un odieux sourire s’étire sur ses lèvres. Un long soupire t’échappe. Enfin, tu tournes le regard vers Ace.
▬ Et toi ? Tu t’attends à ce qu’il se passe quoi exactement ?
Les sourcils froncés, tu respires la colère. Toi aussi t’as serré les poings. Le cœur battant trop fort, toujours amoureux. C’est grave le bordel à l’intérieur Sasha. Mais tu te démontes pas pour autant.
▬ Qu’est-ce que tu m’as dit déjà ? Ah oui, « j'essaierai de ne plus te tourmenter ». Mais ça c’était déjà avant le coup de janvier, alors tu m’explique ce que tu fous là ? Que je saches t’es pas à cet étage, Gabrielle non plus. Puis t’as dis quoi encore ? « Je vais juste te marcher dessus jusqu'à ce que tu ne puisses plus te relever. » Tu écartes tes bras un instant, dégageant ainsi ton torse. Surprise, je suis toujours debout !
Tu semblais pris d’une nouvelle assurance. C’était surtout la colère qui parlait. Et tout les mots jamais prononcés… T’es à l’image d’une bombe à retardement depuis des années et t’es (enfin) entrain d’exploser Sasha.
▬ Ah et tu voulais que je te déteste et tu m’as aussi dit qu’au moins je me souviendrais de toi pour quelque chose. Accroches-toi bien Ace. T’as les genoux qui tremblent Sasha, mais tu sembles inarrêtable. Je te déteste pas et je te détesterais jamais, je ne te ferais jamais ce plaisir et encore moins celui de me souvenir de toi. J’ai prévu de t’ignorer tellement fort que tu vas douter de ta propre existence ! Et je vais faire ça jusqu’à ce que je t’oublie totalement, tu ne seras même pas un souvenir !!
Ça y est, tu lui hurle dessus. Et ça te fais un bien fou. Un peu comme si tu respirais pour la première fois.
Tu restes interdit face à sa colère car au fond c'était celle-ci même que tu provoquais depuis des années. Sasha t'avait toujours ennuyé dans sa glorification biaisée de ta personne, dans sa façon dégoutante de se laisser marcher dessus. Le monde te dirait que c'était toi le coupable, mais il n'arrivera jamais à te convaincre de l'inverse : tu en voyais deux. Un bourreau et une victime, se complaisant dans un rôle qui les a enfermé pendant des années. Tu ne te déresponsabilisais pas Ace, car tu avais été odieux. Tu le condamnais d'avoir fermé sa gueule. Tu ne l'aimais pas car il avait laissé ton ego le dévorer.
Tu l'écoutas sans rien dire, aucune expression sur le visage. Tu encaissas la sentence comme une douce punition. Ses paroles acerbes t'arrachèrent des frissons. Ça tranchait dans le vent et ça te sciait les jambes. Il avait raison Sasha de dire tout ça, il avait raison et c'était ce qui te plaisait au fond. Tu te rendis compte que t'avais en fait rêvé d'entendre de tels mots depuis le début.
— « Parfait. »
Il avait joué son rôle à la perfection, il avait explosé. Tu n'en pouvais plus de caresser cette bombe depuis toujours, dans l'espoir qu'elle te pète à la figure. Tu ne regrettais pas de l'avoir tourmenté, tu t'en étais juste lassé.
— « Oui, tu es toujours debout. J'aurai beau t'écraser de toutes mes forces, tu te relèveras toujours. »
Impérieux, tu t'étais avancé vers lui, avant de dévier de ton chemin pour ramasser l'enceinte. Tu l'observas, bousillée.
— « Je t'en rachèterai une demain. »
Tu t'étais bien vite détourné de toutes ses accusations. Elles n'était pas fallacieuses, juste audacieuses. Suffisamment pour raisonner en toi. Tu posas l'objet sur le bureau dans un soupire discret.
— « Tu auras beau essayé, tu ne m'oublieras jamais Sasha. » Ta tête oscilla pour le regard par dessus ton épaule, un air aussi glacial qu'incendiaire. « Jamais. Parce que je serais toujours dans ton ombre à te rappeler mon existence. Je n'ai pas menti quand j'ai dis que je te tourmenterai plus. Tu es bien plus fort que ce que tu ne veux l'avouer. »
Tu t'assois légèrement sur le bureau, les mains appuyées sur le rebord.
— « Je t'ai rendu plus fort. »
Ce que tu étais prétentieux. Sasha le niera de toutes ses forces, et tu étais prêt à enfiler la cape de celui qui ment. A te voiler la face. Au fond, il savait que c'était vrai.
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Parfait ?? Tu ne t’attends à rien de particulier. Pourtant, t’étais affreusement déçu. Il osait te dire « parfait ». Comme s’il avait toujours attendu que tu pètes un câble… Mais c’est quoi son problème putain ? On commence enfin à ce demander ce qu’on lui a trouvé durant toutes ces années, t’as un peu l’impression de le voir, vraiment, pour la première fois. Il s’avance, affirmant que oui, tu es toujours debout, qu’il pourrait bien continuer à t’écraser tu te relèveras toujours et tu ne sais pas du tout ce que tu dois comprendre là dedans Sasha. Tu le dévisages simplement. Carrément sidéré. Ace se baisse, ramasse l’enceinte. Il te dit qu’il va t’en racheter une demain.
▬ Je ne veux rien de toi au cas où t’aurais pas bien compris.
Acerbes, ça te ressemble peu et pourtant, ça sonne si vrai là tout de suite. Et là, Ace a le toupet de te dire que tu ne l’oubliera jamais. Son regard se braque sur toi. C’est horrible. Ce regard, entre feu et glace. Ça te pince le cœur, si t’étais pas aussi en colère, t’aurais probablement succombé, une fois de plus Sasha. La suite est bien pire. Ta mâchoire inférieure te lâche. C’est une blague ?! La bouche ouverte et les yeux écarquillés, tu l’observes prendre place sur ton bureau et te dire que c’est lui qui t’as rendu plus fort. Et là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la cerise sur le couscous. Tu ne sais pas d’où c’est partie, ni comment, mais ton poing droit est venu percuter sa tronche d’un seul coup et la vérité, c’est que tu t’es niqué la main.
▬ JE T’INTERDIS DE DIRE CA !! TU M’ENTENDS ACKERLEY ?! JE TE DOIS RIEN ET SURTOUT PAS CA ! TU TE PRENDS POUR QUI SÉRIEUX ?!
T’es littéralement excédé Sasha. T’arrive pas à croire que tu l’as frappé, mais… OH BORDEL, que c’était libérateur, malgré la douleur dans tes phalanges. De ta main gauche, tu le rattrapes par le col. Balec qu’il fasse vingt centimètres de plus que toi, t’as la rage au corps Sasha.
▬ T’es bouché quand je te parles ? Imprimes ça bien Ace : Je vais t’ignorer tellement que tu vas cesser d’exister pour moi, c’est clair ?! Tu pourras bien rester dans mon ombre, j’en ai rien à foutre ! Je te verrais même plus !
Tu veux t’en convaincre en même temps que tu le lui dis… Mais le plus compliqué Sasha, c’est que malgré la colère cuisante qui te ronge, tu l’aimes toujours et chaque mots, chaque coups que tu prononces et donnent, tu les prends aussi en pleine gueule. A l’image d’un renvoi-dégâts.
(c) noctae
Ace S. Ackerley
MAJOR
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Sujet: Re: (end) ❝ peanut butter jelly — Sasha Mer 6 Mai - 19:38
peanut butter jelly
ace&sasha
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Tu sentais que Sasha était au bord de la falaise. Au fond tu cherchais peut-être à ce qu'il saute, et qu'il t'emporte avec lui. Tu la méritais cette chute, cette descente aux enfers. Tu méritais tout ce qu'il t'arrivait et le démon à ton oreille se réjouissait. Il ne voulait rien de toi Sasha et ça tombait bien car tu n'avais rien à offrir hormis peut-être une bribe de remords, dissimulés derrière ce rictus satisfait toujours aussi confiant.
Jusqu'à ce que le poing de Sasha percute ta joue. Tu ne l'avais pas vu venir mais tu ne l'avais pas non plus esquivé. Tu l'avais encaissé, la tête légèrement vers l'arrière alors qu'un peu de sang coulait de ton nez. Sans comprendre tes propres intentions derrière, tu te mis à rire d'une sonorité folle et hystérique. Le ricanement éteint au fond de la gorge, tu avais essuyé d'un revers de la main le sang et tu l'avais écouté en le regardant droit dans les yeux.
— « Ça soulage hein ? »
Le fond des pupilles brillaient. On ne pouvait pas discerner si c'était l'émotion de larmes naissantes ou l'intensité d'une colère grondante. Ta main se saisit brutalement de son cou pour l'écarter de toi, le forçant à reculer sur plusieurs mètres, jusqu'à le faire tomber sur son lit pour ne pas qu'il se fasse mal.
— « Tu as le droit d'être en colère. Et c'est compris. Fais comme si je n'existais pas. »
Tu le toisais de haut, les poings serrés et le visage déformé par une haine silencieuse. Tu le détestais en fait, d'être celui qu'il était. Tu te voyais toi-même, et tout ce qu'il te renvoyait. A l'image d'un renvoi-dégâts ? La personne que tu méprisais, c'était toi. Le coupable, c'était toi. Mais tu n'avais pas la force de t'entraver, alors comme toujours c'est lui que tu as condamné.
— « Qu'est-ce que j'en ai à foutre de toute façon... »
Et tu avais tourné les talons, cette fois c'était toi qui fuyait.
Sasha Amouretti
boy with luv
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Sujet: Re: (end) ❝ peanut butter jelly — Sasha Ven 8 Mai - 3:22
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Il saigne du nez. C’est ta faute Sasha. T’as pourtant pas le temps de culpabilisé. Tu exploses de rage. Et lui, c’est de rire. L’hystérie dans sa voix t’apaise un instant, t’inquiétant à demi d’avoir touché un truc important dans sa caboche qui l’aurait abîmé plus que prévu… mais c’est juste Ace en fait. Est-ce que ça soulage ? Oui. Pourtant tu ne dis rien. Incapable de savoir ce qu’il faut faire par la suite ; tu voudrais juste que tout s’arrête, parce que t’en as plus que marre de te sentir déchirer Sasha. Soûlé qu’il te mette dans tout tes états. Gavé du pouvoir qu’il a sur toi. Les prunelles qui s’entrechoquent. Et ses doigts de glaces sur ta gorge, pendant un instant tu l’imagines entrain de t’étrangler.
▬ Ace ?!
Ton alice reste bien silencieux. Il te repousse et tu bascules en arrière sur ton tout nouveau lit. Le regard impérieux qui te toise de haut Sasha, c’est pas si étonnant, pas inhabituel du tout et pourtant… il y a quelque chose dans son regard. Que tu ne t’expliques pas. Il tourne les talons. Tu te redresses Sasha. Ace est entrain de prendre la fuite. Tu n’en reviens pas. Il t’a déjà rattrapé, jamais pour les bonnes raisons et peut-être que tu l’imites là tout de suite à bien y réfléchir.
▬ ATTENDS !! Tu bondis et tu t’élances pour lui saisir le bras, le maintenant fermement entre tes doigts. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi t’écrase une partie de toi ? Enfin c’est peut-être pas ça, Ace, je suis peut-être un livre ouvert, mais t’es pas pour autant une pierre tombale…
Tu le relâche avant qu’il ne te dégage. Pas non plus certain d’avoir était clair. Ton regard planté dans le siens. Un soupire t’échappe.
▬ J’ai un truc pour toi.
D’un mouvement de la tête, tu lui fais signe de faire marche arrière et tu vas fouiller dans un de tes carton. Sortant une petite boite en bois, de laquelle tu extirpes une pile de lettres. Le pouls battant, tu hésites un instant, mais tu fini par les lui tendre.
▬ Elles vont avec les boîtes de chocolats que tu recevais à la Saint-Valentin… fais-en ce que tu veux, après tout c’est à toi maintenant. Le regard qui se détourne. T’es même pas obligé de les lires.
Tu peux même les brûler si tu veux.
yoooo vous trouverez donc ci-dessous les 7 petits mots d'amours de Sasha (ouais c'est pas des lettres en fait) et... voilà, paix à nos âmes avec Sasha (Ace on te laisse avec ça, kiss)
(c) noctae
Sasha 11 ans (2014):
Solu Ace ! Je t’ai achetté des chocolat a Central Town pour la St-Valentin, jespaire ils son bon. Et je voulai te dire que je te trouve trè beau et sa te dirai qu’on fasse une balade cet aprem ? A la foret bleu par exemple… il faut que je te dise un truc ! Sasha (tu sé le petit roux dans ta classe, voilà)
Sasha 12 ans (2015):
Salut Ace c’est encore moi ! (enfait tu peu pas savoir, vu que je t’ai pas donné la lettre l’an dernier, mais c’est pas grave) J’ai toujour pas goûter les chocolat, mais paraît qui son pas mal du tout. Tu sai, tu me plai beaucou et tu croi qu’on peu être amoureux ? T’ai pas obligé de répondre de suite hein, pas d’inkiétude. J’attendrer.
Sasha
Sasha 13 ans (2016):
Bonjour Ace, aujourd’hui c’est la St-Valentin et je voulais en profiter pour t’avouer mes sentiments… je t’aime bien depuis quelque temps. Je sais pas trop pourquoi, parce qu’on est même pas amis, mais quand je te vois j’ai le cœur qui bat super fort et dans mon ventre ça fait tout bizarre. Je crois que c’est de l’amour non ? Tu pourras me dire ce que tu en penses ? Je t’ai acheter une boite de chocolats pour l’occasion, ils sont bons t’inquiète pas.
Je t’aime, Sasha
Sasha 14 ans (2017):
Cher Ace,
Cela fait maintenant cinq ans que tu es a l’Academie et que nous somme dans la meme classe. Je te trouve particulierement brillant, un peu froid c’est vrai, mais c’est pas grave… tu reste quand meme beau. Je t’ecris cette lettre pour la Saint-Valentin, pour savoir si tu voudrais bien etre mon Valentin ? Je suis amoureux de toi depuis trois ans deja et je n’ai jamais eu le courage de te le dire jusqu’a aujourd’hui. Je t’ai laisse une boite de chocolat, tu vas peut-etre la reconnaitre, parce que ca fait deja plusieurs 14 fevrier que je t’en depose une… Tu peux me donner ta reponse par ecrit dans mon casier, c’est le 136e.
Passe une bonne journee Ace. Je t’aime, Sasha
Sasha 15 ans (2018):
Je crois que t’as compris, enfin… c’est plutôt moi en fait, parce que j’ai jamais réussi à te donner une seule de ces lettres et je vois pas pourquoi ça changerait d’un coup. J’ai même plus besoin de dire que c’est pour toi, ni de signer, vu que maintenant tu sais. Tout le monde sait. J’espère quand même que tu profiteras des chocolats… enfait, je me demande si tu les a déjà mangé. Il faudrait peut-être que je te pistes l’an prochain. Tu le sais Ace. Tu sais que je t’aime et pourtant, t’as encore rien fait. Probablement que tu t’en fou, c’est pas surprenant si c’est le cas. Enfin je sais pas, j’attendais quelque chose… peut-être que c’est toi qui attends que je viennes ? Pourtant t’as pas l’air timide toi. J’aimerais qu’on puisse parler, qu’on puisse se comprendre enfait. Qu’il se passe un truc entre toi et moi, même si c’est pas ce que j’espère, juste… quelque chose, parce que j’ai la sensation de pas exister à tes yeux et c’est douloureux je dois avouer. Bref. Bonne St-Valentin Ace. Je t’aime. Sasha. (au bout du compte, j’ai quand même signer)
Sasha 16 ans (2019):
J’ai tellement de chose à te dire. J’ai le cœur au bord de l’implosion et pourtant, rien ne sort. Pourquoi ? Pourquoi c’est si dur de parler ? De te parler Ace ? Plus ça va et moins ça va. Je rêves de toi et ça me hante, ça commence à me dévorer. J’en peux plus, tu sais et tu fais rien, tu dis rien. Pourquoi putain ? Pourquoi tu dis rien ? Tu vois bien que moi non plus j’arrive à rien dire. Je sais Ace, je sais que tu m’aimes pas. Je doutes parfois même que tu saches que j’existe et je ne comprends pas pourquoi je m’accroche. Pourquoi j’ai si peur de te perdre sans jamais t’avoir eu… Après l’Académie il va se passer quoi ? Vraiment, ça me fait flipper. Je vais quand même pas continuer de t’aimer. Pourtant, j’ai l’impression que tu pourrais me manquer tous les jours et que je pourrais continuer de crever d’amour pour toi. C’est carrément insensé. J’y comprends rien, sincèrement, mais Ace, si je t’aime depuis aussi longtemps, aussi fort, je peux pas me planter non ? C’est pas possible d’aimer comme ça et que ça soit juste du vent ? Tu vas te réveiller quand en fait ? Au fond de moi, je sais que je pourrais t’attendre une vie entière, mais j’en ai déjà marre… j’ai envie de que tu sois là, que tu me regarde. Toi et moi, je veux pas juste que ça soit dans ma tête. Je t’aime Ace et j’en crèves. Vraiment.
Sasha 17 ans (2020):
T’as pas eu de chocolats cette année, mais tu comprendras qu’avec ce qu’il s’est passé c’est trop compliqué de t’aimer ? C’est plus possible même Ace. Ça me bouffe de la tête aux pieds depuis si longtemps, j’aimerais comprendre pourquoi ? Pourquoi je t’aime comme ça ? Tu ne le mérite pas une seule seconde, t’as jamais rien fait et pourtant, t’es toujours là. J’arrive pas à te virer, mais je vais tout faire pour. Je sais même pas pourquoi je t’écris ça, sachant que comme toutes les autres lettres elle va finir au fond d’un tiroir. Jamais tu ne la lira elle non plus. J’ai peut-être besoin de t’écrire pour que ça soit concret, j’en sais rien au fond… j’ai peur Ace. J’ai peur de t’aimer toute ma vie et de t’attendre alors que toi tu m’oublieras si vite après l’Académie. Je me souviens, tu m’as demandé comment on peut aimer ainsi quelqu’un à sens uniques pendant des années sans rien espérer en retour, bah j’en sais rien figures-toi. Après, j’attendais quelque chose, toi Ace. J’attendais désespérément que tu me regardes vraiment. Que tu m’aimes. Je veux pas t’attendre toute ma vie. Je veux pas espérer qu’un jour t’auras une illumination et que tu vas te pointer, parce que sinon je vais t’attendre et ça sert à rien pas vrai ? On sera jamais meilleur l’un pour l’autre. Tu ne deviendras jamais bon pour moi. Je voulais juste qu’on se tiennes la main, qu’on ailles au ciné ensembles et je sais pas, qu’on partage un milkshake. En fait, j’ai la nostalgie de ce que je n’ai pas eu avec toi et que je n’aurais pas. Mais ça tu t’en fou, comme du reste de toute façon. A quoi ça sert que je continue de t’écrire Ace ? C’est comme causer avec un fantôme, attendre désespérément une réponse que ne viendra jamais, tout simplement parce que ce n’est pas possible. Vraiment j’en ai marre. Ace. Sors de ma tête.
Ace S. Ackerley
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Sujet: Re: (end) ❝ peanut butter jelly — Sasha Dim 10 Mai - 14:28
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Quand Sasha crie ton nom, tu n'avais même pas tourné la tête, déterminé à partir de cet endroit nauséabond le plus vite possible. Tu ne savais pas si c'était l'effort (physique et à la fois mental) qui t'avait épuisé mais tu avais le tournis. Tes jambes cherchaient désespérément à te guider le plus loin possible de lui. Mais il t'avait rattrapé Ace, de sa voix chevrotante et de ses supplications morbides il t'avait attaché en cet endroit. Il t'avait forcé à te retourner une dernière fois. Silencieux, tu n'avais pas répondu à sa question, encore tremblant sous le coup de la colère et d'un tas d'autres émotions en conflit intérieur.
Il te tend une petite boite et tu fronces les sourcils, plissant les yeux pour le dévisager d'un mélange de dégout et de surprise. Tu avais deviné à force, que parmi les nombreuses boites que tu recevais pour la Saint-Valentin depuis des années, il y en avait sûrement une de la part de Sasha. Quoique tu n'avais jamais eu la réelle confirmation vu que tu ne les mangeais pas.
— « Très bien. »
Tu lui avais pris des mains pour la caller sous ton bras, et tu lui avais adressé un dernier regard avant de finalement quitté la pièce. Muet comme si on t'avait tranché la gorge. La respiration sifflante dans le couloir, tu avais remonté lentement les escaliers pour rejoindre ta chambre.
***
T'allongeant sur le lit, tes yeux s'étaient clos sans prêter attention à la petite boite qui trônait non loin de ta tête. Le coeur se congela d'une fine couche de glace, emprisonnant les moeurs une dernière fois. Il était temps de lire ce qu'il t'avait écrit sans laisser les sentiments déborder, car ça n'avait pas sa place dans un tel moment.
Tu te saisis d'un premier morceau de papier, daté d'il y a plus de six ans. Puis tu avais lu le suivant. Tu t'étais redressé pour celui qui suivit encore après. Tu avais tremblé et failli déchirer l'un d'eux. Tu avais finalement pleuré sur le dernier.
Il était rare voir extrêmement impropice que tu craques Ace. Combien de fois était-ce arrivé ces dernières années ? Que tu puisses verser des larmes pour quelqu'un d'autre que toi même. Le palpitant ne palpitait plus du tout, en otage par un ras de marée qui t'empêchait presque de respirer. Il t'avait aimé si fort que ça t'en avait donné le vertige. Tu avais construit toute ta personnalité sur le rejet des autres, sur un concours d'ego que tu te vantais d'avoir remporté haut la main sans avoir jamais pris la peine de réellement participer. Il avait détruit ton chateau de cartes en quelques mots mal orthographiés qui t'avaient arraché un sourire de désarroi.
Tu avais détruit Sasha, rare acteur participant volontairement au théâtre de ta vie, quel qu'en fut le prix funeste que tu le forças à payer. Le corps recroquevillé sur le draps, tu te hais de l'avoir hais. Tu le hais de t'aimer comme il t'aimait, à te donner les armes pour que tu puisses le transpercer de toute part. Gabrielle dans un coin de ton esprit hantait tes pensées, tu la savais toujours présente, avec toi. Tu ne voulais pas qu'elle puisse écouter les lamentations de ta volonté ébréchée, à l'agonie.
Dans un élan de colère, tu avais saisis les mots d'amour pour les froisser et les jeter à l'autre bout de la pièce. Tu t'endormis finalement. Et vers trois heures, tu t'étais levé comme un zombie pour les ramasser, les déplier et les ranger là ou elles devraient désormais rester.