Alors
c'est si facile que ça
de passer sous ta peau, venir racler tes ongles contre les tableaux
c'est si simple de passer du mépris à la colère pour toi ?
Mercure, toxique nom, n'aime rien de plus que de voir les sourcils se froncer, lui qui danse dans toutes les provocations.

Il ne t'aime pas non, c'est réciproque il croit, tu es de ceux qui toujours se moque de ce qu'il est, qui il est, de ceux qui ne savent pas tenir leur langue et préfère dire des gros mots plutôt que d'admettre que ça leur fait peur
cette différence, cette aisance qu'il prend avec sa sexualité.
Non tu ne l'as jamais aimé, mais lui oh lui, s'amuse de toutes les éventualités alors il est si facile, si facile de te faire chavirer de l'autre côté, toi petit garçon modèle, de te réveiller, du plus profond de tes tripes, le petit démon qui ne demande qu'à en découdre.

Car au fond tu es bien
comme tous les garçons.

(un peu fille, à laisser des petits mots, des notes de colère tapotées contre écran blanc
c'était donc un rendez-vous galant)

Il est là
car il ne veut pas en perdre une miette, de cette sourde ire qu'il a provoqué
car il ne veut pas que tu oublie qui est de la vraie royauté ici, toi bâtard désavoué, et lui, si rayonnant malgré son si lointain royaume, mais ce n'est pas grave, même éloigné, il porte sa couronne avec fierté.

Je ne sais pas en quelle langue te le dire, mais je ne suis pas intéressé, pas la peine de faire ta déclaration. C'était vraiment pas la peine de m'inviter pour celle-ci. Je n'aime que les vrais pds, pas ceux qui savent pas où poser leur cul, entre en rire ou en pleurer, manant.

Oui il le demande
ce poing final, celui qui fait tanguer les âmes, voit comme il te sourit, de toute son insolence, oh il se veut concurrent de royaume, il ne peut supporter qu'il y ait plusieurs rois sur son territoire, il n'y en a qu'un qui devra prendre le relais.

Ce qu'il essaie de faire ? Mercure ouvre de grand yeux, il veux te voir tomber à genoux, être abattu par cette vérité bien vile il semblerait pour tes oreilles, que tu fut des siens, que tu l'as toujours été. Il a le chic pour deviner ce genre de chose, il le sait, puisqu'il penche de ce côté, il le sent, tu le transpires comme un animal pris dans les phare suinte la peur.

Et
ta
main
s'élève
elle s'abat
CLAQUE
résonne le bruit, le visage de Mercure qui fait gauche droite, il passe sa langue à l'intérieur de sa bouche contre sa joue profanée. Qu'elle subtilité. Mais il ne demande pas mieux, te voilà enfin, tu te cachais bien ces dernières années mais il t'a retrouvé, il avait juste fallut un petit peu, d'un doigt, te pousser hors de toi. Juste d'un doigt oui, il n'en fallait jamais beaucoup, c'est ce que Mercure avait trouvé.

Est-ce que ça l'excite ? Il part dans un grand rire, il fait craquer son cou, passant une main contre sa nuque.

Ça dépend, est-ce que toi ça t'excite, grand fou ?

Toute cette haine, toute cette colère qui s'exprime si calmement par des tempêtes de mains, par un combat sans fin, est-ce que ça ne te remonte pas ? toi qui aime tant aussi te battre, tant te mettre sur la tronche avec d'autre, et c'est à lui que tu poses la question ? à lui qui ne fait que souligner, d'un trait de pinceau, ton caractère violent ? Que de belles couleurs, il te voudra moire à la place d'un noir sur noir, car ce dernier serait trop attendu.

Il ne réplique pas à cette première claque, il te la décompte, c'est pour son compte, après tout, il l'a bien cherché plus tôt dans la journée, en faisant cet aveu à toute une partie de la classe. Il t'a donc trouvé, c'est de bon cœur qu'il te la donne, voit, il te tend même l'autre joue. Prêt à recevoir, tes injures, tes poings, toute cette frustration car tu sais au fond, qu'il a raison.

On est que tout les deux tu sais c'est bon pas la peine de faire semblant, promis je dirai plus rien aux autres.

Et il susurre presque ces mots, les enrobent d'un ton doucereux. Tombe avec lui, il te veut trainé en enfer à ses côtés, lui pour avoir pêché, et toi pour avoir menti, depuis tout ce temps, depuis tellement longtemps...

L'est-il ? de dégueulasse ? il suppose que oui, quelque part un petit peu, à vouloir à tout prix provoquer ce combat, à se complaire dans cet échange de maux et de mots. Il veut bien t'accorder ça aussi, que peut-être à sa manière, il est un peu fêlé sur les bords, mais oh juste sur les bords, il n'avouera pas plus, n'essaie pas de remuer le couteau, il n'y a pas de cœur à percer, si ce n'est tout au plus, qu'un gros boutons plein de pus. Car il a la romance en berne, qui trempe dans sa palette, se tâche de chatoyantes, sales couleurs.

Et il reconnait dans tes mots
dans tes gestes
dans ce visage si fermé
toute une façon d'aimer
de ceux qui ne veulent pas donner leur cœur, qui alors, le remplace par un infectieux bourgeon.
Encore une fois
Sa joue est visée, voit, elle est toute rouge sous ton coups répété. Il vient porter une main aux arrêtes de son visage, masse sa mâchoire.

Je comprend pas pourquoi tu es énervé, vraiment ? J'ai fait ça pour t'aider, on dirait que t'as du mal à faire ton coming-out, voit ça comme un petit avant goût de ce que ça fait, d'être libre d'aimer.

Et c'est à son tour, lui qui préfère jouer des pieds que des mains, de venir te donner un coup bien placé dans un genou. Oui il te veut à terre, que tu baisses les yeux, te repentes, revoit tes aveux, car pour l'instant ils ne sont pas très convainquant.
Ce n'est pourtant pas si difficile, voit, lui là bien fait, voici longtemps, depuis son arrivé en fait même, il ne s'est jamais caché, et ça n'a jamais tant affecté sa vie, si ce n'est qu'il y avait toujours des oiseaux de malheurs comme toi pour ricaner, oh et vous ricaniez bien ! Mais l'on ne ricane jamais longtemps des autres sans avoir un juste retour de bâton, et aujourd'hui, c'est le tiens que tu dois accepter.

Qu'est-ce que ça lui apporte, a-t-il besoin que ça lui apporte quelque chose ? lui ? Il n'est qu'un roi du chaos, qui aime semer tempête et récolter les fruits de celle-ci, il n'est au service que de lui-même et ses destructrices envies, c'est déjà bien suffisant pour sa cher tête blonde.