Sujet: reine de cœur {{ aglaé✚felix Sam 7 Sep - 16:20
roi de pique ✚ aglaé
sur tes talons comme ton ombre cours cours toujours aglaé ça ne fait rien lorsqu'on t'apperçoit on se sent pousser des ailes felix pourrait faire cent mille fois le tour du terrain si ça suffit à dévorer la distance qui vous sépare. cours cours encore aglaé ces temps-ci c'est étrange tu oublies de jeter des regards par dessus ton épaule pour vérifier si felix tient le rythme trop vite trop rapide le tempo de tes pas le tempo de son cœur prestissimo felix peine à suivre tes accords.
les vagues insouciantes qui désolent à s'échouer sur les plages de ton âme il y a de l'orage sur les lagons de tes yeux il n'est pas stupide felix il voit bien drapée de parfums des autres enfin ça, ça ne fait rien mais c'est que tu files entre les doigts lorsque felix tente de saisir des regards et des sourires c'est comme refermer ses mains sur des poignées de sable tu t'échappes tu t'enfuis aglaé sans décrire la forme des chimères qui poursuivent.
alors felix court plus vite encore ce n'est pas un sportif à part pour les loisirs oisifs il ne prend jamais l'éducation physique au sérieux mais là c'est une urgence il n'en peut plus d'attendre que tu lui parles alors c'est maintenant ou jamais.
grand soleil sur le stade l'asphalte sous les semelles ce n'est pas la course pourtant il accélère arrive à ta hauteur tout à coup en étouffant un rire lueur espiègle dans les yeux felix saisit ta main sans prévenir pour dévier ta trajectoire c'est éliminatoire de sortir de sa piste en athlétisme mais on s'en fiche aglaé
— viens le prof regarde pas !
de la malice dans les iris il t'entraîne, les enfants fuient les rayons du soleil et felix vous fait courir plus vite encore jusqu'à ce que vous soyez hors de portée de tous cachés là à l'ombre sous les gradins. ça suffit de courir.
la respiration arythmique le palpitant bat jusqu'au bord des lèvres felix d é t e s t e l'endurance pour de bon que c'est bête comme sport, défait les doigts enlacés pour prendre appuis quelques secondes sur ses genoux le temps de retrouver son souffle pour finalement lever une œillade complice vers toi.
— quoi ? t'as peur des représailles ? ça va ils vont pas nous enlever une étoile parce qu'il nous manque un tour de piste.
felix se redresse bien droit debout c'est pour les courageux et il croise les bras, hausse un sourcil l'air de faire des reproches.
— et puis si t'étais pas tout le temps ailleurs j'aurais pas à improviser un rencard sous les gradins hin !
il se moque un peu mais il voit bien que des choses te tracassent en silence alors si ce n'est pas ça, quoi ?
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Sujet: Re: reine de cœur {{ aglaé✚felix Sam 7 Sep - 17:44
L'as de trèfle qui pique ton cœurbrelan d'amour
Tu sens cette goutte de sueur te glisser le long de la nuque, Aglaé. Léger frisson, relever ta chevelure et l'emprisonner dans cet élastique serré ne t'auras pas prémuni de ce type de désagrément. Ta bulle se fissure, sensation désagréable, tu t'étais obstinément enfermée, comme toujours, dans une sphère opaque de pensées et de réflexions. Les ordres lointains de ton professeur glissaient délicieusement dans le vent sans atteindre parfaitement tes tympans. Doux brouhaha, semblable aux murmures indistincts qui vous proviennent de la surface. Après quelques secondes, tu quittes l'horizon du regard, calque ton comportement sur celui de tes camarades. Parfait jeux de miroir, Aglaé, tu avais appris à imiter pour performer. Reprise de la course, reprise de ce rituel d'entretien physique. Note facile, point en plus, garantie supplémentaire de tranquillité, champ libre pour explorer leurs plus sombres secrets. Il y avait dans chaque plan des sacrifices nécessaires : pour garantir l'indulgence de cette administration que tu répugnais, tu jouais le jeu. Suffisamment pour ne pas être inquiétée, pas assez pour être choyée. Alors tu courais, écoutais, travaillais, toujours dans cette sphère opaque, pour garder bien en place tes propres projets, ceux que l'administration répugne, les secrets que tu voulais percer, les liens que voulais renouer, les gens que tu voulais protéger. Course, encore et encore. Pour rattraper ce qui doit l'être, pour ne pas être distancée dans la tempête, course encore et encore, à l'image de ce stade que tu foules depuis plus de six ans déjà, un éternel jeu du chat et de la souris entre ce que tu veux et ce que tu dois, entre eux et toi, entre le bon sens et la folie.
La bulle se brise, soudainement, une main qui se glisse dans la tienne, le cœur qui bondit, les yeux qui quittent l'horizon, les pensées qui s'envolent, le silence qui laisse place aux bruits. Ceux des cris du professeur qui, le dos tourné, observe les coureurs qui se traînent, ceux des respirations sifflantes, ceux des baskets qui s'écrasent contre le sol, ceux de tes pas et des siens qui résonnent jusqu'à s'enfoncer loin, très loin, à l'ombre, espace clos et secret, légèrement humide où il n'y a rien d'autre que le son de deux souffles qui se reprennent. Felix.
Tu t'es laissé entraîner, Aglaé, tellement surprise que ton corps ne s'en est même pas raidit. Tu l'observes, ses doigts qui se détachent des tiens pour reprendre son souffle, toi toujours debout, la poitrine qui se soulève, brusquée par le changement brutal de direction.
« J’espère pour toi, je ne veux pas m’être inscrite chez les cheerleader pour devenir une étoile. »
Reproche, Felix, petit garçon qui, à l’époque déjà, te regardait bien droit, ce même sourcil haussé, comme à chaque fois qu’il s’apprêtait à te reprocher des mauvaises habitudes que tu essayais plus ou moins de chasser.
« Tu nous improvises tout le temps des rancards sous les gradins, Felix. Y compris pour qu’on se dise bonjour. »
Nul reproche dans ta voix à toi, un léger sourire moqueur, ta respiration encore sifflante, mais les yeux qui se détournent doucement, comme pour fuir le regard si perspicace de ce garçon face auquel tu es incapable de mensonge. Incapable oui. Et tu ne peux pas lui faire l'affront de ne pas comprendre le pourquoi de ce kidnapping soudain. Tu le connais bien Felix, tu sais précisément ce que signifie chacune de ses impulsions.
« D’accord, j’avoue, je t’ai délaissé ces derniers temps amour. Pardon. »
Amour, chouchou, autant de surnoms qui franchissent insolemment tes lèvres. Habitude née d'un besoin de provoquer le monde et de rire de lui, de cette fascination étrange qu'avait les gens à s'interroger sur la vraie nature de relation qui ne les concernait pas. Facette d'une même pièce, vous étiez faits du même bois, du même arbre. Petit rayon de soleil, Felix, qui ne s'éloigne pas de toi malgré les vents contraires. Felix qui n'a jamais dévié de ta route malgré le fait que tu empreintes des chemins qui lui sont contraires. Felix fidèle. Felix que tu as mis de côté pour plonger dans des obsessions qui finiront par le blesser. Tu soupires, un léger sourire d'excuse au visage, une main contre sa joue, tactile, une chose que tu ne répugnes pas quand il s'agit de lui.
« Tu t’inquiètes ? Faut pas, je vais bien. Je suis juste un peu trop concentrée sur certaines choses. Tu sais comment je suis, les choses tournent vites à l’obsession. »
Sujet: Re: reine de cœur {{ aglaé✚felix Sam 7 Sep - 18:25
roi de pique ✚ aglaé
une étoile c'est bien, une étoile dans les drapés d'éther et le ciel semble déjà moins vide ça suffit aux marins pour garder le cap aglaé tu sais. mais toi tu as faim du monde affamée des astres aglaé et ça felix ne comprend pas que la surface ne convienne jamais au point que tu persistes à attaquer la glace. ne regarde pas oh allez ferme les yeux sur tout le reste ça n'a aucune importance ce qui n'est ni lui ni toi là à l'abri des gradins. avoue que tu les aimes bien ces rencards et puis c'est important de se dire bonjour.
— j'ai rien dis pour les cheerleaders ça me dérange pas j'aime bien vos uniformes.
arrêtés, les pas, et pourtant tu as l'air de t'élancer toujours plus loin on lit dans ton regard que l'esprit vagabonde ailleurs alors admet-le d'accord, j'avoue p a r d o n c'est déjà mieux. le cœur lancine c'est invisible la faute aux mots doux amour mon chou même si c'est teinté de moquerie felix a besoin tu comprends ? à jongler avec les terminaisons il n'est jamais sûr du temps sur lequel on joue aglaé et felix à l'impératif au passé ou au présent c'est incertain à force d'être évident. les doigts qui courent sur sa joue troublent l'ondée du visage chasse les airs contrariés un instant, ça ça et ta voix aglaé même si tes mélodies ne fonctionnent pas avec lui ça ne fait rien l'emprise est là et il n'a même pas le droit de reporter la faute sur ton alice pour se dédouaner ; que c'est délicieusement injuste d'être à tes pieds. le cou s'enflamme il y a du feu où tu as touché.
— menteuse, les obsessions c'est jamais sain chez toi et puis c'est pas que je m'inquiète mais je m'ennuie à t'attendre t'arrête pas de reporter avec moi t'as qu'à le dire maintenant que je passe au second-plan !
ça se vexe en demi-teinte c'est jaloux à moitié pour de vrai parce que le deal c'était de suivre les mêmes sentiers mais en ce moment ce n'est pas du jeu ce que tu fais aglaé ce n'est pas fair-play de le faire dévier pour marcher dans les broussailles comme si tu le protégeais de quoi que ce soit, dans l'histoire ce n'est pas toi qui est sensée avoir le bouclier et l'épée. le geste pour accompagner la réplique il chasse ta main de la sienne et tourne la tête comme piqué à l'orgueil la moitié d'un pas entre lui et toi il se recule à peine pour compléter pour dévisager comme il faut le regard interrogatoire.
— trop concentrée sur quoi alors ? me dis pas les mecs, impossible que je te crois. ça c'est une distraction pas une obsession. mais je juge pas, je peux comprendre même. dex' est canon.
toute l'attitude dans l'opposition mais tu sais bien qu'il est dans ton camp felix alors il s'incline rien qu'un peu pour bien accrocher tes prunelles on ne s'échappe pas aglaé, ok ?
— ces derniers temps t'as l'cœur trop leste t'agis comme si t'avais peur que tout se retourne contre toi. pourquoi tu te sens plus à la maison ici ?
il pensait que l'académie c'était un peu comme chez vous pourtant..
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Sujet: Re: reine de cœur {{ aglaé✚felix Dim 8 Sep - 0:07
L'as de trèfle qui pique ton cœurbrelan d'amour
Touchée. Tu dois t'avouer vaincue, Aglaé. Felix n'est peut-être l'homme le plus endurant que tu connaisses, mais il est de loin le plus précis. Tu détestes être mise au pied du mur, sentiment d'impuissance, perte de contrôle, souhaits et rêves qui s'échappent entre tes doigts pour prendre une forme toute autre, non voulue, faits déceptions et cauchemars. Comme avec Alec en son temps, comme avec Ace. Là où le contrôle t'échappe, les plaies s'ouvrent et laisse des cicatrices. Et, tu en as assez de marquer les gens, Aglaé, ça te tue petit à petit. Tu ne veux pas détruire, non, une peur qui te retourne l'estomac alors que tu cherches encore son mode d'emploi.
Il a raison, Felix, il grave une vérité cruelle dont tu ne peux que te blâmer. Ça pique ton cœur, ça fait picoter douloureusement ta gorge, comme à chaque fois que le flux d'émotion est trop fort. Machinalement, tu portes la main sur le haut de ta poitrine, enserres ton cou de tes doigts délicats, comme pour contenir ce flux qui peut faire mal, comme une tentative de maintenir à l'intérieur ces choses qui ne doivent pas sortir.
« Ce n’est pas… »
Il écarte ta main de sa joue, recule, douloureuse distance, il fait froid d'un coup. Tu sais qu'il y a une part véridique de jalousie, de vexation. Tu connais Felix, tu sais que derrière ses sourires, ses blagues, se cachent le ton du reproche, de choses plus fortes qu'il n'assume pas totalement. Par appréhension, peut-être par déni aussi. Il te toise, tu détournes les yeux une seconde, une seconde seulement. Aveu d'impuissance. Es-tu en train de le perdre pour une quête qui ne te mènera à rien ? Pour reconstruire ce que tu as brisé de tes propres mains ? Pour protéger ce que tu penses avoir le devoir de sauver ? Des gens comme Nerissa ? Comme Elyas ? Comme Ace ? Ces mêmes personnes qui ne t'ont jamais rien demandé. Ces personnes qui évoluent sur un chemin qui t'es impraticable, seule avec ta frustration, ton sentiment d'impuissance, d'inutilité, une existence qui manque de sens, parce que la vérité, c'est que tu te sens vraiment seule Aglaé. Ton regard trahit ta détresse, le doute, mais il se durcit bien vite, tu plantes violemment tes yeux bleu-vert dans ceux de Felix. Beau Felix. Adorable Felix. Cruel Felix. Sa réflexion sur Dexter te fait froncer les sourcils.
« Putain Felix, commence pas. »
Tu ne supportes pas l'idée de le rendre jaloux, de frustrer son cœur que tu sais si tendre. Mais tu ne supportes pas non plus l'idée de te brimer, te mettre de côté tes envies propres pour calmer un besoin de possessivité. Spécialement, lorsque ce dernier est évoqué en demi-teinte, implicitement, tu n'aimes pas ce mode de communication, Aglaé, alors tu joues aux connes, tu fais semblant de ne pas comprendre, parce que tu ne tolères pas qu'on te dise les choses à moitié.
« Si tu as un problème, quel qu’il soit, vis-à-vis ça, dit le. Parce que je ne vais pas faire l’effort de deviner. »
Tu as croisé tes bras autour de ta poitrine, position fermée, regard furieux qui quitte bien vite ses yeux pour se poser sur le mur. Ça picote encore plus fort dans ta gorge, Aglaé. Tu n'aimes pas ce que tu dis, ce que tu lui montres. Tu ne veux pas le perdre Felix. Mais ça recommence, malgré toi, le cours des choses semble de nouveau te glisser entre les doigts. Sensation insupportable. Et Felix qui touche juste, encore. Cœur leste, peur, retourne contre toi, maison. Ta peau s'empourpre d'elle-même Aglaé, alors que tu déglutis douloureusement, presse plus fort cette main revenue sur ta gorge. Ça brûle, Aglaé.
« C’est pas chez moi ici. » Tu sais que cette vérité va le blesser. Tu te détestes déjà pour ça. « C’est une maison, c’est juste pas la mienne. »
Ça brûle, ça remonte à tes narines. Tendu. Ça picote dans tes yeux, dans tout ton visage. Tu te tends à t’en faire des crampes. Tu ne veux pas le perdre Felix.
« C’est pas l’académie qui compte, c’est les gens qui sont dedans. »
Et tu as l'impression de les perdre. Nerissa et ses secrets, Elyas qui refuse de se laisser dépasser, Ace qui refuse de se laisser approcher. Alec que tu as perdu, que tu as de nouveau en vue, mais que tu ne pourras plus jamais réellement retrouver. Ta famille, tu n'as eu de cesse de la malmener à partir du moment où tu l'as trouvée et aujourd'hui tu la vois, petit à petit, s'éloigner dans des abysses dont tu ne peux que soupçonner la monstruosité. Et tu t'en veux Aglaé, comme-ci tu étais destinée à ne pas parcourir la distance qui te sépare de ceux que tu n'as pas encore blessés.
« Écoutes, je ne veux pas qu’on se dispute. Pas avec toi. Pas nous deux. Je ne veux pas. »
Ce n'est pas ton genre de formuler ce genre de demande, toi dont les sentiments violents te poussent à ne pas savoir dire stop. Mais c'est que ça brûle. Ça brûle tellement. Et tu ne veux pas le perdre, Felix.
« Si ça peut te faire plaisir, j’arrêterais de jouer avec Dex. »
Sujet: Re: reine de cœur {{ aglaé✚felix Dim 8 Sep - 2:26
roi de pique ✚ aglaé
— j'ai a u c u n problème.
ou peut-être un millier de petits chagrins trois fois rien mais réunis ensemble ça commence à peser lourd sur les organes ça enserre. felix lève les yeux au ciel une seconde et se dérobe de ton regard furieux tout le corps se détourne comme un lion en cage ça tourne en rond devant toi brûlent les mots au bord des lèvres jusqu'à ce que tu vises la gorge. réplique prédatrice sans pitié ça cherche à blesser fatalement ça ne frappe qu'une fois. ici ce n'est pas chez toi. tais-toi tais-toi ça felix ne veut pas l'entendre arrivé à la page des vérités le papier coupe les doigts, felix s'arrête net pour t'adresser une œillade moribonde.
— alors c'est vraiment ta lubie hin tu y tiens. c'est dégueulasse de dire ça.
tu fais semblant de chérir les parterres fleuris de l'académie depuis si longtemps et c'est pire aujourd'hui au point que felix le ressent trop tout ça pour mieux racler de tes doigts la terre meuble et inhumer ce qui se cache sous les racines. il voudrait t'en empêcher te supplier, laisse laisse les secrets là où il sont enfouis dans le sol de toute manière c'est si loin sous vos pieds c'est forcément putride. mais non toi tu persistes. pour les gens qui sont dedans.
peu importe, aglaé, pourquoi tu l'intègres pas, ça ? peu importe que les fondations du foyer se dressent sur des plaines idylliques ou bien d'abominables cimetières ailleurs qu'ici c'est les mêmes horreurs.
— va pas me faire croire que dehors c'est cent fois mieux.
craché comme du venin car donner des coups dans les murs de la maison nourricière c'est comme s'en prendre à sa propre chair. farouche le felix c'est si lui de prendre à cœur comme ça, d'être sur la défensive lorsque ça concerne son foyer, parfois. et puis lorsque ça te concerne toi, surtout. ce n'est pas tant tes opinions qui le contrarient à ce point aglaé c'est pourtant translucide sur son visage froissé tu vois bien. ce sont les décisions que tu prends sans demander son avis, cet éloignement lancinant que felix n'explique qu'à moitié. panique à l'idée de constater que ça l'atteint à ce point.
silence, la belle trahison. belle parce que c'est la tienne c'est si simple d'avoir du ressentiment à l'encontre des dévotions. alors sans presser le pardon, felix reste encore un peu dédaigneux. hausse prestement les épaules comme si rien n'y pesait.
— dex' ou un autre franchement je m'en fiche tu fais c'que tu veux c'est pas comme si j'avais le droit de te dire quoi que ce soit. mais juste-
stop noue la réplique à la gorge il inspire une fois avant de déglutir et secouer la tête toute son attention qui se reporte sur toi.
— je sais pas- p't'être que je suis pas aussi fort ou aussi rassurant que ces gars-là, p't'être que tu te dis qu'à moi, il faut rien confier, parce que j'ai l'air de m'en foutre complet de ce qu'on nous cache alors tes états-d'âme me concerneront jamais. mais tu te trompes alors- a r r ê t e s'te plaît arrête de me tenir à l'écart comme t'as pu le faire ces dernières semaines aglaé, ok ?
ça l'énerve, il ne supporte pas. il préfèrerait mille fois plus que tu lui révèles tes machinations quitte à adhérer à contre-cœur.
— ç a, ça me ferait plaisir tu vois.
rien que des braises de colère, bientôt des cendres, c'est noyé par la carence de vous. felix aussi abhorre les disputes surtout les vôtres.
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Sujet: Re: reine de cœur {{ aglaé✚felix Dim 8 Sep - 3:44
L'as de trèfle qui pique ton cœurbrelan d'amour
C'est dégueulasse. Le mot t'ébranle plus que tu ne le voudrais, Aglaé. Tu baisses les yeux comme une enfant soumise à la colère d'un parent, soudainement honteuse, impuissante. Était-ce si problématique de ne pas réussir à aimer l'académie ? Était-ce un crime de ne pas voir cette population, ces bâtiments, cette institution comme une famille, une maison ? Toi, tu n'avais jamais voulu venir ici. Toi, tu n'avais jamais souhaité devenir une alice. Toi, tu aurais aimé être la fille de quelqu'un d'autre, d'un gars bien, d'un homme qui aurait pu rendre heureuse, du début à la fin, sa femme. Tu aurais aimé vivre la vie normale des gens normaux, Aglaé. T'aurais crevé d'envie n'importe laquelle des envies pour ça. Mais tu n'avais pas pu, tu ne pourras pas. C'est un rêve, parmi tant d'autres, que tu avais soigneusement enterré pour ton propre bien.
Peut-être que tu aurais dû essayer davantage. Peut-être que tu aurais dû faire semblant de ne rien voir. Mais c'est plus fort quoi, Aglaé, plus fort, beaucoup plus fort. Tu sens la pourriture sous tes pieds, tu sens et te rends compte du fossé qui ne fait que s'agrandir au fil des années. Un fossé que tu as fait franchir à Ace, pour un besoin égoïste de ne pas te laisser distancer par cette « famille » que tu devais dès maintenant aimer et accepter. Regrets, culpabilités, haine, Felix pouvait-il voir cet ouragan qui se déchaîne, qui te fait tourner la tête. Avait-il les épaules pour l'encaisser ? Pour le subir ? N'allait-il pas finir marqué, lui aussi ? Tu fixes le sol, Aglaé, honteuse, ça brûle, ça brûle à en faire mal. Ça brûle jusqu'aux larmes. Il crache son venin. L'extérieur n'est pas mieux qu'ici, tu sais très bien pourquoi il dit ça.
« Felix… »
Un murmure plaintif et roque au bord des lèvres, des yeux accrochés au sol, ce même sol pourri que tu détestais tant. Est-ce que c'est une nouvelle erreur de ta part ? Une nouvelle faute ? Est-ce que tu devrais aimer ce sol, toi aussi ? Poursuivre la supercherie ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu ne veux pas lui faire de mal, tu ne veux pas être celle qui déchire ses plaies, taillade sa chaire. Tu ne veux plus être comme ça. Tu ne veux plus qu'on te laisse faire ça. Lui rien ne l'attend dehors, quand toi, tu as une mère pour qui tu as choisie l'absence comme preuve de ton amour. Peut-il le comprendre ? Voudra-t-il seulement. Tu sens dans sa voix le ton du reproche, des mots qui se meurent. Lui aussi n'est pas franc. Tu n'as pas l'indécence de renifler, ni même de bouger. Tu ne peux pas, tu l'aimes trop pour lui faire le coup des grandes eaux.
« Je couche pas avec Dex pour me rassurer je couche avec Dex parce que… » Parce que quoi en fait ? Pour le simple plaisir ? Excuse, la même qu’avec Nemesis. « Parce que je ne suis pas foutue d’évacuer les choses, seule, sans me foutre moi et d’autres dans la merde. »
Il n’y avait pas que ça, si seulement ce n’était que ça. Ça brûle, ça brûle si fort. La main sur ta gorge si blanche face à la force que tu y mets. Il y a un reproche dans les mots de Felix qui te retourne l’estomac. Tu lâches :
« Quoi, faut que j’évacue ça avec toi pour que tu sois satisfait ? »
Le reproche meurt si vite sur tes lèvres, Aglaé. Tu t'adosses contre le mur, tes yeux évitent son visage depuis trop longtemps déjà, le besoin de voir son sourire, de retrouver sa voix solaire est insupportable, ça te tue de l'intérieur de le sentir aussi froid, nerveux, c'est ta chaire que tu t'entailles. Tu as besoin de Felix. Tu en as toujours eu besoin. Sans doute que tu n'en serais pas là où tu en étais sans lui. Non. C'était un fait. Lui avais-tu déjà dit, Aglaé ? Lui avais-tu déjà susurré à l'oreille que tu l'aimais ? Évidemment que non. Parce que tu es bien une sombre conne quand tu t'y mets.
« Pardon. C’est juste que… Que je ne veux pas te perdre, toi aussi. »
Tu ne veux pas le noircir, le salir. Lui qui est si beau, si doux, si solaire. Lui qui t’apporte tant. Tu ne veux pas l’abimer, sous aucun prétexte. Ton précieux et si charmant roi.
« Y a juste, trop de trucs qui se passent. J’ai des doutes, je ne peux pas faire semblant parce qu’il y a des gens qui sont impliqués… Que j’ai impliqués. Je ne peux pas faire semblant. Mais je ne peux pas prendre le risque de te faire du mal aussi. Du coup on fait quoi ? »
Tu relèves ton visage, ta tête sur le mur, lourde. Tu le regardes, une expression navrée sur les lèvres. Ça brûle, Aglaé, mais il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler.
« Est-ce que c'est moche si je te dis que je ne ferais pas grand-chose de ma vie si t'en faisais pas partie ? Que je t'aime plus que Dex, Nemesis, tous les autres réunis ? Mais que je me sens tellement paumée et seule, des fois, que je panique à l'idée de t'entraîner avec moi ? Parce que t’es laid quand t’es triste Felix. Et moi je n’aime pas les hommes laids. »
rancœur au premier plan qui trouble tes mots, flou gaussien sur le fusain des esquisses sincères c'est recouvert avec des choses que tu ne penses pas tu dis qu'il n'y a que les courbes drapées dans d'autres draps à la source de sa colère tu ne penses pas vraiment ça de lui pas vrai ? la réplique échappée rattrape-la, rattrape-la vite car felix aime peut-être n'importe comment il n'aimera - ne t'aimera - jamais aussi mal.
— j'ai dis ça ? à un moment j'ai dis ça ?
"pardon." la haine contre les six petites lettres, forment deux syllabes détestables exécrables entendues mille fois c'est dans sa nature profonde de ne pas pouvoir la voir en peinture cette apologie-là. mais avec les accords de ta voix ce n'est pas si terrible. les autres ont dit pardon felix de blesser de battre tout ce que tu es et c'était vide de promesses ça voulait dire "encore, bientôt". aglaé toi tu dis pardon pour des absences. tu t'excuses car il manque il vous manque encore des mots pour dire qu'on tient à l'autre, qu'on ne veut pas se perdre.
la pluie d'aveux aglaé au pied du mur les omoplates contre le béton te tiennent encore debout alors que ça flanche dans les yeux jouer la comédie ce n'est pas pour toi et felix a sûrement l'air de pourfendre les malheureux comme on chassait les sorcières tu crois tu crois vraiment qu'il nouerait tes poignets derrière le bûcher pour que les flammes te dévorent si tu te risquais à souffler tes secrets ? n'importe qui se bat comme tu le fais il serait peut-être cruel mais toi tu ébranles toutes les croyances. ses propres idoles au feu, il suffit que tu lui demandes. du coup on fait quoi ?
du coup c'est compliqué parce que garder le sourire alors que tu lui fais des mystères, ça va sonner faux - et si tu l'entraînes plutôt dans ta danse quitte à rendre maussade à en crever ce sera laid aussi. alors va pour la laideur felix la sale humeur après la noirceur de tes doutes.
— putain ce qui fait mal c'est justement ça aglaé, c'est toi, toi quand tu fais comme si tout allait bien alors que c'est le bordel dans ta tête à prendre des décisions de merde plutôt que d'avouer que t'es perdue, forcément c'est plus simple, et faut que je vienne te demander comme un con pourquoi tu me prends encore plus pour un con que les autres !
la pluie d'étincelles au moment de jeter le flambeau de l'animosité il a fallu t'arracher de ta course pour t'arracher ces mots et que ça l'énerve. puéril felix fait de caprices, c'est comme la course ça l'agace que tu sprintes sans songer à l'attendre et il voudrait faire pareil pour t'apprendre, tourner les talons et te laisser là mais tant que tu auras des airs abattus tant que tu n'auras que des pardons à la bouche felix sera encore et toujours laid presque un demi-tour pour partir ça dure une fraction de seconde ça se ravise aussitôt en songeant au rictus navré, que personne - personne n'a le droit de l'entrevoir dévore les pas qui vous sépare c'est plein de rage lorsque les mains saisissent sous le visage comme pour dire que tête haute ça te va mieux il garde toute la colère qu'il a pu avoir en dedans ça disparaît désormais c'est doucement indolent car sous la fierté en charpie il y a felix qui voulait entendre qui en avait marre d'attendre de pouvoir embrasser les yeux fermés.
c'est si lui de refuser de partager même tes chagrins il les exige. quelques secondes pour s'emparer comme si c'était la seule manière de vérifier que tu disais vrai. avant de lâcher prise les poignets posés au creux de ton cou les doigts tiennent encore les mèches fauves qui s'y échouent ; sarcastique pour que cesses de présager le pire. demain à felix ça ne lui dit rien on verra bien.
— effectivement c'est moche, horrible aglaé qu'est-ce qui t'as pris de sortir ça quoi.
il ne lui semble pas que ce soit repoussant ce que tu dis tu sais on l'a aimé de mille manières mais comme ça jamais d'une aussi jolie façon jamais sans rouge ni poudre ni magie c'est bien avec des hourvari et du roulis, des orages et des typhons même si tu veux ça fait rien. et tu aurais voulu garder ça pour toi
— tu joues encore les martyrs qui souffrent dans leur coin sans penser à m'inclure dans tes délires je tape vraiment une crise la prochaine fois ok?
A room is a still a room, even when there's nothin' there but gloom But a room is not a house and a house is not a home When the two of us are far apart And one of us has a broken heart
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Ce qui fait mal, c'est toi. La vérité coule d'entre ses lèvres, à Felix, et tu te rends compte, idiote que tu es, honteuse que tu es, du monstre d'égoïsme que tu as été avec lui. Tu réalises qu'il te reproche les secrets, la distance, la même que tu pouvais reprocher à Nerissa et Ace. Tu réalises que les erreurs qui te meurtrissent, tu lui en fais indirectement payer les conséquences. À lui, ton Felix. Ce garçon avec qui tu as grandi, que tu as toujours possédé et porter dans ta chaire sans lui autoriser le moindre détachement. Ce garçon qui n'a jamais détourné de ta route, qu'importent les virages, qu'importe le temps. Là où tous avaient dévié, lui était resté. Et tu réalises, Aglaé, que tu venais de négliger et de trahir la seule personne avec laquelle le mensonge n'était pas permis.
Au final, rien n'avait changé, jamais. Toutes ces bonnes résolutions, murmurées dans le froid et le noir, l'oreiller mouillé et souillé par les larmes. Ces larmes de rage envers toi-même, envers une réalité qui t'échappait et que tu refusais de voir s'échapper de nouveau. Toutes ces bonnes résolutions ne t'empêchaient pas de meurtrir à nouveau. Et tu prends conscience de ton égoïsme Aglaé. Toi qui, après avoir fait passer Ace de l'autre côté de la barrière, s'acharne à le retrouver, à ne pas respecter son vœu d'isolement et de silence parce qu'il te dérange, parce que ce n'est pas comme ça que tu aurais voulu que les choses se passent. Toi qui, sous couvert de l'amour, s'acharne à arracher une vérité que Nerissa ne veut absolument pas révéler, un entêtement que la brûle mais que tu as décidée d'éclipser d'un revers de la main, parce que la vérité comptait plus que son bienêtre, égoïste que tu es. Toi qui, continuais d'imposer à Elyas une équité entre vous sans comprendre qu'il avait besoin de cette supériorité pour bien fonctionner. Toi qui, enfin, avais manipulé le cœur d'Alec pour combler un besoin, sans te poser la question de son propre intérêt. Et aujourd'hui, c'était le tour de Felix, cette famille que tu blessais encore et encore à coup de mièvres et bonnes intentions. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que l'académie ne soit pas ta maison, quand tu n'étais même pas capable de prendre soin des tiens. Une maison reste une maison même si personne n'y habite, mais elle devient un foyer à partir du moment où on a quelqu'un à aimer et respecter dedans. Mais tu n'avais respecté personne, Aglaé, et aujourd'hui il n'y a plus rien que toi dans cette maison vide, toi et tes contradictions, toi et ton égoïsme, seule face à toi-même.
Et pourtant, tu l'aimes, Felix. Tu te rends compte que si l'académie n'est pas une maison, Felix est un foyer qui t'avait toujours accueillie, qu'importe l'état dans lequel tu étais rentrée. Il avait toujours tout pardonné, tout accepté. Et tu as brûlé le foyer. C'est peut-être par tentative de sauver les meubles, peut-être par besoin d'enfin jouer cartes sur table que les mots glissent sur tes lèvres, Aglaé. Parce que Felix est ton foyer, qu'il méritait de le savoir. Une dernière fois. Ces mots que la fierté avait longtemps condamnés, un statuquo clair entre vous, mais jamais prononcé. Il était peut-être temps, pour la première et dernière fois, de faire de votre maison un foyer.
Et il tourne des talons, Felix, tu baisses la tête, impuissante. Il tourne des talons. Il n’y a plus de foyer, ni de maison.
Les pas qui résonnent en ta direction te font relever les yeux, il y a de la rage, de la colère sur son visage. Contre toi ? Contre le monde ? Tu n'as pas le temps de te poser la question. Il relève ton visage d'un geste ferme, Felix, et tu te demandes depuis quand le petit garçon était devenu un homme. Depuis quand ses yeux étaient capables de tels éclairs. Felix l'imbécile, Felix le petit, Felix si grand maintenant. Depuis quand ? Mais à ça non plus, tu n'as pas le temps de te poser la question. Ce qu'il grave sur tes lèvres te surprend, un brusque arrêt du cœur, un corps qui se fige. Perdue. Irréaliste. Jamais il n'avait… Depuis quand étais-tu devenu aussi grand, Felix ?
On t'avait embrassé de bien des manières Aglaé, avec la passion qui dépossède le corps de son âme, avec la timidité d'un enfant face à un géant, avec un amour factice, crée de toute de pièce, susurrée à l'oreille, avec artifice, rouge, paillette, parce que tout n'était qu'artifice quand on possédait ton genre d'alice, mais jamais comme ça. Et tu ne devrais pas, c'était sûrement la pire des idées, le pire des plans, parce que ça ne pouvait que mal finir, non ? Tu ne devrais pas et pourtant ça brûle sur tes lèvres, le feu de ta gorge est descendu autre part, tes doigts qui agrippaient l'air, jusque-là, ont trouvés un refuge timide dans les plis de son uniforme de sport. Comme pour le retenir, comme pour se convaincre que la maison n'était pas encore vide, qu'il y avait encore quelqu'un à aimer et respecter ici. Et tu t'accroches, Aglaé, les lèvres encore brûlantes. Et tu ne devrais pas, mais tu sens déjà ce petit tambourinement. On ne t'avait jamais embrassé et aimé sans artifice avant. Depuis quand avait-il cessé d'être un enfant ?
« C’est toi qui m’a traité de menteuse et maintenant tu fais la tronche parce que je te dis la vérité ? T’es pire qu’une meuf quand tu t’y mets, tu le sais ça ? »
On pourrait croire à une nouvelle engueulade, pourtant tes doigts dont pas quitter le plis de ses vêtements, ses mains n’ont pas quittées ton cou, tes yeux n’ont pas quittés les siens. Les lèvres encore brûlante Aglaé, mais pour une fois le feu n’est pas douloureux à porter.
« T’as raison, c’était dégueulasse de ma part. »
C’est naturellement que ton front a trouvé le creux de son épaule. Depuis quand elles étaient devenues aussi larges, ses épaules ? Quand est-ce que tu avais cessé de le regarder grandir, Aglaé ? Quand est-ce que tu avais commencé à ne plus être la petite Aglaé avec Felix ?
« J’avais oubliée, quelle était la différence entre une maison et un foyer. »
Cachée à l’ombre de son corps, tu peux respirer Aglaé. Ça ne brûle plus du tout désormais.
« Merci de m’avoir rappelé, que j’avais encore un foyer où rentrer. »
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Pretty little darling, have a heart, don't let one mistake keep us apart I'm not meant to live alone, turn this house into a home When I climb the stairs and turn the key Oh, please be there Still in love with me
Sujet: Re: reine de cœur {{ aglaé✚felix Mer 11 Sep - 8:41
roi de pique ✚ aglaé
(sincère) menteuse comme à l'époque scandé menton relevé les airs trop fiers à tous les âges c'est la même ritournelle oh la menteuse la suite de la comptine au bout des lèvres elle est a mou - _ _ _ _ _
— quoi que tu dises tu m'énerves toujours un peu.
est-ce qu'il a pour autant refusé d'entendre la moindre prière aglaé ? contredis-le encore si c'est ce que tu veux ça ne l'a jamais dérangé ; de toute manière felix a l'habitude qu'on l'aime de travers. vertiges dans les yeux font papillonner le regard il ne pensait pas qu'à lui on penserait à s'accrocher car il n'y a rien qui t'oblige, pas une fragrance pour te souffler de suivre ou bien de fuir, avec toi c'est toujours l'imprévisible ; aussi effrayant qu'enivrant. peut-être pour ça que felix te bouscule autant c'est pour vérifier si tu tiens bon. et lorsqu'il sent le souffle au creux du cou il y a une seconde de battement le temps pour l'âme désorientée de bien comprendre qu'il y a probablement d'autres affections que celles qui font forcément mal, referme alors les bras, l'étreinte-muraille autour des épaules depuis quand sont-elles si frêles ? aglaé la fille qu'aucune brimade ne pouvait faire flancher.
— c'est ce que je m'échine à répéter ici c'est chez toi.
se créer des forteresses au cœur des ruines c'est bien un truc d'enfant à la dérive mais il doit bien y avoir quelque chose à faire avec les débris ? il y a du avoir un jour où tout cela tenait debout alors plutôt que de chasser les éclats à coup de pieds on devrait essayer de s'y attarder. n'abandonne pas la maison aglaé il y a dans celle-ci des vestiges de foyer c'est sûr, tout ça ne demande qu'à se reconstruire.
les doigts qui enserrent quelques mèches faites de vent et de feu sa tête sur la tienne un milliard de délibérations au milieu des songes mais pour une fois ça n'affole pas de manquer de réponses étrange pour felix qui cherche sans cesse l'exact, exècre l'indomptable ; sur le terrain ou dans les couloirs toujours tu t'échappes mais désormais il sait une chose c'est qu'il ne faut plus douter de tes retours.
s'enfuir du stade et des gradins courir un peu plus loin ça pourrait être amusant aussi, faire la course contre les autres plutôt qu'entre toi et lui pour changer. mais comme le foyer il y a une maison à laquelle il faut rentrer tôt ou tard felix, c'est selon toi ; l'académie vous ne choisissez pas. des coups de sifflet là-bas felix relève la tête la turbulente insolence, néanmoins lorsqu'on appelle avec fermeté il revient toujours. là tout de suite il hésite presque.
— je crois que ça encourage ceux qui traînent, on ferait p't'être mieux d'y retourner. vu que devenir une étoile ça te tente vraiment pas.
teinté de moquerie attendrie tandis qu'il défait l'étau, libère les épaules en s'éloignant la moitié d'un pas (un entier ce serait trop vite). là où tu t'es agrippée le tissus de la veste garde des vestiges froissés ; felix pour pardonner ta belle lancée interrompue pour l'entrevue accorde une risette résolue.
— promis j'te laisserai passer la ligne d'arrivée avant moi histoire que ce soit toi qui gagne pour changer.
l'habitude de se faire toujours un peu la guerre aujourd'hui il peut faire une exception et abdiquer face à aglaé la reine de cœur.