des toiles néonisées d'étoiles qui se moquent
qu'on les qualifie de corps célestes remarquables -
aux trajectoires déviées, Blossom la nuit tombée
ces heures nous appartiennent, moquons-nous
de ce qu'ils peuvent bien tous penser

chassés de leur système solaire
comme Pluton avant nous, vois
à quel point l'on brille quand même.

toi et moi ornés d'insignes d'astres filants je propose que l'on forme notre propre galaxie indépendante régie par nos lois astrophysiques. cette science à notre image, elle affirmera que le couvre-feu n'existe pas - de toute manière, qui pour dénoncer ma présence dans ta chambre et mon absence de la mienne ? à la suite de cette règle établie la seconde assure qu'on n'a pas le droit de fermer l'œil - toujours un milliard de choses à se dire les répliques entrecoupées d'éclats de rires, nos espaces sont à l'épreuve du temps. ici même la distance est relative et dans ces équilibres rassurants l'on peut se prélasser comme on veut - s'affaler l'un sur l'autre c'est tellement une habitude que c'en est naturel -
ainsi l'on est sempiternel.

symétriques - d'un bout à l'autre de l'étroit sofa, chacun le dos contre un accoudoir et nos jambes s'entremêlent il y a tout juste la place pour nous - ça fait sourire de t'admirer. un peu de ta faute car toi tu as l'âge d'acheter de quoi boire en toute légalité et il suffit de compter les bouteilles sur la table basse pour deviner le nombre d'étoiles que ça met dans la tête
c'est agréable comment ça tourne
à la manière des planètes
on se sent à sa place.
toi aussi Blossom ?j'ai cru voir des nuages voiler le ciel de tes yeux mais c'est qu'on est un peu loin alors je me redresse, abandonne mon verre sur la surface plane la plus proche pour venir plutôt m'installer de ton coté. et les gestes sont maladroits car le regard est vague d'éthanol mais je parviens tout de même à détacher l'insigne qui orne ma chemise et m'applique à l'accrocher à la tienne - l'étoile filante orne désormais ton torse coté du cœur -
résonnent des rires clairs.et doucement l'on s'allonge, lové contre le plexus solaire de Blossom où ça respire toujours paisible. retombe le silence, j'écoute rien que les souffles. observe tandis que des messages venus d'ailleurs te distraient tout à coup, je me demande qui ça peut-être à cette heure.
à tant de proximité je ne peux pas m'empêcher de lire ce qu'il y a de marqué sur l'écran du téléphone que tu tiens, Blossom - les yeux dévorants tous les détails malgré eux, reconnaissent aussitôt le nom qui s'y affiche
rétro-éclairé, il éclipse un peu les sourires. chasse les points d'interrogation - ils n'ont pas lieu d'exister. et l'on se tait un instant, les secondes comme en apesanteur
c'est le cœur qui coupe court au néant. ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vu
du coté de nos amas stellaires -
mais ça je garde pour moi
alors qu'on se dit pourtant tout
ces mots-là échouent au creux de ton cou
où l'on vient fermer les yeux - prier
que tout ça ne vire pas instable à plus de deux.

Comme chaque fois.
Comme une routine.
Une inadvertance qui finissait par le même résultat.
Si les jours semblaient chuchoter leur histoire.
Que les heures avaient leur chanson bien à elle.
Il y avait toujours ce moment.
Cet instant.
Où le trou noir de votre univers s’ouvrait.
Et vous attirait dans son centre.
Au même endroit.
Au même moment.
Vos galaxie entrait en collision dans une berceuse de respiration.
De rire.
De larme parfois.
De cri à l’occasion.
On se mélangeait de nos façon.
On changeait nos être.
Pour ne faire qu’un.
Orbitant autour du même soleil.
On s’aveugle ensemble alors que l’on se fait face.
Yeux qui se croise.
Regard qui se tord.
On se met bien dans notre espace commun.
Dans nos droit, nos privilège.
On n’écoute que nous par nos droit.
Par les siens.
Par ceux que tu finira par avoir aussi.
Lorsque l’étoile filante viendra se posé sur toi.
Mais en cette nuit calme où les étoiles dormaient.
Il y avait la sienne qui avait fait son chemin jusqu’à ton haut.
Et maintenant elle brillait de mille feu sur ton être aux joues rougit par la boisson.
Alcool de rire.
Alcool de plaisir.
On avait le rire bien trop facile, mais l’étoile met une pause à vos absurdité.
Alors que tu la regardais.

Qu’elle était belle.
Tu murmure ses quelques mots.
Alors que tu viens passé un doigt dessus alors que l’autre univers vient se mélanger à la tienne.
Le contact renaissant.
Chaleur sur chaleur.
On se love entre nous alors que l’on rigole légèrement.
On avait jamais bien tenu la boisson.
Et ce soir n’allait pas être différent.

Mais voilà qu’un bruit se fit entendre dans notre galaxie.
Bruit distinctif.
용
Un mot coréen voulant dire dragon.
Cette constellation décrivant très bien l’être.
Auquel le mot avait été associé.
Tu hausse les sourcils en t’étirant pour prendre ton portable.
Et tu te reprend quelques fois pour bien lire ce qu’il avait écrit.
Avant que ton regard ne croise celui de Caprice.

— si ca te dérange pas. à voir quelle tête il aura en te voyant. ca pourrais être drôle.

Tu chuchote tes paroles à l’oreille prêt de ta bouche.
Alors que tu répond aux texto.
Mais alors que la chose logique autant été de se lever pour appréhender l’être arrivant.
Voilà que tu entoura le plus petit de tes jambes et tu le pris sur toi.

— vous êtes mon prisonnier mon sir.

Et tu éclata de rire.
Tout simplement.

dernière comète, les rires aérolithes j'en profite, capture toutes les étincelles des éclats de toi tandis que tu m'emprisonnes des jambes et puis des bras. tout ceci est en train de chanceler Blossom mais tu rassembles avant que l'on s'éparpille tristement et fais revenir les sourires - parce qu'à me ramener contre toi on oscille. trop près des frontières du canapé et ce qu'on a bu rend les équilibres approximatifs, on s'esclaffe manque de basculer, je nous retiens, pose une main au bord du ravin pour éviter la chute - toujours on se tient à l'autre. et les risettes viennent s'échouer contre ton cou, elles y disparaissent au fil des souffles car je ne sais pas. si tout ce qui va suivre sera très amusant alors, en attendant on ferme les yeux sans trop savoir si l'on y trouvera encore des lueurs lorsqu'on les rouvrira.

à se chamailler on se demande si l'on a encore le droit, de s'accrocher aux autres de nuit comme on fait là tout de suite avec toi - tu sais Blossom il y a certains astres à qui j'ai dû lancer des œillades lointaines et glaciales au possible récemment mais il fallait bien. car on était de jour et sous les projeteurs c'est ça qu'il faut faire. toi aussi, Blossom, bientôt il faudra sortir sous la lumière habillé d'un masque autoritaire et c'est dur à porter, ces apparences-là. forcément, que les autres trouveront que ça ne nous va pas mais ce soir j'aimerais tellement
tellement que les étoiles en colère sachent
que sous la surface ça brûle autant qu'avant -
qu'on les aime peut-être même plus encore
pour ça qu'on les invite ce soir.

et même si on l'attendait,
celle-ci surgit tout de même par surprise.

sursaut, les voltes-faces font tourner la tête tout à coup et par dessus l'épaule rien qu'un coup d'œil suffit pour reconnaître - rayons de géantes rouges, luisent à même les prunelles
d'Asmodée.
elles font monter la même couleur aux joues et bredouiller.on aurait voulu te revoir plus vite encore mais probablement pas comme ça. et tes œillades balaient le cœur de rafales terribles, éteignent les soleils qui ornaient le coin des lèvres - on ne sourit plus. tous ces détails bien trop acérés, c'est difficile de regarder, mais il faut bien
il faut bien être attentif et remarquer
que les éclats de l'insigne qui orne le poitrail de Blossom te font tiquer, Asmodée, ce n'est pas ce que tu crois. ne pars pas,
pas toi aussi.
et les voilà
les déséquilibres
ils rendent se tenir droit compliqué quand j'essaye de me redresser, les gestes un peu paniqués du bout des doigts je me dépêche de décrocher l'étoile filante épinglée à la chemise de Blossom sous moi. trébuchant jusque dans la voix
une fois la broche qui te déplaît cachée au creux de la paume je me décale et reviens assis, en tailleurs contre le dossier du canapé.
les regards, toujours aussi bas,
déjà ils s'excusent.comme beaucoup de choses ces derniers temps, Asmodée, c'est pour de faux. et les doigts se referment plus fort sur l'astre traître, quitte à piquer la peau, je me tais. observe Blossom en biais.
je ne sais pas, ce qu'on est sensé dire.
si c'est le moment de souffler les secrets -
sur les braises furieuses d'Asmodée
c'était risquer les départs de feu
(encore une fois).

On avait prit ce moment.
On avait prit cet instant.
Pour n’être rien que des gamins.
Rien que des gosses qui ne faisait que vivre.
Et qui essayait de survivre sur cette planète.
On avait fermé les yeux.
On avait arrêté la chute de l’astre sur le sol par manque d’équilibre et trop de rire.
Et on s’était ainsi installé en attendant la prochaine tempête cosmique.
Celle qui approchait.
On le savait.
Que lorsqu’elle ferait son apparition.
On serait envoyé dans toute les directions.
Parce que tu le sais.
Tu sais ce que Caprice avait dû faire.
Tu savais ce que cela impliquait.
Si tu ne l’avais tout simplement pas dis au fil de vos conversation.
Tu avais écouté les mumurres dans les couloirs lors des dernières semaines.
Et tu te sentais prêt.
Tu te sentais solide.
Alors que son visage rougit promettait peut-être moins de stabilité.
Ou pas du tout, tout compte fait.
Mais on se donnait cette illusion.
Et celle-ci couvrit ton regard alors que finalement.
Le bruit de la porte de fit entendre.

Comète de feu.
Astre de flamme.
On observe la scène.
On décrit et enregistre les moindres gestes.
Les moindres paroles que l’on se jete.
Et tu ne perd pas plus de temps par la suite.

Ta main allant se posé sur celle de Caprice.
Tu lui fis déplier des doigts pour venir prendre l’étoile fillante avant de la lancer à travers la pièce.
Bruit métalique.
Cliquetis sur le sol.
Ca rebondit quelques part et on la retrouverait le lendemain.
Alors que l’on se lève du fauteuil.
Et que l’on remarque bien vite que l’on avait bien bu finalement alors que l’on tangue un peu.

Et c’est avec toute la conviction d’un gamin de 4 ans que l’on pointa du doigt le plus grande avant d’ouvrir la bouche..

— arrête de faire comme si tu avais eu une turbo gastro et arrête de foutre la merde sur Caprice. Il a ses raisons et toi, tu va posé ton cul ici aussi non je vais moi-même venir te chopper par le boxer pour te trainer de force.

Parole bafoué.
Mots lancé.
Alors que tu t'avançais vers lui pour mettre plus de pression.
Avant de manquer de tomber.
Tout simplement.

avant que l'aiguille ne perce la peau pour de bon Blossom tu arraches l'insigne des mains et j'ai oscillé, hésité à te dire laisse, à te dire rend-le moi pour de bon et tant pis si ça fait saigner.

l'étoile filante à l'autre bout de la chambre, hors de portée, j'aimerais que ce soit aussi simple - qu'on puisse saisir les soucis au creux des doigts pour jeter au loin. au creux des yeux d'Asmodée on vient comme vérifier, si ça a permis d'apaiser les départs de feu, d'empêcher les incendies. et l'éthanol dans le sang, je ne suis pas sûr qu'on soit en état d'éteindre quoi que ce soit si ça s'enflamme.il s'est quand même levé -
et c'est toujours Blossom debout, toujours Blossom entre le monde et moi qui relie, tente de garder intact ce que je manque de briser maladroit - il en perd l'équilibre, presque - et Asmodée tu rattrapes au vol. malgré les ressentiments tu le tiens.

il y a quelques temps on aurait rit de la scène - je la trouve terrible aujourd'hui - je ne suis plus d'humeur à m'amuser. l'alcool dans les entrailles, tordues d'inquiétudes, on craint les hauts-le-cœur. j'ai presque la nausée lorsqu'on est de nouveau ensemble sur le canapé, sans se toiser, à la façon des étrangers. honteux, le regard bas - de toute manière
dans les yeux tu ne veux pas, Asmodée
je me demande si tu préfèrerais
qu'on ne se dévisage plus jamais -
moi non plus, je ne sais pas.ce que j'ai cru comprendre, après les regards aiguisés de ce fameux jour au réfectoire. tes œillades ont tranché si net - je me suis dis, c'est coupé. lacéré, en lambeaux, je craignais d'abîmer plus.

et c'est si chancelant dans ta voix lorsque tu demandes à Blossom si lui aussi, il passera du coté de NOVA. tu lui donnes des airs de frontière entre nous et toi, définitive infranchissable. assis à ses cotés tant pis si tu refuses de me regarder Asmodée, à ce moment-là j'ai levé les yeux vers toi pour de bon.le mauvais sang qu'on s'est fait tous les jours d'avant auquel se mêle ce qu'on a bu ce soir, rend les mots inflammables mais c'est sans réfléchir, ça franchit les lèvres trop vite.et c'est un peu brusque dans la voix, car on a du se taire devant les autres et depuis ça stagne, croupit dans les pensées à se languir d'exprimer. pathétique exécrable, la pire représentation imaginable, j'espérais des entractes -tout le contraire de la froideur de jour, c'est peut-être les quelques verres qui exacerbent - froissent le visage - et l'on a beau être un cocktail triste et blessé, quand je ramène mes jambes contre moi pour y croiser les bras et regarder ailleurs et non toi
j'ai sûrement l'air d'un môme capricieux en train de bouder.