Depuis peu, il y a quelque chose de nouveau dans le décor. Une nouvelle odeur dans l’air.
Autre que les guirlandes.
Autres que les senteurs du four.
Un truc qu’on comprend pas.
C’est peut être simplement l’euphorie. La redécouverte de tout, sous un angle différent. Parce que tout va bien mieux. C’est peut être les doutes, qu’on a enfermé à double tour. Et qui ont fait battre le coeur sur un rythme différent. Ce mal épais, dont on se remet doucement.

Elle sait pas.
Elle connaît pas ce truc là.
Ca rend maladroit.
Ca gêne dans les déplacements.
Ca fait agir n’importe comment.

Alors pour une fois, on s’accorde du temps. Du temps pour être jeune. Pour penser comme les grands. On s'épanouit dans des plans qui ne concerne pas le futur,  pas vraiment. Pas pour tenir l’ensemble. Juste par envie d'être ensemble. Pas demain. Maintenant. Parce que ca devient important. Parce que ca l’a toujours été. Mais que sans vous avoir dit ce qui agite son coeur. Elle se sent bien plus vrai. Elle a fait ses choix Cosmos. Elle vous les livreras quand il sera temps. Peut être jamais. Peut être qu’on l’aura jamais ce temps là. Tout se rapproche. A grand pas. Elle l’a vérifié. C’est ça le plus important. Le plus importants c’est qu’elle vous aime. Comme personne. Qu’elle vous aime grand comme ça. Comme l’univers, l’au delà. Alors on ne doit pas perdre le moindre moments pour ces instants, ou tous on compose, dans une même voix.

On a composé pour toi, des idéaux immense qu’on a foutu a notre porté. Un bordel réalisable, qu’on veut accomplir avant de s’en aller. Elle compose une liste a faire. Et beaucoup de ces envies là, elle les veut avec toi. Avec vous. Elle veut t’exposer l’avenir à court terme, qui prépare celui qui s’étale, sur des années. La dernière mise en scène. Un putain de spectacle, de vos dernières années. Ici. Les meilleures. Elle veut que ça brille dans tes yeux, parce que ces étoiles la comptes plus que toutes les autres dans le noir de ce grenier immenses. C’est un besoin. Se sentir forte. A tes cotés. C’est toujours comme ça que ça a marché. Se prendre la main, et t’emmener vers ailleurs.

Toi plus que les autres.
Ca marche pas comme avec Jasmin. Pas comme avec Ana. Pas comme avec Rory, ou même Chandra.

Ca marche pas pareil.
Ca marche d’un même pas.
Un qu’on trace pour toi.


Ca va être du tonnerre Ivy.
Encore une fois.
Ca peut pas être autrement.
Ensemble on va être la touche final qu’il auront pas vu venir, le détail qui fera de cette putain de pièce monté, la perfection incarné.


« ON A DU TAFF LA BEAUTÉ. J'AI RAMENÉ LES POCHOIRS TEUB POUR LE SUCRE GLACE. HOP LA ON S’Y MET »

Elle a choisi avec soin les recettes Cosmos. Les motifs aussi. Dans son tablier déjà dégueulasse, elle s’approche de toi, remonte tes manches. Te laisse pas le temps de négocier alors qu’elle profite de la proximité pour rabattre les mèches de ton visages derrière tes oreilles.

« Le gâteau de cette année meuf, il va déchirer des mères en deux. »

T’es prete Ivy ? Prete a la suivre encore ? Parce que sans toi. Elle peut pas se lancer.

On fait les choses par habitude. Tellement qu’on s’en rend même plus compte. Elle t’a fait entrer dans son quotidien. Elle te laissera pas en sortir. Tu fais parti des trésor à chérir, maintenant. T’es plus un visage dans la foule. Tu fais plus parti de ceux à qui on donne des numéros, des appellations conjugué au mépris, tu fais plus parti de ceux dont on se moque, par ignorance. Parce que les autres, on s’en fou. Parce que les autres, c’est seulement du décor. Mais toi, t’es plus les autres. T’es plus la menteuse. T’es Ivy. Juste Ivy.

Ivy avec qui on en fait un peu trop. Un peu par peur que tu perdes ton éclat. Elle te garde toujours au plus proche. Pour être sur. Que le mensonge ne reprend pas. Qu’il ne s’infiltre pas, entre elle et toi. Tu fais ce que tu veux avec les autres Ivy, t’peux avoir la vie que tu veux lorsque tu parles au reste du monde. Mais ça a pas sa place ici. Elle s’en fiche bien elle, de tes talons, de ton short et de tes collants. De la couche en trop sur ton visage. Ca a jamais définie ta beauté.

Cosmos elle t’a toujours vu belle, que lorsque tu affiches la vérité.
Celle qui te colle au corps. Celle qui se planque terrifié. Celle qu’a envie de hurler. Celle qui attend, derrière les autres, et qui ajoute le factice pour leurs ressembler.
T’es belle quand tu souris, sans faire semblant.

« Ah bah, j’avais promis à Rory les pochoirs Teub. J’ai sorti les pochoirs Teub. Cosmos Elkins tient toujours ses promesses ma chère Ivy. »

Cosmos Elkins en fait des tas. Et toutes elle les tiendra.
Croix d’bois, croix d’fer. Si y’a besoin elle crache par terre.

Rouspète pas Ivy. Un bisous sur ton front, un sourire un peu moqueur, ca a cet avantage là au moins, de dépasser les un mètre soixante dix. On te tourne le dos aussi vite qu’on a déposé le contacte. On balaye du bras tout ce qui gêne sur le plan de travail.

« POUAHAHAHA. Oh god. Il va plus se sentir pisser si on fait ça. En plus on va direct pensé que c’est nous si on met son nom… Ok on fait ça. »

On est plus à ça près. On niera en bloc, si on se fait accuser.
Comme toujours.

« BON ! »

On se penche sur la table, coudes sur la surface froide.

« Rory m’a filé ses recettes de pain d’épice. J’ai fait deux trois modif. Mais j’pense que ca peut être une bonne base. Si tu préfère, j’ai aussi prit une recette de sablé. Et d’autres truc.COMME TU L’SENS. C’est toi qui choisi. »

Elle devrait le remercier, quand elle pourra, pour le coup de main. Elle lui apportera des sablés zizi. Ca devrait faire l’affaire.

Pour ce qui est des modifs. Trois fois rien. On a juste viré le sucre. Doublé le sel.

Elle fais glisser les recettes jusqu'à toi pour que tu puisses donner ton avis. Tu sais, pour elle il compte Ivy.

« Le gâteau de cette année meuf, il va déchirer des mères en deux. »

T’es prete Ivy ? Prete a la suivre encore ? Parce que sans toi. Elle peut pas se lancer.

Ivy tu sais,  il y a une différence entre elle et toi. Tu sais, si elle embrasse ton frond de la sorte. Si elle a besoin de ce contact pour se sentir proche. C’est parce que contrairement à toi, tes cils maquillés, tes shorts déchirés sur tes jambes trop fine, elle ne veut pas grandir. C’est la différence Ivy, vous regardez pas dans le même sens, pour vous. Tu te dis que tout à l’air plus beau avec des années en plus. Elle, elle se dit que ce serait bien, si on ne pouvait quitter le nôtre, d'âge. Si on pouvait rester comme ça, un peu naif, un peu innocent, heureux, ensemble. Si elle pouvait encore croire que tout sera parfait une fois dehors, pareil aux dessins malhabile, qu’on a commencé à la graie.

Mais on a pas le temps Ivy. Le temps pour rien. Et c’est ce qu’il faut non ? Pour le groupe. Elle a trouvé la solution Ivy. Elle la vu. Elle pourrait même te dire son nom. Alors il y a plus aucun doute à avoir. Plus aucun. Tu vois Ivy…

Tu vois, Ivy.
Tu vois….
Seulement on a eut peur. Peur comme jamais on avait eu peur. On a eut peur. Alors qu’on a peur de rien. On a trembler de n’avoir plus d’Alice. De partir sans vous. Ce jour la Ivy. Rien n’a plus eut aucun sens.

C’est une gamine Ivy, quand tu joues les grandes. Une gamine peut être plus perdu que toi. Qui peut pas vivre sans le confort d’une famille. Le besoin de se tenir la main.

C’est compliqué de grandir Ivy. Ca implique tellement de choix Ivy. Ca a été dur tu sais. Plus qu’elle ne le montre. De faire ce choix là.

On va partir Ivy. On va partir pour de vrai.
Reste avec moi.

Elle aurait du Ivy, te parler de tout ça. Mais elle sait pas vider son coeur lorsqu’il est en proie au doute. Elle sait pas Cosmos, dire qu’elle va mal. Elle sait pas parler d’elle. Parce que ce “elle” là, commence à prendre trop de place. Il mange le “nous”, doucement. Goût sur la langue amer, égoïste.

Avec Rory, ils ont compris. Allumé les lumières rouges pour sonner l'état d’urgence. Le besoin de partir, au plus vite, de ne pas attendre. Le besoin d'être dehors, de foutre tout en l’air, de ne pas se laisser plus enfermer, un peu plus chaque jours.


« Sinon ça fond dans la casserole, c’mega relou. »

C’est peut être parce qu’il y a plein de chose qu’on a pas dit, ces derniers temps, qu’on a besoin de se livrer un peu maintenant.

« Tu sais, j’ai pas mal parlé avec Rory. J’pense qu’on a compris des choses, tous les deux. Ce qui était le mieux, pour les Mauvaises Graines. J’pense que ca m’a fait du bien, que ca m’a remit dans le bon chemin. J'étais un peu perdu, dernièrement. »

On est un peu gênée. De s'avouer un peu faible. De dire qu’on est pas imbattable. De parler de cette peur qu’elle a pu ressentir à ce moment là.

Alors on enchaine, pour masquer un peu le tout.

« Tu peux m’attraper le saladier la bas s’teup? On va en avoir besoin ! »

Elle aime pas ça Cosmos. Reconnaître tous ces sentiments enfouies. Elle a mit tant de temps à les enterrer. Jamais il n’y poussera de jolie fleur.

Qu’est ce qui te plait là dedans Ivy ?Qu’est ce qui t’attire dans ce putain de merdier? Qu’est ce que ça à de mieux pour que tu cherches autant à accélérer le temps ? Dis lui Ivy. Explique lui. Qu’est ce qu’ils ont qu’on a pas ? Hormis les problèmes et le droit d’acheter de l’alcool légalement. Elle veut comprendre Cosmos, pourquoi ça t’obstines. Parce que tu sais Ivy, de tous les aperçus qu’elle a pu en avoir, ca lui a pas donné envie à elle. Si grandir c’est ne plus rire de tout, si grandir c’est embrasser un peu plus ces codes, si grandir ça veut dire avoir mal. Alors non Ivy, elle ne veut pas.
Ni pour elle, ni pour toi.
Pour aucun d’entre vous.
Si on avait eut le choix Ivy, on aurait enfermé le sérieux dans le placard, pour une partie de cache-cache qu’aurait jamais prit fin. C’est ce qu’on a voulu faire. Seulement, c'était lui qui l’avait trouvé. Et elle, elle pouvait pas se planquer.
T’as l’air en colère Ivy avec tes yeux coloré de frustration. Elle est surprise que t’es pas rajouté “ de merde” à la fin d’ta phrase. T’avais l’air bien parti.

La secoue pas trop Ivy. On a beau avoir mit les choses au clair, avoir calmé le jeu. On est toujours au bord de l’explosion.
T’as plus envie de faire l’enfant Ivy. Elle serre le poing.
Elle tu sais, elle a pas voulu se découvrir des reflets trop adultes. Elle a pas besoin de maquillage pour se donner ses airs la. C’est pas les traits qu’ont changé. C’est l’attitude. Malgré tous les faux semblants. Malgré tous les efforts, pour masquer le tout.

Tu lui fou les boules Ivy. A mettre ça en lumière, comme si c'était mieux.
Tu veux plus faire l’enfant. Ca veut rien dire.

« Qu’est ce que tu veux dire par là Ivy ? Qu’est ce que ça veut dire plus faire l’enfant ? ...C’est si bien que ça d'être adulte ? Tu veux voir ce qu’il y a en dessous ? Voir a quel point c’est dégueulasses. Parce que je te spoil, mais c’est d’la grosse merde. C’est ça que j’ai compris Ivy. J’ai compris qu’on a pas le temps. J’ai compris qu’on aura juste mal. J’ai compris qu’on était déjà plus les mêmes. Et que ca va pas s’arranger. Et ça me bute Ivy. Ca m’bute que tu puisses désirer quelque chose qui va juste te cramer toi aussi. »

Elle te laisse pas en placer une. Parce que c’est son coeur qu’elle crache par terre. A tes pieds. Ses peurs qu’elle te fou sur un putain plateau. Bousculée dans sa tête.

Elle veut pas Cosmos. Voir les racines prendre feu. Voir cet incident d’forêt, qu’on pourra jamais stopper en restant ici. Tu sais Ivy, si elle t’a jamais parlé de ça, c’est parce que sur chemin là, elle a jamais voulu que tu la suives. Parce qu’elle tient à toi plus qu’elle te le dira jamais. C’est pour ça qu’elle marche seule Ivy. C’est peut être pas la solution que t’attend. Mais c’est la seule qu’elle a trouvé.

« Faut qu’on se barre d’ici Ivy. On peut pas. Sinon y’aura plus rien d’nous. »

Plus rien que des cendres.

« J’veux pas vous perdre alors qu’on sera enfermé sous le même toit. »

Elle préfère encore qu’on se quitte. Mais qu’on reste entier.
Parce que t’es belle Ivy. T’es belle quand tu mens pas. T’es belle quand tu prend pas ces reflets là. Ceux qu’ils définissent de toi. On a pas besoin d'être grande Ivy. T’as pas a avoir mal, toi aussi.

Lui donne pas envie de chialer. Une fois, ça lui a suffit. Plus jamais.
Plus jamais cette peur là.
Plus jamais de faiblesse, de boules au ventre.
Elle se débrouille jamais comme il faut Cosmos.
Tu le sais mieux que personne.
Alors on met de la colère, dans toutes les fissures à colmater.
De la colère, plutôt que de te dire les choses comme elle voudrait te les dires.

Tu voulais savoir Ivy.
T’as tapé dans le mille.

T’es prete Ivy ? Prete a la suivre encore ? Parce que sans toi. Elle peut pas se lancer.