Il y a un ordre logique dans la journée de cours de Cosmos. On arrange son uniforme, et c’est tout un art de maîtriser la technique pour qu’il soit le moins bien porté possible, et le fait d’avoir tous les éléments, histoire d'être toujours au plus proche de ces limites imposées. Parce que c’est ça qui fait le plus enragé les adultes. Le fait de rien pouvoir dire. Ca aime pas, qu’on s’empare des règles. Qu’on les fasses nôtres. Ca rend les choses différentes. C’est plus de la bêtises. C’est de la provocation.

Une fois la chemise boutonné dans le dos plutôt que devant, et c’est dur à faire. On se rend ensuite en cours. On prépare les plans de voles pour les futurs avions. Plie soigneusement le tout pour augmenter l'aérodynamisme. Et au bout d’une vingtaine de minute. On se débrouille pour se faire virer. Ca, c’est pas dur à faire. Généralement, on passe le temps avec Matisse quand on est pas exclu avec Rory.

Aujourd’hui, dévellopement personnel de l’adresse et de la force. Lancé de livre.  On prend des poses qu’on pense classe, on s’applique. On vérifie avec les règles en plastique si y’a pas triche. On hurle dans le couloir quand on dépasse l’autre. C’est rarement une activité qui plait aux professeurs. Alors on attrape les livres à la hate avec Matisse, pour faire semblant de réviser quand la porte s’ouvre pour s’avoir ce qui se passe.

Aujourd’hui, ça a pas marché. Sentence annoncé, sans transition.
Petite fierté.
Pas que l’idée de passer une heure à se faire chier l’enchante. Mais ça monte son tableau des scores.

Mais y’a une voix qui s'élève. Un visage qu’apparait. Et d’un coup. Ca semble bien plus palpitant.
La bonne idée qu’ils ont eut. Un jour, ils vont peut être comprendre que vous ensemble. C’est l’pire plan.
Le meilleur.

« VOUS ICI. MA SURPRISE EST GRAND CHEF. »
T’es un si bon élève.

On balance le sac sur la table. Si discret. On sort les manuels. Agence la forteresse.  Bosser c’est pour les étoilés.

C’est fou ce qu’on peut être sérieux Chef. Quand c’est pas pour les bonnes choses. C’est fou comme on s’applique, dans toutes ces choses qu’on a pas droit de faire. L’interdit, comme la lueur d’une lampe pour un papillon. On peut se brûler les ailes. Ca reste jolie. Ca reste attirant. Est ce qu’on a deja eut peur Chef ? De quelque chose. Un sujet imposé par les autres. Jamais. On affronte tout. Parce qu’ensemble, y’a rien a craindre. C’est pas une heure de colle qui va changer nos vies. On nous annonces l’enfer. Ensemble on s’creer notre paradis. Parce qu’on a conscience de rien. C’est peut être ça qui fait qu’on est aussi détestable. Si loin de tout, par la proximité qu’on a ensemble. Il n’y a pas de souci. On a appris a fonctionné comme ça. On a confirmé les dires en restant l’un avec l’autre. Comme une évidence que tout le monde pourrait remettre en question. A part nous.

Soit pas jaloux Ana, de son style. C’est pas d’sa faute si t’as pas eut l’idée avant.


On s’applique, on s’applique toujours pour le pire.
On fait deja plus vraiment attention, au reste.

Pas un sourire, pas même un lever de sourcil à ta remarque. Griffonne en prenant un air trop sérieux pour être honnête. Elle a rien entendu. Coule toujours, Chef.

Ca se réajuste sur le siège, vire les chaussures pour etre plus a l’aise avant de glisser les pieds sous les fesses. Regarde les trois tires dans le vide. Les siens, les tiens. Egalité. Y’a des terrains ou c’est pas toi qui gagne. Des terrains ou elle bataille elle aussi. Sans être derrière. Des terrains ou elle ne frappe pas seul dans le vide. Ca finira par payer. Tu vas voir Chef.


En vrai. Elle a juste pas compris. Tout court.
Des fois elle se dit quand même, que vous allez chercher bien loin.
On devrait faire du rap Chef.
Utilisé tout cette art de la punchline.

Elle se veut imperturbable. Mais dans ses yeux, ça pétille. C’est toujours comme ça avec toi Chef. Toujours quand on fait n’importe quoi.
Y’a plus rien qui compte.

Raye soignement l’emplacement de ton tire, alors comme ça Chef, on touche aucun bateau ? Elle non plus. Mais ca compte pas, elle est sur que le prochain tire, ce sera le bon. Tu vois comme elle lute Chef ? Tu vois comme elle lache rien ? Cosmos elle veut te prouver tant de chose, toujours. Cosmos au fond, à chaque coup que tu portes,à chaque coup que tu loupes, c’est l’envie de te montrer qu’elle peut gagner. Elle. Contre toute attente. Et dans la rage du perdant, attendre un signe qui dira, qu’elle s’est bien débrouiller. C’est pour ça qu’on s’applique autant, dans les phrases autant que dans les visés. Être à la hauteur, c’est tout ce qu’elle veut Cosmos. Tu le sais Chef, pas vrai ?


Coup d’œil vers le surveillant, remarque qu’il ne regarde pas, se tourne vers toi et mime le signe de mort en passant le pouce sur son cou.  Puis, dans des talents que tu dis ne pas lui trouver, joue le décès dans des " arg arg " muet. Pour pas se faire chopper.



Elle se veut imperturbable. Mais dans ses yeux, ça pétille. C’est toujours comme ça avec toi Chef. Toujours quand on fait n’importe quoi.
Y’a plus rien qui compte.

Elle te connait bien Chef. Elle te connait bien, Ana. Elle a passé tant de temps a te regarder, tant de temps à t’admirer. Que ta silhouette, on pourrait la dessiner les yeux fermés. Les traits de ton visage, au moindre plie, on en connaît l’expression. Elle fixe, toujours. A l’ouverture du message. Avec ce stress si léger. Cette envie là. Cette fois, t’as tiqué Chef. Fait pas semblant. Fait pas le fière. T’as tiqué, elle l’a vu. Et ça s’est enflammé dans son ventre.

Ca a crié. De cette voix que toi aussi tu connais bien. Ou pas tant que ça.

« BOOOOOOOOOM! »
Désolé si elle en fait trop Chef. Il y a une part d'elle, qui actuellement, ne peut pas le vivre autrement.

Regard au surveillant, elle fait un signe, une excuse, pour la forme. Tousse un peu pour faire genre, elle sait pas trop ce qu’il s’est passé.
Elle sait très bien. Au fond. toute au fond.
C’est l’envie de marcher à côté de toi qui parle. Pas celle de t'écraser.


T’en fais pas, si il faut , elle te relèvera. Un jour, se sera son tour. De le faire vraiment. Un jour ce ne sera plus seulement toi, pour guider le monde. Un jour, on s’appuiera tant sur l’autre. Qu’on pourra plus jamais tomber.

Ca cache rien Chef. Ca cache rien, regarde, regarde comme le sourire est grand, même quand il ne se dessine pas. T’es bien placé pour voir qu’il est la, même quand elle prend cette air sérieux. T’es meme le mieux placé Chef. Première loge, toujours. Parce que t’es le début de tout. Parce que les souvenirs avant toi, on en a pas. On en veux pas. Cosmos elle a commencé à vivre, aux grand coups de poings que vous vous êtes foutue dans la gueule. Comme un réveil, en force. Ce jour là, elle a comprit qu’elle devait se battre. Se battre pour vivre. Se battre pour que rien ne nous échappe. La seule nuance Chef, c’est qu’elle s’est toujours battue, en retrait. En pensant que les vrais victoire, c'était à toi qu’il fallait les accorder. Toi qu’avait tout compris. Toi le chevalier du chaos, comme elle aimait t'appeler en secret. Toi au dessus de tout. Toi au dessus des autres. Toi au dessus d’elle, aussi.

Bien plus fort. Plus fort que tout.
Et ca meme si l'uppercut était soigneusement ajusté.
Elle sait que c’est toi qu’a gagné ce jour là, pour de vrai.
Tu gagnes toujours.
Regardes, t’as gagné.
Cosmos ce jour là, elle à décidé d’avancer.
Tu pourrais compter ça, dans tes victoires.
Elle en tout cas, dans le comptes des points que l’on t’accorde. Elle l’a fait.
C’est précieusement notifier.


Peut être qu’elle prend trop la confiance Cosmos. Arianne. Peut importe le prenom. Peut importe ce qu’elle est devenu. Grace a toi. Grâce à elle. Aux efforts multiplié, qu'elle ne voit pas assez, pourtant. Là elle n’est que la gamine qui veut te montrer qu’elle peut  y arriver, elle aussi. T’as vu Chef, moi aussi, je peux être grande. Moi aussi, je sais me battre. Moi aussi, je peux le faire.

Allez. Encore un tire. Allez, un shoot, pour fixer les convictions.
Il y a encore trop de chose a te prouver. A se prouver.

Elle a toujours su que ca prendrait du temps Cosmos. Elle a toujours su qu’elle taperait à côté. Elle n’a pas ta précision. Pour les tires, les coups de poings, pour dégommer la vie, sans se soucier de rien. On comble les lacunes à grand coup de détermination.Souvent trop grande, pour les épaules. Il y a l’envie. Il n’y a que ça. L’envie d'être comme toi. Tu paraissait inatteignable pourtant Chef, pendant si longtemps. Encore maintenant. Encore maintenant, t’es si loin. Elle accélère pourtant le pas. Elle veut juste réussir Chef. Réussir à faire les choses bien. Il n’y a que toi qui tienne la route, en modèle. Elle le sait bien. Elle l’affirme en criant fort, quand les autres ne sont pas d’accord.

Chef. Elle veut juste croire, qu’elle aussi, elle peut guider.
Qu’elle aussi, elle peut changer les choses.
Pour ça, faut être à ton niveau.
Elle doute encore, que ce soit possible.
Elle s’est noyé dans l’admiration maladive qu’elle te porte.
Pourtant t’as vu, elle est encore à flot.
Elle a prit aucun tire.
Ca veut dire qu'elle va s'en sortir, pas vrai ?


Il lui faut peut être juste du temps Chef.

Bien sur qu’on t’entendra toujours. Et cela peu importe le lieu. Peut importe le volume sonore, ou la rage que tu y met. Elle entendra toujours. Parce que sans tes directives, elle n’a encore jamais réussi à avancer. Alors si il faut tendre l’oreille. Même lire sur les lèvres. Apprendre toutes les mimiques du corps pour interpréter un signe. Elle le fera. On ne sait que se rattacher à toi.

T’es le phare qui permet de pas se perdre Chef.
Elle va avoir besoin de toi.
Parce qu’en ce moment, elle s’égare.
A vouloir jouer les ombres.
A suivre le pas.On ne fait jamais aussi bien, que toi.

Elle n’a jamais voulu te mettre a terre. Te dépasser
Etre ton égale. Ca suffira.
Ca sera peut être même trop.
Ce sera le mieux.
Si on plie ton cou, ce n’est pas intentionnel. Elle voulait simplement copier les techniques.
Pourtant il y a de la fierté. Dans le fait de rendre les coups. Dans le fait de le donner avant même que tu ne  le fasse. Face a toi on se sent légitime. Face a toi, on se sent prete. Prête à tout affronter.
Même le pire.
A tenir le rythme, elle se dit qu’elle est un peu plus prête Cosmos, a assumer le rôle qu’elle s’est attribué.
Les espoirs amputés. Rendu valide.


Le regard d’abord perdu sur les feuilles de notes, se relève vers toi. Attrape le moment au vol. Une seconde.

Laisse éclater le rire sans retenue.
Elle sait pas si c’est de la moquerie.
Elle ne saisit pas toute la source de l’euphorie.
Elle sait seulement que ca se sert dans son ventre.
Qu’il y a de la joie.
Qu’a débarqué.
Sans prévenir.
Comme tu sais si bien le faire.

Elle frotte les yeux. Gratte la gorge. Appose les nouvelles informations sur sa grille.

Cosmos quand on la voit avec toi, elle a le bonne age. Il y a ses quatorze ans, bientôt quinze. Cosmos elle a le sourire de la gamine, qu’elle est toute au fond. Celle qu’a pas tout ce poid sur les épaules. Celle qui n’a pas connu les secrets qu’il fallait mieux ne pas connaître. Celle qui ne se monte pas la tête. Celle qui n’a pas de cernes noirs au bord des yeux. Celle qui ne manque pas d'appétit. Celle qu’on a oublié, au profit du reste. Celle que l’on a pas sacrifier. Pour avoir une chance d’atteindre les rêves.

On partira ensemble hein? Chef.
On coulera jamais.
On s’en sortira.
Toujours.

C’est pas grave.

Tire encore. Recommence. Relève toi, quand tu tombes. Avances. Vise mieux. Avances. Avance. Avance. Ca finira bien pas toucher. Ca finira bien pas marcher. En cas d’echec, simplement recommencer. Ajuster. Tant qu’on baisse pas les bras. Il y a toujours un moyen d’y arriver. C’est toi qui a appris. C’est toi qui rappelle. Que la vie, c’est comme ça que ça doit se passer.

Le plus efficace, ça a toujours été de foncer dans le tas.
Prépare toi à l’uppercut qui te fera sombrer.


Elle attend pas ton message, c’est les pieds qui viennent retrouver le sol, les bras qui se leves. La voix qui porte, d’un coup.

« GLOUGLOUUUUUUUUUUUU. »

Là, c’était assez fort, Chef ?
Regard au surveillant en attendant la sentence.

« Mademoiselle Elkins, prenez vos affaires, éloignez vous donc de monsieur Quinn, peut être vous tiendrez vous enfin tranquille…La prochaine fois, je vous met en retenue pour tous les soirs de la semaine a venir. »

Tire sur la chemise, toujours à l’envers. Range le sac. Souffle un baisé de victoire. C’est qu’elle en serait arrogante la gamine, quand elle se teinte des airs de toi.
Dans tes pas.
On craint rien n’y personne, Chef.
C’est peut être ça, le problème.
On peut pas l’arrêter.

Cosmos crit. Et tu cries plus fort. Cosmos s’aligne, et tu protestes.
Toujours là pour assurer les arrières Chef.
Tu fais ça bien.
Tu protéges comme il faut. De tes grands bras.
Elle a de la chance Anaël. Que se soit toi le Chef.
Elle est heureuse que se soit toi, le modèle.

Tu tires peut être à côtés. Mais t’es quelqu’un de bien.
Quelqu’un comme il faut.
Pour elle.
Elle ne retiendra jamais, toutes les insultes que tu alignes.
Elle n’en prend que des intonations, pour argumenter avec plus de style.
Envoyer le monde se faire foutre, avec plus de force.

Réinstalle le tout pour reprendre la partie. Regarder l'échec qu’elle essuie. Et le tien, aussi.
On avance pas très vite Chef.

C’est comme si tu te battais plus Chef. Tu dis même viens. Tu dis même prend. Laisse la place sur le podium. C’est la tienne, pourtant. Cosmos elle est pas sûr de vouloir y grimper seule. Elle est pas sûr d’en vouloir, si on ne la partage pas. Les ambitions sont grandes, mais dans ces rêves là. Te dépasser, ça fait pas parti du contrat.
Juste un peu de place.
Juste à côté.
Juste comme il faut, pour continuer.
Alors c’est comme tirer sur la manche, pour dire que ça ne marche pas l’un sans l’autre.

Enchaîne les messages.

T’as intérêt à réussir. T’as intérêt à pas traîner. Elle marche enfin a ton allure. C’est pas le moment de te faire distancer.