la foule s'était pressée autour d'elle et le silence s'était étrangement noué depuis plusieurs minutes, depuis qu'elle s'était échappée du stand des âmes soeurs où son âme amoureuse mise à nue elle avait affronté le déni glacial de son amant d'un jour - ton regard s'était posé sur elle, Valéry, toi elle t'avait bien senti tenter de panser ses plaies fraîchement infligées et dans un mutisme à peine voilé elle t'avait secrètement remercié - mais le besoin de se fondre encore un peu dans ta douceur s'était vite ramené à elle, alors sans attendre Gabrielle avait saisi son téléphone pour t'appeler au secours.

Ses mains nouées dans des gestes nerveux, Gabrielle patientait tranquillement installée à la table du café TECH et si tu lui avais promis de l'attendre, finalement, sa patience avait eu raison d'elle et à peine ton feu vert accordé elle s'était rendu au stand adverse pour partager une entracte salvatrice entre l'annonce que tu avais clamé à sa demande et les tumultes que ça engendrerait - fatalement.

et te voilà enfin, qui franchit la porte sans te départir d'un sourire chaleureux, alors elle y court, gabi elle accourt vers toi et se jette dans tes bras - elle l'avait dit plus ou moins alors elle le fait sans honte.

« merci d'être venu si vite »

ses mots s'étranglement dans sa gorge et elle rit nerveusement, tremble un peu aussi, mais prend une grande inspiration pour renaître entre tes mains.

« je suis désolée, je sais pas pourquoi ça me met dans cet état »

et elle s'éteindrait presque là, dans son rictus sans hilarité