palpitant de pudeur alors qu'on avait livré la peau sans réfléchir - Caprice voudrait saisir au vol les images offertes il regrette
à moitié. plus couvert que sur les clichés envoyés car on n'est plus à l'abri au creux des draps - plutôt que des étoffes volatiles il avait passé de grandes chemises un vrai pyjama -
on se risque dans la nuit et le cœur cogne deux fois plus vite que les pas, dévorant les couloirs plongés dans l'ombre. tout l'instinct qui lui souffle le demi-tour mais c'est trouble
trouble ce qu'on lui veut à des heures si scandaleuses et ce serait impossible de fermer l'œil sans vérifier ce que l'on cache derrière les portes close
Blossom a dit
ce ne sera pas verrouillé - tu n'as qu'à rentrer Caprice.

et il en était sûr
les yeux glaciers et les murmures de serpent
c'est le malin qui l'attendait de l'autre coté.

adossé à la porte qu'on a poussé derrière soi, Caprice dissout les bonsoirs dans un soupir désabusé.

tu es le diable Blow.

les chuchotements sifflent un peu de venin - sans méchanceté
c'est juste que Caprice ne sait jamais quoi faire des chaos que ce garçon provoque fièrement - avec enthousiasme même. ça le désarçonne d'être entraîné irrémédiablement
le champs gravitationnel de Blossom est insidieux
la preuve
on se retrouve à l'étage du dessus sans vraiment savoir pourquoi. enfin - on devine
car malgré les prunelles introuvables (les yeux de Perceval sont fermés lorsque Caprice cherche du détail familier) il discerne l'hiver des cheveux en bataille et le souffle régulier du sommeil.
c'est cruel de contrarier tant de paisible.
mais c'est ce que tu veux Blossom, pas vrai ? c'est toujours ce que tu cherches à faire dans les parages de Caprice - déformer ses trajectoires toutes tracées parce que ça a l'air de t'amuser.

ouvre
bien
les yeux

c'est à quelques pas à même le sol on dévore vite la distance en silence on s'avance
foule les couvertures qu'on a installé au sol pour offrir une place
un genoux à terre et puis l'autre - de chaque coté de l'endormi
sans un bruit Caprice s'installe et surplombe Percy
vérifie un instant que Blossom regarde comme il faut avant de se pencher, les cils et tout le corps qui s'abaissent lorsqu'on se faufile sous la mâchoire comme on saisirait de la proie à la gorge
lascif
serpent
c'est sûr ça va mordre
ça
ne dépose qu'un baiser chaste
avant de planter les doigts comme des serres dans l'oreiller le plus proche
et Caprice se redresse vivement pour jeter de toutes ses forces le coussins à la figure de Blossom le voyeur
ça touche en plein cœur et Caprice toujours sur Percy mais se tenant bien droit pour toiser
adresse un sourire railleur malgré le regard rien qu'un peu fâché.

t'es le pire - vous êtes les pires ! tu m'invites même pas à votre soirée cinéma va te faire voir sheitan !

on a beau être milieu de la nuit
ce n'est pas le genre de Caprice
de jouer le traitre avec Percy.

l'étau des bras autour du buste c'est d'acier
fondu de douceur pour se noyer dans les oreillers tendres - il y a du désordre dans les fuseaux horaires d'habitude les étreintes ensommeillées de Percy sont du petit matin pas de pleine nuit mais
il doit être l'heure qu'il faut quelque part dans le monde. on a beau ne pas avoir le choix Caprice n'a pas envie de l'avoir
et il râle pour la forme tandis qu'on emprisonne au creux des draps.

c'est pas une heure pour faire quoi que ce soit, c'est ce que je m'efforce à dire à Blossom mais par sms il comprend pas !

être volatile et s'éclipser illico ça risque d'être compliqué emprisonné comme ça et
sursaut à l'impact ça fait un bruit sourd quand le projectile percute le visage de Percy au dessus de soi - pratique pour disperser le brouillard - Caprice
ouvre grand les yeux une seconde
et puis les dents malmènent la lèvre inférieure pour se retenir de rire de trop - trop difficile ça se faufile tout de même
Blossom les pires des deux affreux finalement.

oh merde - merde Percy ça va ? en fait je regrette moins de pas avoir maté star wars avec vous si c'est comme ça qu'on traite ceux qui s'endorment.

lancé si fort on y laisserait des dents que ça ne l'étonnerait pas.
des luttes pour se défaire de l'emprise des bras du plus grand et Caprice se redresse pour chasser l'oreiller du visage, quelques plumes dans les cheveux blancs et il pique du bout des doigts pour les défaire des mèches de Perceval.

et tandis qu'on s'attelle à rattraper les dégats
Caprice retrouve une expression un peu plus hautaine
affalé sur Percy comme sur des méridiennes - en mode bon prince,
il a planté un coude à coté du torse pour poser le menton dans le creux de la main qui n'enlève pas les plumes
l'éventail des cils qui bat des œillades désabusées ça se mêle à un soupir
et il lève finalement le regard le plus bitchy dont il est capable vers Blossom
histoire de provoquer rien qu'un peu le malfrat.

excuse-moi de pleurer pour une nuit de sommeil potable. tu pleures souvent pour ta chambre de deux mètres carrées Blow ? quand tu te cognes la tête en te levant peut-être.

ponctué d'une risette moqueuse mais pas trop
tout le panel d'étoiles présent ce soir et c'est Percy à la troisième place du podium
whatta shame bro.

décroché des ciels pour s'amuser à fouler les terres - à trop goûter au fiel des deux garçons (Blossom et Percy monochrome la nuit en noir et blanc) on risque d'y prendre goût
c'est rare de rire autant le soir.
charmant. ou archi lourd, j'hésite.
et Caprice s'amuse à luire de lueurs similaires
se prête au jeu qu'on a de passer d'un camp à l'autre - c'est si peu lui pourtant de suivre les turbulents.
quand Percy a la délicatesse des invitations il abandonne les airs conciliants et se fait corrosif, fronce les sourcils comme frappé du pictogramme pour prévenir ; qu'on ne se risque pas à s'approcher on s'y brûlerait.
oh nan Blow reste où tu es, de toute manière je vais me coucher ça ira.
mais on est toujours là toujours pas parti encore alors que les minutes filent dangereusement
on pourrait dilapider des heures dans ces ombres là
à provoquer le temps.
soupir désemparé et l'on a rétabli un peu d'ordre dans l'indiscipline
(chassé toutes les plumes d'oreiller des cheveux de Percy)
et lorsqu'il entend Blossom lancer des défis il s'indigne un peu des sournoiseries, cherche dans les inconnues du visage
il a levé les yeux vers le garçon et ça le fait sourire de bien y trouver des rayons traîtres.
ricanements, pour dire qu'il y voit clair
et les iris doucereuses reviennent vite à Percy pour rapporter

t'entends comme il se fait prier?

Caprice comme pour souffler des secrets
se fait un peu plus une place contre l'ainé il croise les bras sur le torse pour relever le visage et montrer comme on ne ment pas.

tout à l'heure par message c'était tout le contraire Percy je te jure tu l'aurais vu. trois fois rien et on l'enflamme.

alors ce ne sera pas trop compliqué de le faire se déplacer.

des incendies coupables où l'on passe le bout des doigts ce sont les lippes tendres scellées de jour offertes la nuit et puis le cou gracile contre lequel on a soufflé des secrets
et puis
lorsque c'est ailleurs sous la timidité du coton les flammes se font frissons - les mains de Percy qui se faufilent sous son haut et Caprice rompt les échanges de lueurs entre les iris
il coupe en abaissant les cils
comme si c'était des scènes à rougir s'il y assistait pour de bon. comment tu as deviné Percy ? il n'a pas parlé d'images. il faut dire que tu en reçois toi aussi parfois alors c'était peut-être évident lorsque Caprice a parlé de messes-basses par message avec Blossom. ici, peut-être bien confié dans l'expiration c'est baptisé d'un rire presque et les mains de Caprice rattrapent celles qui se font trop audacieuses
viennent saisir celles de Percy entre les corps tandis qu'il malmène ses lèvres des dents - elles veulent se faire sourire. car on parle de montrer au grand jour. tu connais pas déjà par cœur ? et les doigts s'entremêlent sous le haut de Caprice pour distraire, éviter qu'on n'expose sa blancheur

c'est égoïste, a dit Blossom. égoïste sûrement mais c'est que le jour on peine tant à exister il y a tant de désordre tout autour de Caprice qu'il peine à délimiter son être au milieu du monde et il y a des moments où il n'a qu'une envie c'est de fermer les yeux et se taire pour de bon. alors qu'à l'ombre des nuits -
à l'ombre de Percy il fait bon d'y être
de rouvrir les paupières pour lancer des œillades complices, gardant précieusement les mains de l'autre contre la peau sous le tissus du chemisier
on ferait mieux, vraiment mieux d'aller se coucher il est si tard
mais Caprice reste immobile,
se redresse juste lorsque Blossom s'installe finalement dans leur petit monde on y est trois désormais
il dévisage et il remarque les risettes échouées sur les lèvres du garçon et il a bien senti les regards qu'on lançait de là où il était perché
on réquisitionne des sourires mais
il fait nuit
et Caprice n'est jamais conciliant dans ces moments là.
Percy a dit viens mais je t'ai invité à un moment Blow ? toi tu m'invites pas à vos soirées cinéma alors débarquer comme une fleur je sais pas si ça suffit à te racheter.
viens plus près ou bien t'as peur
sous-entendu
ponctué d'un haussement d'épaules
retour du sourire après l'éclipse lorsque Caprice reporte l'attention sur Percy c'est pour faire signe qu'on a les cartes pour flouer l'autre
et il revient contre le garçon pour aller murmurer des confessions à l'oreille
chuchoter au creux du cou ce qu'on s'est envoyé avec Blossom en étouffant des rires de ce qu'on a reçu il commence à avoir un dossier lui aussi
et entre les secrets Caprice lève les yeux vers le premier concerné
Blossom à coté qui entend à moitié et surtout lorsque c'est lascivement demandé enfin bref tu viens dormir avec moi Percy ?
c'est suffisant pour rendre horriblement affamé.

à se mêler aux loups on court le risque de se faire mordre et c'était peut-être ce qu'on voulait
que les crocs se referment sur soi et qu'on ne desserre plus jamais les mâchoires - oh Percy
tu te proclames prisonnier mais ce ne sont pas les hommes libres qu'on marque au fer rouge. c'est pourtant Caprice qu'on croque comme de la petite proie et c'est toujours tendre quand c'est toi, même les attaques.
tu pourrais briser les vaisseaux sanguins et faire fleurir des jardins dans le cou de Caprice qu'il exhibera fièrement le lendemain comme pour dire "j'appartiens"
lui qui est si volatile par nature
à se faire comète qui n'a pas le temps pour les jeux de garnements
qui affirme qu'il est tard trop tard pour être là
il a envie d'être nulle part
ailleurs
que dans vos bras
(les tiens et ceux de Blossom
puisque l'on jure qu'ils seront toujours ouverts)
parce que l'errance c'est effrayant
et qu'il fait parfois si froid la nuit.
alors tu mords et tords les entrailles et Caprice siffle de douleur comme si tu faisais trop fort tu fais mal
tu m'fais mal ! mais c'est tout juste
tout juste assez pour se sentir exister comme il faut il
plaque un peu plus sous lui lorsqu'on libère sa peau blanche qui rougit d'indécence
serre tes poignets entre ses doigts il les tient bien contre ton buste pour que ça ne s'égare pas plus, pas plus pour l'instant attends
juste une seconde qu'on hésite à être sage
alors qu'il est déjà si tard
t'es chiant Percy j'ai dit
viens dormir et pas
sers-toi.
trop tard
pour faire semblant d'être raisonnable.
coupable
lorsque Blossom appose la paume vient saisir les mèches charbonneuses pour mettre en évidence les confidences chuchotées de trop près
ça fait piquer des fards à Caprice qui laisse faire avec un air courroucé - c'est si visible et
plus on regarde plus il se surprend à trouver ça saisissant
ça veut dire qu'on se voit
qu'on est bien là tous les trois.
c'est étrange de se dire ça il refuse d'avouer Caprice il mime l'impétuosité et Blossom tu le relâches mais il secoue la tête au même moment comme pour signifier qu'il se serait défait de l'emprise tout seul
il te regarde et joue les grandes gueules
quoi, tu veux la même chose au même endroit ?
pour que ce soit assorti car tu as raison c'est plutôt
injuste
et le terme un peu candide fait esquisser des risettes discrètes à Caprice qui dévisage Blossom tandis qu'on boit ses paroles
tu es le diable Blossom, Caprice l'a dit et ça se vérifie et tu l'es tellement qu'on a presque envie
de t'écouter.
je trouve pas qu'il mérite non plus, comme quoi, on peut être d'accord des fois Blow.
c'était deux contre un et ça l'est encore sauf qu'on s'amuse à passer d'un camp à l'autre et Blossom a dit nous
contre toi Percy
alors lorsque Caprice reporte toute son attention sur toi c'est un peu réprobateur comme si tu t'étais fait traître une seconde on délibère en silence
avant de condamner
de plonger à son tour le visage dans le cou du blond pour imiter et marquer de la même manière
Caprice vise la jugulaire
s'applique à marquer comme il faut la peau tout aussi blanche. et lorsqu'il se redresse c'est presque fier du plagiat
tiens, y a pas de raison que je sois le seul à devoir me pointer en cours demain avec un truc aussi voyant dans le cou.
punition ou faveur c'est entre les deux
c'est suffisant pour qu'il se décide à libérer les poignets de Percy.

drôle de décadence les équilibres si instables on ferait mieux de se sauver
s'éclipser au plus vite loin des cataclysmes qui se produisent sous les yeux
ça foisonne d'indécence ce sont
les lueurs fauves dans les yeux la peau offerte l'opalescence des cheveux en bataille et puis les crocs blanc qui viennent ponctuer de rouge et les répliques et les souffles et les rires et
c'est trop
Caprice ferait mieux
de clore les paupières mais
c'était Blossom et Percy et ils ont la (très mauvaise) manie
de donner l'envie d'avancer en aveugle -
plonger dans les bras des interdits.
Blossom rapace fond sur Percy ça devrait être à l'abri de tous les regards pourtant c'est à la lumière des siens et
Caprice en rougit malgré lui. du vermeil coupable aux joues de tenir Percy à la merci des cruautés et c'est malhonnête
il sait bien
oh nan
mais il rit en cœur tout de même
pose une main sur l'épaule de Blossom le geste comme pour prévenir des dangers
arrête attend arrête tu le fais trop voyant
il va faire comment demain ?
il n'arrête rien pourtant et observe
le résultat.
c'était clamer au monde qu'on s'était trop aimé ce soir et
Caprice a beau tout faire pour éviter ça
il aime au fond lorsque les nuits débordent sur le jour.
et lorsqu'on a marqué de brûlures identiques Perceval
(condamné amoureusement l'insolence)
Caprice a le souffle court de voir toutes les fleurs ornant la gorge
c'est trop c'est trop et pas assez à la fois
c'est assez sérieux pour toi Percy ?
des choses assez sérieuses pour vous deux ?
dites-lui que non
que ça n'en finisse jamais d'oublier demain au creux de vous.

comme les fleurs s'offrent au soleil
on tend le visage pour dire reste
reste reste, éclaire moi, à la lumière
des baisers de Percy éclôt l'envie
d'être bien aimé et bien joli
et les paupières sont des corolles timides de s'ouvrir on ne peut rester qu'entre deux eaux, les yeux entrouverts et les lippes mi-closes, tous les bouquets de regards se languissent et l'on a des roses sur les joues
Caprice a le vertige de nous
assis surplombant le garçon aux cheveux d'hiver
c'est le printemps au creux du cœur de Caprice
vibrant de vie il enserre, porte les mains
à son propre poitrail comme si Percy y avait dérobé les souffles on étouffe un peu dans ces atmosphères, se demande où est bien passé l'air (pur)
et Blossom qui veut découvrir la peau lunaire,
à le sentir contre son dos on y love les épaules comme pour se cacher, tient plus fort le tissus blanc des chemises de nuit Caprice qui n'a plus l'arrogance de montrer de lui-même oscille, tente de garder couvert un peu plus et puis,
finit par frémir de légers rires clairs, et dit -
confie plutôt - d'accord, d'accord, on laisse faire
laisse remplacer l'étreinte de coton par celle des bras de Blossom, sans le voir derrière lui il abaisse les prunelles voilées sur ses mains passées devant trop audacieuses il les saisit et garde, garde précieusement en entrelaçant les doigts tandis qu'on le sent déposer des compliments pourpres à l'abri du cou
on ne sourit plus tellement c'est bouleversant de se sentir ici et nulle part ailleurs comme s'il n'y avait aucun endroit sur Terre où l'on attendait Caprice autant qu'à celui-ci
où se retrouvent toi et toi et lui
on pourrait pleurer tant c'est énamouré
si exalté amoureux on murmure
comme le plus grand des secrets

je vous aime vraiment beaucoup...

et l'on ferme les yeux
à vouloir mourir noyé de soupirs.