Chaos.

Deux semaine qu'il était dans cette chambre de merde. Deux semaines de trop.

Rien n'avait été rangé depuis sa crise de colère du premier jour, c'était même pire. La fenêtre était ouverte, une couverture jetée en travers, preuve qu'Asmo préférait dormir là que sur le matelas. Ce dernier avait d'ailleurs été éventré soigneusement et son contenu, mousse et compagnie avait été rassemblé en une poupée de chiffon grandeur nature. Il avait, avec du papier, des bouts de toiles volés par-ci par-là, reproduit la tête de ce cher Melchior Collins. Il lui avait enfoncé une étoile filante au milieu du torse.

Son œuvre était prête, leur œuvre était prête. Asmo allait perdre son étoile, quoiqu'en dise Alexis, quoiqu'en dise qui que ce soit, sa place n'était pas ici et ne le serait jamais. Jamais. Et de toutes façons, il avait besoin de vivre, vivre pour oublier qu'elle avait failli mourir. De ses propres mains, à elle. Il sert les dents, broie la clope qui se consumait entre ses doigts. Son cœur bat sourdement dans sa poitrine.

Il se sent enfermé, désespérément enfermé. Il a envie de hurler, de hurler et de pleurer. De pleurer toutes les putains de larmes de son corps au chevet d'Amaryllis. Se réfugier dans les bras de Caprice ou de Pandora. Mais non, ces deux-là semblaient l'avoir abandonné.

Pandora, menteuse.

Au fond, au fond, il ne les détestait pas. Il avait juste trop de rancœur, trop de rage pour accepter leurs explications actuellement. Lui qui était d'habitude si calme, si réfléchi, débordait de colère et enfouissait sa compassion. La bête dans son ventre remuait trop pour l'oublier.

Il grogne, se rallume une clope - les blondes, ce privilège d'étoilé. La porte s'ouvre, un sourire apparait sur ses lèvres.

- Ready to burn guys ?

Étape une : transporter la poupée dans un lieu passant.
Étape deux : y foutre le feu.
Étape trois : se faire gauler, prendre tout dans la gueule.
Étape quatre : isolement puis grenier.

Simple, efficace, habituel.