pas besoin de toi ღ Chrome

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pas besoin de toi

Ô rage, ô désespoir, ô perfides ennemis !

Narcisse aurait pu déclamer du Corneille à sa sauce en recevant la liste des duos pour un exposé. Un travail long et fastidieux qu’il aurait pourtant faire entièrement seul. Mais pas le choix, il devait accepter un étranger dans le cercle très intime de ses connaissances. Le Suisse était un binôme particulièrement médiocre. Il lui prenait souvent l’idée d’ignorer son partenaire, de s’occuper seul de sa partie et même d’achever celle de l’autre. Il est perfectionniste. Les points des cancres, il n’en veut pas.

Les erreurs des autres restent chez les autres, merci.

Il craint chaque formation de groupe. Mais là, c’est le pompon sur le gâteau, la cerise sur le bonnet. Il est avec un jeune homme très doué, qui ne le retardera pas, qui fera sa part du boulot soigneusement mais avec qui il est…

En assez mauvais termes.

Chrome Sparta, infâme gamin qu’il a fait il y a des années semblant d’aimer. Qu’il a blessé comme il le fait avec tous et à qui il continue de sourire même s’il ne devrait pas.

Dire que l’autre ne l’aime pas sûrement un doux euphémisme.

Il a toujours son numéro, alors il a envoyé un message net, clair et précis. Ils doivent faire leur enquête en ville, interroger des gens sur l’histoire de l’Académie et de tout ce petit monde dans lequel ils gravitent depuis maintenant un lustre tous les deux. Plus vite ça sera fait, moins il aura à rester avec le garçon.

Il a intérêt à être là. Sinon il se plaindra au professeur, se retrouvera tout seul et sera assuré d’un beau vingt sur vingt.

Narcisse lui a donné rendez-vous devant le magasin de donuts où ils sont partis en rendez-vous exactement deux fois par le passé. Un mauvais souvenir car il a eu la sottise de se laisser tenter par du chocolat. Il avait dû faire les yeux doux à son partenaire pour échanger.

Un véritable connard quand il repense à ce qu’il lui a fait. Ils auraient pu pourtant bien s’entendre si le châtain y avait mis du sien. Trop demandé.

Il regarde sa montre estimée à des milliers de francs. Tout léger retard. S’il ose ne serait-ce que lui poser un lapin, il…

Il. Il.

Peu importe. Il songera au châtiment plus tard, en temps voulu. Il soupire. Il est impatient mais redoute le moment des retrouvailles chaleureuses.

Halloween

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fais vite, pas que ça à faire, allez, dépêche

Message sur son téléphone à 19h53. Vu qu’à 23h le soir avant d’aller se coucher. Merde, demain va falloir qu’il sorte alors. Et à 13h en plus.
On pourrait croire que ça n’embêtait pas Chrome mais si, absolument voir totalement. Lui qui faisait le maximum pour l’éviter… Le voilà coincé avec ce gars pour un travail de groupe ? En duo ? SI ça avait été à trois, ou quatre, le Sparta aurait pu l’éviter, mettre un mur humain entre eux. Rien qu’entendre sa voix ça va l’énerver.

Chrome déteste qu’on le prenne pour un idiot, et c’est ce qui avait été écrit sur son front pendant le temps où il avait été avec ce pauvre gars. Bref. Prendre sur lui, ça va être le plus gros effort pour la journée. Le travail peut se faire facilement, pas de problème. Allez,
une grande inspiration et on y va. Même si c’est un rendez-vous pour un travail scolaire avec quelqu’un qu’il déteste… Ce n’est pas pour autant qu’il va lésiner sur son apparence. Toujours bien, propre sur lui, cheveux bien séparés (sauf quelques mèches rebelles). Tout en se préparant il se répète quelques tables de multiplications, des citations de films puis termine avec de la musique dans les oreilles (tout ça pour éviter que ça bip trop fort dans sa tête quand il cherche où se trouve sa brosse à cheveux, ou sa laque… Voir même sa deuxième chaussure).
Les dents serrées.
Un tout petit peu de retard devant cet endroit dont il en appréciait seulement la nourriture. Et non les souvenirs… Pourtant ils étaient chaleureux avant. Puis quand tout a tourné au vinaigre, il n’y repense qu’avec un goût amer et acide sur toute la langue.
C’était bien la peine de passer tout ce temps à l’éviter si c’est pour se le coltiner pour quelque chose qu’il aurait pu faire seul. Tous les deux de leurs côtés. Complètement les capacités pour. Merde. Merde merde.

Les derniers pas pour arriver en face de Narcisse. Mains dans les poches de son manteau. N’a même pas enlevé ses écouteurs.

▬ … Salut. Finissons-en vite, tu veux bien ? Pas la peine de s’éterniser.

Ne pas passer par quatre chemins, c’était une des choses que Chrome faisait rarement… Car lui il aime faire durer ce qui peut l’occuper. Mais aujourd’hui, il aurait préféré tout sauf la compagnie de son ex.

kaspbarks

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Il a vraiment failli partir, Narcisse. Parce qu’il était plus que probable que Chrome ait préféré rester au lit plutôt que de le retrouver, parce qu’il devait le fuir comme s’il était pestiféré. Tant pis ! Son travail serait effectué avec soin de son côté, il en toucherait un mot à l’enseignant – car les élèves avec un manque criant de bonne volonté, ça allait cinq minutes, mais il était vite lassé. Il fallait dépasser ses sentiments personnels envers le partenaire scolaire malheureusement – et le jeune homme aurait des soucis. Bye bye les deux étoiles !

Il enfonça son visage dans son écharpe, les mains dans les poches de son manteau. Bon, dernière minute.

Et il ne parvint pas à définir s’il avait eu de la chance ou de la malchance. Cette minute, cette dernière chance allouée à son ex pour le rejoindre ici avait porté ses fruits. Il était maintenant en face de lui, avec sa moue des mauvais jours dont il est le seul responsable. Ils sont l’un et l’autre ravis de se retrouver.

En fait il ne sait pas quoi lui dire, Narcisse. Il ne sait pas s’il doit se montrer impertinent et moqueur, jouer avec ses nerfs et ses sentiments. Ou s’il doit lui aussi tirer une tronche jusque par terre, grogner toute la journée et rester sur son téléphone.

Ça n’allait pas être facile.

Et il prend comme approche la première chose qui lui passe par l’esprit. Et la pire. Il hausse un sourcil, avec cette expression étonnée qu’il est le seul à savoir reproduire.

– Tu ne me fais même plus un petit bisou ? Je suis déçu, Chrome.

La veille, il avait envoyé des messages à Acacia, son meilleur ami pour lui faire part de son inquiétude de se faire exploser la tête pendant cette journée. Il ne fait qu’aggraver son cas, encore et encore. Et le décès va peut-être le frapper plus tôt que prévu.

Mais on ne change pas Narcisse. Odieux jusqu’au bout des ongles.

– On commence par quoi ? Je suis un peu pressé, j’ai un ami qui m’attend avec impatience…

La provocation continue. Il ne comprend pas sa propre démarche. Il sait que ça n’est pas bien, qu’il pourrait simplement fermer sa gueule, que tout le monde serait ainsi content, mais il n’y arrive pas Narcisse. Car il est face à Chrome, et que sa bouille et ses cheveux l’attirent toujours autant.

Dommage qu’il soit si ennuyeux...

Halloween

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fais vite, pas que ça à faire, allez, dépêche

Les yeux qui se plissent, les doigts qui se sert sur le tissu à l’intérieur de sa poche. Bref, Chrome se retenait de répondre à la provocation. Mais il ne fera que lâcher un soufflement par le nez et dériver son regard sur les donuts derrière le garçon. Beaucoup plus au goût du garçon (du moins c’est ce qu’il se dit là, actuellement). Le trois étoiles n’allait pas lâcher l’affaire, n’allait pas lui donner une après-midi tranquille.
Peut-être qu’il aurait dû manger un truc avant de partir. L’estomac trop en vrac à l’idée de revoir le garçon. Maintenant qu’il voit la nourriture si proche, son estomac fait des siennes… Mais jamais ils n’auront le même goût que les deux fois où il a pu en goûter avec Narcisse. Ça n’avait pas juste le goût du sucre, du glaçage et de la pâte… Il y avait un truc en plus simplement parce qu’il le mangeait en face de son petit-ami de l’époque.
Alors non, finalement il va juste laisser le petit esprit de son ventre gratter à l’intérieur “j’ai faim j’ai faim”. Alors Chrome lui répondait “tu attendras, ça ne sert à rien de gâcher son argent là dedans”. Dommage. Très dommage.
Est-ce qu’ils auront un meilleur goût quand il arrêtera de détester son ex ? À voir.

Répondre. Ne pas répondre. Mais comment, avec une touche du sel ou simplement nature. Sans superficie. Alors Chrome laisse le silence s’installer entre eux, simplement le temps de sortir un carnet avec un crayon accroché à la couverture de son sac en bandoulière. Peut-être qu’il était plus simple de passer directement à autre chose. Commencer les recherches, pour en finir le plus rapidement. Parce que là, le coeur de Chrome il est serré. Très serré.
Enfin Sparta enlève ses écouteurs de ses oreilles, les laissant autour de son cou grâce au fil, toujours branché à son téléphone au fond de la poche de sa veste.

▬ … Il faut déjà définir un nombre de personnes à qui on devrait poser les questions. Voir même déjà écrire des questions. Surtout plusieurs catégories de personnes. Pas que des vieux par exemple.

Chrome avait relevé le menton, légèrement. Rien qu’un peu. Mais au moins, il pouvait regarder Narcisse différemment. Le deux étoiles était déjà assez grand comme ça. Alors facile d’écraser d’un regard hautain celui d’en face.

▬ Allez, faudrait pas faire attendre ton “ami”.

Avec sa main libre il avait, évidemment, imité des guillemets.
Pourquoi tu réponds, pourquoi tu provoques. C’est de l’auto-défense ? Oui, sûrement. C’est sûr même. Chrome ne se laissera pas marcher sur les pieds…

kaspbarks

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Pas de réponse ? Très bien. Mais Narcisse est déçu. Car il aime qu’on répondre à sa provocation, à ses méchancetés. Il aime qu’on le défie, pour que son cœur s’emplisse de violence et de cruauté et qu’il crache son tenace venin. Ça ne sera pas cette fois.

Ou peut-être plus tard, quand le garçon aura trouvé l’une ou l’autre perfide accroche pour le faire tomber dans ses filets et le pousser à l’erreur.

La journée ne fait que commencer. Elle va être longue mais il doit l’aborder de manière positive pour ne pas vivre un cauchemar éveillé en présence de cette personne qui ne l’aime pas – et avec raison. Pratiquer son activité préférée semble être une chouette alternative.

Il sort lui-même son bloc-note et un bic décoré d’une jolie licorne rose qui écrit dans cette même couleur. Des questions… hm. Ce n’est pas facile. Surtout quand on est distrait par la personne en face. Et quand celle-ci ose enfin un tout petit sarcasme.

Narcisse, il attrape à pleines mains les perches qu’on lui tend et ne les lâche plus. Il redresse fièrement la tête alors qu’un de ses insupportables sourires prend place sur son visage d’enfant peu sage.

– Eh bien quoi, Chrome ? Tu es jaloux ? Tu aimerais être à la place de cet « ami » ? Comme je te comprends ! Mais je suis très demandé, alors tu feras la queue comme tout le monde !

Un peu de sérieux Narcisse. Une poignée d’interrogations utiles à leur travail pointe enfin le bout de son nez et il les inscrit rapidement avant qu’elles ne quittent son esprit aussi vite qu’elles sont apparues. Une fois cela fait, il redresse à nouveau son minois d’ange vers celui de Chrome. Trop grand, trop chiant, trop attirant.

– Tu attendras toutefois que j’aie pris mon dîner. J’ai faim. Et justement, nous sommes au bon endroit pour nous sustenter !

Et ses yeux qui brillent de cette étincelle de mal. Et Narcisse qui empoigne le bras de Chrome pour le tirer à l’intérieur de la boutique où ils se sont jadis donné rendez-vous. Le malaise, ça le connaît pas.

– Ouf ! Juste à temps ! Regarde dehors ! fait-il en se retournant vers la porte vitrée et en désignant les gouttes qui coulent du ciel et qui se multiplient jusqu’à jouer du tambour sur le trottoir.

Il se dirige vers le comptoir d’un pas presque sautillant. Lui, il n’a jamais cessé de venir ici. Certes il n’est pas toujours en bonne compagnie, mais la nourriture avant tout. Il ne va pas se priver des plaisirs de la vie à cause du célibat.

Halloween

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fais vite, pas que ça à faire, allez, dépêche

Du vocabulaire il en a. Aurait pu répondre encore plus méchamment. Mais il se retient. Préférant lui aussi écrire quelques trucs dans son carnet. Qu’il ne partagera absolument pas avec son camarade de travail. S’il veut marquer noir sur blanc que Narcisse est un connard, il le fera. Mais non, de toute façon il écrit sérieusement pour l’exercice… Qui devenait plutôt une guerre qu’un travail pour l’école.
Chrome connaît sa valeur. Sait ce que le garçon aime chez lui. C’était une des choses positives de leur ancienne relation. Un peu de confiance sur sa cicatrice au visage. Même si ça fait déjà quelques années qu’elle est là… Quand il sortait avec quelqu’un ça lui faisait du bien d’être aimé même avec ça.. Narcisse aime ses cheveux, son visage, ses yeux tout aussi bizarres. Bref, des mots doux et compliments qu’il entendait parfois. Mais ce n’est plus le cas. Maintenant si l’Alba devait lui dire, il lui dirait simplement d’aller se faire voir. D’arrêter tout de suite.
Ce regard, il le déteste… Celui que Varg cru voir avant qu’on lui cramponne le bras pour l’attirer à l’intérieur du monde de sucre. Des regards comme ça, il a l’impression qu’il en avait vu de plus en plus en fin de leur relation… Puis c’était complètement différent. Depuis qu’il avait entendu les mots qui lui avaient déchiré le coeur.

Il s’est laissé entraîné, pas tellement le choix non plus sous la surprise. Maintenant qu’ils sont à l’intérieur. Chrome se sent encore moins à l’aise. Sait à quelle table ils se sont assis les deux fois. Quels donuts ils avaient choisis (échangés même). L’ambiance générale restait la même… Mais tout comme l’imaginait Chrome pour le goût des donuts, il manquait quelque chose. Pas ici pour les mêmes choses, sous les mêmes conditions.
S’il pouvait fuir.
Mais ils ont du travail, et il pleut.
Mais monsieur veut manger… Sérieusement ?
Mais
Mais
Mais au moins, oui, au moins ils auront une table pour se poser, écrire. Réfléchir. Chrome inspire, redresse ses épaules. Reprend un peu d’assurance. Car oui, il en avait perdu au moins 50% depuis que Narcisse lui avait agrippé le bras. Le plus grand des deux alla alors s’asseoir à une des seuls tables de la boutique, posant son sac au pied de sa chaise.

▬ Alors va te prendre quoi manger. Moi je commence à réfléchir……… Grouille-toi. Sérieusement. C’est que de la pluie, pas un spectacle…. Moi aussi j'ai autre chose à faire après.

Non, mais bon, fallait bien sortir un truc pour faire croire qu'il était très occupé même sans lui.
Chrome posa donc son carnet et son crayon sur la petite table grise en face… Une carte en verticale posée dessus. En première ligne le donuts qu’il avait prit la dernière fois qu’il était venu ici.
Bref, perte d’assurance d’au moins 20%.

kaspbarks

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Il ne craque toujours pas. Embêtant ce garçon ! Parfois, Narcisse aimerait sentir la brûlure d’une gifle sur sa joue. Il n’en reçoit pas assez. Oh, bien sûr, sur le moment, il protestera, râlera, s’offusquera dans toutes les langues. Mais après coup… n’est-ce pas plus agréable d’être face à des êtres humains, lui qui est démon ? Face à des personnes qui ont des sentiments et des réactions. Des personnes qui peuvent être en colère et agacées face à son comportement insultant.

Rebelle-toi Chrome, je ne dirai rien.

Mais ce lieu ne provoquait aucune réaction chez le plus grand. Narcisse commençait à être agacé par son manque de vie. Toutefois, il garde sa remarque acerbe pour plus tard et se dirige tout droit vers le comptoir. Son choix est vite fait. C’est midi alors, gourmand, il choisit deux donuts. Un à la fraise et l’autre au citron. Et il en achète un au chocolat pour Chrome. Exactement celui qu’il lui a donné il y a des années.

Il revient vers la table où l’autre s’est attablé et s’installe à son tour. Il pousse le donuts foncé vers son partenaire d’infortune.

– C’était en promotion, justifie-t-il.

Moins cinquante pourcent sur le troisième donuts. Il ne mentait même pas. Alors s’il pouvait « faire plaisir » à quelqu’un… lui n’aurait clairement pas assez de place dans son petit estomac pour tout avaler. Toutefois… l’argent n’avait jamais été un problème pour le Suisse. Il y avait un autre but derrière ce don généreux. Toujours celui qui l’animait depuis qu’il s’était retrouvé en face de son ex.

– Oh, j’oubliais. Et à quoi es-tu donc occupé après notre petit rendez-vous ? Dis-moi tout, hm…

Il a de sérieux doutes sur la véracité de son excuse. Son esprit possessif et égoïste se réveille. Comme si Chrome n’avait pas le droit de lui-même avoir des connaissances et des activités en dehors de sa vie bien carrée. En dehors de lui, vieux souvenir impérissable mais qu’on préférerait oublier.

Il ne devrait rien en avoir à faire de ce pauvre type.

– Au fait, ça t’arrive d’être vivant ou tu es toujours un cadavre à l’intérieur ? T’as pas changé, c’est dommage.

Narcisse croque enfin dans son donuts à la fraise après avoir bien palabré ses sottises. À genoux. Il le voulait à genoux, comme tous les autres. Il voulait le laisser repartir dans ses quartiers avec un sentiment désagréable, celui d’avoir rencontré le démon en personne.

De son autre main, il recommence à écrire quelques questions qui leur seront utiles dès que la pluie se sera calmée. Mais ses jambes, elles, ne restent pas inactives. Et bientôt, il fait clairement du pied à son ex-copain sous la table.

Mais il ne comprenait pas. Pourquoi il ne pouvait pas simplement être sérieux et faire son travail comme on le lui demandait. Et laisser partir Sparta quand tout serait fini.

Aujourd’hui, il le rendrait fou.

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tu m'emmerdes tellement. dégage dégage dégage

Comme si par magie le donuts en photo sur le papier était apparu devant lui. Sur la table, en même temps que deux autres donuts, pas pour lui. Mais il n’a même pas faim. De la gentillesse de Narcisse ? Non, il le connaît un peu. Sait qu’il ne fait pas ça pour rien.
Pourquoi Chrome a la sensation que le donuts pourrait s’effriter à tout instant tellement il dégage quelque chose de mauvais… Dans le sens de souvenirs. En soit, tous les donuts d’ici ont l’air succulents (et le sont). Mais là, c’était comme la recréation d’une scène du passé, mais version cauchemardesque. Chrome aurait hurlé dans un oreiller s’il le pouvait à l’instant. Mais non ça attendra ce soir.
Il allait vraiment devenir malade aujourd’hui. L’estomac qui tourne à l’intérieur, malaise de plus en plus vorace. La faim qui hurle de manger ce qu’on lui offre. Mais non. Chrome décale le donuts vers le rebord de la table, pour l’avoir un peu moins dans son champ de vision. Mais cette forme circulaire était un vrai poison visuel.
Est-ce que Chrome allait répondre comme tout à l’heure, avec du sel sur les lèvres, dans ses réponses. Peut-être pas. L’assurance avait encore chuté à cause de la pâtisserie… Et au fait de le trois étoile se retrouvait en face de lui, bien trop proche. Ça en devenait étouffant. Mais son visage restait de marbre, comme il le pouvait. Sérieux, sourcils un peu froncés.

Est-ce que réellement Chrome allait être occupé après. Oui comme toujours. Il se doit de s’occuper l’esprit. C’est dans son quotidien depuis trop longtemps. Mais c’est pareil, la même routine. Seul, parfois accompagnés mais… Rarement.
Fraction de seconde.
Au final oui il était vraiment ennuyant, c’est pour ça qu’il… N’a pas de rendez-vous avec quelqu’un après. Est-ce que vraiment quelqu’un l’attend…
Et est-ce qu’il en avait vraiment envie. Peut-être.

Alors que Chrome allait répondre aux questions piquantes de Narcisse, il ressent un truc sous la table. Mais ne fait pas attention. Ne réagit pas. Juste répondre. C’est tout ce qui importe. Doit se défendre… Sans en faire de trop. Avancer, avancer, avancer et en finir. Allez Chrome, prend sur toi ça va aller. Il le faut. Oui.

▬ Pourquoi tu t’intéresse à ce que je peux faire après ? Lâche-moi un peu la botte Narcisse. Je suis assez vivant pour te faire regretter tes mots si je veux.

Fais attention à tes étoiles. Une main trop violente sur la joue de l’autre pourrait te valoir quelques marques sur les doigts. Des coups.

▬ Si t’as fini de faire le gamin on pourrait peut-être réfléchir sérieusement à notre travail.

Répond enfin aux coups sous la table par : un coup aussi sur le tibia du garçon. Pas trop fort, juste pour qu’il ressente et qu’il arrête son petit jeu.

kaspbarks

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Et son cadeau est rejeté. Outrage à la cour votre honneur. Narcisse hausse un sourcil, la bouche entrouverte, comme offusqué par ce geste. Pourquoi il ne veut pas manger sa pâtisserie, ce gâteau qu’il a payé juste pour lui ? Oh ! La première fois, il gardera ses sous et sa générosité pour lui. On n’en attend pas plus.

– Mange, t’es trop maigre.

Toujours le commentaire qui ne faut pas. Comme s’il était tout simplement incapable de les retenir, de garder ce qu’il veut dire pour lui. Ça doit être terriblement ennuyant, mais il n’en a cure. Il veut faire réagir Chrome, et il y arrivera. C’est son défi amusant du jour.

Lui il termine rapidement ses deux donuts. Réécrit quelques questions supplémentaires et des suppositions de sa jolie écriture ronde. Il grimace à peine quand il sent le pied de Chrome entrer en contact avec son tibia. Ça, c’est pas gentil. Il ne l’a pas frappé, lui. Il s’est juste frotté à lui comme un amoureux transi.

Mais c’est déjà mieux. Il réagit un peu. Et il se sent presque pleinement satisfait lorsqu’il lui parle enfin. Tout sourire, il se rassoit correctement sur son siège et se penche, les deux coudes posés sur la table. Peu élégant, peu princier, mais il survivra deux minutes.

– Eh bien vas-y Chrome, fais-moi regretter mes paroles. Je n’attends que ça mon beau.

Qu’il le frappe, qu’ils en finissent, mais ce n’était pas de cette manière qu’il allait se débarrasser durablement de la sangsue Narcisse. Il n’est pas content le Sparta, il le lui fait savoir par ses paroles, mais ça n’est pas assez.

Ce n’est jamais assez.

Il n’avait pas pu suffisamment jouer avec lui la dernière fois. Il ne l’avait pas poussé au-delà de ses limites. Ça aurait été amusant, pourtant.

Il allait apprendre qui était vraiment Narcisse-Ange ce jour.

Le jeune homme minaude encore sur sa chaise, suçotant la corne de la licorne présente sur son bic. Il cherche quoi faire. Lui, ses questions sont écrites, le travail déjà à moitié réalisé. Mais il pleut toujours même si ça s’amenuise.

Illumination. Idée divine.

Mais dangereuse.

Il fixe ce garçon comme s’il était la chose la plus inspirante au monde. Il réfléchit, et son sourire s’agrandit encore. Ses yeux flambent comme des torches. Et il se lance.

Se redressant, il se penche avec brusquerie sur la table. Le col de Chrome se retrouve dans sa main et il le tire à lui avec suffisamment de force pour l’approcher près. Très près. Ses lèvres sucrées se posent sur les siennes avec vivacité. Il y donne un tout doux coup de langue et recule aussi sec.

Mais il ne cesse de le regarder et d’étirer ses lippes vers le haut comme le diable qu’il est.

Il est fier, tout simplement.

Aujourd’hui, il le rendrait fou.

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tu m'emmerdes tellement. dégage dégage dégage

Trop maigre et alors. Pourtant Chrome pense qu’il a un poid respectable. Il est si maigre que ça ? Il a gagné, son ex a gagné… Il lui a mit une idée dans la tête, le fait qu’il soit pas au bon poids. Pourtant ça n’a jamais été quelque chose dont il s’est déjà occupé par le passé. Il mange à sa faim, fais peut-être attention sans s’en rendre compte… L’Américain parait-il vraiment si maigre ?... Si ? Non…? Une pensée qu’il efface tout aussi vite qu’elle n’est apparue. Mais peut-être germera-t-elle sous peu… En tout cas pour l’instant, ce n’est pas ce qui l’embête le plus. Vraiment pas.
Le bruit des donuts qui se font dévorer, du machouillement dans le glaçage. Bref, Narcisse avait l’air de prendre un plaisir monumental à manger ses gâteaux ronds. Tandis que le garçon aux cheveux bicolores écrivait, barrait (et même parfois dessinait un petit gribouillage à côté) de quoi finir la journée avec un maximum d’informations et de détails pour leurs travails… Si seulement Chrome avait pouvait le faire plus tard. Pourquoi l’Alba n’est pas juste tombé malade, ou se serait casser une jambe. Bref, un truc pour qu’il ne soit pas là. N’importe quoi.

Qui eut crû que l’ambiance pouvait devenir encore plus bizarre.
Un frisson dans le dos quand Narcisse le nomme “mon beau”, ça le dégoûte. Urk. Venant de lui, ça avait juste l’air d’un poison mortel. Pourtant ce n’est que quelques minutes plus tard que Narcisse allait vraiment utiliser son pire venin contre notre cher Chrome Varg Sparta.
Le crayon dans sa main devenait lourd. Trop de secondes en sa présence, vite, allez, dépêchons-nous de sortir. Mais il pleuvait encore. Une prière interne pour qu’il arrête de pleuvoir au plus vite. Il sacrifierait n’importe quoi pour se sortir d’ici.

Bref, la situation empire de quelques crans.
Chrome n’a pas le temps de réagir.
Le visage même pas rouge.
La gorge qui se tord.
Ce baiser ressemble à un coup de couteau entre les côtes.
L’envie de gerber.

Dès que l’autre se recule, la première réaction fût de lever la main un instant. Près à le gifler. Non, non, réfléchi. Réfléchi. Ça peut aller trop loin cette histoire. Non. Non. Non. Non. En tout cas, il s’est levé d’un coup. Tremblant des pieds jusqu’à ses oreilles. Frotte au plus vite ses lèvres avec la manche de sa veste. Envie de balancer un “tu me dégoûtes, dégage”. Mais la seule chose que Chrome fait c’est : écraser le donuts que Narcisse lui avait offert, sur le visage de ce dernier.

Aucune parole, que des actes. Pas la force de dire quoi que ce soit. L’endroit était devenu bizarrement silencieux.

kaspbarks

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Mais pourquoi il ne réagit PAS ?!! Pourquoi il est toujours aussi calme, comme si ses gestes d’une pure perfidie qu’il multipliait depuis le début de leur rencontre vingt minutes plus tôt ne l’atteignaient pas ?! Pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?!

Il ne le montrait pas, mais ça le rendait dingue. Ces quelques secondes pendant lesquelles son ex fut sans réaction le rendirent dingue. La violence, les insultes, c’était ce qu’il attendait à chaque fois qu’il allait un peu trop loin dans la taquinerie. Ça venait rarement.

Non, Narcisse n’est pas masochiste. La douleur ne lui plaît pas, mais il est là pour pourrir les gens. Il est né pour ça. Pour que leurs jours radieux se transforment en sa présence en un doux cauchemar dont il serait l’odieux instigateur.

Chrome lève la main et il attend le coup sans ciller. Ses lèvres forment toujours un beau sourire. Frappe-moi.

Déchaîne-toi.

Mais encore une fois, rien ne vient.

– Serais-tu trop lâche pour me frapper, Chro…

Il n’a pas le temps de terminer la prononciation de son prénom qu’un donuts s’abat sur son visage. Celui-là même qu’il venait de lui acheter et auquel il avait injustement refusé de toucher. Autour d’eux, les quelques clients ricanent du geste du plus grand, mais Narcisse, ça ne le fait pas vraiment rire.

Parce que c’est plus humiliant qu’un coup.

Et que son cadeau est maintenant immangeable, sauf dans certaines circonstances purement sexuelles et fictives, impossibles dans leur situation.

– Oh, toi…

Tu vas mourir. C’était ce qu’aurait voulu dire Narcisse. Mais la menace reste en suspend. Il ne perd pas son calme cependant. Il essuie d’un geste lâche et élégant son visage tâché de noir avec un rince-doigt qu’il a toujours dans son petit sac à dos. Ses prunelles assassines sont posées sur l’homme coupable. Il se lève. Encore une fois, c’est lui le prédateur.

– Dehors.

Il n’attend pas qu’il se soit correctement relevé pour l’empoigner par le bras et le tirer dehors. Sans doute lui laissera-t-il une marque tant il a serré. Maintenant sous la pluie, avec les cheveux qui frisottent, un peu à l’écart, il le fixe tel un cobra qui va sauter sur sa proie. Chrome est un homme mort et il serait temps qu’il s’en rende compte.

– Tu ne referas plus jamais ça, articule-t-il lentement, pour être sûr qu’il comprenne bien ses mots.

Pourtant, il a envie. Encore une fois. De sentir ses lèvres posées sur les siennes, la chaleur de son corps contre le sien. Il sait que ça n’est pas bien, que c’est interdit, qu’il prendra des coups, mais c’est plus fort que lui. Alors à nouveau il approche, vif comme le vent, à nouveau il l’agrippe, passe ses bras autour de son cou et colle plus franchement leurs bouches ensemble.

Parce que ce qu’il ne pouvait pas reprocher à Chrome, c’était ses baisers. Le goût de sa langue qui jadis dansait contre la sienne. Ça, il savait embrasser.

Et puis il avait toujours rêvé d’un baiser sous la pluie. Il aurait pu l’obtenir s’il ne l’avait pas plaqué sous ce même mauvais temps, il y a fort longtemps. S’il ne lui avait pas dit toutes ces vilaines choses alors que l’orage grondait au-dessus d’eux.

Il était odieux.

Halloween

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tu m'emmerdes tellement. dégage dégage dégage

La fureur dans les yeux de son ex… Chrome n’aime pas ça, déteste ça. Il est plus violent que lui, même s’il est plus petit. Entre eux deux, c’est vraiment Narcisse la boule d’énergie, de chao, de tout ce qui était à l’opposé du jeune Sparta. Pas la force de faire l’inverse de ce qu’on lui dit. Les jambes qui tremblent. Pas le temps de récupérer son sac ni le carnet qu’il y avait à l’intérieur. Mais c’était le dernier de ses soucis pour l’instant.
La pluie qui s’abat direct sur eux dès la sortie du magasin. Les cheveux de Chrome prennent très vite la flotte. Bien trop vite. Le visage aussi. Au moins, ça cache les quelques larmes qu’il a sur le visage. Ça devait pourtant être une après-midi chiante, très chiante mais -absolument pas une catastrophe. Pas autant.
Au final… Les derniers regrets que Chrome avait pour son ex ont : disparus.
Entièrement. Ce n’est pas avec quelqu’un comme ça que Chrome aurait voulu avoir sa relation la plus longue. Non. Vraiment pas. “je te déteste, déteste, déteste, déteste”. Encore plus qu’avant le rendez-vous.

Rien n’aller s’arranger.
Le petit chien enragé montrait les crocs. Le bi-colore avait plusieurs expressions sur son visage comme la colère, la déception, la tristesse. C’était une soupe écoeurante qui donnait la gerbe. Trop de choses à penser en même temps.
Et les derniers bons souvenirs que Chrome gardait de Narcisse-Ange d’Alba en mémoire : brûlèrent.

▬ Pourquoi je devrais t’obéir ?! Sale-

Encore une fois, Varg se fait avoir. C’est plus intense, leurs bouches se retrouvent. Mais non, non, non, rien de bon là dedans. Même s’il a eu de bons moments à embrasser ces lèvres… Mais il croyait à l’époque qu’on l’aimait en retour.
Non, non.
On l’utilisait, on le trouvait juste beau, juste intéressant à regarder.
Mais le gars ennuyant ne se ferait pu avoir par la vipère.
Alors il le repousse comme il peut, tirant sur ses bras… Et une fois détachés :
une gifle.
Les bruits de la pluie qui tombe tout autour d’eux, sur eux, avait atténué le son de la paume de la main sur la joue du garçon. Qui devenait déjà rouge.

▬ ……………… Tu me dégoûtes. Narcisse. Tu me dégoûtes.

Pourquoi ça bip dans sa tête.
Il cherche
Oui, il cherche un endroit ou pleurer, et le meilleur endroit
C’est son lit, bien trop loin. Alors ça bip, rien qu’un peu.

kaspbarks

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pas besoin de toi

Lui, il n’a pas vu les émotions sur le visage du garçon. Il n’a vu que sa propre colère, que son propre ressentiment qui a grandi quand il lui a fait ça. Quand il l’a humilié devant toute la clientèle. Il ne s’est jamais intéressé à ce que pouvait penser Chrome, ni maintenant, ni avant. Il a toujours pensé qu’il était le seul à ressentir des émotions, comme si la face du garçon avec qui il était sorti était si lisse, comme s’il n’était qu’une machine incapable de quoique ce soit.

Mais entre les deux, au fond, qui est le sans-cœur ?

Il a des doutes.

Sa main finalement s’écrase sur son visage. Narcisse a gagné. Il a eu ce qu’il voulait. Il l’a poussé à bout, il l’a fait sortir de ses gongs. Et c’est magnifique. Il contemple la colère qui plane au-dessus de l’adolescent aux cheveux bicolores comme il admirerait un orage superbe. Ça ne fait pas mal, c’est agréable. Comme si la froideur de la pluie atténuait la souffrance qu’il devait ressentir. Alors il l’insulte.

Et ça, ça fait souffrir.

Pour la première fois, face à Chrome, le Suisse perd son insupportable sourire de serpent. Les mots sont plus tranchants encore que les gestes, et son cœur se serre.

Il devrait lui-même se gifler pour se punir de cette ignoble faiblesse, mais il n’y arrive pas. Il contemple Chrome, maintenant trempé jusqu’aux os. Son uniforme lui colle à la peau, ses cheveux sont plaqués sur son crâne et l’eau ruisselle. Mais les larmes ne coulent pas. Cet organe a séché en lui. Il n’est plus capable d’exprimer sa tristesse, même si elle chancelle en lui.

Alors il pose cette question. La question qui lui brûle les lèvres. Il ne repartira pas sans un semblant de réponse.

– Pourquoi le seul instant où tu me fais quelque chose est celui-ci ? Pourquoi t’as pas réussi à me toucher, à m’animer y’a des années ? Pourquoi il faut que tu me frappes et que tu m’insultes pour que je ressente quelque chose pour toi ?

C’est injuste. Ça n’avait pas marché cette fois-là. Et ça ne marcherait plus jamais entre eux. Ils étaient trop différents, incapables de s’aimer, de se supporter. Mais cette après-midi, ainsi sous la pluie, il se passait quelque chose. De fort.

– Laisse-moi… juste une fois encore.

Il ne veut plus le surprendre. Il ne veut plus voler. Il veut partager et donner. Tremblant de froid, en proie à un rhume futur sans pour autant s’en inquiéter dans l’immédiat, il s’approche encore. Mais cette fois, il n’y a pas de brusquerie. Non. Narcisse entoure délicatement ce visage dont il n’a que peu profité, admire ces prunelles tout aussi tristes que les siennes et pour la troisième fois, rompt la distance entre eux deux.

Pour une dernière fois.

Halloween

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tu m'emmerdes tellement. dégage dégage dégage

Est-ce que Chrome arrivait vraiment à quelque chose en giflant Narcisse. Pas vraiment non. C’était même pire, pourquoi ça allait dans ce sens. Le bicolore voulait simplement que ça s’arrête, que chacun rentre dans sa chambre. Le devoir pourra attendre un autre jour, mais non. Il fallait que l’autre gars envenime les choses. Aille encore plus loin.
Arrête arrête arrête. Vraiment.
Comment Chrome lui-même pouvait avoir la réponse à ce que demandais son ex. Là, en face de lui. Trempé. Aucune différence entre une flaque d’eau et les deux garçons sous la pluie. Les mots qui piquent, qui le rongent.
Non, l’américain n’est pas violent… Se défend juste. Entendre ces mots lui fait du mal. Comme si la seule chose de bien chez lui serait des insultes et une gifle. Pendant un instant, le plus grand se posait des questions sur lui-même. C’était sa faute ? Oui… Peut-être.
Non, non non… Tu n’es pas une mauvaise personne. Jamais tu ne le sera. Tu ne veux pas, jamais au grand jamais. Et puis quoi encore… Comme une sangsue qui se tient. Une moule à son rocher. L’autre revient donc à la charge. Ça paralyse le balafré. Encore, pourquoi encore. Narcisse veut tellement voir souffrir Chrome ? Le serpent n’est pas resté assez longtemps sur les lèvres de la pauvre bête qui agonise déjà ? Ça fait mal, mal, mal, mal trop mal. Et jamais Chrome ne veut ressentir ça dans une relation. Ça le tue.
...de l’intérieur.
Ça le dégoûte.
Veut vomir.
Dégage, dégage.

Pourtant il ne bouge pas. Non il n’aime pas ça. Le même goût dégueulasse qui se propage sur ses lèvres, à l’intérieur de sa bouche, dans ses veines. Varg n’a rien donné. N’a pas bougé, n’a même pas fermé les yeux, regardant avec colère Narcisse.
Ça dur quelques secondes, avant que Chrome ne sert les dents et repousse encore une fois le châtain.

▬ … !! Ça suffit… Narcisse, arrête !! Arrête !! Tu-

Il recule, d’un pas, deux, trois. Veut juste garder une distance de sécurité.

▬ Tu es immondes. Je suis pas ton jouet, ni une chaussette que tu peux réutiliser quand tu veux. Ne me touche plus jamais………. S’il te plait. Arrête.

Une main sur sa propre bouche, s'essuie plusieurs fois. Les larmes abondantes se mélangeants à la pluie. Oui, lui aussi il va avoir un gros rhume.

kaspbarks

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pas besoin de toi

Lui, il apprécie le baiser, sans savoir pourquoi. C’est comme une douceur retrouvée, mais terriblement amère. Parce que ce n’est pas partagé.

Mais depuis quand Narcisse s’intéresse-t-il à ce que peuvent ressentir les autres ? Il prend et ne donne rien.

Lui, il ne sait pas ce qui se passe dans la tête de Chrome. Il ne l’a jamais su. Ce garçon reste un mystère qu’il n’a pas pris la peine de percer. Trop compliqué que de s’intéresser à ce qu’il est vraiment, plus facile de se plaindre de son calme et de sa platitude. Est-ce qu’il regrette ? Pas exactement.

Mais il est vrai que rester en meilleurs termes l’aurait aidé à retrouver ce semblant d’affection. Tout ça pour retirer cette épine, cette frustration qu’il ressent depuis quelques semaines. À cause d’un autre garçon.

Et ça, ça lui fait vraiment mal. Ça hante ses nuits, le laissant pantelant, les mains sur la tête comme s’il voulait en extirper ce sentiment ennemi.

Chrome le repousse et l’adolescent chancelle. Il n’a jamais eu énormément de force, Narcisse. Il a toujours été petit, plutôt frêle. Et glisse une main dans ses cheveux roses, fixe Chrome avec méchanceté pour ne pas perdre la face. Et il sourit, ce sourire de poupée contrastée qu’il connaît par cœur, qu’il arrive à reproduire même quand il a envie de pleurer.

Il ne sera jamais un faible.

Même pendant ce moment difficile, pénible où ils lavent leur linge sale. Ce qu’ils auraient dû, pourtant, faire il y a longtemps.

Crever l’abcès. Jamais le châtain ne se taira. Il aura le dernier mot.

– Je suis immonde, oui. C’est maintenant que tu t’en rends compte, Chrome ? Mais je l’ai toujours été. Pourtant, toi tu ne l’as pas vu. Je pensais avoir laissé suffisamment d’indices.

Il ricane, croise les bras sur sa poitrine. L’eau le fait frissonner, le vent fait trembler ses cheveux.

– Tu n’aimes pas mes baisers, Chrome ? Tu les adorais avant. Comme j’adorais les tiens. C’était d’ailleurs la seule chose que j’aimais chez toi, parce que…

Mensonge. Ce n’est pas vrai. Il y avait d’autres choses qui l’avaient poussé vers le jeune homme. Et ça n’était pas que des critères purement physiques. Toutefois, ces éléments étaient oubliés, avaient été remplacés par l’ennui.

– Parce que je suis immonde, comme tu l’as dit. Et que je suis incapable d’aimer. Toi, le peux-tu ?

Cette conversation devait se terminer. C’était malsain. Mais Narcisse n’avait pas envie de fermer sa bouche et de tourner les talons, il voulait lancer au visage de son ex tout ce qu’il avait sur le cœur.

– Toutefois. Toutefois, toi t’as des bruits dans ta tête qui te rendent fous. Moi c’est mes pensées qui me bousillent. Elles tournent partout, elles veulent me dire quelque chose, mais je ne les comprends pas. Mais peu importe, n’est-ce pas ? Je suis immonde.

Il hausse les épaules avec nonchalance, mais sa poitrine fait mal.

Halloween

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je suis pas psychologue, ni ton ami, va voir ailleurs

Faire de son mieux pour écouter alors que sa tête est remplie de colère, c’est pas si facile. Vraiment pas. Actuellement c’est le bordel dans sa tête. Les oreilles qui sifflent, toujours le regard fixé sur le démon en face de lui.
Chrome non plus ne sera pas un faible aujourd’hui, a bien trop enduré. N’a rien demandé de tout ça. Son cerveau va vraiment être dans une pagaille monstre pendant la semaine. Manipulé pas ce type. C’est vrai que le garçon à la cicatrice aurait dû voir bien avant que son ex petit ami était : horrible. Mais non, bien trop aveugle à l’époque. Il n’y avait que le positif que Chrome voyait dans le garçon. C’est donc ça l’expression : l’amour rend aveugle ? Oui, sûrement. Pourquoi à l’époque il ne voyait pas que le petit nuage sur lequel il était n’était que mensonge. Trop gentil, trop sage, trop simple… Trop de mots doux pour décrire un garçon ennuyeux sans intérêt.
Ses baisers… Ses baisers, oui il les aimaient… Seulement à cette belle époque d’illusions. Où tout était rose et vivable. L’époque où le démon était déguisé en un garçon amoureux. Ça déchire le coeur, même l’intérieur de son ventre : qui brûle. Tout en étant serré. Très serré. Entortillé.
Evidemment que Chrome l’aimait… Évidemment ?

Est-ce que finalement, le garçon aux cheveux blancs et rouges n’utilisait pas simplement ses couples pour se changer les idées ? Remplir du vide. Encore une idée qui va pourrir tous ses avis personnels sur lui-même. Alors comme ça, il ne pourrait pas aimer ?
Chrome à la tête qui tourne. Alors il ne pourrait apporter bonheur que par la violence ? Pourtant ses ex ne lui disait pas ça… Non, non, Narcisse doit sûrement… Inventer, créer, juste faire culpabiliser.
Qu’est-ce que penser actuellement. Faut-il vraiment penser au final.

Chrome ne se laissera pas abattre. Et rien n’y changera,
il ne veut plus voir Narcisse
ce n’est pas avec ce genres de pensées que Chrome veut remplir ses vides. Non.
Autre chose à faire. Vraiment. Alors le deux étoiles se décalent, allant doucement vers la porte du magasin d’où ils étaient sortis en trombe.

▬ … Oui, peu importe. Narcisse…….. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Je ne vais pas jouer les psychologues avec toi. J’ai assez donné aujourd’hui.

Une main dans ses cheveux trempés. L’autre sur la poignée du magasin.

▬ Ne rentre pas. Je vais chercher nos affaires. Je ne veux pu te revoir après. Vraiment. Narcisse… Je ne suis pas désolé pour ce que je vais dire mais… Ce n’est pas tes pensées le problème.

Il rentre au sec.

kaspbarks

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pas besoin de toi

Ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Il aurait dû passer une belle journée, avec un partenaire scolaire qu’il appréciait – estimait – un minimum. Il aurait dû pouvoir choisir avec qui il voulait mener son enquête en ville. Quelqu’un avec qui il n’aurait pas été obligé d’être odieux. Avec qui ses pensées n’auraient pas heurté sa tête de plein fouet comme on heurte une porte qu’on n’a pas vu, plongé dans le noir.

Il reste digne, bien droit sur ses pieds. Pourtant pathétique sous la pluie, trempé et transi de froid, il refuse de laisser de côté son honneur et de montrer à Chrome qu’il est affecté. Il ne gagnera pas la partie. Les sentiments rendent cons. La preuve était juste devant lui.

Il secoue la tête.

– Je n’ai pas besoin d’être écouté, aidé, réconforté, je ne sais quoi, rassure-toi. Je ne suis pas un faible. Je ne l’ai jamais été.

Il venait de prouver le contraire en cédant à sa pulsion d’embrasser les douces lèvres de Chrome. Comme un gamin qui réclame de l’affection qu’il ne mérite pas. Comme une personne en manque d’amour, alors qu’il ne sait même pas ce que c’est.

Et les pensées qui continuent leur chemin dans son esprit, tortueuses, doucereuses. Et Chrome qui se venge justement. Aura-t-il appris quelque chose, aujourd’hui ? Il a des doutes, mais il l’entend, il l’écoute. Il est attentif à ses paroles mais il ne devrait pas.

Il ne lui obéit pas, parce qu’il entre à sa suite. Il ne répond pas, se dirige vers la table où quelques minutes plus tôt, il a abandonné ses affaires. Il les ramasse, les range dans son sac prudemment. Mais il se dépêche, parce que cette présence lui est aussi devenue insupportable.

– Je dirai à l’enseignant de nous choisir un autre partenaire ou de nous laisser travailler seuls. Ça vaudra mieux.

Comment expliquer au professeur le conflit et la tension terrible qui régnait entre les deux ? Accepterait-il la demande d’un des meilleurs élèves de la classe ? Narcisse n’en était pas sûr, mais lui aussi voulait éviter Chrome maintenant.

Car être repoussé, ça fait mal.

Parce qu’être traité comme un moins que rien, ça fait mal.

Alors qu’il sait qu’il le mérite, au fond. Que c’est sa faute, et que Chrome n’a pas tord.

Ça fait encore plus mal.

Il enfile rapidement sa veste qui le protégera un minimum de la pluie, glisse la lanière de son sac sur son épaule. Il jette un dernier regard à Chrome, tout plein de colère, de haine et de rancœur – alors qu’en fait, ne parviennent qu’à percer l’incompréhension et comme une tristesse. Puis, il quitte aussi vite qu’il peut l’établissement, presque rouge de honte après ce qui vient de se passer.

Il ne sait plus où il en est.

Il ne sait pas ce qu’il va faire, maintenant.

À lui d’être torturé par des paroles mauvaises dans sa tête, toujours.

Halloween

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je suis pas psychologue, ni ton ami, va voir ailleurs

Un faible, non ça c’est sûr l’autre garçon n’en n’était pas un. “ t’es un vrai chieur”, voilà ce que pensais Chrome tout en sachant pertinemment que Narcisse n’avait besoin de personne pour le savoir.

Hâte que la journée se termine.

Aucune réponse du moins. Il n’en n’avait pas la force et ni l’envie. Pourquoi s’embêter à répondre à quelqu’un qui n’écoute rien. C’est en tout cas ce que Chrome imagine. À partir de maintenant les choses allaient vraiment être différentes. Encore pire qu’avant. Déjà que ce n’était pas une ambiance géniale auparavant… Mais là, ce sera chaotique. Mais Chrome fera face, en mode défensive… Du moins, c’est ce qu’il va essayer… Tenter.
Chrome ne fait pas trop de vagues, fais les choses sans trop s’embêter. N’a pas de réel saveur… Oui, oui, sûrement que finalement Narcisse à réellement raison et que Chrome n’est pas intéressant.

Le sol trempé, personne autour n’ose parler, protester. Ils savent que le duo ne va pas rester. Juste là pour récupérer leurs affaires (un carnet prêt à être jeté à cause de l’eau que Chrome a déversé dessus en arrivant. Ses cheveux colorés sont maintenant en arrière, collés par l’eau et la cire à cheveux qu’il avait mit le matin même. On voit encore plus sa brûlure. Mais là, maintenant, sur le moment : l'intéressé s’en contre-balance.
Grogne intérieurement quand l’autre le suit. Il n’écoute rien, n’a jamais rien écouté. Sans faire attention Chrome avait lâché entre ses dents un “putain”.

▬ Parfait.

C’était froid, direct. Pas besoin de passer par quatre côtés. Il n’a attendu que quelques secondes pour partir à la suite du garçon aux cheveux roses. Car lui aussi trop honteux de rester dans cet établissement qu’il surnommera “l’enfer” par la suite. Les regards qu’il déteste. De toute façon ils ont de l’eau à essuyer sur le sol.

Aucune attention dehors pour l’autre. Il part le plus vite possible à grandes enjambées vers l’établissement. bip bip
ça devient plus fort, plus rapide
bip bip vite
vite, retour au chaud. une douche
vite vite bip bip
un lit, du chaud
bip bip un film, un livre, de la musique
n’importe quoi bip bip
il faut se changer les idées.
Pour une fois, sur le chemin le bruit répétitif lui faisait du bien.

kaspbarks

» La vie n'a pas besoin d'être parfaite, elle a juste besoin d'être vécue ○ Camille.
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