que tu regardes le soleil ou jae, y'a pas une grande différence.
chaleureux et serein, avec un sourire brillant qui lui atteint presque toujours les yeux, c'est l'exemple parfait du mec sympathique qui exsude la bienveillance. et le pire, ou le meilleur en fait, c'est qu'il est sincère. il n'y a pas de faux-semblants, pas d'arrières-pensées, ni aucuns artifices, il est simplement trop gentil et déterminé à aider son prochain.
au point où ça peut en devenir étouffant, vu son manque de demi-mesure.
à s'être targué du rôle de chevalier sur son cheval blanc, il en est probablement devenu un peu trop brusque, trop présent, trop trop, dans son envie d'alléger les maux de ceux qui l'entourent.
il en vient à collectionner les âmes abîmées, agonise face à leur détresse et souhaite juste, sans malice, à les remettre sur pied du mieux qu'il le peut. parce que ça le tue à petit feu de voir un proche s'enliser dans le malheur, alors il décide — sans réellement demander l'avis de l'autre, de tendre la main.
on pourrait lui conter ses plus grands regrets, ses pires atrocités et pourtant, il ne trouverait pas la force de rejeter, de se fermer hermétiquement même si le bon sens l'exige. il n'arrive pas à se faire à l'idée que quelqu'un puisse être irrévocablement brisé, et il est prêt à aimer pour deux, pour cent, pour mille, s'il le faut.
à offrir son coeur aussi facilement, jae-sung s'oublie bien souvent, se perd de vue lorsqu'il s'embarque dans sa quête pour rendre le monde meilleur, s'ignore, même.
ça reste un gamin, pas tout à fait sorti de l'enfance, le pied à moitié dans le monde des adultes, avec les hauts et les bas liés à un chapitre de sa vie qui se termine. le temps entre les quatre murs de l'académie lui est compté et, au fond, ça le terrifie.
de perdre ses repères, ses amis, la routine qui le suit depuis quinze ans et le sentiment familiarité que ça lui apporte, qui l'ancre dans le moment présent.
l'inconnu a quelque chose d'excitant, certes, mais ça ne compense pas la nostalgie qu'il commence déjà à ressentir alors qu'il lui reste pourtant encore un an.
c'est qu'il a beau être mature, parfois, il aimerait bien qu'on le voie pour ce qu'il est : un jeune adulte pas tout à fait certain de ce qu'il veut faire, plein d'indécisions et de questionnements quant à ce que l'avenir lui réserve, mais plein de bonne volonté face à celui-ci.

il tire la boite usée de son emplacement habituel, avec la précision propre au propriétaire du bordel organisé qu'est sa chambre — tout est rangé à sa juste place, qu'il rétorquerait si la remontrance lui venait aux oreilles.
elle commence à devenir lourde, les coins abîmés par le temps et le poids des carnets qu'y s'y trouvent. attrapant le plus récent, jae tourne les pages, ne peut s'empêcher de sourire en voyant les enveloppes colorées que sa mère lui envoie. son regard tombe ensuite sur sa réponse à lui, puisqu'à défaut de pouvoir lui retourner ses lettres, il les conserve précieusement pour les lui donner en mains propres quand il quitterait l'académie.
ces lignes, c'est un peu toute sa vie après tout.
les anciens cahiers au papier jauni, tout au fond et encrés de sa calligraphie tremblante d'enfant, jusqu'à celui qu'il avait acheté l'année précédente, où les mots sont couchés avec la précision et la netteté qu'on lui connaît aujourd'hui.

il se souvient encore de la première, de ses mots qui ont couverts les feuilles sans s'arrêter, les quelques cernes qui tâchent celles-ci parce qu'il avait pleuré.
parce que même si elle avait dépeint son expérience à l'école sous une lumière positive, il était terrifié à l'idée d'être seul. et elle lui manquait, ô comme elle lui manquait.
mais il s'y était fait, rassuré par la seconde, puis la troisième, et toutes celles qui ont suivi par la suite.
alors jae avait écrit — les bons et les mauvais moments, ses aspirations et ses insécurités,
toutes les amitiés qu'il avait pu nouer, et même celles qui n'avaient pas perdurées.
une correspondance à sens unique qui lui apportait malgré tout un certain réconfort quand le doute s'immisçait dans son esprit.

et aujourd'hui-
aujourd'hui est l'un de ces jours, de ceux qui n'arrivent pas souvent, mais qui suffisent à ébranler la joie qui l'habite d'ordinaire.
il relit le dernier message, alors que sa vision se trouble quand il observe les photos de la soeur qu'il a vue grandir qu'en clichés, de ses parents souriants aux cheveux plus grisonnants que dans ses souvenirs, discernant à moitié les mots qu'il arriverait à réciter par coeur quand les larmes qui perlent à ses cils se décident enfin à tomber.
nous avons hâte de te revoir,
(moi aussi)
plus qu'un an,
(bientôt)
on pense à toi,
(tous les jours)
on t'aime
(je-)
il les aime, bien sûr qu'il les aime, ça n'empêche pas les sanglots silencieux.
parce qu'il est terrifié à l'idée de les désappointer, de ne pas être le fils qu'ils attendent, et, au fond de lui, il a peur d'être déçu de l'idéal qu'il s'est imaginé au fil des ans.
pour revoir sa famille, c'est celle qu'il a construit ici qu'il doit quitter, et il n'est définitivement pas prêt à le faire.
et ça lui fend le coeur.

coucou, c'est le soft reboot de jae yaaay, promis je me dépêche pour finir
* vu en pv avec faith (un gros merci à toi poussin, jarriv pour te coacher ) et elyas (ofc vous allez reconnaître le code but les affaires sont les affaites et c'est de la patte de caprice le ++ meilleur (vrm tu me sauves la vie chat love sur toi )