Beaucoup vous diront qu’ils n’ont jamais vu Mia pleurer. Parce que Mia ne pleure jamais.
Petit bout de femme infatigable, elle ne s’autorise pas les larmes. Enfin, c’est ce qu’ils croient. C’est juste que Mia n’en ressent pas le besoin. Parce que Mia n’est jamais triste.
Profondément optimiste, elle avance dans la vie en voyant constamment le verre à moitié plein.
Pourquoi pleurer ? Et puis, quand elle pleure, Mia sent l’océan. Elle n’aime pas sentir l’océan. Elle préfère sentir bon les fleurs. Les gens disent qu’ils sont contents quand elle est là. Parce qu’elle est rassurante.
Haute comme trois pommes, Mia ne manque pourtant pas de se faire remarquer. Véritable boule d’énergie, elle est toujours occupée, soit à dessiner, soit à faire de la gymnastique. Elle s’illustre en classe par ses réponses pertinentes, éclairées, qu’elle amasse au fur et à mesure de ses lectures, mais aussi par un travail acharné. La petite brune sait que si elle veut un bel avenir, l’académie est son point de départ. Alors autant faire de son mieux maintenant.
Modeste, elle n’aime pas que les projecteurs soient braqués sur elle. Mia est travailleuse, investie, elle donnera toujours son maximum pour tout, mais ne voudra jamais le faire pour qu’on la remarque. Au contraire, si elle peut être une petite souris planquée, ça lui convient très bien.
D’une gentillesse hors norme, la brune tentera toujours de tendre la main, quoi qu’il arrive. C’est peut-être ça qui lui cause tant de problèmes, d’ailleurs. Beaucoup lui ont dit, au fur et à mesure du temps, que les gens se serviront de sa naïveté. Pourtant, Mia ne peut s’empêcher de penser que l’Homme est fondamentalement bon. Elle s’efforce toujours de trouver le positif chez quelqu’un, même la personne la plus endommagée qui soit. Pour elle, il y a toujours une explication à tout, c’est pourquoi il faut la trouver, pour comprendre les tenants et les aboutissants.
Loyale, fidèle, Mia ne laisse jamais tomber qui que ce soit. Parfois, ça lui fait mal, mais elle le prend toujours avec philosophie. Difficile de voir l’ombre sur son Soleil, surtout quand elle est persuadée que le monde est teinté de rose malgré tout.
Toujours un crayon en main, Mia laisse son imagination vagabonder comme bon lui semble, pour créer de beaux paysages, de belles histoires. Elle espère qu’un jour, ses dessins permettront à quelqu’un de se sentir mieux. Depuis toute petite, ce moyen lui permet d’exprimer ses idées sombres, mais aussi ses pensées les plus joyeuses. Ils lui permettent de canaliser un peu de ce pouvoir qui lui échappe.
Au-delà de ça, Mia a aussi ses peurs, ses doutes. L’amour, par exemple, est un sujet qui la fascine autant qu’il lui fait peur. Comment font les gens amoureux ? Est-ce qu’ils sentent le sucre ? Ou le chocolat ? Est-ce qu’ils sont tous remplis de cette douceur dont on parle dans les livres ? Mia a peur que ce soit difficile, parce qu’elle ne sait pas ce qu’implique l’amour. Si elle est positive pour tout le reste, elle craint de ne pas être à la hauteur.
Parce que Mia, c’est aussi un bouillon de manque de confiance en soi. Il suffit que ses convictions soient ébranlées pour que tout son monde se replie sur elle-même. Et là, c’est la cata’. Son don s’emballe, ses pensées aussi. Elle sent le brûlé, quand elle panique. C’est à peu près pareil, quand elle s’énerve. Cette odeur de fumée douloureuse pour les narines, qui prend jusque dans la gorge. Mais c’est pas le pire, ça. C’est mignon, encore. C’est sa manière de parler, qui lui fait le plus peur. Quand elle panique ou s’énerve, Mia a les pensées qui vont plus vite que son langage. En simple ? Elle bégaye. De plus en plus violemment, à mesure qu’elle se sent mal. Ses mots disparaissent, son élocution s’échappe. Elle bute sur les mots. C’est pour ça, aussi, que Mia fait de son mieux pour toujours être positive. Certains préfèrent la neutralité, elle, elle préfère son monde fleuri.
Parce que les fleurs, quand même, ça sent meilleur que les flammes.