Alors on cours, on cours sans vouloir la rattraper, on cours après elle avec le sourire aux lèvres - et les pulsations du cœur, les poumons qui se déchaînent, les jambes qui s'élancent, il y a toute l'euphorie que te provoque le simple fait de courir - et c'est qu'elle court vite, Agnès, ça détale dans les couloirs, ça monte les escaliers de quatre en quatre à la poursuite de vos lendemains - on échange un regard, le rire aux commissures des lèvres, tu te fais perdant de cette grande partie mais, on continue, on se poursuit.

Et puis soudain, c'est l'extérieur, c'est le vent qui se glisse dans les cheveux et les pas qui, doucement, s'arrêtent - alors là sous le ciel, elle se tient devant toi, paumes en l'air, sourire aux lèvres et elle détient le soleil ; est-ce qu'on dirait que je le tiens dans mes mains ? te demande-t-elle.

À la voir ainsi, tu as l'impression d'y voir une apparition divine - c'est qu'elle est si belle que ton cœur en tremble - ça s'humidifie les lèvres pour reprendre contenance et puis, ça part en éclats, des morceaux de joies à chaque tintement de gorge - mais y a rien qui se dit parce qu'à souligner sa bêtise on la trouve bien trop jolie illuminée par les étoiles.

C'est que tu n'as jamais cessé de l'aimer, Elior - que tu l'aimeras toujours, pas de cet amour que tu livres à Elyas, mais d'un amour quand même ; c'est que trop subjugué tu étais tombé pour elle, pour tout, pour toutes part qui faisait d'elle un peu plus elle. C'était un amour à part, platonique, beau, magnifique, sublime, vrai et pur - très loin de ce sentiment chimérique et abject que tente Dmitry de te sublimer.

Sans attendre on saute à ses côtés pour goûter à la chaleur de la fille solaire - et on l'écoute parler, sourire aux lèvres et un ricanement seulement, à la contempler avant de laisser le regard dériver sur le seul horizon que vous ne connaîtrez jamais.

— D'où tu t'excuses ! t'insurges-tu dans ton meilleur français. Ça valait cent fois le coup, je préfère de loin être seul avec toi. et on ne la regarde pas quand on dit ça, on baisse les paupières et on aspire un peu d'air - on apprécie les rayons du soleil ; sans ambiguïté - les mots - c'était la simple vérité, un vous deux particulier qui vous appartenez.

Les prunelles qui s'ouvrent à nouveau sur les cieux - à croire qu'ils venaient d'eux.

— Tu cours vites ! c'est un constat Mais pas plus que moi. c'est une raillerie combien même on l'a laisser te devancer - et puis dans la malice, c'est une preuve de défi. J't'ai laissé gagner par galanterie ! qu'on se justifie - tu veux juste l'énerver, pour la voir te rembarrer et puis rire aux éclats, parce que tout ça est vain.

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et vous êtes beaux tous les deux

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Contemplation qui précède ces premiers mots - et ça transmet plus de choses qu'il n'en faut ; comme un regard pour se comprendre. Elle t'avait manqué aussi, Elior, elle t'avait manqué à en crever, de ce manque de présence, de ce manque de chaleur et d'assurance, les pas qui s'élancent dans les couloirs, les mains dans les mains, les sourires complices et les rires à l'infini - elle t'avait manqué, un peu comme tout le monde ; c'était ta punition à toi-même, l'exclusion, on s'exile pour ne plus s'aimer.

Il y a le sourire, pourtant, parce que tout est autrement, aujourd'hui - pas de mots mais tout se dit et, totalement inconscient de son regard posé sur ton visage, tu te détournes pour contempler une autre forme de beauté. Parfois on aimerait s'envoler, voir au delà des nuages, aux delà de cette prison, de la vision de cette cage - et dans une autre vie, si tout avait été différent, peut-être que tu te serais balancé sur cette rambarde, à jouer à l'équilibriste en priant tomber de son édifice ; trop conscient de cette pensée, tu remercies les Dieux de t'octroyer des jours précieux malgré tes airs constants d'enfant malheureux.

Soudain s'élève sa voix, pareille à une mélodie, on ne détourne que tard le regard pour le poser sur elle - ses cheveux de lumières semblent prendre feu, lui donnant des airs de chimère.

— C'est compliqué pour elle aussi. pour elle, pour tout le monde, pour toi Agnès, pour Elyas aussi, pour Robin si tu savais ce que j'ai appris, Blanche est partie, pour Sasha non plus rien ne va, Jasmin à le regard différent mais, eh, ça prendrait trop de temps à énuméré tout ceux pour qui ça ne va pas. Enfin, elle va dans le bon sens, j'espère... Elle est gentille. et ça te fait sourire, comme si tu te faisais une blague à toi-même, amusé aussi par l'appréhension d'Agnès. Elle a son caractère on va dire, haha, mais comme moi. Alors... elle ne m'a jamais parlé en mal de toi, elle ne se serait jamais permis. après tout, Gabrielle savait bien qui était Agnès pour toi, tout comme l'inverse était vrai - à la différence qu'Agnès n'avait jamais été dupe quant à une possible relation entre elle est toi ; combien même cela aurait été possible.

Tu sais seulement que Gabrielle avait eu ces moments de jalousies - mais c'était dépassé et quelque chose d'accepté ; trop aveuglé par ton propre amour pour discerner ceux à tes côtés.

— Mais eh... je vois pas pourquoi vous ne pourriez pas vous entendre... et tu sembles réfléchir, il est vrai que les personnalités étaient très différentes entre l'une et l'autre et très marqué ; est-ce que cela serait un frein à une possible amitié ? Tu te le demandes. Si tu as envie de la voir, de savoir comment elle va, vas-y, ne te prend pas trop la tête. Je pense qu'en ce moment, on a tous besoin de se serrer les coudes et de s'aider, tu ne crois pas ? question rhétorique à soi-même.

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si tout était si simple
tu aimerais le croire

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Un rire qui se fait mélodie à sa réplique plein d'un amusement qui fait tambouriner le cœur - on ne dément pas, parce qu'on grandit, on mûrit et on change ; loin est le garçon instable et quasiment sauvage, à présent on embrasse sur les joues en formulant des paroles réfléchies.

À l'avoir contre soi le monde se fait plus beau, on dépose la joue contre le haut de sa tête et on inspire un peu son odeur de shampoing - c'est les sens qui s'en gargarisent. À nouveaux s'élève sa voix et tu te redresses légèrement pour la regarder, sans la déloger de sa position et, les derniers mots lâchés, on finit par y lâcher un rire.

— Non il ne t'en veux pas, ce n'est pas son genre, tu ne lui a rien fait à ce que je sache. Et puis, tu l'aurais sentie en cours, s'il avait un problème avec toi. et ça la rassure à nouveau, c'est qu'elle pouvait tout te demander, tu étais d'une faiblesse flagrante à ses côtés. C'est compliqué... enfin, j'ai pas aidé à lui alléger la tâche. Je l'ai ghost comme tout le monde... et c'était très loin d'être ton genre, Elior, d'abandonner ta place aux côtés d'Elyas - c'était comme revenir des années en arrière ; mais ça avait été trop pour toi, tout avait été trop pour toi - maintenant, c'était affaire révolue et tu ne voulais plus y penser.

— Mais ça va entre nous, tout avance et dans le bon sens ? même s'il ne me dit pas tout - mais on ne le dit pas, parce que ça nous appartient - un instant où on se perd, avant de revenir à elle pour lui sourire. Ne t'en fais pas, je prend soin de lui. que l'ont dit parce qu'elle l'a aimé, elle aussi - et puis aussi, tout simplement parce qu'ils étaient amis.

— Mais toi, Agnès ? Comment tu t'en sors maintenant, comment ça va, concrètement ?

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pour mon amour pour toi, dis-moi

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Privilège de l'écouter, elle parle et elle te dit des choses qui font sens - il y a le doigt qui vint replacer l'une de ses mèches pour ne pas entraver son beau visage ; et là, on regarde le ciel à deux, avec des espoirs de conquête dans les yeux.

Agnès on lui souhaite une vie heureuse, épanouie, une vie loin, très loin d'ici - on espère pouvoir se voir encore après, pouvoir garder entre ses paumes des moments heureux durant ces années où vous avez souffert. Une fois redescendue sur terre, elle vint t'offrir un sourire à en faire fondre l'esprit, de ceux qui font tomber amoureux d'elle - encore plus belle à cet instant précis, tu ne peux que refléter la même esquisse complice.

On ferme les yeux et sans le voir on dit adieu au soleil.

— Il ne nous reste pas beaucoup de temps ici, mais je crois qu'on arrive aux années les plus difficiles... trois ans à survivre, mais c'est maintenant qu'on a compris ce que l'ont fait ici et plus dur sont les lendemains sans regretter ses hier. On va dire que je m'en sors... disons que, avec mon alice, je ne sais pas combien de temps je vivrai dehors. on le dit le cœur lourd, mais la respiration calme, sans la regarder - on redécouvre le crépuscule. Alors je me dis que je n'ai pas le temps de me perdre trop longtemps... Je ne me préoccupe pas de comment sera fait demain, je me contente de vivre comme je peux le jour même et on verra bien comme ça se passe. et on s'accroche à la dernière lueur de lumière - c'est à dire elle.

— Quand on sortira d'ici... parce qu'on veut y croire encore ... promet-moi qu'on se perdra pas de vue. Qui sait, on pourrait aller en France, ensemble. Ça me manque le terter !

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dis-moi que je ne suis pas si éphémère

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C'est l'amour au bout du rire - à l'entendre jeter des espoirs en l'air tu as envie de tous les attraper. On pourrait presque s'y voir déjà si on prenait le temps de fermer les yeux durant un instant - à cette vie que tu espères, que tu fantasmes derrière tes idées claires, tu joints tes mains pour prier à qui le veux, de vous donner un peu de cette vie à deux.

Paris n'est plus rattachée à la vie de misère - maintenant c'est au bras de la belle Agnès qu'on s'imagine exister, peut-être même que tu pourrais demander à Elyas si ça le tenterai d'y habiter ; qu'importe où vous irez tout les trois, tu savais que ce serait ensemble et alors qu'importe l'endroit, ça ira. L'euphorie du moment qui fait perdre toute les appréhensions, à la voir comme ça, tu espères pouvoir te rappeler de ce moment une infinité de fois - tu sais que cette soirée vous appartiendra à tout jamais, que ce court instant sera à vous et à personne d'autre.

Alors on la rejoins, proche si proche du bord, on observe l'horizon et tout ce qui s'y étend, l'esquisse du bout des lèvres, le vent qui nous soulève - on est au dessus du monde, à présent.

— On s'en sortira sans toi! On sera mieux sans toi!
— Et on vivra très très loin de toi ! Si loin que plus jamais tu ne nous verras ! et alors comme des idiots on rit, comme libéré de ce qui fait d'ici un peu de ce qu'on est, on acquièce à ses mots avant de lui prendre la main, d'y lier vos doigts et de l'emenner avec toi.

Ça court sur le toit à en faire voleter ses cheveux et on pousse la porte pour rejoindre les escaliers qu'on dévale - on saute même les marches pour aller plus vite, toujours plus vite - jusqu'à redescendre ce que vous aviez gravit à deux - toujours à se lancer des regards, à rire et à courir à qui mieux mieux ; c'est la descente aux enfers avec le sourire aux lèvres.

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vous aviez une vie à vivre à deux
au-delà de ses murs
on se rêve heureux

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