les rendez-vous chez le psychologue étaient toujours pour marisol ses rendez-vous les plus redoutés
elle savait très bien qu’elle devait y aller qu’elle devait parler
c’était pour son propre bien - et c’était bien là sûrement que ça commençait à coincer
elle s’était mise en tête qu’elle devait tout donner pour les autres
(avec pour objectif d’aller voir au plus vite sa mère hospitalisée)
elle n’avait
pas le temps
de se mettre en priorité
et puis
parler de soi
c’est si
compliqué
même si elle arrivait à vivre de mieux en mieux avec sa situation - parce qu’il y a d’autres gens plus grands comme elle il y a lyria qui ne peut pas marcher et elliot pour qui c’est plus simple d’écrire que de parler
juste par leur existence ils lui ont donné l’espoir la force de continuer à avancer
elle commence à s’accepter mari mais c’est
quand même
difficile
de parler à un psy
elle prend une grande inspiration avant de se présenter au rendez-vous mari
aujourd’hui à nouveau elle a affaire à un remplaçant - elle se souvient très bien de leur première conversation
à éviter le sujet sans arrêt elle est bien surprise qu’il accepte à nouveau de remplacer le psychologue attitré
et elle se demande bien combien de temps ça va durer avant qu’il ne se mette à refuser - elle se demande même
si l’autre psy n’aurait pas déjà simplement abandonné (mais ça c’est probablement juste son anxiété)
assise un peu recroquevillée sur la chaise elle hoche la tête timidement à la première question - tout va bien aujourd’hui même si je préférerais être ailleurs y’a tellement de choses que je pourrais faire et puis c’est que la deuxième fois qu’on se voit mais je suis sûre que vous allez bientôt me détester si c’est pas déjà le cas
elle est
par contre
intriguée à l’idée qu’il veuille lui faire une proposition ça pique un peu sa curiosité
elle n’a aucune idée de ce qu’il pourrait vouloir le proposer - se demande même ce qu’elle aimerait qu’il lui propose
(elle n’est pas sûre de réellement vouloir “ne plus avoir de séances” parce que même si elle refuse de l’admettre elle en comprend l’intérêt)
Je suis prête oui.prête à dévier le sujet à chaque fois
Ou (elle laisse le mot flotter seul un instant en réfléchissant à ce qu’elle pourrait écrire ensuite)
on pourrait commencer par la proposition !elle lui décoche un grand sourire et
réussi à garder un air confiant pendant quelques secondes avant de s’enfoncer un peu plus dans la chaise et regarder le sol
elle garde quand même le sourire mais il est devenu désolé
Enfin c’est comme vous voulez en vrai. C’est vous le chef.
désolée.