5 ans. C’est la date à laquelle je suis arrivé à l’académie. Pour arriver aussi tôt avec un alice aussi peu voyant que le mien, je me dis que dans un sens ça doit être parce que mon père était lui aussi un alice. Il possède le même alice que moi d’ailleurs et il l’exploite bien, il est parfumeur et je pense prendre exemple sur lui à l’avenir. Mais bon, là n’est pas le sujet, je suis arrivé bien assez tôt pour ne pas avoir à me rebeller contre l’académie, pour être conditionné pour aimer ce mode de vie car finalement avant 5 ans, je n’ai que peu de souvenir de ma vie aux côtés de mes parents. Ça reste des bribes agréables mais pas plus. Au fond, au milieu de tout ces enfants, j’ai toujours été un peu paumé. Envahis par différentes odeurs, l’adaptation à mon alice a été compliqué dans les premiers temps. Aujourd’hui, je dirais que ce n’est pas tant une envie de quitter cette académie ou de me rebeller contre qui a du donner du fil à retordre aux personnels mais plutôt le fait que je supportais mal mon alice.

Trop d’odeur, au début, ça me donnait des migraines, alors, je refusais de sortir de ma chambre. Mais bon, il fallait vivre avec, on pouvait m’accorder quelques moments de répits mais finalement, l’éducation en école primaire, c’était important. Alors, j’arrivais rarement à rester des journées complètes dans ma chambres, il faut croire qu’a force de feinter de grosse maladie, on me prenait plus au sérieux. Grace à l’éducation que m’a donné l’alice académie, je me suis rapidement adapté, j’ai su contrôler mon alice et surtout je m’y habitué. Les maux de têtes ont peu à peu disparu tout comme mon manque de motivation flagrant à aller en cours.

Au final, je me suis habitué à cette vie, je me suis fait des amis, et au moment où je suis rentré au collège j’ai rencontré du monde, dont Lysandre qui a littéralement illuminé une de mes noirs journées. La période l’adolescence, c’est la période de tout les doutes et même si j’avais trouvé une place au sein de l’académie, je voulais me rendre utile, alors, j’aidais un peu tout le monde comme je pouvais. On pourrait même dire que je m’investissais beaucoup trop, j’allais à droite, à gauche aider mes camarades et même si parfois, c’était claire que je me faisais exploiter je ne sourcillais pas, et ce, parce que j’avais ce besoin de me sentir utile. Aujourd’hui c’est encore le cas mais c’est moins exacerbé qu’a l’époque.

Effectivement, a l’époque, j’étais vraiment un bourreau des services, j’étais devenu esclave de cette espèce de principe qui me disais : « rend toi utile » et alors, j’ai fini par tomber de fatigue, j’ai fini par me remettre en question voyant que finalement rien ne changeait réellement malgré mes efforts. Dans ma tête ce n’était toujours pas suffisant. Il a fallu que je rencontre Lysandre pour que ma vision change. Il a fallu que ce soit le premier à réellement me montrer sa gratitude en m’offrant cette peluche pour que je reprenne confiance en moi. Sunny, la peluche animée m’a sauvé de ce principe infernal que je m’étais donné.

C’est comme ça qu’a présent, je me sens toujours obligé de me rendre utile mais je ne déprime plus, je ne me force plus. Je n’attends plus rien de personne et je me contente d’offrir mes services sans rien attendre en retour, voilà ce que m’a appris cette noir période. Toujours à l’alice académie, mon évolution a suivi son cours dans cette institution où finalement, j’ai vécu les trois quarts de ma vie.