it's a HARD day right ? ★
il y a des coups de foudre qui font des bleus au cœur.


Qu’est-ce que tu fous encore là ?
T’avais juste besoin d’une boite de pansements et la gentille infirmière que t’as croisé Sasha, t’as dit t’attendre là, qu’elle allait te ramener ça.
Alors t’attends.
Lisant les affiches collées au mur.
T’es absorbé sans l’être vraiment et une part de toi se doute que quand la jolie infirmière va revenir, elle va probablement te surprendre et t’auras l’air… idiot. Enfin, tu te penches légèrement en avant, pour lire la petite ligne en bas d’une des affiches.
Soudainement, t’as sentie un souffle sur ta nuque.
Au fond, tu ne sais même pas si tu as vraiment entendu les mots qui on été prononcés, tellement tout s’est déroulé à une vitesse ahurissante.
Incapable de contrôler ta surprise et ton sursaut, tu te cogne contre un truc vachement dur quand même ; étouffant un « aïe ».
Ton regard se percute à la silhouette de Ace.
Tu ne peux t’empêcher de te demander comment ça se fait qu’en étant dans la même classe vous vous croisiez toujours ici.
Toujours dans des situations…
Tes yeux s’écarquillent en voyant que t’as percuté le distributeur de capote et que par-dessus le marché il est cassé et que tout les préservatifs viennent de tomber à tes pieds.
Pendant quelque seconde, tu prie pour que la foudre te percute soudainement et que tu décèdes dans l’instant, non parce que là, on est sur le summum de la gênance.
Sans compter qu’Ace en rajoute.

▬ QUOI ? C’EST PAS CE QUE TU CROIS ! J’EN VOULAIS MÊME PAS, OK ?!

Tu hausses un peu trop la voix.
Ton cœur bat trop fort.
Et tu sais que tu dois être aussi rouge que si tu avais pris un coup de soleil en plein sur la face.
Tu voudrais qu’on t’explique Sasha, pourquoi ? Pourquoi cette situation et surtout, pourquoi avec lui ?
Tu essayes de te reprendre…
Sans grand succès.

▬ T-Tu… t’en veux un ?

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Tu ne sais pas analyser son sourire.
Même si t’imagines facilement qu’il se fou de ta gueule, ce qui ne serait pas franchement compliqué au vue de la situation.
Et tu ne sais pas pourquoi tu lui as posé cette question, tu aurais juste pu te taire Sasha et esquiver le summum de la gêne. Ton regard l’observe s’adosser au mur et tu parirais avec n’importe qui qu’il est à deux doigts d’exploser de rire. Au fond, tu voudrais qu’Ace le fasse, qu’il se mette à rire, même si c’est pour se moquer de toi. Qu’il arrête juste pendant quelque secondes de te juger avec son regard froid.
Tu roules des yeux Sasha.
Comme si tu avais besoin de tout ça.
D’abord qui a besoin de tout ça ?
Tu te figes quand il se penche pour en ramasser un. Il a cette drôle de façon de te le coller juste sous le nez avant de le ranger dans une des poches de son pantalon.Tu ne saurais pas décrire ce que tu ressens sur le moment et tu voudrais faire une remarque, mais Ace reprend.
Tes yeux s’écarquillent.
Ma copine ???
Est-ce que…
Tu percute.
Eulalie.
Alors que tu aurais dû répondre qu’elle n’était pas ta copine, t’as juste passé une main dans tes cheveux, un peu nerveux. Tu ne voulais pas avoir cette conversation avec lui. Lui dire qu’elle n’était pas ta copine et qu’il s’imagine allez savoir quoi.

▬ Ouais…

A ton tour, tu te penches et tu en prend un. Pendant un instant tu juges l’emballage, sans même savoir si c’est la bonne taille ou quoi…
Comme une ampoule qui s’allume dans ton esprit Sasha, ton regard s’est tourné sur Ace une nouvelle fois.

▬ T’as pris la bonne taille ? Non parce que c’est… faut pas négliger ce… paramètre et… Voilà que tu commences à « parler avec les mains ». Tu te souviens de l’intervention de l’infirmière quand on été en classe D ? Elle nous a dit qu’il fallait pas les mettre dans les poches, parce que c’est pas bon pour le latex et… euh… oublie en fait, c’est ultra gênant.

Le dire à voix haute, c’est encore plus gênant Sasha… Tu t’en rend compte avec latence et t’as tellement chaud, que tu te demandes dans combien de secondes tu vas te mettre à suffoquer.

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Il y a des blessures qui ne se voient pas, qui restent invisibles aux yeux d’autrui et parfois, même aux notre. Et ces blessures, on ne les considèrent pas assez, on ne leur donne pas autant d’importance qu’aux cicatrices visibles.
On visualise très bien la douleur ressentie quand on se fracture un os, ça fait un mal de chien, mais on a un mal fou à décrire un simple coup en plein cœur. Parce qu’il suffit d’un rien, il n’y a pas de violence directe et pourtant, la sensation qui nous tiraille est… indescriptible.
C’est ce que tu as ressenti Sasha.
Parce que tu savais qu’il avait raison, mais à la fois parce que tu te savais incapable de le faire ; pas faute d’avoir essayé.
La boule a grossi dans ton ventre.
Il y avait tant de mots que tu aurais voulu dire Sasha, tu avais tant de choses à exprimer et pourtant, tout semblait bloqué au fond de toi.
Tu te sentais paralysé de l’intérieur.
Et si par malheur on te secouais, tu étais certain de déborder de larmes.
Pourtant, sans vraiment savoir pourquoi, ni comment, des mots sont sortie de ta bouche, mais pas ceux que tu aurais voulu. Pas ceux que tu couchais malgré-toi chaque années sur la papier le 14 Février et que tu n’envoyais jamais ; non juste des mots, comme pour le rattraper vainement. Comme pour te donner une chance d’enfin réussir à le dire, tout en sachant que ça resterait ancrer en toi.
Tu rougis et sa remarque n’arrange rien.
Tu as cette capacité à plonger dans le ridicule et les emmerdes, surtout les emmerdes.
Ace lâche les préservatifs.
Et tu hausses un sourcil.

▬ C’était quoi l’intérêt ?

C’est sortie sans consulter réellement ton esprit, d’un seul coup comme un boulet de canon ; une question du cœur.
Tu te demandais si ça se voyait dans tes yeux qu’il te faisait mal, tu te demandais sincèrement s’il en avait conscience. Tu te le demandais, mais à la fois ça ne t’aurais pas étonné, tu sais que tu es un véritable livre ouvert.

▬ Tu sors pas avec Gabrielle ?

Elle te brûlait les lèvres celle là.
Parce que si oui, pourquoi il n’avait pas besoin de préservatifs ? Avait-il déjà un stock ? En y réfléchissant bien, tu réalisas que tu ne voulais pas savoir Sasha.

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Comment tu surmontes la douleur Sasha ?
Le plus souvent en t’énervant et Ace avait largement de quoi t’énerver.
Il n’y avait donc aucun intérêts.
Cette réponse ne te convenais pas.
Il s’amusait à te tourmenter pour rien alors ?
Juste comme ça ?
Ça avait un goût écœurant en bouche.

▬ C’était pas un numéro. Faut te faire à l’idée que tout le monde a pas ton self control.

C’est sortie plus froid que prévue.
Il t’a fait mal, comme toujours en soit… tu n’as pas de souvenir d’interactions avec Ace sans qu’il te blesse, mais parfois, c’est juste trop ; même pour toi Sasha.
Vient la réponse à la question sur Gabrielle, tu t’en voulais d’en avoir parlé.
Minus.
Tes poings ce serrent.
Ta taille, te parler de ta taille, c’était vraiment casse-gueule pour le coup et… c’était quoi cette question ? Tu l’as regardé un peu ébahit pendant un instant, avant que tes sourcils se froncent. C’est pas que tu t’en fichais de sa copine… enfin, si un peu quand même, puis bon, t’avais rien à échanger non plus.

▬ Je sors pas avec Eulalie.

C’était un peu douloureux de le dire.
Comme ça, à voix haute.
T’as baissé le regard et tu t’es accroupie pour ramasser les préservatifs, que tu as mis dans ton pull.

▬ Elle mérite d’être bien accompagnée dans la vie et… je vais ramener ça à l’accueil.

Tu t’es relevé et tu n’as même pas jeté un seul coup d’œil dans sa direction. Pas que t’en avais pas envie, mais tu imaginais assez facilement son sourire sadique face à la situation et tu ne te sentais pas de l’affronter maintenant.
Alors t’as simplement tourné les talons.

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Il avait dit « je sais » et tu ne savais pas à quoi. Tu serais bien resté pour le lui demander Sasha, mais au fond, tu n’en avais plus la force… alors t’as juste décidé de t’en aller.
A aucun moment tu n’as pensé qu’il te rattraperait ; à sa façon cependant.
Toi tu pensais arriver au bout du couloir et laisser les larmes couler, parce qu’elles te brûlait la rétine, mais Ace a décidé de jouer autrement.
Tu t’es arrêté en plein milieu du couloir.
Qu’est-ce que ça voulait dire ça encore ?
Tu allais te retourner pour le lui demander Sasha, un poil excédé, mais c’était avant que tu l’entende s’approcher.
Sa main s’est accroché à ton épaule.
Tu as eu la sensation qu’il plantait des griffes en toi et en sentant son souffle contre ta nuque, un frisson t’as parcouru.
Ton cœur s’est emballé Sasha.
Malgré qu’il soit méchamment fissuré.
Tu n’as pas bougé pendant plusieurs secondes, avant de te décider à tourner la tête dans sa direction ; à l’observer du coin de l’œil.

▬ Prouve-le.

Tu voulais le croire.
Tu voulais lui pardonner.
Ton cœur malade se serait jeté à ses pieds, mais pour une fois, juste une fois, tu te tentais à écouter ton instinct Sasha. Le peu de raison qui se démenait à travers le bordel sentimental que tu étais.
Tu as fini par complètement te tourner vers lui.
Le toisant étrangement du regard.
Les mains toujours agrippées à ton sweat, comme crispé… tu as fini par lâcher prise, échappant au passage les capotes qui chutèrent à nouveau vers le sol et à vos pieds.

▬ Parce que j’ai sincèrement la sensation que tu prends un malin plaisir à jouer avec ce que je ressens et… c’est petit.

T’étais plus très assuré sur la fin de ta phrase.
En même temps, t’as failli laisser échapper un « pour toi ».
Tu n'étais plus qu'un mélange entre colère et tristesse.

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Il a eu un mouvement de recul.
Tu voulais qu’il te le prouve, qu’il te prouve que ce n’était pas volontaire, tout en sachant au fond de toi que ça l’était forcément un peu.
Pendant un bref instant tu te sens comme la mer qui s’éclate contre la falaise. Les vagues qui percutent sans cesses la roche dure, et qui reviennent toujours… la véritable différence, c’est que tu n’es pas une force de la nature Sasha.
Toi, à chaque fois que tu te mange la falaise, tu as mal.
Pourtant, tu t’es tourné Sasha.
Ace ne souriait plus.
Vous sembliez vous toiser l’un l’autre.
Et tu parles un peu trop, alors que tu aurais pu te contenter d’attendre ; alors que tu aurais dû te contenter d’attendre qu’il daigne te prouver ou non quoique ce soit.
Ce que tu ressens ?
Même si tu voulais le lui dire, tu ne saurais pas le lui expliquer. Ça a toujours été flou dans ton esprit autant que dans ton cœur.
Pourquoi faut-il toujours mettre des mots sur tout ? Ne pouvons-nous pas nous comprendre simplement d’un regard ? d’un geste anodin et pourtant si significatif ?
Ton prénom roule sur sa langue et un nouveau frisson t’ébranle de la tête aux pieds.
Ace se penche vers toi.
Tu sais que tu es de-nouveau la proie.
Il t’aurait giflé, ça aurait été pareil.
Pendant quelque secondes, qui te semble une éternité, tu restes interdit le souffle quasi inexistant.

▬ C’est ce que t’as dit à Gabrielle ?

Tu ne sais pas d’où c’est venu.
Faut dire que t’as même était surpris au point de penser que c’était quelqu’un d’autre que toi qui le disais.
Tu as l’impression d’être prisonnier d’une montagne russe Sasha et tu réalises qu’une fois de plus tu as perdu une occasion de te taire.
Ce qui ne t’empêche pourtant pas de continuer…

▬ Tu sais Ace, c’est pas un choix. Sinon j’aurais pas choisi… cette situation. J’suis pas masochiste.

Peut-être un peu quand même, non ?
C’était dit à demi-mot, mais ça faisait toujours aussi mal.
Avouer qu’il n’y avait pas la moindre réciprocité.
Enfin, tu as passé une main dans tes cheveux tout en fixant le sol un instant et tu as fini par relever les yeux vers lui.
C’était comme se heurter contre un mur.
Inlassablement.
Un nouvelle fois, ça t’as brisé le cœur.
Tu as croisé les bras sur ton torses Sasha, comme pour te donner contenance.

▬ Bon, tu dois avoir des trucs à faire, je vais y aller.

Et rien n’a bougé.
Pas une esquisse de mouvement, comme si ton propre corps s’y refusait.

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Il y a d’abord eu cette absence de réaction.
De l’un comme de l’autre.
Puis ce « Pardon ? »
Qui t’as semblait un peu… tu ne saurais dire.
Si bien, que tu as essayé de dire autre chose.
Comme pour tenter de te libérer de tes propres chaînes Sasha.
Et Ace t’as demandé de ne pas tout mélanger, s’il te plaît.
C’était étrange.
Trop, pour que ton esprit se demande s’il ne venait pas de toucher un point sensible chez le roi des glaces par inadvertance.
Ainsi, tu te dis que c’est le moment de ficher le camps Sasha et tu as bien raison, tu le fais savoir à Ace, mais… ton corps semble vouloir rester ici.
Tu te sens plus idiot que d’habitude.
Dire qu’on s’en va et rester.
C’est là qu’il reprit la parole.
Et tu as ce sourire triste qui s’étire Sasha.
Parce que clairement, oui, le destin se fou de ta gueule… il se fend la poire.
Arrête de te faire du mal volontairement.
Tu ne sais pas trop ce que tu dois comprendre, mais ça te fais penser à des mots que Juno t’as dit, il n’y a pas si longtemps que ça.
Tu soupires et il s’éloigne.
Tu sens le raz de marée de larmes qui se prépare à s’abattre sur toi, mais ça, c’était avant qu’une voix te fasse de nouveau lever les yeux.

▬ Euh… je peux savoir ce que vous faites ?

Tes prunelles s’écarquillent.
C’est l’infirmière qui est partie chercher la boite de pansements et… tu penses aux préservatifs à tes pieds, en plein milieu du couloir, complètement immobile.
Tu dois dépeindre un étrange tableau.
Tes pommettes vire au rouge Sasha.

▬ AAAH ! J-Je… suis désolé !

Tu t’es jeté au sol pour les ramasser.
Fondant en excuses.
Ridicules.