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❝ the fight is at your door — Claire
Ulysse Vermeil
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MessageSujet: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyVen 15 Nov - 0:30



the fight is at your door
cassidy&claire
❝ the voice begins to call you while you hunger ❞

Tu n'en avais même pas eu honte sur le coup.
Pourquoi avoir demandé à Claire Hendler de t'accompagner si c'était pour l'abandonner sans se soucier d'elle ? Tu n'étais pas doué avec les sentiments, ni avec l'expression de tes émotions. Tu agissais, sans réfléchir aux conséquences sur les autres. Tu agissais, sans réfléchir, en bon impulsif.

Claire était mignonne et ne semblait pas d'une hystérie observée chez beaucoup de filles. Si son côté sage t'avait séduit pour la soirée, tu ne t'étais pas projeté outre mesure. Sans calculation aucune (pour une fois) tu avais jugé inconsciemment qu'elle s'en remettrait, qu'elle devait savoir gérer ça, avec sa belle gueule. Un égoïsme toujours aussi peu dédouanant. Et les nuages couvrent maintenant le ciel de l'académie.

Le plus flagrant, c'est que tu ne savais plus ou tu l'avais croisé la première fois. En classe, elle était trop discrète. Invisible, terrée derrière ses livres. Ah, tu l'avais bien remarqué ça.
La colère grondante dans les tréfonds de ton esprit, tu t'exultes à penser qu'il vaudrait mieux que tu t'excuses. Elle le mérite, c'est une gentille fille. Comme Cassandre.

L'idée même qu'elle puisse te détester te rassurait, car tu aurais une raison de lâcher l'affaire. Mais ton ego la traque sans relâche. Si elle n'est pas à la bibilothèque, elle est sûrement encore en classe. Ou pouvait se terre quelqu'un prêt à s'ennuyer volontairement ?
Tu rôdes près de la salle de classe, apercevant finalement une tête blonde plongée dans ses livres.

Tes yeux carnassiers la dévorent comme si elle était vulnérable. Mais la vérité, c'est que c'est toi qui doute. Est-ce que toute cette mascarade méritait réellement des excuses ?
Tu finis par briser la glace, faire un pas puis deux, jusqu'à son bureau. Par une volonté de ne pas la siffler comme un animal et ayant du mal à articuler sous la pression, tu lui arraches son ouvrage des mains pour la forcer à lever la tête.

— « Eh. »

Silence. Malaise qui s'installe sous l'envie que tu détailles.

— « Pour le bal. Je suis pas vraiment désolé mais j'espère que t'es pas vexée. »


Mia E. Llewellyn
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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyVen 15 Nov - 1:05

the fight is at your door;

La fille du bal. Elle n’a jamais été cette fille. Jamais su qui c’était, au final. C’est une activité qui lui échappe. Les gens s’habillent pour être les plus beaux, parlent entre eux, échangent des palabres inutiles et inintéressantes pendant toute une soirée. Puis, à un moment, ils trouvent leur partenaire, ils font un concours de beauté avec les autres, jusqu’au concours de danse. Les apparences les plus belles sont celles qui séduisent le plus. Un masque d’élégance posé sur les traits de l’hypocrisie, pour l’embellir quand elle est déjà si laide. Claire n’a jamais compris. Après tout, elle n’a jamais été la fille du bal.

Pourtant, il y a eu ce regard. Cette voix qui a résonné dans son cerveau, s’y est frayé un chemin comme s’il n’existait qu’elle. Un sourire. Une sorte de brutalité dans les intonations, qui a secoué toute son âme. Un instant de flottement plus tard, Claire disait oui, sans trop savoir. Comment lui répondre autre chose ? Il est venu jusqu’à elle, il lui a demandé si elle, la ratte de bibliothèque, si elle voulait l’accompagner. Lui. Ça aurait pu être n’importe quelle autre fille. Mais il a choisi Claire Felicity Hope Hendler. La fille qui n’a jamais été celle du bal. Et elle a dit oui.

La voilà maintenant, toute pimpante, à ne pas savoir ce qui se passe vraiment. Ses cheveux sont attachés, noués en une queue de cheval où se mêlent de nombreuses tresses soigneusement réalisées. Pas de maquillage, parce que même s’il s’agit d’une occasion particulière, Claire n’aime pas ça. Sa robe tombe légèrement sur ses jambes, blanche avec des paillettes discrètes, mais suffisamment remarquables pour troubler ceux qui la regardent. En cette soirée, Claire existe. C’est rare, vraiment très rare. Mais ce n’est pas encore impossible. Pourtant, alors que tout est aligné pour qu’elle passe sa première soirée avec quelqu’un, Claire ne passera la soirée avec personne. Seule, comme toujours. Cassidy ne s’est jamais présenté. C’est comme ça, c’est tout. Elle attend un peu, s’installe à une table. Pas un mot, pas un verre, rien. Juste l’absolu silence qui lui tient compagnie en toute occasion. Au bout d’une bonne demi-heure, l’albinos décide de s’en aller : il n’y a rien pour elle.

Aujourd’hui, comme tous les autres jours, Claire n’est pas la fille du bal.

Le temps passe, les minutes défilent et les heures s’écoulent comme si rien n’avait changé. Le rat de bibliothèque n’a pas changé. La salle de classe est son deuxième repaire préféré : personne n’y reste jamais. L’air extérieur fait du bien aux âmes de tous ces élèves. Être enfermé leur déplaît, pour le plus grand plaisir de l’albinos. Ses lunettes sur le nez, elle dévore un autre livre. Quelques informations de plus sur le cours donné quelques minutes auparavant, juste pour s’imprégner du sujet et s’assurer des meilleures notes au prochain contrôle. Paraît qu’avoir des notes excellentes ici, c’est s’assurer l’avenir qu’on désire. Autant suivre cette voie tant qu’elle le peut.

Les pages se suivent, s’enchaînent tranquillement. Claire s’enfonce dans sa chaise, tend les jambes. On croirait une lecture pour le plaisir, comme un énième roman. Il n’en est rien. Elle est tellement embarquée dans son étude qu’elle ne remarque pas le bruit des pas qui s’approche lentement. De toute façon, personne ne lui parle jamais, personne ne s’intéresse à elle, pourquoi faire attention à son environnement ?

Dommage pour elle, car, cette fois, il y a quelqu’un.

Le livre glisse d’entre ses doigts, embarqué par une poigne bien plus ferme que la sienne. Hébétée, l’adolescente relève la tête. Ses paupières battent rapidement, comme pour être sûre qu’elle ne rêve pas. Un flottement, comme lorsqu’elle a simplement dit « Oui ». Des secondes beaucoup trop longues, gênantes. Elle hésite. Le malaise s’installe plus qu’elle ne l’aurait voulu. Heureusement, Cassidy brise le silence. Elle n’a pas besoin de chercher quoi dire, ou quoi faire. Il a pris les devants, comme pour le bal.

Pas vraiment désolé, hein ? Malgré ça, il espère ne pas l’avoir vexée. C’est plutôt contradictoire. Ou alors il ne s’est pas rendu compte ? Peut-être l’a-t-il oubliée ? Au fond, ce n’est pas surprenant. Claire n’est pas la fille du bal, mais elle n’est surtout personne. C’est juste la fille de la classe, toujours dans ses bouquins. Elle ne prend pas le temps de sourire. En fait, son visage ne laisse transparaître aucune émotion … Parce qu’il n’y en a aucune à communiquer.

« Nope, pas vexée. »

Un haussement d’épaules. Peut-être la seule réaction qu’il pourra obtenir de sa part à ce sujet. C’est triste, mais c’est comme ça.

« J’ai l’habitude. »

Elle penche la tête. Pendant cet ersatz de conversation, Claire n’a pas lâché le regard, pas une seule fois. Ses prunelles sont venues chercher les yeux vairons du jeune homme, sans jamais céder. Ils sont beaux, à vrai dire. Une beauté discrète, qui se manifeste dans leur hétérochromie, mais disparaît dans la froideur qui apparaît chez Cassidy. On dirait une bête sauvage. Mais elle ne fait pas peur à Claire.

« Il te fallait autre chose ? »

Et là, un sourire. Cordial, plus qu’autre chose. Comme s’il était créé de A à Z, simplement pour plaire au commun des mortels. Le contact est maintenu, l’albinos ne tente même pas de récupérer son livre. Elle s’est détachée de son activité pour se consacrer à sa curiosité. Soit il repart, soit il tente autre chose. La première solution semble la plus naturelle pour l’adolescente, mais elle n’arrive pas à le cerner.

Elle n’a pas été la fille du bal, mais son danseur est revenu. Contre toutes attentes, il se tient, là, devant elle. Il s’excuse. Peut-être qu’il voulait vraiment qu’elle soit sa danseuse ? Pour la première fois, Claire doute : que veut Cassidy ?

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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyDim 17 Nov - 16:50



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Sa réaction tu ne l’attendais pas aussi détachée. A vrai dire tu étais arrivé à un stand ou tu ne t'attendais plus à grand chose. Mais la détresse et la culpabilité de Cassandre t'avaient incité à prendre des nouvelles de Claire. Tu avais du mal à envisager des excuses, car tu considérais ne rien avoir fait de mal (ou peut-être que ton égo était mis en jeu).

Tu te perds un instant dans les pupilles écarlates de Claire qui feignait l'indifférence. Si elle dissimulait ses émotions, elle était très forte. Tu étais incapable de telles parades, car ton coeur ne pouvait prétendre. Comme lié au temps qui court... Rien ne pouvait rester caché longtemps. Ni la lune, ni le soleil, ni la vérité.

— « Comment ça t'as l'habitude ? Tu veux dire que les mecs te lâchent ? Ou d'être déçue d'eux ? »

Non, t'avais pas terminé en fait. Son livre, tu le balances à moitié sur la table d'à côté. A l'impact, il se ferme et t'en profite pour t'installer sur la chaise qui se trouve devant son pupitre. Les bras croisés sur le dossier, tu ne la lâches pas des yeux. C'est là que tu te rends compte que tu l'avais jamais vraiment détaillé en profondeur avant aujourd'hui. Elle était comme une fleur sublimée par la pluie et le mauvais temps. Ironique, n'est-ce pas ?

— « J'suis désolé. » C'était exceptionnel. « J'aurai pas dû t'inviter tout court. Un autre l'aurait fait et tu te serais pas retrouvée en plan. »

Tu lui reposes la question sans pudeur, comme si tu étais sûr d'avance d'entendre la bonne réponse.

— « Un autre l'aurait fait, n'est-ce pas ? »

Car quoi que tu puisses penser, tu es désirable Claire.


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyLun 18 Nov - 22:33

the fight is at your door;

Décontenancé ? Les questions s’enchaînent, brusquement. Tout se suit, il interroge, n’a pas l’air de comprendre. Qu’est-ce qui lui semble si étrange, pourtant ? Claire perd le fil. Au fond, elle peut répondre à toutes ses questions sans broncher : ce ne sont que des vérités. Il n’y a aucune honte à être habituée à ce qu’une personne la laisse tomber. Aucune honte, non plus, à savoir qu’elle sera déçue. Certains diraient que c’est triste, mais l’albinos ne le voit que de son regard purement objectif. Une absence de subjectivité qui enlève toute substance, certes, mais aussi toute douleur. Les statistiques ne mentent jamais, après tout.

Un sourire se hisse doucement sur son visage. Il tord doucement la commissure de ses lèvres, pour la relever dans une mimique amusée. Cette fois, l’émotion est sincère. Ce jeune homme est intéressant, finalement. Il l’invite, ne vient pas, mais revient tout de même vers elle. Peut-être n’a-t-il pas écouté les rumeurs ? Peut-être qu’il s’en fout, tout simplement. Il a l’air d’être de la seconde catégorie.

Il fait voler le livre sur la table d’à côté et se saisit de la chaise qui faisait face à Claire. Il s’installe, là, l’observe. Des rougeurs naissent sur les joues de l’adolescente. Pourquoi ? Pourquoi en fait-il tant pour une fille qu’il a simplement abandonnée ? Ça ne fait pas sens. Pourtant, si la chaleur envahit son visage, elle ne baisse pas le regard. Une sorte de bataille légèrement immature entre deux paires de prunelles qui ne se quittent plus. Il est d’une beauté indéniable. Une beauté qui bouleverse Claire, qui, à force, ne sait plus où se mettre. Il est si près, malgré la distance qu’il a installée entre eux. Il l’a créée sans même se rendre compte, pour finalement la détruire. Enfin … En théorie.

Claire retire ses lunettes, dont elle plie les branches avant de les déposer sur la table. Elle ne lit plus, à quoi bon les garder sur le nez ? De la même manière, d’une main, l’albinos vient chercher l’élastique qui noue ses cheveux en un chignon désordonné. Du bout des doigts, elle tire, jusqu’à complètement libérer la crinière blanche qui vient tomber sur ses épaules.

Les voilà maintenant, face-à-face, avec une problématique encore différente. Une problématique qui intrigue Cassidy, fait sourire Claire de plus belle. Il ne connaît vraiment pas cette demoiselle, ça se voit. Il n’aurait pas parlé de quelqu’un d’autre, sinon. Il n’aurait pas mentionné l’existence possible d’un être suffisamment fou pour l’inviter. Non … Non, il n’existe pas de telle personne sur cette planète. Elle hausse les épaules.

« Non, Cassidy. »

Deux mots. Juste deux mots. Ça n’a l’air de rien, deux mots. Pourtant, ceux-là sont porteurs d’un sens d’une lourdeur presque dérangeante. Claire penche la tête.

« Personne ne m’aurait invitée, à part toi. Je n’y serais même pas allée, si tu ne me l’avais pas proposé. »

Une lueur différente passe dans son regard. Plus sombre. Les iris incarnats semblent s’être éteints, écrasés par la réalité à laquelle Claire est confrontée.

« Tu sais, pour une grande partie des étudiants, je suis juste la fille un peu bizarre de la bibliothèque. Je ne parle pas aux gens, ils ne me parlent pas non plus. »

Comme par réflexe, l’albinos hausse les épaules. Une habitude qui commence à revenir un peu trop souvent à son goût.

« On peut dire que je suis habituée à ce que les gens me lâchent, oui. Du coup, je me contente de rester seule. »

L’explication tombe avec une simplicité qui ne fait que la rendre plus douloureuse encore. Pourtant, si toute personne sensée souffrirait de ce constat, Claire n’en a rien à faire. Les gens ne sont pas dans sa vie parce qu’elle ne les y veut pas. Un sourire délicat redonne des couleurs à son visage, de la vigueur à son regard. Elle appuie ses avant-bras sur les bords de la table, avant de croiser ses mains. Son livre est hors de portée, cette posture lui semble être la plus appropriée pour se préserver du monde extérieur. Un univers étranger qui s’immisce un peu trop dans le sien, d’ailleurs … Mais qu’elle ne chasse pas. Au contraire.

« Alors, non, je ne suis pas vexée. Je ne t’en veux pas non plus. »

La mine de Claire est redevenue parfaitement neutre. Ici, elle n’énonce qu’un constat. L’acceptation insensible de l’albinos quant à sa vie de solitude. C’est un fait, comme tous les autres. Mais cette fois, il y a un élément perturbateur, quelque chose qui fait disjoncter la matrice. Cassidy n’est pas un élément prévisible. Il n’est pas quelque chose que Claire peut simplement repousser. Il n’est rien de tout ça.

Au contraire, Cassidy est plus, bien plus. Mais à quel point ?


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyVen 22 Nov - 19:46



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Si Claire était considérée comme étrange ou à part par ses camarades, tu te retrouvais en elle. Cette manière qu'elle avait d'être détachée de certains faits, qui pouvaient détruire ou mettre à mal d'autres.
Tu n'étais pas en mesure de déterminer si elle était sincère ou si elle cachait ses sentiments par pudeur, car tu n'avais pas cette capacité d'analyser ça chez les autres.
Mais vous vous opposiez aussi par sa douceur contre ta brutalité. Tu étais authentique dans l'expression de tes émotions... qu'elles soient en majorité la colère ou le désir.

C'était la première fois que tu regardais Claire d'une manière différente. Les autres fois, tes yeux ne s'étaient pas attardé plus que ça sur les détails qui la séparaient pourtant évidemment du monde.
Ses yeux aussi rouges que le sang, ses cheveux aussi blanc que la neige. Si le civisme t'inspirerait la compassion, tu n'avais aucunement pitié d'elle ou de son état. Ce n'était pas ton fort, de plaindre les autres. Les comprendre suffisait, n'est-ce pas ?

— « Oh. Triste. »

Tu avais dit ça comme ça, sans savoir quels mots réellement dire. Rien ne te venait au bout des lèvres, hormis un malaise que tu ne savais pas comment gérer. D'ordinaire, tu aurais pris la fuite. Mais tu étais trop captivée par la récente découverte de la beauté qui se trouvait en face de toi.

— « La fille bizarre de la bibli ? Je vois pas en quoi t'es bizarre. T'es pas différente des trois étoiles ou des majors qui composent cette académie. On dirait qu'il y a que étudier qui vous motivent. C'est peut-être ça qui est triste. »

Au moins, ils se passionnaient pour quelque chose.
Ou ils se forçaient pour avoir le droit de revoir leur famille.

— « Les livres tu les dévores pour le plaisir ou parce que ta famille te manque ? »

T'avais un peu dérivé du sujet, et un sourire un peu gêné orna tes lèvres. Tu baisses un peu la tête en cherchant ou regarder, avant d'accouder ton visage sur sa table. Tu prenais de plus en plus de place.

— « Si t'es pas vexée et que cette situation te convient, c'est bien. Je veux dire.. Tant mieux pour toi. Je te connais pas, alors je ferai pas le mec qui lit grave toi comme s'il te connaissait par coeur. Parce que c'est faux et parce que d'habitude j'aurai dit que je m'en taperai. Mais pourquoi t'es seule ? On peut pas vouloir abandonner une fille comme toi depuis toujours. »


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyJeu 28 Nov - 19:10

the fight is at your door;

Il n’existe de tristesse que dans le cœur de l’Homme. Blessé, peiné, blasé, il avance parfois la tête basse. Une démarche erratique, qui ne le mène nulle part, qu’il poursuit encore et encore jusqu’à ce que la douleur s’efface. Claire ne comprend pas. Trop détachée de ce sentiment, elle se contente de l’observer, de le décortiquer. La peine ne l’atteint plus, pas depuis longtemps. Ce sont des choses futiles, qui s’entassent et ne font que la ralentir. Ce ne sont pas des faits concrets, juste des sentiments qui lui pourrissent l’existence. L’émotion au creux de ses mains, repoussée d’un revers. Un sourire, suivi d’un haussement d’épaules.

« Pas tellement. »

Froideur. Cet aspect glaçon qui ne cesse de dire « non » aux choses. Qui les attend, patiemment, pour les repousser une à une. Ça ne fait plus mal. Ce n’est qu’une expérience de plus. Déceptive, heureuse, qu’est-ce qu’elle en a à faire ? Ce n’est qu’une histoire qu’elle ajoute à ses souvenirs, jusqu’à en mettre d’autres. Mais Cassidy … Elle se mord la lèvre. Cassidy a l’air de vouloir être plus qu’un souvenir. Il a l’air de vouloir exister. Se faire une place, là, quelque part, dans le monde illusoire de Claire. Il perce sa bulle, gravite autour d’elle, même s’il n’en sait pas grand chose. Une attraction partagée, étrange, qui défie toutes les convictions de l’albinos.

Il se fraie un chemin à travers les livres, les connaissances, la culture. Il impose son existence. Habituellement, l’étudiante l’aurait repoussé, par manque d’intérêt ou simple envie de rester seule. Mais il y a ce truc. Cette particularité qui l’a mené jusqu’à Claire, qui l’a mené jusqu’à cette étrange demande. Le rat de la bibliothèque, la fille à lunettes à qui personne ne parle. Cassidy l’a trouvée, un jour, puis il l’a traînée jusqu’au bal. Il n’y est pas venu, il aurait simplement pu la laisser sur le carreau et ils n’en auraient plus jamais parlé. Mais il est là. Il tourne. Il l’observe. L’érudite se mordille une nouvelle fois l’intérieur de la lèvre, perplexe. La dernière remarque de Cassidy parvient à la sortir de cette contemplation silencieuse. Elle penche la tête, narquoise.

« Y a que ça qui ne m’ennuie pas, surtout. »

Toujours cette sempiternelle approche repoussante. Deux pas en avant, trois pas en arrière. Le terrible paradoxe Claire. Mais il ne la lâche pas. Jamais. Il est là, il questionne, s’intéresse. C’est Cassidy, encore Cassidy, toujours Cassidy, qui la bloque entièrement et l’empêche de s’en aller. Il l’attire. Magnétique. Irrésistible. Différent.

« Les livres sont un autre univers. C’est plus simple d’y vivre et d’y rêver, que de rester là. Et puis, ils ne parlent pas. Je les ferme quand je n’en veux plus. Pratique, non ? »

Son coude sur la table. Réduction de proximité. Un geste certainement inconscient, qui fait sauter un battement de cœur. L’adolescente observe. Il est là, si près, si beau. Il n’y a qu’à tendre la main pour le toucher. Claire inspire longuement. Il parle d’abord. Une tirade. Première fois qu’il en dit tant. Il est tellement naturel que l’albinos a l’impression de se laisser porter, comme dans un livre. Il dit les choses comme il les entend, comme il les pense. Pas de filtre, pas de barrière. Il est la simplicité même. Si certaines filles pourraient se sentir mal à l’aise, Claire trouve ça réconfortant, au contraire. Elle n’a qu’à prendre sa main et le laisser l’emmener. Nouveau sourire, sincère. Il a glissé un compliment, là, non ?

« Parce que les gens n’aiment pas les intellos, Cassidy. Je parle pas beaucoup, je lis tout le temps, je suis soit à la bibliothèque, soit ici, soit dans mon dortoir. Je dois pas être la plus intéressante des nanas de cette école, tu sais. Il y en a des plus jolies, des plus extraverties. Moi … Je suis pas sûre que les gens connaissent mon nom, tu vois. Et puis … »

Elle soupire. Ses mains, jusque-là croisées, se détachent et se posent sur la table.

« Je suis pas la fille la plus sociable non plus. J’ai l’air insensible, je m’en fous de la plupart des choses. Les gens trouvent ça bizarre. Le rat de la bibliothèque est un fantôme, ou une demoiselle incompréhensible. Elle ne pleure pas, ne sourit pas, ne rit pas. C’est juste une fille qui lit des livres … »

Haussement d’épaules. Sa marque de fabrique. Mais Claire y ajoute un mouvement. Dans un élan de courage, sa petite main se dépose sur le bras de Cassidy, qu’elle touche du bout des doigts. Un instant fugace, car l’albinos la retire aussitôt. Son sourire est revenu, ancré sur son visage. Le rat de la bibliothèque est peut-être capable de ressentir, finalement ?

« Personne ne s’intéresserait à ça, si ? À une ‘fille comme moi’, je veux dire. », finit-elle en mimant les guillemets.

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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyDim 1 Déc - 17:58



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Elle est douce Claire. Et elle te fait penser un peu à Cassandre. Ça commence par la même lettre d'ailleurs... un détail que tu aurais sans doute remarqué si tu y avais pensé. Mais sur le moment, tu étais trop hypnotisé par ses yeux carmins, d'un reflet exceptionnel dissimulé par les verres de ses lunettes. Comme si elle se cachait d'être différente.
Si les livres étaient une échappatoire, qu'étaient les poings et les bleus sur le corps ?
Qu'était la vulgarité, source des mots ?

— « Ouai. N'empêche qu'elle a pas l'air palpitante ta vie. Racontée comme ça, on dirait que t'es plus prisonnière de tes bouquins qu'autre chose. M'enfin... c'est mon avis j'me trompe peut-être. »

Et c'était plus qu'une certitude... car tu ne comprenais pas les autres Cassidy. Poussé par ton instinct viscéral, tu parlais plus vite que tu n'analysais vraiment. La méchanceté t'animait parfois sans vouloir forcément blesser.

— « Je ne sais pas si personne n'aime les intellos. Les intellos s'apprécient entre eux non ? Tu vois, tu dis de la merde en fait. T'as qu'à te trouver des copains comme toi. »

Tu l'affubles d'une pichenette sur le front, un sourire franc cette fois sur le visage. Tss. Ta langue claque sur ton palais, d'impatience. Face à ses questionnements existentiels, Claire réveillait en toi des insécurités irrationnelles.
Est-ce que ton père avait bien fait de t'élever à coup de cris et de haine, le méritais-tu au fond au vu de comment tu avais traité Claire comme les autres, comment tu avais été incapable de préserver Cassandre de sa déchéance amoureuse... La haine justifiait la haine.

Les doigts de la blonde t'arrachent un frisson et tu tires ton bras vers toi brutalement.

— « J'sais pas ce que c'est une fille comme toi. T'es mignonne mais tu te prends trop la tête. Actuellement je sais pas si j'ai bien fait de m'éloigner de toi. » Tu relèves tes yeux d'or vers ses rubis. « Mais je sais que je regrette pas d'être venu m'excuser, même si c'est ma jumelle qui m'a poussé à le faire. Elle a peur que tu la détestes tu sais. Au fond, vous vous ressemblez plus que tu voudrais l'admettre. »


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyLun 9 Déc - 18:25

the fight is at your door;

Un sourire. Sourire amusé. Posté là comme une provocation. Oui, sa vie est nulle, vue de l’extérieur. C’est tellement plus facile de rester cachée derrière une montagne de livres. Ils ne parlent pas, ne posent pas de questions. Ils peuvent être fermés quand on n’a plus envie, sans broncher. Ils ne reviennent pas, ne traînent pas dans les pattes. Ils sont là, objets d’une humanité lassée, blasée par la réalité. Dévorés par des êtres désillusionnés, détruits par la vie réelle, qui ne trouvent de réconfort qu’entre leurs pages jaunies par le temps. Si les livres sont sa prison, alors elle préfère y rester qu’en sortir. Pas besoin qu’on lui mette les menottes, elle les a déjà serrées autour de ses poignets.  Elle hausse les épaules.

« C’est plus facile que d’être prisonnière des autres. »

Aveu de faiblesse. Claire ne se mêle pas, jamais. Elle n’ose pas. Les autres font mal. Les autres prennent son cœur et le martyrisent. Elle a essayé, déjà, plein de fois, ça n’a jamais rien donné. Les gens ne savent que la laisser tomber. L’abandonner à son sort. Alors autant rester avec un livre, non ? Autant repousser ceux qui s’approchent, autant que possible, tant qu’il en est encore temps. Pour ne pas qu’ils s’approchent, pour ne pas qu’ils voient ce qu’il y a en-dessous. Oh, mais. Mais il n’y a rien en-dessous. Claire reprend une certaine consistance. Le cœur de pierre éveillé par la peur de l’Homme.

Cassidy lui assène un nouveau coup sur la tête. Trouver quelqu’un comme elle. Des « copains » qui lui ressemblent, qui aiment les livres, qui sont trop bizarres pour entrer dans une catégorie. Une nouvelle classification pour les cinglés, ceux qui ne peuvent pas s’intégrer ailleurs. Elle fait la moue, pensive. Mouais, nan. Ce qu’il ne comprend pas, sûrement parce que ça heurte sa conception des choses, c’est que Claire ne veut pas tout ça. Claire est seule, c’est sa caractéristique principale, ce qui fait que Claire est Claire. Pourquoi s’en départir ? Pourquoi changer ? Elle n’est pas malheureuse.

La pichenette la ramène sur Terre. Douloureuse. Déplaisante. Un contact qu’elle n’aime pas, qui est pourtant accompagné par un sourire plutôt agréable au regard. Cassidy est beau. De cette beauté brutale, dont on ne se lasse jamais. Cette beauté charnelle, brûlante, qui éveille les sens les plus enfouis, ceux que Claire ne connaît pas. Il est intimidant. Quand il recule sa main, après le contact de l’albinos, elle ressent comme un certain soulagement. Il est parti de lui-même. Son contact était peut-être de trop, elle finit par s’en rendre compte. Pour elle, c’est une certitude en tout cas.

Il reprend les choses là où il les a laissées. Claire se prend trop la tête, oh, vraiment ? C’est peut-être le problème des contacts humains, finalement. C’est compliqué. Elle n’y comprend rien. Puis Cassidy laisse une brèche. Là. Cette petite ouverture. Il ne regrette pas d’être venu s’excuser. Ça ne vient pas de lui, mais il est là et il n’a aucun regret. Haussement d’épaules. Cette fois, par réflexe, comme pour se défendre. Avoir l’air détachée, alors qu’elle est touchée. Un soupir.

« Pourquoi devrais-je la détester ? Je ne la connais pas. »

Poser un fait, froidement. Ça lui permet de garder la face. Au moins, comme ça, elle peut rebondir sans avoir l’impression de se noyer. Parce que, oui, Cassidy, Claire se noie. Claire ne sait plus où se mettre pour ne pas complètement perdre pieds. Beaucoup trop intimidant. Elle inspire profondément, passe une main dans ses cheveux pour déplacer sa frange. La crinière blanche remue, avant de reprendre sa place initiale. Une action inutile. Exactement comme ce qu’elle fait depuis quelques instants pour ne pas couler. Beaucoup, beaucoup trop intimidant.

« Tu sais, Cassidy. » Déglutition. « Peut-être que je ne veux pas de copains comme moi. Je ne cherche pas à avoir des amis. »

Le cœur froid comme un glaçon. Plus facile de tout prendre avec objectivité que de se laisser aller à ressentir. Parce que finalement, quand on ressent, on souffre. Claire ne veut pas souffrir. Elle penche la tête.

« Après tout, une fois qu’ils sont partis, j’fais comment ? »

Impliquer qu’ils s’en vont obligatoirement. Le pessimisme selon Mademoiselle Hendler. Elle s’enfonce dans sa chaise, comme pour créer une nouvelle distance avec Cassidy. Il est intrigant, Cassidy. Il est beau. Il a ce quelque chose qui attire inexorablement Claire vers lui. Mais bon dieu, bon dieu. C’est terrifiant.


Ulysse Vermeil
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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyLun 16 Déc - 11:51



the fight is at your door
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A force de nager vers le fond, Claire allait se noyer et toi avec. Car tu voulais la suivre Cassidy, tu voulais t'improviser son grand sauveur mais si tu n'en avais pas l'éloge ni la cape.
A la regarder au premier abord, elle semblait prisonnière de son propre monde, une beauté en cage prête à être révélée..
au monde.

Mais il n'en était rien. C'était elle qui avait verrouillé la porte et qui avait mangé la clé. Ce genre de personne te faisait peur au fond car tu craignais de reconnaitre que la souffrance pouvait être converti en bonheur, en acceptance.

— « C'est de la merde tes histoires. Tes amis, s'ils partent, c'est pas des amis, c'est des merdes que t'auras bien fait de laisser sur le trottoir. »

Tu embrassais la solitude, tu t'en nourrissais à défaut de pouvoir supporter tous les débiles de la terre entière. Tolérance zero d'un connard aux émotions brutes mais à la patience d'une cuillère en bois au milieu des flammes.
Concernant Claire, ça t'énervait qu'elle se cache derrière des excuses que même toi tu trouvais super bidons.

— « Tu vas finir vieille fille à déprimer chez toi, avec une bibliothèque poussiéreuses et trente chats à ton compteur. Alors arrête de te cacher putain. T'es belle, intelligente, sympathique, t'as tout pour plaire. Mais c'est pas les autres qui veulent pas venir vers toi, c'est toi qui les envoie balader. »

Tu te lèves d'un coup, par rage ou dramaturgie, on s'en fout non ?
Tu lui arraches le livre des mains et tu la regardes d'un mépris faussement belliqueux.

— « Avoue-le. »


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyMer 25 Déc - 23:49

the fight is at your door;

Il est là. Il est beau. Il est fort. Il a cette flamme dans les yeux qui embrase son cœur. Claire ne sait plus quoi penser, ne sait plus où se mettre. Cassidy a tout. Il a ce pouvoir incroyable et terrifiant qui lui donne envie de fuir, mais la force à rester assise. Il la maintient, là, juste parce qu’il l’est. Sa simple présence suffit à dominer l’albinos, qui ne veut plus jamais aller ailleurs. Pourtant, au fond de son être, il y a ce hurlement qui lui dit de partir en courant. Cette voix poussée par la peur, née de cette cruelle insécurité qui l’accompagne partout. Mais au-delà de la voix, qui recouvre son esprit, l’empêche de penser, il y a Cassidy. Il est là, et elle ne peut pas s’en débarrasser. Elle ne peut pas juste lui dire de s’en aller. Enfin, si, techniquement, rien ne l’en empêche. Rien ne la contraint à le garder là. Du moins, pas physiquement. Il n’y a que son esprit qui s’y refuse. Une guerre interne qu’elle ne peut pas gagner.

Claire devrait lâcher prise. Baisser les armes et embrasser la solitude, comme elle a tant l’habitude de le faire. Elle n’est qu’à deux pas de se lever et partir, à deux mots de l’envoyer balader. Des petites phrases toutes faites, si simples à prononcer, parce qu’elles sonnent si faux à ses oreilles. Au fond, Cassidy a raison. Si les amis partent, ce ne sont pas des amis. S’ils s’en vont, c’est parce qu’ils n’ont pas été choisis correctement. Et dans ce cas, il n’y a plus aucune raison de les pleurer. Sur toute la ligne, tout est vrai. Toutes les claques qu’il lui assène, toutes ces gifles qu’il écrase dans sa figure … toutes, elles sont réelles. Claire n’a juste pas le courage de les affronter. C’est tellement plus simple de rester dans sa bulle, de fuir, d’attendre. Mais il y a Cassidy, encore, toujours. Cassidy qui explose sa bulle, Cassidy qui éclate sa figure. Cassidy qui lui rappelle ô combien elle est faible, cachée, là, derrière ses bouquins.

Il frappe, frappe, frappe encore. La protection de Claire vole en éclats, la laisse face à un Cassidy qui voit son cœur, son âme, tout. Il a accès à la réalité de Claire Hope Felicity Hendler. Il voit tout, comme personne ne l’avait jamais vue, parce qu’il a tenté d’y accéder. Parce qu’il a tapé sur la protection jusqu’à ce qu’elle explose. Et alors voilà, il retourne tout, encore et encore, met un bordel sans nom dans une existence pourtant si simple.

« T’es belle, intelligente, sympathique, t’as tout pour plaire. » Peu importe combien cette affirmation sonne faux, peu importe combien elle la réfute : Claire ne peut pas la nier. Elle n’est pas la plus laide des créatures qui peuplent ces contrées, au contraire. Intelligente, peut-être aussi. C’est quelque chose dont elle se vante, pour elle-même, souvent. Comment lui dire l’inverse, alors ? Sympathique, eh bien, ce n’est pas quelque chose qu’elle puisse confirmer ou contredire, mais c’est une réalité qu’il lui assène, une fois encore. Un soupir, toujours des soupirs, rien que des soupirs. Comme si ça la sauvait.Alors qu’en fait, non, pas du tout. Elle inspire profondément, tente de fixer Cassidy, de lui rendre son regard. Mais ses prunelles se dérobent.

Il a détruit sa protection. Il la voit telle qu’elle. Entière. Détruite. Seule.
Mais seule parce qu’elle l’a voulu. Parce qu’elle a l’impression que c’est plus simple. Un réconfort illusoire derrière lequel Claire se cache depuis beaucoup, beaucoup trop de temps.

Le livre vole au loin, dans un geste rageur. Elle retient un sursaut. Un sourire amusé étire ses lèvres. La nervosité à l’épreuve des balles. C’est tellement plus facile de sourire, quand on a juste envie de fuir. Claire se mordille doucement la lippe inférieure.

« Hum … »

Juste ça. Un son. Rien de plus. Parce qu’il n’y a rien de plus qui sort de sa bouche. Parce qu’elle est trop faible pour admettre cette réalité. Trop faible pour se confronter à ses propres peurs. Trop nulle pour accepter d’être son propre démon. Sa propre barrière face au monde. Elle déglutit.

« De toute façon, ça change quoi ? »

Le rejet. La bêtise humaine, la mauvaise foi face à une réalité trop difficile à avaler. Claire, humaine comme les autres. Incapable de se confronter à son reflet dans le miroir. Elle baisse les yeux.

« Tu penses que, ça y est, t’as foutu en l’air la parfaite image de Claire la vieille fille, alors, c’est bon ? On change et on devient les meilleures formes de ce qu’on pourrait être ? »

Un regain de confiance fait exploser son cœur. Claire se lève, défie Cassidy du regard. Oh, Cassidy, Cassidy, Cassidy. Son âme brûle quand tu la regardes, son être hurle quand tu la fusilles comme ça. Mais elle veut se battre. Lutter contre toi. Te défier. Pour que tes prunelles se posent fièrement sur elle. Oh, Cassidy, Cassidy, Cassidy.

« Donc quoi, on oublie tout, on recommence ? C’est comme ça qu’on devient si fort ? »

Elle a envie de tout foutre en l’air, parce qu’elle n’y croit pas.

« Et c’est comme ça qu’on se retrouve seul. En pensant qu’il peut rien nous arriver. Mais tu sais, Cassidy. »

Claire contourne la table, jusqu’à atteindre le grand brun, qui mesure facilement une vingtaine de centimètres de plus qu’elle, voire plus encore. Mais elle est là, tout près, à mêler ses prunelles aux siennes, sans aucune peur. Tout son courage est concentré, là, pour lui donner la force de lui faire face. Claire ne lâche rien. Pas ici. Pas devant lui.

« Même toi, je suis sûre qu’au fond, quelque part, tu n’es pas aussi fort que tu dis l’être. Et c’est peut-être pour ça … »

Les iris incarnats viennent chercher ceux de Cassidy.

« C’est peut-être pour ça que tu tapes aussi fort sur ma tête. Mais est-ce que tu penses que ça va y changer quelque chose ? »

Tremblements. Frissons jusque dans le creux le plus éloigné de son échine. Mais elle est là. Elle tient bon. Prête à se manger la vague menaçante qui se profile à l’horizon.


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyMer 1 Jan - 15:00



the fight is at your door
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Claire est forte. Sûrement plus que tu ne l'étais. Ce n'était pas le problème que tu avais voulu soulever - maladroitement, certes. Encore une fois, elle prouvait chacun de ses mots, enfermée dans son déni favorable, prisonnière du reflet qu'elle voulait renvoyer aux autres malgré elle.

— « Arrête de te mentir. Tu aimes l'image que tu renvoies parce qu'elle t'est confortable. Tu n'as pas à faire d'effort pour changer ça. »

Comment tu savais ça ? Et pourquoi tu parlais aussi bien, tout à coup ?

— « Je prétends pas être le plus intelligent, le plus fort. Tout simplement parce que ça me prend la tête ces histoires. Mais je sais reconnaitre les gens qui me ressemblent. Et ne crois pas que je suis aussi bon à psychanalyser les autres, ma soeur s'en charge pour moi. »

Tu l'observes te rejoindre. Déjà, tu avais provoqué chez elle un peu plus d'audace, et tu aimais ça. D'un sourire mauvais, tu la toises avec provocation. Alors Claire, qu'est-ce que tu vas faire ? - que tu aimerais lui balancer, lui rire au nez. Tu voulais qu'elle se sente vivante aussi fort que tu te laissais dépérir.
Tu effleures de son visage de tes doigts, avant de te rétracter. Tu te considérais si sale, comparé à cette créature de porcelaine. La toucher pourrait la briser.

Ça, c'est ce qu'on aimerait penser d'elle.
Pour ne pas s'obliger à l'approcher.

— « Je tape fort sur ta tête parce que j'ai beau te le gueuler, ça rentre pas. Idiote. Bonne à rien. Arrête d'argumenter du vide. »

Et c'est toi qui disait ça. Ça t'arrache un rire enfantin, un brin nerveux. Qu'est-ce que tu foutais ? Ça faisait du bien de parler, des fois. Mais c'était encore mieux de se comprendre, d'être un brin lucide. La cigarette avait la fâcheuse tendance d'annihiler tes émotions, te laissant vide et frustré la plupart du temps.

— « Si tu veux être seule, on s'en fout - reste le. Mais t'as pas à te sentir obligée alors qu'il y a des gens qui t'aimeront sûrement pour qui tu es. Et qui resteront peu importe ce que tu deviendras. »

Cassandre, pardonne-moi. Mais toi, je ne veux pas que tu me voies comme ça.


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MessageSujet: Re: ❝ the fight is at your door — Claire   ❝ the fight is at your door — Claire EmptyJeu 16 Jan - 23:26

the fight is at your door;

Les gens qui lui ressemblent. Coup de couteau en pleine poitrine. Ses convictions qui vacillent. Elle lui ressemble ? Il est seul, lui aussi ? Il rejette tous ces gens ? Caché derrière une épaisse carapace, à observer, encore, toujours. Ne faire qu’observer, parce que la réalité est plus douce quand on n’y prend pas part. Ne pas se mêler à la masse, ne pas tenter de la comprendre, simplement la regarder. C’est tellement plus facile, oui. Mais Cassidy n’a-t-il pas raison, au fond ? Dans ces attaques répétées qu’il adresse à Claire, n’est-il pas sur la voie de la vérité ? Cette carapace n’est qu’un fléau, une illusion. Un rêve bafoué, transformé en cauchemar, dans lequel l’albinos se complaît. Ça a l’air confortable, dans son monde. Elle dit s’y sentir bien. Pourtant, vue de l’extérieur, la ratte de bibliothèque n’est qu’une stupide asociale qui ne fait aucun effort. Une idiote. Une bonne à rien. Et ça tape, ça tape, ça tape encore sur sa tête, à lui en filer la migraine.

Ses sensations se dissipent, s’oublient, noyées par l’adrénaline. Se tenir là, face à Cassidy, qui éveille tous ses instincts, crée chez elle un paradoxe incompréhensible. Il fait tout exploser, pourtant il tait ses sentiments, il tait tout ce qui existe dans son être. Il n’y a plus rien. Claire n’est qu’un amas de débris, qui s’accroche pourtant au dernier contact donné par le grand brun. Une caresse, encore moins que ça. Les doigts qui frôlent sa joue, ne s’y échouent pas totalement. Il ne lui a donné que ça, mais c’est déjà tellement. Comme une bouffée d’oxygène, la dernière qu’on offrirait à quelqu’un aux portes de la mort. Claire inspire profondément. Ses prunelles se mêlent aux siennes, sans pouvoir les lâcher, jamais. Tout en Cassidy lui permet de ne pas défaillir. Si elle fait un seul pas en arrière, c’est la fin. La fin de son courage, la fin de cette conversation, la fin de tout.

Alors, Claire fait un pas en avant. Un de plus. Elle réduit la distance qui les sépare. Ça fait bondir son cœur, à Claire. Elle est pas habituée à une telle proximité. Ni à ce que ses sens partent dans toutes les directions, comme ça. Elle comprend pas trop. Mais elle sait, au fond, qu’il y a quelque chose qui se passe. Cassidy a brisé sa coquille. Il a foutu en l’air toutes ses défenses, il s’est immiscé dans sa réalité et il a tapé sur son crâne, encore et encore, jusqu’à le fissurer. La naissance de l’ouverture d’esprit ? Une croyance enfoncée dans son esprit comme on endoctrinerait quelqu’un. Il y a glissé l’idée, qui va pouvoir faire son chemin. Il a mis dans sa tête qu’elle existe, qu’elle peut être aimée, que sa solitude n’est qu’un choix. Claire, incrédule, doute encore. Mais s’il existe quelqu’un qui lui ressemble, qui croit en ce qu’il dit, alors n’y a-t-il pas des raisons d’y croire ? Inspiration fébrile.

« Alors … »

Encore un pas. Proximité grisante, qui fait cogner son cœur contre sa poitrine. Un rythme chaotique, instable, qui lui fait tourner la tête. Et pourtant, dans sa tête, seul résonne le nom de Cassidy. Il cogne chaque coin de son esprit, rebondit dans son cerveau, encore et encore. Il est partout, tout le temps. Il n’existe plus que ça. Il n’existe plus que lui.

La main de Claire s’élève, vient chercher la joue de Cassidy. On pourrait croire qu’il est froid, repoussant, que sa peau est dure comme le marbre, mais non. Le brun est un humain au même titre que les autres. Timide, l’albinos laisse leurs peaux s’effleurer un instant, pour se toucher pour de bon. Elle n’y reste pas. C’est agréable, mais c’est … Claire déglutit. Trop compliqué pour elle. Peut-être un peu trop précipité. Peut-être un peu … Peut-être …

« Les gens sont restés malgré ce que tu es devenu, Cassidy ? »

Alors, peut-être …

Nouveau pas en avant. Seules quelques dizaines de centimètres les séparent. C’est peu. Suffisamment proche pour que Claire sente son cœur exploser dans sa cage thoracique. Il n’en restera plus que des miettes. Mais elle s’accroche. Elle serre ce courage qui lui permet de tenir sur ses jambes, qui lui donne la possibilité de s’approcher. De rester là, malgré la si grande proximité entre elle et Cassidy. Une ombre passe dans son regard. Des doutes ? De l’espoir ? Peut-être un mélange maladroit des deux. Une étrange disharmonie, entre espoir et désespoir, alors qu’elle s’élance dans la plus féroce des luttes internes. Parce que peut-être que, oui, peut-être que Cassidy a raison.

« Admettons que je te suive. »

Elle déglutit. Son regard fuit celui du brun un instant. Une fraction de secondes plus tard, Claire parvient à renouer le contact visuel. Un frisson la secoue, elle tente de le réprimer, mais elle est parcourue d’un tout petit spasme, qui lui fait presque perdre son courage. Inspirer, expirer. Les deux étapes vers le calme. Puis, l’albinos décide de jeter ses derniers dés, de s’en remettre au sort.

« Tu resteras, peu importe comment je deviendrai ? »

Parce qu’au fond, peut-être. Peut-être qu’il est le premier pas vers la meilleure Claire qu’elle puisse être.


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