○ Naissance à Venise, Camille naquit en tant que benjamine de sa fratrie. Frères et sœurs passèrent une partie de leur enfance au domaine familial à San Donà di Piave.

○ Étant la plus jeune, elle fut traitée comme une petite princesse par sa famille. Elle fut aimée, dorlotée, protégée mais se sentit cruellement abandonnée lorsque les alices de son frère et sa sœur se manifestèrent ; elle avait alors 8 ans.

○ Privée de sa fratrie, elle devint rapidement difficile à gérer ; crise après crise après crise, ne comprenant pas pourquoi elle devait être éloignée d’eux. Ses parents firent de leur mieux, mais jamais ne parvinrent à apaiser ses colères.

○ Son alice se déclara quelques jours avant son treizième anniversaire. La famille Dolce Milani comprit alors qu’elle devait aussi se séparer de leur troisième enfant et l’envoyer ainsi à l’académie.

○ Camille contesta avec véhémence la décision de ses parents… mais n’eut d’autre choix que leur obéir. Elle qui n’avait jamais haït qui que ce soit auparavant, se mit à détester ses géniteurs pour l’avoir envoyé là-bas.

○ Elle y retrouva deux visages familiers : son frère et sa sœur. Deux élèves brillants. Camille décida alors de se mettre au diapason, non pas pour satisfaire ses parents auxquels elle ne souhaitait plus parler, mais pour rendre sa fratrie fière.

○ L’adolescente devint petit à petit une excellente élève elle aussi. Paradoxalement, elle ne ressentait aucune animosité envers l’académie… qui l’aida à contrôler un alice extrêmement capricieux. Elle réserva son acrimonie à ses parents ; qui au bout du compte n’avaient réellement rien fait de mal, mais impossible pour la blondinette d’entendre raison.

○ Pendant ses années à l’académie, elle se découvrit une passion et un don certain pour le poker. Son frère était par ailleurs un joueur redoutable… il avait vraisemblablement hérité ce don de son père, joueur aguerri lui aussi. Ironique ; elle qui tentait de renier son père et sa mère, avait hérité des aptitudes de son géniteur pour ce jeu.

○ Beauté foudroyante, la blondinette avait une réputation assez sulfureuse à l’académie. Certains la prenaient pour une pimbêche sans cervelle, d’autres pour une  arrogante petite princesse. Camille ignora la majorité des élèves ; se sentant supérieure à eux. Elle était belle, charismatique, élégante, certes… mais son arrogance devint insupportable au fur et à mesure que le temps passait ; même pour sa propre fratrie.

○ Sous sa carapace vaniteuse battait un cœur qui s’endurcit jusqu’à devenir pierre. Progressivement, elle emprisonna sa joie de vivre et sa bienveillance au plus profond d’elle ; ne montrant que de la rancœur et de l’agressivité. Elle se coupa du monde ainsi que de sa fratrie ; convaincue qu’elle valait mieux que tout le monde.

○ Dans sa dernière année, elle fit la rencontre d’un individu qu’elle avait jusqu’alors ignoré. Un élève qui avait choisi la spécialisation artistique tandis que le choix de la jeune femme s’était porté sur la spécialisation politique.

○ Armand était son nom. Il se voyait en tant qu’artiste et ne voulait qu’elle comme muse. L’égo flatté, la demoiselle accepta. En peu de temps, elle tomba amoureuse de lui.

○ Lorsqu’elle quitta l’académie, elle décida d’ignorer sa famille et poursuivit son idylle avec Armand. L’amour en une nuit émancipa le cœur des deux amants… posant ainsi la première pierre du palais de leurs chimères.

○ Camille tomba enceinte quelques mois après le début de leur relation. Une violente dispute éclata entre les deux amants, tandis que la jeune femme voulait garder l’enfant, l’artiste, lui, refusa. Armand décida de ne pas suivre Camille dans son choix et l’abandonna, brisant le cœur de la demoiselle Dolce Milani.

○ Rouge de honte, elle revint au domaine familial. Elle imagina de glaciales retrouvailles… ce ne fut pas le cas. Camille abandonna sa fierté, la jeta aux oubliettes et fondit en larmes dans les bras de ses parents, se confondant en excuses ; elle réalisa alors combien elle avait été idiote et se maudissait d’avoir été aussi arrogante.

○ Elle donna naissance à ses jumelles quelques mois plus tard. Deux merveilles qu’elle nomma Syanna & Luna. Camille se rendit alors compte que pour ne pas être séparée d’elle, elle devait se reconstruire petit à petit.

○ Gérant tant bien que mal l’éducation des jumelles ; Camille eut néanmoins suffisamment de ressource pour trouver un travail en Italie. Elle enseigna le français pendant plusieurs années, gravissant les échelons à son rythme ; enseignant à des niveaux différents, allant même jusqu’à enseigner dans une université romaine.

○ L’alice de ses filles se déclara lorsqu’elles eurent 10 ans. Tardivement, comme leur mère. Camille sut alors que pour rester avec elle, elle n’avait d’autres choix que de revenir à l’académie. Bien qu’elle avait une peur bleue d’y revenir, la perspective de rester avec Syanna et Luna lui donna suffisamment de courage et d’aplomb pour défendre son bout de bras et se faire embaucher comme professeur de français. Certes, sa réputation était mauvaise à l’académie auprès des élèves… mais elle fut malgré tout, une brillante élève. Ce qui fut son salut.

○ Camille garda le secret sur son alice auprès de ses élèves ; elle le communiqua cependant au personnel qui y manifesta quelconque intérêt. Pour ce qui est de son lien de parenté avec les jumelles, elle ne le cacha pas, mais ne le cria pas sur tous les toits pour autant. Tout le monde était à même de le deviner après tout.

○ Pendant ses deux premières années à l’académie, Camille s’adonna à quelques expériences avec son alice. Se faisant passer pour une élève auprès des autres, elle se rendit alors compte qu’au-delà d’enseigner, elle avait une autre responsabilité : éduquer. Elle prit alors une décision : faire de son mieux pour remettre dans le droit chemin, ceux qui en avaient vraiment besoin ; peu importe les moyens. Si elle doit semer la discorde, ainsi soit-il, si elle doit être implacable ainsi soit-il. Elle ne veut plus voir de cœur brisé. Elle connaît la difficulté de se reconstruire lorsqu’on est détruit. Elle ne veut plus voir cela. Plus jamais.

○ Camille entame tout juste sa troisième année à l’académie. Sûre de sa force et résolue à aider ceux dans le besoin, elle n’oublie pas cependant de s’amuser un peu. Après tout… son alice lui permet de jouir d’une seconde jeunesse, cela serait dommage de ne pas en profiter. Même si elle sent que certains élèves commencent à avoir des doutes sur elle. Et ici… les rumeurs vont bon train.