Allégorie cosmologique dans plusieurs mythologies symbolisant la course du soleil dans le ciel.
Elle est douce, et trop parfaite. De réputation affirmée, impossible à effacer. Elle a de ces traits de caractère… qui irritent. Et ses sourires (sanglants) voleurs arbitraires de l’éclat stellaire et toute cette poussière étoilée rependue à chaque mot qu’elle couche, l’air un trop féal. Elle est la nuit sempiternelle, sombrement déguisée en un joli drapé scintillant – pas d’étoiles, pas de perles, non, mais de larmes. Elle est ce qu’il déteste profondément, ce qu’il chéri outrageusement, ce qu’il désire naïvement : elle est l’ambition d’un réel légitime, où croire n’est pas une cacophonie de croyances (et de mensonges).
Egérie d’une utopie interdite, il fallait à Morphée la tenir entre ses mains sans la froisser, effleurer ce brin d’espoir impossible, l’entendre et la voir piétiner l’immondice de ce monde en ruine – il lui fallait la rêver puis la détruire, (jalousie), pour retenir ses aveux. L’échappatoire, ligne droite à un lit d’hôpital… Il fallait qu’elle cesse. Qu’elle ferme ses yeux larmoyants, qu’elle rejoigne les saints (sardoniques) et qu’en chantant, l’univers s’endorme à tout jamais.
Qu’ils n’ignorent pas, personne, que ce monde est vain. Qu’il brûle depuis tant de jours (trois mille…).
« Eulalie... » Découverte d’un nouveau genre entre les couloirs étouffants de l’école. Le timbre est céleste, pourtant péché. Aligné au soleil féminin, quatre épaules sur le même axe. « Tu as l’air encore plus déterminée aujourd’hui encore, quel éclat. » C’est désagréable. « J’avais peur de te déranger, mais tu n’as pas l’air occupée. » Sans permission. « Tu penses encore à partir ? Moi aussi. » Assimilation. « Tu sais comment t’y prendre, pour la prochaine fois ? Je voudrais tenter. » Objectif commun.
Et chemins parallèles. Il la scrute de ses centimètres sidéraux, comme collé à ses péripéties comme un bout d’espoir juvénile. Prédictions positives et à ses dires, il attaquera, vélocement, par ses beaux dires séduisants,
pour qu’enfin, une fois, Eulalie puisse sombrer dans les bras de Morphée.
❝ It's hard to be a bright light in a dim world. ❞
Droite Eulalie. Comme un piquet, tu te diriges vers le lycée les idées pourtant folles en tête. Qui es-tu Lalie à part cet animal qui se dirige gentiment à l'abbatoir ? Tu les voies, user de leurs calices avec un dégout déguisé. Tu sais qu'ils aiment ça au fond. Tu aimerais bien voler Eulalie, voler au dessus de cette muraille qui se dresse devant toi. Ou peut-être avoir l'alice du champ de force également, afin de le briser d'un claquement de doigt. Mais cet alice maudit, tu dois le supporter chaque jour. Il est ce poids qui te fait suffoquer et qui pourtant n'arrive pas encore à t'empêcher de sourire avec douceur.
Tu ne saurais dire si tu souris par complaisance ou par dépit, mais tu n'aimes pas mentir Eulalie, et leurs réponses à ton sourire est ton seul répit. Tu salues timidement ceux qui te salissent du regard, et alors que tes jambes flagellent, tu détournes ton regard du sien lorsqu'il s'approche de toi. Tu n'aimes pas mentir Eulalie mais tu sais discerner lorsqu'une personne ment comme elle respire.
Le regard ouvert mais les lèvres fermées, tu le détailles de tes yeux océaniques lorsqu'il t'aborde. Tu le souilles de haut en bas alors qu'il se croit scintillant, tu le ramènes sobrement à sa ternissure maladroite.
— « Morphée Blacksone. »
Tes lèvres ourlent son nom alors que tu restes stoïque. Tes yeux s'enflamment d'une ardeur rare lorsqu'il aborde ce dont visiblement il était pressé de te parler. Sa façon qu'il a de t'imposer sa présence t'indispose, mais tu es trop polie pour lui rétorquer quoi que ce soit. Il a quelque chose soudainement d'attirant qui fait ressortir malgré toi tes meilleurs côtés.
— « Tu voudrais tenter ... de t'évader ? »
Les brûlures du dernier impact avec le champ de force étaient encore douloureuses. Cela t'avait coûté ton étoile pourtant durement acquise la première fois. Retour à la case départ. Cette pensée eut l'effet d'un électrochoc que tu t'obligeas à lui partager.
— « Case départ. Mais bien-sûr ! » Un sourire déforma ton visage angélique. « Nous n'avons qu'à passer par la grande porte, plutôt que de chercher à escalader le mur constamment ! » Tu avais levé le poing au moment ou tu avais annoncé ce semblant de poing, ce qui te donnait l'air ridicule. « Ton alice peut être utile. » Si seulement tu savais.
Allégorie cosmologique dans plusieurs mythologies symbolisant la course du soleil dans le ciel.
Sublimée par l’ignorance, comme une ingrate divisée, portée par l’idée stupide qu’un garçon si oppressant ne puisse penser qu’à ses travers. Eulalie d’un prénom qui se chante comme une mélodie incertaine, renforce la certitude d’une aisance à l’antipathie voilée, et c’est déroutant. Il était de ces êtres si perdus qu’il ne se trouvait qu’à marcher sur les traces (et les corps ?) des autres audacieux : confettis de désirs enfermés dans des êtres, celés par des noms.
« Morphée Blacksone. »
Ressentiments. Le dit Morphée lui en veut d’avoir volé sa présentation. Blackson. Fils de Blackson, frère de Blackson, Morphée lui-même aujourd’hui et pas un autre. Tu souris, étouffé d’innocence, de tes lèvres salies par les balivernes mais de cet air volé aux enfants. Sans un mensonge, tout de suite vêtu de vérité, elle t’avait piégé (libéré), te laissant renaître un instant, vrai, pour plonger plus profond dans le mal-être. Morphée Blackson oui. Comme il pourrait y en avoir des dizaines en ce monde, après tout ? Pas vrai ?
« Tu voudrais tenter ... de t'évader ? » mais sa voix sonne acerbe à tes oreilles murées.
La rhétorique des questions – ta fierté d’orateur écorchée à même la dépouille. Ses mots qu’elle use sans parvenir à en maîtriser tous les sens. L’évasion. Quelle évasion, celle d’une vie, d’une journée, (d’une âme) ou d’un périple ? Les questions se manifestent en ribambelle l'inquiète, peur de confondre. L’évasion. La fuite. Un arrière-goût d’abandon… Peut-être que si ces mots semblaient si traîtres c’est car au-delà de couvrir une fugue, ils reflètent un peu trop tout son souffre.
« M’évader c’est… - » brûlé par le soleil. Interdit. Impossible. Prescrit. « Case départ. Mais bien-sûr ! » Rictus si fragile. « Nous n'avons qu'à passer par la grande porte, plutôt que de chercher à escalader le mur constamment ! Ton alice peut être utile. » Et le rictus du garçon lui vola à son tour son éclat. « La grande porte ! » Claquement de doigt. « Et nos alice ! » Claquement de doigt. « Il suffit d’avoir entre nos mains une autorisation écrite, signée par la direction et… » Claquement de doigt. Silence. Les jambes statiques, Morphée en marchant si proche la guida dans un coin, couvée par deux murs et ses malices. Isolés pour mieux la couver. « On n’aurait plus qu’à montrer nos permissions, prétextant qu’un parent nous attend à l’extérieur… Tu me fais confiance ? Ecoute moi. »
Qu’ils s’évadent – dans un rêve pour l’un, un cauchemar pour l’autre.
❝ It's hard to be a bright light in a dim world. ❞
Oisif, il semble aussi emballé que tu ne l'es. Mais l'étais-tu vraiment ? Tes échecs ne semblaient pas te décourager, à vue d'oeil mais tu savais pertinemment qu'ils se solderaient mal. A chaque tentative, tu le savais, tu l'acceptais. Mais tu t'acharnais comme pour leur montrer, à tous. "Je n'abandonnerai pas." Alors ce Dieu Morphée qui se présente comme un sauveur n'est rien d'autre qu'un beau parleur. Comment cela pouvait-il être aussi facile ? Tu nourris inconsciemment cet espoir Eulalie. L'envie de retrouver les tiens, la liberté d'une personne normale te caresse le bout des doigts. Et à ses mots réconfortants, tu frissonnes, tentée de tomber dans son sombre piège.
— « L'alice de l'illusion. » Tes yeux sont déterminés, outragés face à cette dictature déguisée que tu subis comme les autres. De ta voix frêle et pourtant si appuyée, tu affirmes. « Mon alice peut t'aider à rendre tout ça plus convainquant..ça se tente. » Et ainsi tu demanderas pardon.
Les bras croisés, tu te serres les bras, un peu embêtée tout de fois. Quelque chose n'allait pas, tout était précipité sous une idée soudaine. Une pièce manquait sur l'échiquier, comme une virgule manquerait à l'équation.
— « Et.. et ta soeur ? Et Maybelle Blacksone ? Pourquoi la laisserais-tu derrière toi ? »
Tu avais besoin de savoir si son coeur tiendrait la route ce soir. Car dans cette aventure, il ne devait pas y avoir de regrets. A cette pensée, ta lèvre se mord en pensant à Elyas. Tu aurais aimé qu'il s'enfuit à tes côtés. Tu aurais aimé avoir le droit de le chérir dans votre piété. Mais tu n'as plus envie de subir sa pitié, autant que tu lui imposes la tienne.
— « Très bien, très bien. Faisons-le.... »
Tu t'abandonnes à lui comme pour oublier tout ce qui pourrait te raccrocher à quelque chose d'autre.
Allégorie cosmologique dans plusieurs mythologies symbolisant la course du soleil dans le ciel.
« L’alice de l’illusion. Mon alice peut t’aider à rendre tout ça plus convainquant… ça se tente. » Si simplette, presque abusive par ce manque ou cette abstention injustifiée de méfiance. Qui se refuse à craindre qu’un jour où l’autre Morphée vienne détruire les rêves, endormir les étoiles et faire périr l’univers par l’inconscience, l’insouciance, l’innocence et l’envie ? Qui pouvait bien lui louer de ne pas être si mauvais, lui qui se prétend indubitablement le plus juste. Mentir n’a jamais tué, et si cela ne pouvait être prouvé ? Et si Morphée un sombre matin, renaissait assassin. « Et… et ta sœur ? Et Maybelle Blackson ? Pourquoi la laisserais-tu derrière toi ? »
Le ciel ne voudrait plus jamais céder sa sombre lueur aux matins lumineux.
« Je n’abandonne pas Maybelle. » Un renoncement sonne trop vrai. « Ecoute. » « Très bien, très bien. Faisons-le… ». Les yeux clos, deux mains motivées comme celles d’un chef d’orchestre, qu’il baisse comme on dirait qu’il ralentit le temps – jusqu’à enfin le stopper. Ses prunelles s’octroient à nouveau le jour, attendant patiemment que le chaperon rouge face à lui s’abandonne à suivre ses conseils inaudibles. Il fallut qu’elle ferme les yeux sous une contrainte silencieuse pour que l’orateur enfin, sorte de sa cage et se déploie. « Nous nous retrouvons à l’entrée. Tu tiens dans ta main droite, une feuille vierge – orientation portrait, un simple pli au sommet, surement car tu la serres un peu fort. Le stress ? Sans doute. J’ai moi aussi une feuille blanche, identique. Tu hésites un instant et c’est normal, mais je t’assure que rien ne peut échouer, tant le plan est simple. Tu y es ? Nous dépassons les portes de l’académie, en direction de la grande entrée. Ta chambre ne te manque absolument pas. Tes amis, oui, mais tu sais que tu reviendras les sauver d’ici peu, une fois que le monde saura que nous n’avons rien à faire dans cette cage dorée. Les chiens de l’éducation nous font face. Le stresse te prends à la gorge et tu me regardes, trop soucieuse. Il n’y a que nous pour les captiver, et ils croient déjà apercevoir sur nos feuilles vierges quelques écritures – tu vois leur yeux se baisser sur nos mains, tu sais que ça fonctionne. Je lève mon autorisation le premier, leur expliquant que nous avons rendez-vous avec nos familles et que cette sortie et organisée, structurée, et encadrée. Ils ne doutent pas – tout est trop vrai. Et là… Eulalie. C’est le moment… Devant tes yeux s’ouvrent les portes de la liberté… Tu es la première à entreprendre cette marche vers le bonheur, et je te suis, un fin sourire aux lèvres. La sensation de tes pas, étrangement, semble plus légère. C’est comme un nouveau monde, celui qui t’attendait depuis déjà trop d’années… Tu n’as aucune blessure, aucune douleur, ta gorge ne se serre plus et tu respires plus aisément ces deux dernières minutes que depuis ces dernières années où tu t’es retrouvée coincée ici. La suite t’appartient tout entière, et la réalité tout entière te domine… Ce n’est plus une évasion Eulalie, c’est la réalité la plus pure, que tu vis. »
L’illusion, douce alice renversée à leur pieds, doucement, elle grimpe à ses chevilles sans un bruit, jusqu’à vouloir la dévorer – entière, cru, et à jamais. Morphée n’avait pas à claquer des doigts pour la garder concentrée, non, sa voix suffisait ce matin car le désir de partir la rongeait tout entière : de quoi pouvait-elle plus s’intéresser que cette liberté bafouée qui soudainement la chatouille comme pour de vrai ? Ce fin sourire Morphée n’avait pourtant pas menti, il l’a, le garde, et ne pouvait s’en défaire dès que ses mots chantaient de fausses vérités si plausibles. Aujourd’hui, enfin, l’enfant si perdu qu’il était, pouvait lui aussi respirer cet air si unique, le seul capable de sauver ses poumons – un cramé, pourtant vital à ses désirs atrophiés.
❝ It's hard to be a bright light in a dim world. ❞
Ton esprit s'échauffe, ton esprit imagine. C'était comme si tu perdais peu à peu le contrôle de ta réalité, tout en étant persuadée de chaque émotion que tu ressentais. Il ne manipulait pas tes sens, il t'offrait tout ce dont tu avais toujours rêvé. Et submergée par un bonheur impulsif, tu n'avais pas remis en cause la fissure dans son scénario. Ca ne pouvait pas être aussi facile.
Il montre les papiers, usant de son illusion, et toi de ton amplification pour lui accorder le plus de pouvoir... Sans savoir tu rends ce trucage plus que réel, tu lui fais sûrement atteindre le paroxysme de son pouvoir. C'était comme un film pour lui, qu'il visionnait devant son canapé. Et tu étais l'actrice sans même t'en rendre compte.
— « On a réussi ! Morphée... On a réussi !»
Les pleurs de joie inondent ton visage alors que le soleil couchant caresse ta peau. Tu étais derrière ses grilles, prête à aller rejoindre tes parents avant que l'académie ne te retrouve. Tu espérais que tout allait bien. Mais tout allait mal. Car à mesure que tu coures dans l'allée, tu sens des herbes hautes griffer tes jambes. Et quand tu les regardes pour identifier d'ou provient cette douleur amère, il n'y a que les pavés maculés d'une lumière d'or.
Tu te tournes alors vers Morphée qui te suivait de près, sans trahir la même émotion que la tienne. Tu veux lui hurler des choses mais ton cerveau en est incapable. Tu essaies de te contrôler, de ne plus utiliser ton alice du tout. C'est dur mais les formes vacillent lentement.
— « Morphée... Morphée, ou sommes-nous ?»
Tu trembles et tu suffoques. Quand la nuit jaillit soudainement. Il était si tard et tu te trouvais désormais face à lui dans la forêt (maudite, sûrement, au vu de son état). Tes yeux mettent quelques secondes à s'habituer à l'obscurité, alors qu'il t'apparait davantage plus fatigué. Depuis combien de temps lui permettais-tu à ton insu d'utiliser son alice au maximum de sa puissance ?
— « Tu.. Nous..»
Tu te laisses tomber au sol, la tête dans tes mains, et les genoux éraflés par les orties.
Allégorie cosmologique dans plusieurs mythologies symbolisant la course du soleil dans le ciel.
« On a réussi ! Morphée... On a réussi ! … Morphée... Morphée, ou sommes-nous ? … Tu... Nous… »
« Je te déteste, Morphée Blacksone. »
Elle eut raison, Eulalie, lorsque ses mots craquelés mordant la poussières osèrent annoncer, sincèrement, qu’elle le détestait. La logique était pure, tristement simplette. Elle était pondérée, justifiée, utile à tous les maux. Elle était tout ce qu’il ne pouvait se résoudre à devenir. Vraie. Elle était plausible et trop franche. Et ça le tuait. Parce qu’il savait qu’il n’atteindrait jamais le « juste », le « bien », le « vrai » bien sculpté. Mais Morphée savait aussi qu’il n’y avait pas seulement deux pôles et que son rôle se jouait dans l’entre-deux. Les autres ne le réalisent jamais.
La joie toute jolie qui avait repeint son visage, et son cœur, sans aucun doute, qui s’était serré puis envolé, poussé par l’extase l’euphorie le bonheur et toutes ces autres choses aussi jolies que les étoiles. Ne pouvait-elle pas garder cette émotion singulière aux creux de ses mains, l’enfermer dans une boîte, l’ouvrir chaque matin ? Respirer ce souvenir et s’en imprégner, comme d’une force ou qu’importe…
« Quoi ? » Ca n’a aucun sens cette colère toute subite, ça ne rime à rien. Elle n’en retire que du mauvais que du sale alors que la gaieté s’emmurait timidement, qu’elle sotte ! Effondrée contre le sol comme une enfant étriquée dans son caprice, confondant larmes de joie et larmes de peur… Si fragile pourtant dans une situation sans violence.
« Tu as réussi. Tu as réussi et tout va bien, pourquoi tu t’effondres ? Tu essayes vainement depuis toujours de mettre un pied dehors et maintenant que l’opportunité t’es donnée, tu renonces ? Tu pourrais continuer dans cette lancée, savourer le plaisir de croire en tes rêves, mais tu préfères me dénigrer ? Tu perds ton temps et ton énergie alors que ton sourire rayonnait plus fort que le soleil, il y a à peine une minute. Tu me détestes mais tu t’es évadée, dans tous les sens du terme. »
C’est insensé ?
« C’est insensé. Je n’ai rien fait de mal, et tu me détestes parce c’était juste parfait. C’est vraiment insensé. Je ne te comprends pas, Eulalie. »
❝ It's hard to be a bright light in a dim world. ❞
Il ne comprend pas. Tes yeux s'arrêtent soudainement de pleurer. Tu n'attireras pas sa pitié, alors à quoi bon ? Personne ne vous regarde, personne pour te consoler. Silencieusement, religieusement, tu essuies tes larmes Eulalie, tu te frottes les yeux en reniflant d'une pudeur naive. Il déblatère ses raisons, son point de vue, son idéal. Il te murmure comme un serpent ce qu'il attend de toi, que tu n'as pas eu la réaction escomptée. Tu essaies de te calmer Eulalie, mais c'est dur. Car tu trembles et tu as pensé ces mots qui t'ont couté de prononcer. Tu le détestes, tu le détestes.
— « Tais toi Morphée. Tu n'as aucun rêve, tu ne peux pas comprendre. C'était parfait, et c'est justement ça le problème.»
Tu te relèves, le fusillant du regard d'une pureté sans faille. La lumière était de ton côté, et tu le savais. Tu lui fais face pour qu'il soit témoin de ce qu'il venait de créer. Comme un artiste face à une toile déchirée. Mais tu n'avais aucune arme Eulalie... Ton pouvoir n'avait aucune influence, du moins dans l'instant même et sur lui. Mais malgré ta faiblesse évidente, tu ne battais pas d'un cil, tu ne t'effondrais pas. Tu restais droite et digne.
— « Quand comprendras-tu que tu n'es rien ? Rien du tout. Tes illusions ne seront jamais réelles. Tu te complets dans des souvenirs factices que tu penses créer aux gens. Tu crois qu'ils te remercieront... Tu crois faire parti de leur vie. Mais tu le sais au fond de toi... Ce n'est qu'une illusion. Tu n'es qu'une illusion dans la vie des gens. Un mirage de passage. Et tu ne feras jamais parti de leur ... de notre réalité.»
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